CONFINEMENTS

Chapitre 9 : Triophenia.

650 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 19/04/2020 20:54

(Encore un. Tenir bon !)


Leo regardait les agents se déployer dans le bois qui cernait la petite maison. Il lui semblait qu’ils mettaient un temps fou. Lui, il aurait foncé tout droit, sans ces falbalas.


(Je ne sortirai pas d’ici vivant ! Bon sang, j’ai envie de hurler, mais je n’en ai même plus la force !)


Les aboiements provenaient du hangar. Ils ne feraient pas face à une meute déchaînée. 

Il redoutait ce qu’il allait trouver. On lui avait montré des photos des exploits d’Hannibal Lecter. C’était horrible à voir.


(Giovanni retient ses coups, je le sais, mais il me semble qu’en fin de compte, il ne me restera plus que des os. Et pourquoi mon père a-t-il passé la main, si ce n’est pour plus de force, justement ? Tenir bon.)


Certains organes devaient être consommés le plus frais possible. Il n’avait même pas pris la peine d’attendre que sa victime soit morte pour les prélever.

Ah ! Voilà que les ailes du cordon d’agents avançaient. Enfin ! 

Bougez-vous le cul, bon sang ! Will est là-dedans ! Peut-être bien même l’un de vos chefs !


(Je veux revoir Leo. Je veux tuer cette ordure… J’ai bien tué. ma mère après tout, sur ses ordres ! )


Il suit du plus près possible la ligne qui avance, mais on ne lui permet pas de franchir l’espace de deux mètres entre l’agent devant lui.

Certains se sont retrouvés le visage coupé en deux à partir de la bouche… Un haut tenant encore par miracle au bas. Ça les faisait ressembler à des êtres bizarres, mi canards, mi singes… Au diable la dignité ! 

Lecter s’en était-il amusé ?

Selon les agents, non. C’était pragmatique, il n’y avait aucune ironie dans les « oeuvres » du cannibale.


(Tenir bon. Ne serait-ce que pour cet ultime plaisir de voir sa peur quand je le tiendrai à ma merci. Mon Dieu, aidez-moi. Je vais m’évanouir. Il ne faut pas.)


Il semblait à Leo que le bruit des bottes dans la neige s’entendait jusqu’à Baltimore. Il ne fallait pas qu’Hannibal soit conscient de leur approche ! 


(Si je perds connaissance… Mais, qu’est-ce qui se passe ? Où est le coup suivant ?)

« Giovanni ? » 

( Est-ce qu’il peut entendre ce filet de voix ? Plus fort, imbécile !) 

« Giovanni ? »


De la neige, au mois d’avril ! Certains pays étaient quand même moins chanceux que d’autres ! Zo devait être en train de siroter son apéro en terrasse à cette heure… En t-shirt encore bien !


« Giro ! Ton… Je crois que ton père est mort !

— Quoi ?

— Il ne bouge plus, ne respire plus… Je te détache, mon gars. On va filer vite fait !

— Je… Je ne suis pas certain de pouvoir bouger…

Mais il dénoue mes liens. Pas entièrement… il ne veut pas que je me déchire davantage sur les pointes de la colonne.

Il passe derrière moi, me soutient sous les aisselles en essayant de ne pas entrer en contact avec mon dos.

— Putain ! T’es en lambeaux ! »


« On avance… »

Enfin, ils se précipitaient ! 

Sur l’avancée de planches, ils reprirent leur marche sur la pointe des pieds…


***


« Tu as vraiment cru que je m’abaisserais à ça ? Enfin, Will ! Soudain, Hannibal avait fait deux pas en arrière. Il dévisageait son ami avec une expression de profonde déception. Je n’ai pas perdu le contrôle de mes pulsions à ce point ! 

Will retint le soupir de soulagement qui lui gonflait la poitrine. 

Ne pas en rajouter à la frustration de son ami. Hannibal valait mieux que ça.

— Qui est dans la pièce voisine, Hannibal ?

— Jack Craw… »

À ce moment, des hommes en tenue d’assaut surgirent dans la cave.

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