Et après ?

Chapitre 3 : Vendredi soir (2/2)

1134 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/11/2024 17:07

— La fille qui me plaît le plus ici... se trouve devant moi.


Un silence se fit plusieurs secondes. Si ses amis avaient compris qu'il faisait allusion à Yumi, la principale concernée n'en fit pas la même déduction. En effet, la réponse d'Ulrich restait assez floue à ses yeux puisque Sissi se trouvait aussi devant le beau brun. Le doute et la confusion s'installèrent dans l'esprit de la japonaise.


— Ça ne rép...

— Tu n'as jamais dit que j'étais obligé de donner un nom, coupa aussitôt Ulrich.


En même temps qu'il répondait à Odd, il fuyait le regard de Yumi. Il en avait trop dit pour ce soir.


— Bon, ok. Jérémy, à toi. Action ou vérité ?


Le blond à lunettes, tout comme son ami juste avant, ne mit pas longtemps avant de se décider.


— Vérité.

— Si tu devais choisir entre avoir Aelita toute ta vie ou un million d'euros toute ta vie, quelle serait ton choix ?


Les deux génies rougirent violemment, l'un en face de l'autre.


— Tu les ponds d'où tes questions, Odd ?

— Réponds ou bois, Einstein.


À ces mots, Jérémy détailla lui aussi celle qui ne le laissait pas indifférent, un sourire naissant sur le bout de ses lèvres.


— Eh bien... je choisis Aelita, bien sûr.


Ses amis eurent tous la même réaction d'enthousiasme, attendris par la réponse de l'adolescent. Ce n'était pas commun de l'entendre faire de tels aveux.


— Comme c'est mignon ! s'exclama Yumi en se mordant la lèvre.

— Je vous l'avais dit, il est sympa le j...

— La ferme, Odd !

— Sympa les amis. Bon, William, à toi.


L'interpelé eut un rictus. Il avait impatiemment attendu son tour.


— Action, Odd.

— Enfin, un vrai joueur !


Le reste de la bande roula des yeux.


— Pour toi, ce sera... Fais un smack à toutes les filles présentes ici, à l'endroit où tu veux pour chacune.

— Odd, sérieux ?! s'indignèrent Ulrich et Jérémy en même temps.

— Ce n'est qu'un jeu, les gars. Vous ne voulez que prendre des vérités, assumez.


Ni une, ni deux, William s'était déjà lancé, ne prêtant guerre attention à la petite querelle des trois garçons. Il était le plus heureux à ce moment.

Il commença par Sissi qu'il embrassa simplement sur la tête, puis Aelita à qui il fit un tendre bisou dans le cou dans le seul but de faire rager Jérémy. Enfin, son regard se tourna vers celle sur laquelle son intérêt se portait le plus : Yumi. Il lui fit le plus beau sourire de sa vie, tout en se rapprochant peu à peu de son visage et plus particulièrement de ses lèvres.

Devant cette scène, Ulrich se sentit presque trahi. Ce fut l'incompréhension qui le gagna face à la réaction de Yumi : elle ne bougeait pas d'un poil. À quoi jouait-elle donc ?

Cette dernière l'observa du coin de l'œil. Elle aimait le voir jaloux. De plus, il l'avait fait douter cinq minutes plus tôt en refusant d'assumer comme un homme. Quoi de mieux qu'un petit retour de bâton ?

Ses lèvres n'étaient plus qu'à quelques millimètres de celles de William. Mais alors que le beau ténébreux finit par briser la distance entre eux, Yumi glissa sa main entre leurs visages, évitant ainsi le contact de sa bouche avec celle de son prétendant. Même s'il n'était question que d'un smack, elle n'aurait pas apprécié qu'Ulrich le fasse avec une autre.


— Et hop, un petit bisou sur la main ! Un vrai gentleman, ce William !


Le concerné ne décrocha pas un mot, déçu, tandis que la japonaise afficha un grand sourire de satisfaction.


— Odd, il faut que je te parle.


Ulrich saisit aussitôt son ami par le bras et l'entraîna dans la cuisine. Jérémy les suivit.


— Mais ça allait être à mon tour et j'allais prendre « action » aussi ! Je les embrasse tous si tu veux, Odd ! s'écria Sissi.


Mais ils ne l'écoutaient déjà plus et s'étaient mis à l'écart.


— Tu peux m'expliquer ?

— Mais expliquer quoi, les gars ?!

— Parce que je refuse de répondre à ta question débile, tu décides de jeter Yumi dans les bras de William ?

— Ce n'était pas sympa pour nous ce que t'as fait, ajouta Jérémy.

— Oh, les gars, c'était juste un jeu ! Je ne jette personne dans les bras de qui que ce soit, je voulais juste qu'on passe un bon moment.

— Un bon moment pour qui ? Évidemment, tu ne connais rien à l'amour donc tu es sans cœur avec ceux qui le vivent, rétorqua froidement Ulrich, les bras croisés et le regard noir.


Odd resta sans voix. En effet, il n'avait cherché qu'à passer du bon moment avec ses amis. Il ne pensait pas à mal en poussant William à se rapprocher de Yumi et Aelita, mais plutôt à faire ouvrir les yeux à ses amis, leur faire comprendre qu'elles pouvaient leur filer entre les droits à tout moment et ainsi les pousser à être plus francs avec elles. Mais tout lui retombait toujours dessus.


— En tous cas, j'en connais assez pour savoir que vous vous en prenez à moi parce que vous n'avez rien dans le pantalon et que vous êtes de gros frustrés et jaloux de voir que William lui, au moins, en a et les porte.


Il quitta la pièce, son épaule cognant celle de son ami brun au passage.


— Eh, ça va ? lui demanda Aelita une fois qu'il regagna le salon.

— Oui, ne t'en fais pas. Je pense qu'on va arrêter le jeu pour ce soir.


Les filles s'échangèrent des regards surpris. Sans chercher plus à comprendre, tout le monde se mit à ranger ce qui traînait dans la pièce afin de faire de la place pour le dîner.

Après cela, Yumi prit Ulrich à part, ayant ressenti l'ambiance étrange qui régnait entre le beau brun et son meilleur ami. Ils sortirent de la maison.


— Tu m'en veux pour tout à l'heure ?


Elle prit une voix intimidée pour maximiser les chances qu'Ulrich passe l'éponge. Ce dernier lui sourit, ayant longuement réfléchi aux paroles d'Odd et s'étant calmé.


— Non, tu n'as rien fait. Je n'ai pas de raison de t'en vouloir.


Ils se scrutèrent amoureusement. Yumi se rapprocha de lui et posa une main sur son torse.


— Et parle avec Odd, je n'aime pas quand vous vous embrouillez pour des bêtises pareilles.

— Je lui parlerai, ne t'inquiète pas.

— Je préfère ça.


Elle lui rendit son sourire et ne put s'empêcher de se blottir telle une petite fille dans ses bras.

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