Copains et puis c'est tout

Ulrich souleva les paupières à contre-cœur. Il avait passé l'une des plus mauvaises nuits de sa vie et regrettait déjà d'avoir cédé à la décision de Yumi. Il craignait qu'ils redeviennent comme avant, c'était bien la dernière chose qu'il voulait.

— Pourquoi ? se demanda-t-il pour la énième fois, bouleversé.

Il tourna la tête en direction du lit à côté du sien pour constater qu'Odd n'y était plus. Ulrich se leva alors et alla se préparer.

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De son côté, Yumi venait de finir de prendre son bain. Elle aussi se perdait dans ses pensées, espérant au fond d'elle qu'Ulrich allait malgré tout faire des efforts pour faire renaître leur histoire. 

Elle enfila ses habits et ses chaussures, et, une fois prête, alla embrasser ses parents avant d'entamer son trajet tout en appréhendant sa journée.

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Ulrich ne mit pas longtemps pour apercevoir son petit groupe d'amis au loin. Son cœur se serra dans sa poitrine lorsqu'il vit Yumi arriver à cet instant. Leurs regards se croisèrent aussitôt, mais la japonaise finit par détourner les yeux et tous deux rejoignirent le reste du groupe.

— Les amis..., débuta Yumi lorsqu'ils arrivèrent à la hauteur de ces derniers.

Jérémy, Odd et Aelita se retournèrent vers eux, des expressions différentes sur chaque visage. Si Odd semblait toujours remonté contre eux, Aelita, elle, se montrait plus compréhensive tandis que Jérémy restait impartial. 

Yumi lança un coup d'œil à Ulrich qui en fit de même avant de reprendre :

— Désolés pour hier. On sait qu'on n'aurait pas dû vous mêler à nos histoires et encore moins vous mettre la pression, surtout moi.

Les trois collégiens s'échangèrent à leur tour des regards, des sourires étirant leurs lèvres.

— C'est oublié tout ça, assura Aelita de son ton calme habituel. Vous êtes avant tout nos amis et entre amis c'est normal d'avoir des disputes.

— Ouais, elle a raison, ajouta Odd avec son air taquin. Et puis c'est pas la première fois que vous nous cassez les bonbons avec vos histoires ! Je m'excuse aussi de m'être autant emporté.

— En même temps, y'avait de quoi, alors on oublie, commenta Ulrich à son tour.

La bande repartageait enfin une ambiance de joie et d'union. Seulement, curieux malgré lui, Odd ne put s'empêcher de vouloir creuser davantage :

— Euh, du coup... c'est comment entre vous ?

Embarrassés, Ulrich et Yumi rougirent face à la question de leur ami.

— Eh bien, c'est-à-dire que...

— C'est un peu compliqué, compléta Yumi d'une petite voix.

Il y eut un blanc. Tous trois évitaient de prononcer quelque chose de maladroit, percevant le malaise entre la japonaise et le beau brun.

— Ah... Vous vous êtes... séparés ? poursuivit Jérémy en se raclant la gorge.

— Bah...

Si leur discussion de la veille leur avait semblé assez claire sur le moment, ils ne se sentirent pas en mesure de répondre clairement à ce qui venait de leur être demandé. Les yeux marrons d'Ulrich rencontrèrent ceux profonds de Yumi et alors qu'ils se perdaient de plus en plus dans le regard de l'autre et que des papillons naissaient dans leur ventre, Odd brisa l'instant :

— Laissez-moi deviner... Vous êtes « copains et puis c'est tout », c'est ça ?

Ils se fixèrent les uns après les autres et se mirent tous à rire, action qui fut de courte durée pour les deux concernés qui profitèrent du moment pour faire renaître la magie entre eux. Et comme s'ils communiquaient par la pensée, des sourires amoureux apparurent sur leurs lèvres. 

Oui, ils n'étaient que « copains et puis c'est tout ».

Fin