Life note
Il était 20h00 lorsque Matsuda et Hideki arrivèrent chez Angèle. Sur le chemin, Hideki confia à Matsuda ses doutes sur la jeune fille. Il expliqua qu'Angèle dégageait une aura étrange, presque meurtrière, et il était convaincu que, s'il avait eu plus de temps pour l'interroger, il aurait pu lui faire avouer le crime. Matsuda, imperturbable, resta silencieux face aux suppositions de son collègue.
Les deux inspecteurs entrèrent dans l'immeuble et prirent l'ascenseur pour se rendre au septième étage, là où vivait Angèle.
Hideki, chuchotant alors qu'ils sonnaient à la porte :
« On a sonné plusieurs fois. Il n'y a personne. »
Soudain, la porte de l'appartement s'ouvrit brusquement. Le père d'Angèle se tenait dans l'embrasure, le visage livide et marqué par une expression de profonde détresse.
Hideki, souriant pour tenter de désamorcer la tension :
« Bonsoir, Monsieur Frans... Nous nous excusons du dérangement, je me présente... »
Le père d'Angèle, coupant Hideki d'une voix glaciale :
« Aidez-la, ma fille est en train de mourir. »
Matsuda n’hésita pas une seconde. Il bouscula le père d'Angèle pour entrer dans l'appartement, balayant la pièce du regard à la recherche de la jeune fille. Il faisait noir, et les lumières ne s'allumaient pas. La panique monta en lui ; il commença à crier le nom d'Angèle, mais aucune réponse. Dans un accès de colère, Matsuda saisit le père par sa cravate, le tirant violemment vers lui.
Matsuda, fou de rage :
« Qu'est-ce que tu as fait à ta fille ? Où est-elle ?! »
Le père d'Angèle resta silencieux, ses yeux vides fixant obstinément le sol, comme s'il ne ressentait rien face à la fureur de l'inspecteur.
Hideki, tentant de calmer Matsuda :
« Matsuda, lâche-le ! Notre visite ici n’est pas officielle, on ne peut pas... »
Matsuda, le coupant, les yeux brûlant d’urgence :
« Je m'en fous ! Hideki, appelle une ambulance, tout de suite ! »
Hideki s'exécuta sans discuter. Pendant ce temps, Matsuda fouillait frénétiquement l'appartement. Il tirait sur chaque rideau, espérant trouver une source de lumière. Enfin, grâce à la faible clarté d’un réverbère extérieur, il aperçut les murs de l’appartement maculés de sang.
Le cœur de Matsuda s'emballa. Ce n'était pas seulement du sang, c’était une scène d’horreur. Le père d'Angèle restait là, immobile et insensible, comme s'il était détaché de la réalité.
Matsuda, criant à travers l’appartement :
« Angèle ! Réponds-moi ! »
Après quelques instants d’une recherche effrénée, Matsuda la trouva enfin. Angèle était étendue sur le sol de la salle de bain, inconsciente et recroquevillée. Sa respiration était faible, et elle portait des marques de violence sur son corps frêle.
L'inspecteur se précipita à ses côtés, vérifiant ses signes vitaux tandis que le son des sirènes d’ambulance approchait lentement dans la nuit.
Matsuda, en murmurant, désespéré :
« Tiens bon, Angèle. Tiens bon... »
Le père d'Angèle, enfin, brisa son silence :
« Elle mérite de mourir... Tout comme sa mère. »
Les mots de l’homme résonnèrent avec une froideur glaçante. Matsuda, submergé par une rage nouvelle, retint un élan violent contre lui, mais il se contenta de le fixer avec un regard chargé de haine.
Alors que les ambulanciers arrivaient, Matsuda savait que cette nuit ne marquait pas la fin de leur enquête, mais seulement le début d’un sombre mystère qu’ils allaient devoir résoudre. Angèle, entre la vie et la mort, portait en elle les clés d'une vérité terrible que le Life Note semblait avoir entamée.