Expérimentation

Chapitre 3 : Pas Deadpool !

3669 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:29

Neuf ans plus tard.

Vous savez, je crois qu'il est temps d'aller à la Congrégation. Qu'est-ce que c'est ? Eh bien, dans l'histoire, c'est l'organisation secrète qui se charge d'exterminer des monstres au nez et à la barbe de la population, appelée aussi l'Ordre Noir.

Oui car la majeure partie de la population mondiale ignore la menace surnaturelle qui plane sur eux.

Pourquoi je n'y suis pas allée avant alors que toute l'histoire se passe là-bas ? Ce serait de la folie ! Je me serais fait massacré par Peggy ! Elle sait que je suis son auteure, je le lui ai dit, elle va m'étrangler ! Pour de vrai ! Je n'aurais tout simplement pas été capable d'éviter ses tentatives pour me tuer. En plus avec Allen à la Congrégation...

… parlons d'autre chose, voulez-vous ?

OoOoO

Quel âge me donnez-vous ?

Je vous pose la question car la dernière fois que vous m'avez connue, je devais avoir aux alentours de six ans, car j'ai passé pas mal de temps à mon premier cirque et à l'orphelinat. Ne vous étonnez donc pas s'il y a peut-être marqué « Neuf ans plus tard » plus haut, au lieu de dix comme le laisserait supposer mon âge, car j'ai clairement dit avoir cinq ans quand vous m'avez lue pour la première fois.

Enfin... lue. Un bien grand mot. Vous lisez actuellement mon auteure, après tout. À différencier du Fanfiqueur, qui est aussi un personnage, car il vient de mon monde.

Bref, revenons à l'histoire.

Avec ennui, presque à contrecœur, je porte mon intérêt à une banale tempête qui me pisse dessus. En effet, dans ma sombre et triste vie de personnage principal, le temps qu'il fait dehors est devenu la chose la plus passionnante qui soit.

Mes chaussures et ma canne s'enfoncent dans la boue. Je décide d'enlever mon haut gorgé d'eau : il me pèse.

Oh, ne vous y trompez pas, il m'arrive véritablement des choses horribles, distrayantes et surtout désastreuses.

Comme le fait qu'actuellement, cinq Akumas m'attaquent en plein milieu d'une ville, par exemple. Rapide description de l'état des lieux : comme on pouvait s'y attendre, les maisons sont en ruines, enfin je suppose, cela fait quand même quatre heures que je n'entends plus de bâtiments qui explosent. Il faut dire que les Akumas, c'est pas des enfants de chœur.

Longue histoire, encore une fois.

Ah, et pour ceux qui ignorent ce qu'est un « Akuma », dites-vous que ce mot veut dire démon... quoique nan, je vais les laisser se présenter. Bougez pas, je leur demande pour vous.

« Hé ! crié-je, à cause du son de la pluie. Certains lecteurs voudraient un renseignement : vous pourriez vous présenter ? »

Il y a un silence.

« Nan », répondent-ils, tout en me portant quelques attaques mortelles.

Outch. Quelle rudesse ! J'esquive sans vraiment y prêter attention.

« C'est dommage.

— En effet, déclare un des monstres.

— Allez, c'est pour la bonne cause. Je vous donnerai un cookie.

— C'est qu'on préfèrerait vachement plus te tuer. On est là pour ça après tout. »

Leur voix me fait penser à des machines. C'est perturbant : on est au 19ème siècle. Or, on croirait parler à des IA.

Tout en esquivant leurs attaques, je les trolle.

« Vous êtes là pour ça depuis mon enfance ! m'écrié-je. Vous n'y êtes jamais parvenu, on peut bien faire une pause quand même ! Cela fait dix ans que vous essayez, j'ai eu à peine du répit vers mes cinq ans, et vous êtes têtus comme des mules ! Vous ne pourriez pas me faire une fleur ? En plus, mine de rien, j'ai plein de chose à leur dire, moi, aux lecteurs ! Dans ce chapitre, je suis censée expliquer qu'il y a environ huit ou neuf ans, j'ai compris, de manière totalement stupide, les mécanismes du scénario d'Expérimentation. Un peu comme dans un thriller où le lecteur devine tout dans les dernières pages. À la différence que moi, je l'ai déduis au bout du second chapitre. En gros, ça veut dire que je connais le plan de la fic que vous êtes en train de lire. Et votre existence, je la connais aussi. J'avais des doutes bien sûr, mais maintenant j'en suis sûre. »

Silence. J'entends un bruit... caractéristique : un Akuma vient-il de se frapper avec sa main, formant un facepalm bruyant ?

Ah oui merde je suis allée trop loin dans mon explication, j'ai oublié où je suis...

« Bref : Aidez-moi !

— Non.

— Bon, je vais faire une petite explication rapide. Alors, euh... dans Man, de base, il y a des monstres qui se déguisent en humains et euh... les tuent. Ce sont les Akumas, qui ont pour chef le Comte Millénaire... a.k.a le grand méchant de l'histoire. »

Silence. Au point où les attaques se stoppent.

« Elle est complètement timbrée, constate un Akuma que je n'ai pas entendu jusque-là. Mais à qui est-ce qu'elle parle ? »

Eh ! J'ai fait un effort pour vous décrire ! En plus vous m'attaquez de nouveau !

« Vous pourriez au moins dire au grand public pourquoi vous voulez me tuer en particulier, rétorqué-je, vexée.

— … parce que tu as une Innocence peut-être, Peggy. »,

Innocence : Matière aux propriétés divines, souvent trouvée sous forme de cube, la seule qui permette de détruire les Akumas.

Et puis c'est MERRY ! Arrêtez de tous me confondre avec ma Mary-Sue, bordel ! Être attaquée constamment parce qu'on me confond avec elle, d'accord. Mais y'a des limites !

« Vous vous trompez de personne., fis-je d'une voix neutre.

— Tu lui ressembles vachement.

— C'est mon premier Self-Insert, celui de mes douze ans. »

Pour les non-initiés de la fanfic : Un SI, c'est quand l'auteur s'insère dans son œuvre. En l'occurrence, cela veut dire que Peggy, ben c'est moi, mon double, mon clone, tout ce que vous voulez. Étant donné qu'elle est aussi une MS, il y aura sans doute quelques différences entre nous, mais je peux d'ors et déjà garantir que physiquement, c'est mort. On aura jusqu'au même ADN.

« Logique, en effet », me raille mon bourreau.

Ma jupe me gêne. Je la détache. Aucun homme aux environs, juste des tueurs.

Il commence à faire froid. Je décide de semer, comme d'habitude, mes assaillants.

Je me baisse : une attaque vient par derrière. Les Akumas devant moi évitent, et soudain, je suis projetée par le souffle d'une gigantesque explosion. Je retombe cependant sur mes pattes.

L'attaque est si puissante qu'elle balaye aussi mes ennemis. Je profite de cette occasion pour me mettre hors de vue d'eux. Je trouve refuge dans un trou à proximité, caché. C'est en fait une cave.

Je descends doucement, pendant que j'entends les monstres au-dessus de moi se mettre à ma recherche. La cave sent le saucisson. Je me rends compte que je peux étendre mon linge après avoir allumé un feu dans la cheminée. Je dois me réchauffer, je caille. Cet endroit est vachement bien étanche...

Les minutes passent... et l'air se réchauffe. Si je dis ça comme ça c'est pour faire genre vous êtes dans la même pièce et que vous ne emmerdiez pas trop... ce que vous alliez faire, vu que je m'endors, assise, grâce au son de la pluie... ceci fait didascalie, vous ne trouvez pas ?

… pendant que je dors, je vais vous expliquer du coup.

Bon, je vais mettre en lumière le pourquoi du comment de ma situation actuelle. Néanmoins, ceci peut virer en n'importe quoi, car mes rêves sont de nature bizarre.

Premièrement, donc, c'est quoi ce bin's ?

Bon. Comme je l'ai dit, j'ai été attaquée par des monstres, et ils veulent ma peau.

« Mais pourquoi vous demandez-vous ? m'exclamé-je soudain dans mon rêve, parodiant les présentateurs télévision, avant d'ajouter, sans m'en rendre compte : eh bien, je ne sais pas. Enfin si je sais. Mais j'ai la flemme. Alors voilà ce qui se passe : il y a fort, fort longtemps...

… et voilà comment tout s'est terminé. »

Vous comprenez ? Tout s'éclaire, vous voyez la lumière ? Non ? C'est normal, c'est l'auteure qui censure.

Car qui dit personnage, dit forcément auteur. Et comme je suis dans une fic nommée Expérimentation... bah...

Le rêve change. Je suis dans l'eau de la mer, mais je ne me noie pas. Ai-je oublié de préciser que les aveugles non-natifs ont des rêves relativement normaux ? Bon en plus flou, mais bon.

« Ah ! Merry ? », dit une voix un peu énervée.

Lenalee nage vers moi.

Qui est Lenalee ? Un des personnages secondaires de DGM. C'est une adolescente que j'ai rencontré maintes fois, avec laquelle j'adore jouer au police-voleur.

En effet, elle veut me convaincre de rejoindre la Congrégation depuis pas mal de temps, car j'ai une Innocence.

« Oui, j'ai une Innocence. Quel faux scoop mes amis ! Nan franchement c'est un cliché. Je me suis synchronisée il y a longtemps, sans grande surprise pour les amateurs de fanfictions DGM, » fais-je, reprenant mon air de présentateur télévision.

Lenalee doit bugger pendant un bon moment, avant de répondre prudemment :

« Euh... si tu le dis...

— Encore heureux, dans mon cas, j'avais quand même une explication autre que "le hasard". Oui parce que l'Innocence choisit celui qui la manie, c'est la " synchronisation". »

Dans mes rêves, je suis débile, cherchez pas.

« Et je peux me justifier sur pourquoi j'ai droit à une arme anti-Akuma, contrairement à pas mal d'OCs ! Vantardise ? À peine. »

Mon pouvoir cependant ne se révéla pas offensif, chose assez rare : il me permet de prédire le futur.

Or, les Akumas ne peuvent pas être détruit par des armes conventionnelles. Du coup, j'ai subi des tonnes d'embuscades sans pouvoir riposter. J'étais forcée de fuir, ou d'esquiver.

Lenalee reste silencieuse face à mon crétinisme.

Comme je le disais, j'ai donc eu rapidement l'idée de me servir de l'Innocence pour prédire les attaques à court et à long terme, afin de m'en sortir : échouer voulait dire mourir.

« Merry, tu m'écoutes ? »

Au début, je faisais des fautes, mais à force, j'ai réussi à atteindre un certain niveau. Personne ne pouvait plus me toucher, et quand je me planque comme maintenant, personne ne me trouve. Tout cela passait par des stratégies compliquées devenue une seconde nature. Ceci explique pourquoi je tapais la causette aux Akumas comme de vieux amis : de fait, ils étaient chargés de me tuer depuis très longtemps, mais comme je ne pouvais pas les tuer, et eux non-plus, je devais bien me distraire un peu !

« Merry ? »

Le rêve change encore. Cette fois, Allen est devant moi.

Et avec lui, c'est le silence.

« Pourquoi ? », dit-il, finalement, d'un air triste.

Quand je me réveille, je suis dans la même position allongée, mais il me semble que j'ai changé de place. Je connais cette sensation... je suis sur brancard !

Je grogne. Les secouristes.

Et merde.

OoOoO

« Mais je vous assure ! J'étais dans la cave, en train de dormir ! Je suis innocente m'sieur l'agent ! »

L'inspectrice Moore soupire. Un long, très long, soupir d'agacement.

« Écoute ! s'exclame-t-elle de sa voix aigüe. À chaque fois que la police t'interroge, tu affirmes que des monstres te suivent et détruisent la ville où tu séjournes ! Ça en fait déjà cinquante, c'est une hécatombe ! Arrête de te moquer de la police, c'est toi qui détruis ces dizaines de villes, n'est-ce pas !

– Pour la cinquante-et-unième fois : non !

– Ne me parles pas sur ce ton ! Tu ferais mieux d'avouer tout de suite ! »

Nous sommes dans un commissariat, celui de Londres, si je ne m'abuse. Après que je me sois endormie, les Akuma, qui ne m'avaient pas trouvée comme prévu, se sont dispersés. J'ai été réveillée par des secouristes qui, peu contents de me voir en vie comme les quarante-neuf autres fois, ont commencé à fomenter un meurtre sur ma personne. Je m'apprêtais à leur fausser compagnie quand Moore m'a abordée. À cause de mes changements, elle ne connait pas Allen, du coup, quand je lui parle des Akuma, elle ne me prend pas au sérieux.

Dans la timeline originelle, Moore est une inspectrice chargée d'enquêter sur un meurtre quand il s'avère qu'un Akuma remplace son frère. Allen se charge de lui. Il a une Innocence offensive, le bougre.

« Puisque c'est comme ça, je m'en vais ! », m'écrié-je.

Je me lève d'un bond, mes menottes reliant soudain miraculeusement la table au poignet droit de Moore.

J'ai été magicienne, oui.

Je tourne les talons, deux gardes entrent. Et attaquent, accessoirement.

Un instant plus tard, je suis sortie.

Pff.

J'entends les renforts. Ils sont devant. La sirène hurle.

Je m'avance.

Les policiers attaquent. Je m'arrête.

Nous sommes d'accord, la situation est d'un ridicule car tellement gravissime, c'en est affligeant.

De toute façon, Moore m'a fait comprendre que, vu ce dont on m'accuse, j'aurai droit à une sentence digne d'un film d'horreur.

Derrière moi, on tente de me dire de lever les mains derrière la tête. J'avance. On me tire dessus. J'évite les balles : l'attaque devient fratricide.

J'en profite pour m'enfuir sur le couloir à gauche. Ma canne étant un peu encombrante, je décide d'utiliser mon troisième œil, entre autre chose, pour foncer comme une dératée. Oui, car vous ne pensez pas que je n'ai jamais couru avant, si ?

Je finis par trouver la sortie, une armée de policier à mes trousses.

Enfin... la sortie. Je dirais plutôt, une sortie. En effet, la porte principale étant barricadée, je décide de sortir par la fenêtre des toilettes du troisième étage.

Là, je grimpe sur la rambarde et saute sur un lampadaire, puis glisse le long de celui-ci jusqu'en bas.

Mon Innocence toujours activée dans ce genre de situation, je prédis l'arrivée de policiers dans quelques secondes. Je m'enfonce dans une ruelle à deux pas du commissariat : c'est un cul-de-sac, je le sais, mais cela ne m'empêchera pas de passer par-dessus le petit mur qui me bloque le chemin. Une acrobatie plus tard, je suis passée, merci le cirque !

« AAAAAAAH ! », hurle quelqu'un.

Oh, cette voix que je ne reconnais pas ! Mais cette voix, qui provient du ciel, indiquant sans l'ombre d'un doute l'utilisatrice — ou la Compatible, au choix — d'une Innocence qui lui permet de voler dans les airs...

« Lenalee, tu ne vas pas le croire, mais j'ai pensé à toi hier. »

L'adolescente s'écrase au sol en tentant de me donner un coup de pied depuis les airs. Je fais un salto pour l'éviter, et en atterrissant, je dois en découdre avec la pluie de coup de pied que Lenalee n'hésite pas à m'envoyer.

Bien que la jeune fille soit humaine, je ne peux pas riposter. Ayant été la plupart du temps en compagnie d'Akumas, je n'ai jamais eu le temps de m'entraîner au combat au corps à corps.

Je tente de m'enfuir sur l'allée, à l'opposé du muret sur lequel j'avais sauté, mais quelqu'un me barre la route. Un compagnon de Lenalee, et un autre manipulateur d'Innocence offensive.

Je mets un nom sur le bonhomme lorsque j'entends le bruit caractéristique d'une épée tirée de son fourreau. Je vous présente Kanda, un autre personnage secondaire de DGM. Le brun ténébreux au caractère de cochon de service, vous verrez, il est charmant.

J'attends que le troisième compagnon arrive, un dénommé Marie. Lui il a une Innocence bizarre. Des sortes de fils... néanmoins il semble pour l'instant vouloir couvrir ses compagnons, en restant en retrait.

S'en suit un déluge de coups de pieds, de coups d'épées et de fils qui essayent de m'attraper. Ils n'y vont pas de main morte avec moi. En même temps, cela fait dix ans que j'échappe aux radars de la Congrégation.

Sentant qu'il serait inutile de discuter au vu de l'envie de meurtre de mes deux principaux assaillants — le backup ne dégageait pas d'animosité particulière — je décide finalement de laisser ce dernier m'attraper.

Je le cherche avec mon œil, pour finalement le trouver à quelques pas de derrière Kanda, en compagnie d'officiers de police.

... Oh et puis merde. Je m'assois soudainement sur les genoux et annonce :

« Je me rends ! »

Les Innocences de Kanda et Lenalee, respectivement son épée et ses bottes, s'arrêtent tout proche de ma figure.

Silence.

Je me relève, les mains en l'air. Je vérifie avec mon œil si je vais recevoir des coups, afin de les éviter au besoin. Je ne recevrai pas de coup, mais on allait m'attacher.

Chose dite chose faite, et cinq minutes plus tard, me voilà menottée avec un katana frôlant ma colonne vertébrale, prêt à s'enfoncer s'il le faut.

Bah, je devais bien aller à la Congrégation un jour ! C'est là-bas où se déroule l'histoire originelle !

« Allons-y du coup, mes chers lecteurs... »

Trois heures plus tard, j'entre dans un luxueux hôtel. D'après mes futurs compagnons, c'est là où logent les exorcistes. Quelle chance que la crise ne les touche pas encore, les bougres.

Dans le hall, deux personnes marchent dans notre direction. Ce sont des grooms, et là ils viennent de s'arrêter.

« Besoin d'aide ? », demande l'un tout en prenant mon bras.

Lenalee se charge de répondre. Sa voix est polie, mais ferme.

« Non, merci, elle est avec nous. »

Les grooms s'écartent. On lâche mon bras.

Et deux longues secondes plus tard, je grogne : horrible manie des gens de parler avec leur langage corporel. Je comprends rien les mecs !

Lenalee me dirige vers sa chambre.

Je soupire : je vais devoir subir le recrutement de la Congrégation. Je vois déjà le Grand Intendant du Q.G. de la Congrégation me faire vivre les pires heures de ma vie avec ses fameux examens médicaux louches. Brr.

Triste vie.

 

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