Je t'aime. [15+]
Et la nuit les tortura. La nuit n'était pas encore parfaitement noire, car le Soleil ne s'était pas encore entièrement caché derrière l'horizon, encore rougi. Seuls les quelques nuages du jour passé alors apparaissaient en dehors des changements de teinte et des dégradés horizontaux allant de haut en bas (ou de bas en haut, tout dépend du point de vue!). Le ciel devenait successivement rouge, orange, jaune, rose, noir et pourpre.
« Tu peux aller les fermer ? » demanda Odd à son compagnon.
« Hey ! » grogna Ulrich. « Pourquoi toujours moi, pourquoi pas toi pour une fois ? »
« C'est bon, c'est bon ! » répliqua le blondinet calmement en se levant. « Je vais le faire. »
« Ce serait trop bête de te mettre en colère... » se dit le jeune blond. « Même si c'est pas très dur et qu'il est toujours grognon quoiqu'il arrive ! »
Il se leva alors, contrairement à son habitude, calmement, et alla fermer les volets sans dire de mots, avant de fermer la fenêtre et simplement aller se recoucher tandis que l'autre gars au cheveux bruns se mettait déjà ses bouchons à oreilles afin de supporter les ronflement d'Odd.
Il faut dire que ce dernier n'arrête jamais de faire du bruit, d'habitude, y compris pendant son sommeil, qu'il dorme dans sa chambre ou en cours. C'est un défaut qui lui a souvent valu d'être réprimandé par les professeurs. Plus souvent dans les matières scientifiques que littéraires, d'ailleurs.
Mais ce soir, il n'allait pas ronfler. Il se coucha, en faisant bien attention à ne pas s'endormir.
« Je ne tiens pas à rester avec lui cette nuit. » se dit-il. « On va bien voir ce que ça donnera quand je serai de retour... Mais là, non. Je n'y tiens pas ! Ca me fera du bien. Puis comme c'est pas dans mes habitudes, ce bon vieux Jim ne viendra pas inspecter notre chambre. Je le sais, mon instinct est infaillible ! »
Et c'est ainsi qu'au bout de quelques heures, il se rendit compte que l'autre garçon fut endormi. Il sortit de sa chambre, discrètement, faisant attention à ne réveiller personne, y compris cet acharné de l'ordinateur de Jérémie qui s'était d'ailleurs laissé aller au bras de Morphée sur son clavier qu'il vit en passant devant sa porte.
Et enfin il descendit les escaliers de l'étage des garçons.
Et enfin il finit sous les arcades par trouver les grilles du lycée. Joie ! Il s'en éloignera. Le voilà qui marche maintenant dans la rue. Quelques bruits inquiétants se font entendre et il en tremble. Mais il ne doit pas reculer ! Il a besoin de se changer les idées. Il en a trop besoin, sa tête est encombrée de pensées. De trop de pensées, qui s'affrontent. Le voilà qui descend les escaliers de la station.
« Ca vous fera €5. »
« Merci. » Répondit-il.
Il est 6 heures du matin. Odd attend sur le quai pour pouvoir se changer les idées. Direction : la Défense.
[Chapitre un peu plus court que les autres, mais je préfère écrire par petites parties et ne pas détonner :)]