Je t’aime Ayase
Un matin calme s'installait sur la petite ville de Kisaragi. Le soleil d'été traversait les rideaux de la chambre de Momo, illuminant les murs tapissés de posters et de souvenirs d'enfance. Elle ouvrit les yeux lentement, repoussant sa couette d'un mouvement paresseux avant de jeter un regard à son téléphone. 10h27.
« Je devrais me lever... » marmonna-t-elle en s'étirant.
Aujourd'hui, c'était un jour de repos. Pas de cours, pas de profs, et surtout, pas de fantômes ni d'extraterrestres à l'horizon. Du moins, c'est ce qu'elle espérait.
Son téléphone vibra brusquement, la faisant sursauter. C'était un message d'Okarun.
**Okarun :** « Yo. T'as des plans aujourd'hui ? Jiji veut passer au café du coin avec Aira. Ça te tente ? »
Le cœur de Momo rata un battement. Juste un message banal, mais elle sentit ses joues chauffer. Depuis un moment, elle avait remarqué que ses pensées dérivaient souvent vers Okarun, et ça la troublait. Pourtant, elle lui répondit rapidement.
**Momo :** « J'arrive dans une heure. Ne sois pas en retard. »
Elle sauta du lit, se prépara rapidement et choisit une tenue décontractée – un short en jean et un t-shirt blanc orné d'un motif de chat. Alors qu'elle se coiffait, elle se demanda si Okarun la remarquerait plus aujourd'hui.
---
Le salon était un vrai champ de bataille. Des canettes vides sur la table, des chaussettes abandonnées dans un coin, et Jiji en pyjama en train de manger des chips.
« Sérieux, Jiji, t'as encore laissé tes chaussettes là ? » grogna Momo en ramassant le bazar.
« Relax, on est en repos, non ? » répondit-il en haussant les épaules. « Et puis, tu devrais te détendre un peu, t'es toujours sur les nerfs dès que t'as un message d'Okarun. »
Momo rougit. « Quoi ?! T'as pas intérêt à dire ça devant lui ! »
Jiji éclata de rire. « T'inquiète, je le dirai que si tu me forces à ranger. »
Aira arriva dans la pièce, portant un débardeur moulant et un short trop court. Momo grimaça. Elle savait qu'Aira aimait se faire remarquer, surtout devant Okarun.
« Salut tout le monde~ » chanta Aira avant de s'affaler sur le canapé. « Devinez qui va faire battre le cœur d'Okarun aujourd'hui ? »
Jiji leva les yeux au ciel. « Pas besoin de deviner. T'es déjà en mode chasse. »
Momo leva un sourcil. « Tu comptes vraiment faire ça ? »
« Pourquoi pas ? Ce n'est pas comme si tu avais fait le premier pas. » Aira lui lança un sourire provocateur.
Momo serra les dents mais ne répondit pas. Jiji observa la scène avec un sourire narquois. « Vous savez quoi ? Je vais chronométrer combien de temps il faut avant que Momo explose. »
---
Le café était déjà animé lorsqu'ils arrivèrent. À l'intérieur, Jiji et Aira s'installèrent à une table près de la fenêtre, discutant avec enthousiasme. Okarun, de son côté, était assis légèrement en retrait, les yeux plongés dans une carte du menu.
Aira ne perdit pas une seconde. « Okarun, tu veux partager un dessert avec moi ? Je déteste manger des trucs sucrés toute seule. »
« Hein ? Euh... » Il jeta un regard nerveux à Momo, qui fulminait en silence.
« Okarun, t'as pas besoin de l'écouter, elle prend toujours trois desserts toute seule, » lança Momo d'un ton piquant.
Jiji éclata de rire. « Oh, ça devient intéressant. Je prends des notes mentalement. »
Aira lui adressa un regard faussement innocent. « Jalouse, Momo ? »
« Dans tes rêves ! » répliqua-t-elle. Jiji riait tellement qu'il faillit renverser son verre. Même Okarun se mit à sourire timidement.
---
Après avoir terminé leurs boissons, le groupe décida de faire un tour au parc voisin. L'endroit était tranquille, parsemé de familles profitant du beau temps. Jiji et Aira s'éloignèrent un peu pour observer un groupe de canards près d'un étang, laissant Momo et Okarun seuls sur un banc.
« Tu penses parfois à... tout ce qui s'est passé ? » demanda-t-il soudainement.
« Hm ? Tu veux dire les trucs bizarres ? »
« Ouais. C'était effrayant, mais... je suis content qu'on ait traversé ça ensemble. »
Momo sentit son cœur battre plus vite. Elle le regarda du coin de l'œil et vit qu'il fixait le sol, visiblement nerveux.
« Moi aussi, » murmura-t-elle.
Aira réapparut soudainement. « Vous complotez quoi ici, tous les deux ? » Elle s'installa entre eux avec un sourire éclatant. « Okarun, tu veux venir voir les canards avec moi ? »
Momo explosa. « AIRA ! T'ES SÉRIEUSE LÀ ? »
Aira éclata de rire. « Quoi ? Tu voulais qu'il reste avec toi toute seule ? »
« Peut-être que oui ! » s'écria Momo avant de se figer, réalisant ce qu'elle venait de dire.
Un silence gêné s'installa, rapidement brisé par Jiji qui arriva avec des glaces. « Calmez-vous, vous allez faire fuir tous les canards. Et moi j'ai parié qu'elle tiendrait plus longtemps avant de péter un câble. »
Momo lui jeta un regard noir tandis qu'il continuait à grignoter sa glace, visiblement amusé.
---
La journée se poursuivit sans incidents paranormaux, mais elle laissa des impressions durables dans leurs cœurs. Alors que le soleil commençait à se coucher, Momo et Okarun marchèrent côte à côte sur le chemin du retour. Jiji et Aira les avaient devancés.
« Merci d'être venue aujourd'hui, » dit Okarun d'une voix douce.
« C'est rien. C'était amusant. » Elle hésita un instant avant d'ajouter : « On devrait faire ça plus souvent. »
Il hocha la tête, et pour la première fois, leurs regards se croisèrent sans qu'aucun d'eux ne détourne les yeux. C'était peut-être une journée ordinaire, mais pour eux, elle marquait un pas de plus vers quelque chose de plus grand.
Et peut-être, pensa Momo en rentrant chez elle, que les jours ordinaires étaient tout aussi précieux que les aventures extraordinaires.
--- BONUS ---
Alors qu'ils rentraient, Jiji attrapa Okarun par l'épaule. « Mec, faut qu'on parle. »
« Hein ? De quoi ? »
Jiji le fixa sérieusement. « Tu sais que si tu blesses Momo, je te transforme en fantôme moi-même, non ? »
Okarun éclata de rire nerveusement. « Je... je ferais jamais ça ! »
« Bien. Parce que je t'observe. Toujours. Même quand tu crois être seul. » Jiji recula lentement avec un sourire menaçant avant de s'écrouler de rire.
Okarun secoua la tête. « T'es vraiment bizarre. »
« Et fier de l'être. Allez, viens, je parie que Momo t'attend déjà.