Une affaire plutôt risquée
Chapitre 4
La police avait déclenché un important dispositif pour localiser le tireur, les agents avaient rapidement pu trouver l'endroit où il s'était embusqué. Par chance, il avait oublié une douille au moment de sa fuite. La preuve avait été envoyée au laboratoire pour déterminer le type d'arme utilisée et si possible, son propriétaire. Il faudra attendre quelques jours pour avoir les résultats.
Matt émergeait gentiment, et plus il se réveillait, plus ses douleurs s'accentuaient, il ne sentait plus le tube dans sa gorge, comme si c'était un mauvais rêve. Il avait encore de nombreux tuyaux qui entraient et sortaient de son corps. Il pouvait maintenant entendre les bips des moniteurs autour de lui. Progressivement, il percevait la présence de deux personnes dans la chambre. Il voulu parler mais seul un gémissement sorti de sa bouche, il était encore très faible.
-Karen ! Il est réveillé lança Foggy tout en se rapprochant de son ami alité.
-Matt, c'est nous Foggy et Karen, nous sommes près de toi le rassura Foggy.
Karen pris la main de Matt, elle était tremblante. Il la serra et se décida à ouvrir les yeux. Le monde était toujours en feu.
-Ça ira Matt, le rassura Foggy, le médecin a dit que tes blessures sont graves mais que tu allais t'en tirer. Tu as eu un poumon perforé et tu as perdu beaucoup de sang, ils ont réussi à tout soigner en chirurgie, tu ne devrais pas avoir de séquelles.
Matt sentait beaucoup de soulagement dans la voix de Foggy, son rythme cardiaque ralentissait gentiment.
-Depuis combien de temps je suis endormi ? murmura Matt.
-Un peu près 12 heures, les médecins t'ont plongé dans un semi-coma pour t'éviter des souffrances inutiles.
-Le rendez-vous Foggy, clama Matt, tu y es allé Foggy, dis-moi que tu y es allé ?
-Je suis resté près de toi Matt, protesta Foggy, en plus et au vu des circonstances, le rendez-vous a été repoussé à cet après-midi. Je vais devoir y aller sans toi.
-Tu vas gérer Foggy, comme d'habitude le rassura Matt, en plus ça te feras sortir de cette chambre.
-J'ai l'impression que vous avez pas beaucoup bougé d'ici, les taquina Matt.
Il se dit qu'il avait du tomber juste car il n'eut comme réponse qu'un long silence gêné.
-Sur ces belles paroles, je dois vous laisser, les informa Foggy, je suis content que tu te sois réveillé avant que je parte. Je repasse après.
Matt entendit Foggy se lever et quitter la pièce, il sentait maintenant le regard de Karen posé sur lui.
-Comment tu vas toi, demanda-t-il à Karen ?
-Ça dépend de comment toi tu vas, cette affaire est un vrai cauchemar pour nous tous. Je vais rester avec toi aujourd'hui. Matt s'apprêtait à contester
-Et quoi que tu en dises, je ne bougerai pas d'ici, dit-elle en lui caressant gentiment le visage. Elle lui déposa un bref baiser sur le front.
-Repose-toi maintenant Matt, ordonna-t-elle.
Il ne lui en fallait pas plus que ça pour se rendormir. Karen prit place dans le fauteuil à côté du lit. Elle avait pensé à s'acheter un magazine pour passer le temps. Elle avait de la peine à se concentrer sur sa lecture. Elle levait les yeux pour observer Matt. Il paraissait si vulnérable. Même s'il était pas au meilleur de sa forme, il restait quand même très beau. Elle se demandait souvent si leur couple aurait pu marcher.
Foggy, encore très retourné par l'agression de Matt se rendait seul au rendez-vous pour la protection de son client. Il se demandait intérieurement, si Matt ou lui en avait pas plus besoin que Luca. Le rendez-vous fut rapidement plié au vu des récents événements. Luca le remercia et fut emmené par les agents pour lui remettre une nouvelle identité et un nouvel endroit où aller à l'autre bout du pays. Son dossier était donc clos avec succès en faisant abstraction des autres événements.
Foggy voulait retourner à l'hôpital voir son ami mais il décida qu'il voulait d'abord passer au poste de police pour savoir s'ils avaient pu obtenir quelque chose de la balle retrouvée. Il serait plus utile de retourner voir Matt avec des informations, il aurait au moins quelque chose de nouveau à apporter à sa journée.
C'était l'inspecteur Brett qui s'occupait de l'enquête, quant il vit Foggy arriver, il s'empressa d'aller à sa rencontre.
-Comment vas-t-il ? Dis-moi que ça va aller ? S'inquiéta Brett
-Oui ça va aller, il a eu beaucoup de chance et il est tombé sur d'excellents médecins ajouta Foggy.
-Sacré dossier en tout cas, admis Brett. Tu viens chercher des informations sur l'enquête je suppose.
-En effet, tu peux me donner quelques infos ? questionna Foggy.
-L'arme utilisée n'était pas enregistrée chez nous mais nous savons que c'est le type d'arme utilisée par le gang des DeathsAngel. C'est d'ailleurs principalement cette arme qui était la plus vendue dans le trafic que nous avons démantelé avec l'aide de Luca.
-On part du principe que c'est le gang qui a orchestré les attaques. Après comme c'est un gang, c'est très difficile d'obtenir des informations mais nous tenons le bon bout, conclu Brett.
-Ok merci pour les infos, je vais retourner à l'hôpital, tiens-moi au courant.
Matt allait déjà mieux. Ses douleurs étaient moins violentes. Il avait pu convaincre Karen de rentrer se reposer, il était donc seul dans la chambre quand Foggy entra.
-Salut Foggy, comment ça s'est passé ? Demanda-t-il calmement
-Pour un aveugle, tu nous vois arriver de loin, plaisanta Foggy qui était heureux de voir son ami en meilleure forme.
-Avec les événements de ces derniers jours, la protection était déjà acceptée avant même que je commence à parler, un rendez-vous très rapide. Une affaire conclue.
- Bonne nouvelle, s'enchanta Matt. Il marqua une pause, j'ai l'impression que tu ne me dis pas tout, tu as d'autres infos ? insista Matt
- Je suis aussi passé au poste avoua Foggy, c'est Brett qui s'occupe de l'enquête sur le tireur. Vu l'arme utilisée, il pense que le tireur est membre du gang mais il ne peut encore rien confirmer.
C'est à ce moment que le médecin entra dans la chambre :
-Alors M. Murdock, comment vous sentez-vous aujourd'hui ?
-Je me sens mieux, les douleurs sont moins fortes que ce matin.
-Très bien se réjouit le médecin, vous permettez que je vous examine ?
Matt acquiesça d'un hochement de tête et il sentait le médecin qui palpait son corps couvert de bandages. Le médecin fit une pause et s’interrogea :
-Vous avez pas mal de cicatrices sur l'ensemble de votre corps, c'est plutôt rare et surtout chez un aveugle. Vous avez eu un grave accident ou que vous est-il arrivé pour avoir de pareilles lacérations ?
-Quand j'ai eu mon accident qui m'a rendu aveugle, il m'a fallu beaucoup de temps pour m'y faire et j'étais aussi très maladroit, je me blessais très facilement, menti Matt tout en restant très calme. Comme son rythme cardiaque était visible sur le moniteur cardiaque, il se devait d'être calme pour ne pas alerter le médecin. Du côté de Foggy, son cœur s'emballait de plus en plus.
-D'accord, dit le médecin qui n'était pas du tout convaincu, mais il laissa tomber
-Vous allez mieux, vous pourrez rentrer chez vous d'ici 2 à 3 jours, vous devrez être au repos complet pendant en tout cas une semaine. Je repasse vous voir demain dit le médecin tout en quittant la chambre.
-Ouf on a eu chaud, soupira Foggy, comment tu peux rester si calme ?
-Assez calme oui, mais pas très crédible, il ne m'a pas cru mais j'espère qu'il a d'autre choses à faire que de s'occuper de mes cicatrices précisa Matt. Il nota dans un coin de sa tête qu'il faudra venir chercher son dossier médical dès qu'il irait mieux. Il ne pouvait pas se permettre qu'une telle information soit dans son dossier.
-Je suis content de voir que tu vas mieux, je me suis beaucoup inquiété pour toi et je m'en veux, c'est moi qui devrait être dans ce lit d'hôpital, tu avais raison, j'étais la cible du tireur, c'est presque sûr insista Foggy
-Ne dis pas de bêtises le rassura Matt, je te rappelle que j'ai accepté de t'aider dans cette affaire pour pouvoir aussi te protéger. J'aurais du être encore plus rapide et j'aurais pu me sauver moi-même. J'ai peut-être un peu perdu la main maintenant que je sors moins souvent la nuit plaisanta Matt.
Foggy décrocha un sourire, le premier depuis quelques jours.