Copains et puis c'est tout

Chapitre 1 : Retour à zéro... ou presque

951 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 17/04/2021 14:29

Yumi laissa échapper un soupir et cessa de fixer l'heure défilant devant ses yeux, impatiente de quitter la salle. Encore cinq petites minutes à tenir avant la fin de son cours.

Elle pouvait désormais mener une vie normale sans avoir à combattre dans un monde virtuel pour sauver l’humanité et comptait pleinement en profiter pour rattraper tous les moments perdus.

Elle déposa son menton dans le creux de sa main et se mit à regarder pensivement par la fenêtre, le regard dans le vide. Un discret sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'un visage qu'elle aimait particulièrement apparut dans ses pensées. Celui d'un certain Ulrich Stern.

Les joues de Yumi s'empourprèrent. Cela faisait déjà deux ans que les sentiments qu’elle éprouvait pour Ulrich perduraient. Seulement, elle doutait fortement de la réciprocité de ceux-ci, et depuis qu'elle lui avait sorti la fameuse phrase déclarant qu’ils n’étaient que « copains et puis c'est tout », tout espoirs entre Ulrich et elle semblaient avoir été réduits en cendres. Les regrets et la souffrance furent durs à encaisser par la suite, mais elle ne laissait rien paraître et ordonnait à son cœur de garder le silence. Un brin de tristesse naquit dans ses yeux à cette pensée.

 

— Eh, Yumi !

 

Elle sursauta, ce qui la fit revenir à la réalité, puis tourna la tête en direction de la voix masculine appartenant à son voisin de table qui avait le regard insistant sur elle : William.

 

— Quoi ? demanda-t-elle sèchement, agacée.

— Figure-toi que la prof nous a...

 

La sonnerie retentit à cet instant pour le plus grand bonheur de tous les élèves, rendant la voix de William peu audible. Yumi ne perdit pas une minute de plus et commença à rassembler ses affaires dans son sac qu'elle porta ensuite sur une épaule. L’écouter rabâcher était bien sa dernière préoccupation.

 

— Bon… À bientôt, William ! et elle partit sans le laisser ajouter quoi que ce soit.

 

 

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Ulrich, Odd, Aelita et Jérémy étaient regroupés près du distributeur dans la cour, installés sur leurs bancs habituels. Pendant que les autres discutaient et riaient aux éclats, Ulrich, lui, demeurait distrait. Il balayait la cour des yeux comme s'il cherchait quelqu'un, chose qui n'échappa pas à Odd.


— Bah alors, Ulrich, encore en train de penser à ta chère et tendre japonaise ? T'inquiète, elle va arriver, ta chérie !

 

Le concerné resta quelques secondes sans dire un mot et rougit, essayant tant bien que mal de le cacher.

Aelita et Jérémy se montrèrent amusés de l’état dans lequel était leur ami, tandis qu'Odd, comme à son habitude, était fier de lui. Il savait qu'il suffisait de peu pour déstabiliser Ulrich et trahir ses sentiments amoureux vis à vis de Yumi.

 

— T'en as pas marre de dire n'importe quoi, Odd ? renchérit Ulrich après s'être ressaisi.

 

Il avait à présent un regard menaçant envers son meilleur ami, mais cela n'allégeait en rien la confusion dans laquelle il se sentait. Il reconnaissait qu’il se mentait à lui-même en prétendant ne pas l'aimer, mais la certitude que ce n'était pas réciproque le poussait à nier ce fait constamment.

 

— Bien sûr, c'est moi qui dis n'importe quoi ! ironisa le blondinet.

— Odd !

— C'est bon, c'est bon ! T’énerve pas pour ça !

— Tiens, quand on parle du loup ! intervint Jérémy.

 

Il pointa du regard une jeune fille vêtue entièrement de noir qui s'avançait dans leur direction. En effet, il s'agissait de Yumi.

Les yeux d'Ulrich ne tardèrent pas à s'illuminer à la vue de cette dernière qui releva la tête. Leurs regards se croisèrent alors. Le jeune homme redevint rouge à nouveau, gêné d'avoir été surpris en pleine admiration. Yumi esquissa un sourire à son adresse et rejoignit le petit groupe.

 

— Salut les amis, fit-elle une fois arrivée à leur hauteur.

 

Ils lui répondirent en chœur et Odd ne put se retenir d'ajouter son grain de sel :

 

— Je te l'avais dit, Ulrich, qu'elle allait venir ta Yumi !

 

Il sourit de toutes ses dents tout en donnant un coup de coude à son ami brun. Les tourtereaux en question échangèrent un bref regard avant de prendre un air intimidé.

 

— Décidément, tu n'arrêteras jamais, Odd, commenta Jérémy avec exaspération.

— Bah et toi, Einstein ? C'est quand que tu comptes faire le premier pas avec Aelita ? Elle s'impatiente, tu sais !

 

Jérémy et Aelita devinrent à leur tour rouge cramoisi sous les éclats de rire du reste de la bande. C'était clair, Odd n’arrêterait sans doute jamais de s'immiscer dans la vie amoureuse de ses amis.

 

— Bon, les gars, c'est pas que mais je dois rentrer. Les cours m'ont achevée ! déclara Yumi en plongeant une main dans la poche de son pantalon.

— Ah ouais, déjà ?

 

Touchée de la déception d’Ulrich, elle lui fit un « oui » de la tête et, comme si elle venait de lire dans les pensées de ce dernier, ajouta :

 

— La prochaine fois, je reste plus longtemps, promis.

 

Ulrich retrouva aussitôt le sourire.

 

— Dac'.

— On se dit à demain alors, conclut Aelita.

— Ouais, à demain les amis.

 

Et elle commença à marcher en direction du parc afin de regagner sa maison. Ulrich l'observa s'éloigner, un air rêveur au visage.




Prochain chapitre : Continuer d’y croire ?

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