Claymore: Last swordman
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Claymore : Last swordman
Chapitre VI: Secrets
Un radieux soleil se levait joyeusement à l'Est des montagnes. Allongées sur le sol, les mains sur le ventre, trois femmes baignées de sang reposaient. Leurs capes recouvrant le haut de leur corps et une claymore plantée au-dessus de chacune d'elles.
Venant des ombres, un homme bandé de noir paré d'un masque s'approcha d'un pas incertain. Placé au chevet de la plus puissance des guerrières défuntes, il se laissa tomber lourdement à genoux comme effondré. Malgré son apparence sinistre, l'expression fut morne dés qu'il retira soigneusement la cape du visage d'Azumaria. On aurait dit qu'elle dormait profondément. Hésitant au début, la main de l'agent caressa la joue de la jeune femme sans vie.
Xeros : Et maintenant, je fais quoi, moi ? Comment veux-tu prendre la tête d'Ophélia si tu es morte ? …quel gâchis.
Remarquant une fine tâche de sang sur le coin du visage d'Azumaria, l'homme au masque la retira avec délicatesse d’un léger contact de sa manche. Et, la tête basse, remit la cape sur le visage de la guerrière.
Alors que l’agent s’apprêtait à entamer un semblant de prière ou de murmures, une main apparut sur le bord du sentier où commençait le canyon menant au ruisseau. Se hissant tant bien que mal, un homme nu, devenu eunuque depuis peu, semblait peu mécontent de voir Xeros. Sauf que la réaction de celui-ci le déstabilisa lorsqu’il fut soulevé par la gorge d'un bras et écrasé contre le sol.
Mathias (forme humaine) : Eh, mollo ! Tu sais au moins à quoi tu as affaire ?!
Un dard noir se planta soudainement dans son épaule, et l'expression mécontente de l'homme nu s'envola, laissant place à une horrible sensation de faiblesse et d’impuissance.
Xeros (furieux) : A un Eveillé qui vient de perdre touts ses pouvoirs !!!
Assis sur le ventre de Mathias, Xeros commença à l'étrangler de toutes ses forces.
Xeros : Lucas… est encore… EN VIE !!!
Mathias (étouffant) : Ce n'est… pas ma faute ! Il… m'a pris… en traître.
Xeros : Conneries ! Comment il a pu ?! Il n'a pas tenu plus trente secondes face à toi !!! ABRUTIIIIII !!!
Passé au rouge vif, Mathias se mit à bouger comme un poisson hors de l'eau. Ses pouvoirs démoniaques annihilés par cet étrange dard noir, il ne pouvait se défaire de la poigne d’acier de l’agent au masque.
Xeros : Pauvre minable !! J'aurais dû laisser Azumaria te réduire en miette. Ce qui est sûr, c'est qu'elle aurait pourchassé Lucas au bout du monde pour lui faire la peau !! Et ce n'est pas le pire, Lucas a récupéré
Mathias : La demi-portion ?! Et alors, elle est de rang très bas.
Xeros (resserrant son étreinte) : CRETIN!!! Je vous ai entendu parler de Primero ! Il ne l'a pas récupéré par conscience d'âme. Primero savait utiliser son Yoki de toutes les manières possibles mais il cachait très mal son aura. Cette fille possède un pouvoir de détection d'aura suffisamment développé pour devenir un Œil de l'Organisation, et Lucas L'A DEVINE !!! TU… L'AS… AIDEEEEEEEE !!!
Revenu à la position verticale, Xeros enchaîna Mathias de coups de talon en pleine tête pour passer ses nerfs. Dés qu'il eut assez sang pourpre sur le sol, l'homme en noir se calma enfin. Recoiffant même ses longs cheveux devenus éméchés sous la colère.
Xeros : Bon… Puisque je t'ai choisi à la place d'Azumaria, tu vas rester en vie… pour l'instant. Retourne à ta tanière. J'y ai laissé des vêtements. Tu as une commande, un groupe de guerrières turbulentes.
Mathias (en sang) : Le numéro de
Xeros : Numéro 6, Miria aux fantômes. Ne t'en fais pas, tes pouvoirs reviendront dans un quart d'heure. Je te déconseille d'échouer ! Car si cela devait arriver et que tu survis, je te tuerais de mes propres mains.
L'Eveillé acquiesça dans la seconde. Avant de partir, Xeros prit le corps d'Azumaria, ainsi que sa claymore.
Xeros : Pour les deux autres, range-les où tu sais.
Mathias : …oui.
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Plusieurs kilomètres plus loin dans une forêt encore endormie, un foyer s'éteignit comme la vie des hommes qu'il l'avait entouré avant le lever du soleil. Ceux-ci dépouillés de leurs vêtements, un monstre aux yeux d'argents et au sourire de carnassier récupéra or et armes à lame court. Puis abandonnant le campement jonché de cadavres, le monstre prit la direction d'un point d'eau où une jeune guerrière attendait le menton sur les genoux au pied d'un arbre, manifestement mécontente de la boucherie nocturne. Dés que les vêtements et les quelques armes furent lâchés parterre, le monstre aux yeux d'argent se lava du sang qui recouvrait sa stature.
Sacha (toujours au pied de l'arbre) : Tu étais forcé de tuer ces humains ?
Lucas : C'était des bandits. Si je ne l'avais pas tué, d'autres l'auraient fait.
Sacha : L'un de ces bandits était à peine plus âgé que moi. Un enfant…
Lucas : Il n’avait qu'à pas être là. Je te signale que les humains s'entretuent régulièrement, et nous sommes humains que je sache.
Sacha (sarcastique) : Parce que toi aussi ?!
Ne prêtant aucune attention à la réflexion de sa nouvelle associée, Lucas enleva le tas de chiffon qui lui servait de pantalon et chercha dans ceux qu'il avait pris sur les dépouilles des bandits.
Lucas (voyant un pantalon immaculé de rouge) : Merde, j'ai eu la main lourde.
La nudité du jeune homme ne changea rien aux pensées sombres de Sacha. Selon les dires de Lucas, l'homme responsable de la mort d'Azumaria était un dénommé Xeros. Bien que le vieil hybride le connaisse sous le nom de Valek, elle avait bien compris que si elle restait aux côtés de son nouvel aîné, Xeros referait surface.
Sacha souhaitait se venger. Le duo formé récemment n'était rien de plus qu'un partenariat d'intérêt personnel. Lucas profitait de l'incroyable pouvoir de perception de Sacha, et elle profitait de son savoir sur Valek alias Xeros.
Deux minutes passèrent, et Lucas fut enfin habillé. Recouverts de métal des pieds aux genoux, suivi d'un pantalon noir, un ceinturon avec petite sacoche où pendait Lame du Faucon, couteaux, poignards. Ensuite une épaisse chemise grise sombre sans manche avec brassard en cuir bouilli et cachant le tout une cape à capuchon vert forêt, sans oublier un arc et un carquois de flèches.
Sacha : Un vrai rôdeur.
Lucas : Oui, il est temps que tu changes aussi de tenue. Le style "Claymore qui a failli se faire violé par un Eveillé", c'est pas terrible pour passer en ville.
La jeune fille se mordit les lèvres en pensant à sa fuite face à Mathias.
Lucas : Il n'y a aucune honte à fuir devant un Eveillé. J'ai bien essayé de fuir quand ton groupe m’est tombé dessus à bras raccourci.
Sacha : Je sais mais…
Une main se posa la tête de la jeune fille. Celle-ci regarda Lucas fixement.
Lucas : Bon, voilà ce que je te propose. En même temps de t'aider à éliminer Xeros, je vais t'entraîner.
Sacha (septique) : Toi… !
Lucas : Je te signale que j'ai environ soixante-deux ans. Sans me vanter, je ne suis pas loin du grade de Maître d'armes. Ce qui est sûr, c'est que nous ne reverrons pas Xeros, sauf accompagné d'une guerrière. Elle, tu devras la battre. Même si c'est une Chiffre unique.
Sacha :…
Soudain, une montagne de vêtements ensevelit la jeune fille. Elle poussa un cri de mécontentement étouffé.
Lucas : Allez, changes-toi ! Nous avons du chemin à faire.
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Deux semaines passèrent depuis le drame de Paburo. D’autres affaires réglées, les Anciens débutèrent une réunion sur ce sujet. Le plus impressionnant fut la présence de tous les agents tels qu’Ermita et Rubel. Les hommes en noir, habituellement peu loquasse, même entre eux, s'exprimèrent par des murmures dés que le nom de Primero circula.
Rubel : Primero… je n'aurais jamais imaginé que ce nom réapparaîtrait alors que des mouvements d'Eveillés se font sentir dans le Nord.
Ermita : Lucas se montre de plus en plus audacieux et menaçant par ses actes. La perte d'Azumaria est fort regrettable. Dire que beaucoup la considérait comme le digne successeur de Térésa.
Rubel : Par contre, je ne serais pas étonné que la petite Sacha succède à Azumaria. Son don inné d'apprentissage ne peut qu'aider Lucas dans sa recherche de Primero. Si j'ai bonne mémoire, Lucas a entraîné une stagiaire du temps de Luciela, et cette même stagiaire devint un Numéro unique des années après.
Ermita : Je me demande bien qui les Anciens vont envoyer pour régler cette affaire.
Rubel : Va savoir. Des mesures draconiennes seront prises de toute façon.
D'un geste de main de Rimuto, le silence s'abattit sur la salle du conseil. Xeros s'extirpa de la masse d'agents.
Rimuto : Comme tous en est conscient, cette affaire touche chaque personne présente ici. L'élimination de Lucas a été jugé comme une priorité absolue, mais notre marche d'action s'avère des plus compliqués, puisque que jusqu'à maintenant nous n'avions jamais eu à pourchassé l'un de nos plus furtifs éléments. Janus ?
Son nom prononcé, un homme recouvert d'une cape noir au visage glabre et sans expression s'avança. Tout comme Xeros, ses yeux étaient d'un blanc sans éclats.
Janus : Oui ?
Rimuto : Suite à la restauration de nos archives, y a-t-il eu des documents disparus ?
Janus : Oui. La plus récentes de nos cartographies des zones Eveillés n'a pas été retrouvée. Le seul bon point est que Lucas ne peux deviner l'identité et le nombre des Eveillés présents dans ces zones. Nous même, nous l'ignorons.
Rimuto : Rubel.
L'homme à l'éternel sourire s'avança.
Rimuto : Toi qui connais les capacités de
Rubel : Difficile à dire. Ses capacités ne sont que le tiers de ceux de Galatea. Lucas a, pour sa part, une capacité très limitée dans la détection des sources de Yoki. Je ne crois pas qu'il puisse optimiser ses pouvoirs-là. Au mieux, il s'en ferait un excellent garde du corps
Rimuto : Dans l'état actuel des choses, il nous est impossible de recourir à des guerrières. Lucas étant lié à l'Aube Pourpre, nous ne pouvons interférer selon la manière classique. Toutefois, nous ne pouvons rester indifférents. Pas uniquement à cause de Primero, mais parce que Lucas est un Gardien. Le projet de notre très regretté confrère, Marius, ne doit pas être achevé. Trop de secrets seraient alors révélé en une fois. Xeros.
Xeros : Hum ?
Rimuto : Bien que nous ayons préféré recourir à Raphaela pour cette mission, l'utilisation de Ziwo serait plus sûre. Demande à Rado de la "réactiver".
Xeros : Compris.
Rimuto : Quant aux autres, aucune rencontre ne doit être envisagée entre Lucas et une autre guerrière. "Azumaria et son équipe ont péri en mission lors d'une chasse à l'Eveillé". Seule cette vérité doit être connue des guerrières.
Après une courte pause, la réunion se termina et les agents se dispersèrent. Dans l'ombre, une silhouette à l'oreille aiguisée n'avait pas manqué un mot. La discrétion imposée par Rimuto étonna l'espionne. Cherchait-il à éviter une baisse de morale parmi les guerrières ? La perte d’une Claymore aussi redoutable qu'Azumaria risquerait de cause beaucoup de remous si Lucas était jugé responsable de cela ? Des questions défilèrent jusqu’à plus soif dans la tête de l'espionne. Depuis très longtemps, le nom de Primero était jugé tabou, bien qu'en dehors des Anciens et des agents, personne n'avait souvenir de cet Eveillé… Si c'en était bien un. En tout cas, ce nom n'était jamais prononcé à la légère, ainsi que celui de Ziwo. Celle-ci avait été jadis une guerrière du temps de l'Aube Pourpre, mais il n'y avait plus de terme unique pour désigner ce qu'elle était devenue maintenant. Sa réactivation signifiait de gros ennuis pour Lucas. Mais cela ne concernait plus l'espionne, seule les vérités cachées de l'Aube Pourpre comptaient. Toutefois, un mystère restait entier dans les dires du grand chef de l'Organisation.
Galatea (en pensées) : Qui est Marius ?
Aussi loin qu'elle se souvienne, jamais le nom de Marius n'avait été mentionné. Et quel était ce projet dont parlait Rimuto ? Parlait-il des Gardiens ou de Lucas en particulier ?
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Quelques minutes plus tard, Rado et Xeros se dirigèrent dans les quartiers des hybrides instables. Ni l'un ni l'autre ne prononcèrent un mot. Néanmoins, l'homme au masque se demandait bien à quoi ressemblait Ziwo.
Puis, dés que la porte d'une maison fut présentée, Rado partit. Machinalement, l’agent au masque passa la porte, posant un pied dans les ténèbres d’une maison sans fenêtre où seul un œil argenté brillait d’une faible lueur.
Xeros : Ziwo ?
Avec la rapidité de l’éclair, la faible lueur argentée disparut alors. Une femme munie d’un bandeau noir à l’œil droit se posa à côté de l’agent. Un bras sur l'épaule de l'homme au masque et une main sur la hanche, la marge entre deux joues étrangères frisait le contact. Tournant la tête pour voir son visiteur, Ziwo lâcha un soupir en forme de fumée.
Ziwo (parole saccadée) : Fonction ?
Xeros : Voyons… ça te dirait Chasseuse de tête ?
Ziwo : Qui commande ?
Xeros : Xeros.
Ziwo : Mission ?
Xeros (amusé) : Mission ? On va tuer Lucas !
Ziwo (l'œil très brillant) : Luuucaaas !
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L'arrivage de marchands ambulants était un évènement très attendu dans la ville de Hujiko. Celle-ci noyée de monde, les habitants s'amassèrent dans les rues telle une fourmilière. Dos à l'entrée d'une forge, Lucas, le visage encapuchonné, garda l'œil sur Sacha qui découvrait, pour la première fois, la vie parmi les humains. Il constata que la coiffure de la toute jeune femme était pratique. Les yeux perpétuellement cachés sous ses cheveux mi-longs décolérés blonds, elle ne risquait pas d'attirer l'attention. Quant à lui étant un mâle, aucun garde ou soldat croirait qu'un sorcier aux yeux d'argents existait encore. Un point le gênait. Le style vestimentaire de Sacha l'agaçait. Il ne manquait plus que les lunettes rondes et le chapeau, et on avait un deuxième Rubel version fille.
Caius (le forgeron) : Dis-moi, Lucas. Qui est cette petite qui te suit ? Ta fille ? Ta femme ? Ou peut-être ta maîtresse ?
Lucas (ne quittant pas la jeune fille du regard) : Pire ! Une écervelée qui veut se venger.
Caius : Yomas ?
Lucas : Dévoreur Affamé.
Caïus : Je me trompe ou elle est de ton espèce ?
Lucas : Son groupe était chargé de m'éliminer. Manque de pots, ses camarades ont été massacrés par ce même Dévoreur Affamé. Le seul problème, c'est que ce Dévoreur a été aidé. Et elle veut la peau de celui qui l'a aidé.
Caïus : Ce n'est pourtant pas ton genre de t'apitoyer sur le sort de tes semblables.
Lucas : Disons qu'elle a des pouvoirs que je n'ai pas. Je me sers d'elle.
Caïus : Je vois, je vois ! Tiens.
Le vieux, mais non moins massif, forgeron tendit un petit sac à Lucas.
Caïus : Il y a trois bombes et six suppresseurs de Yoki. Désolé de ne pas pouvoir faire plus. Il est très difficile de se procurer de
Lucas : Pas grave, je ferais avec.
Caïus : Mon gantelet a marché ?
Lucas : Je l'ai utilisé à bout portant, il est très impressionnant ! Dommage qu'il a fondu.
Caïus : Je t'avais prévenu que l'alliage était trop léger.
Lucas : Je sais. Le plus gros inconvénient est qu'après utilisation, je dois revenir te voir pour le recharger.
Caïus : J'espère que tu reviendras après ton voyage.
Lucas : J'y compte bien !
Suite à une forte poignée de mains entre vieux amis, Lucas quitta la forge pour récupérer Sacha, occupée à s'émerveiller devant un étalage de médaillons et de pendentifs.
Lucas : Tu veux lequel ?
Sacha : Je peux ?
Lucas : Tu n'es plus une guerrière, tu as droit à tes possessions.
Le choix de la jeune fille se porta sur un pendentif d’où une petite pierre brillait d'un bleu semblable à l'océan. Une pièce dorée passa alors dans la main du vendeur.
Vendeur : Et votre monnaie ?
Lucas : Cadeau !
Après quelques marches, l'intuition de Sacha soupçonna les actes de Lucas.
Sacha : Tu n'es pas obligé d'être aussi gentil avec moi. Notre association est temporaire. Xeros mort, ce sera ton tour !
Lucas : Je sais. Mais faisons en sorte que cette association temporaire soit des plus agréables possibles. Zakol est notre prochaine étape. Tu veux quoi pour ce soir ? Chambre avec repas servi ou une nuit à la belle étoile ?
Sacha : J'aurais droit à une chambre séparée ?
Lucas : Dans tes rêves.
Quand le crépuscule tomba, l'option "chambre avec repas servi" fut choisi. Sacha dû se satisfaire de deux lits séparés. Toutefois, seule la jeune fille dormit dans un lit. Lucas passa sa nuit debout, dos au mur et les bras croisés. Lucas expliqua à Sacha que s'était ainsi que dormait les Gardiens. Peu importait ces vingt années parmi les humains, Lucas ne parvenait toujours pas à s'habituer au moelleux d'un matelas. Toujours aux aguets, attendant le moindre son ou mouvements soupçonneux. Etrangement, Sacha éprouvait une certaine sécurité en voyant "son" Gardien si calme et serein. Elle s'imaginait que rien ne pouvait arriver en la présence de cette imperturbable sentinelle.
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Durant cette même nuit, les esprits de l'Organisation s'étaient assoupis. Par ce manque de vigilance, une ombre familière s'était infiltrée dans l'endroit de plus insolite de tout Staff: Le cimetière.
Les divers noms gravés sur les stèles ne rappelèrent rien à Galatea, à l'exception de celui de Valek. La guerrière pouffa en voyant la pierre tombale. Puis prit la direction de la maison du seul habitant vivant du cimetière, un dénommé Morlock. Celui-ci était un vieillard, à longues chevelures et barbes blanches, tout chétif dont le sommeil lui était étranger. Dés que la guerrière s'arrêta à l'entrée de la maison de pierres, la porte s'entrouvrit immédiatement. Galatea fut surprise d'être toisé par une paire d'orbites vides où seulement deux faibles lueurs rouges brillaient. Malgré ce détail, il semblait parfaitement la voir.
Morlock (mécontent) : Que voulez-vous, guerrière ? Vos pas de métal m'irritent les oreilles.
Galatea : Veuillez m'excuser, je dois vous parler.
Morlock : A cette heure ?! Je sais que je ne dois jamais mais…
Galatea : C'est important ! J'ai vu vos tombes et je crois qu'il en manque une.
Morlock (outré) : Je vous demande pardon ?! Impossible !! J'ai enterré moi-même tous ces pauvres diables !
Galatea : Alors où est la tombe de Marius?
Le nom prononcé, Morlock ferma soudainement sa porte, en vain. La jeune femme pénétra dans la maison et fit asseoir le vieil homme sur un siège en osier avant de refermer la porte derrière elle.
Morlock (effrayé) : J'ignore où vous avez entendu ce nom, mais je vous supplie de ne pas aller plus loin dans vos investigations.
Galatea : Ecoutez, j'ai peu de temps et beaucoup de questions sans réponse, alors essayez d'être bref quand je vais vous en poser une.
Morlock : *soupirs*. Si vous tenez si peu à la vie, d'accord.
Galatea : Qui est Marius ? Pourquoi sa tombe n'était-elle pas ici ?
Morlock : Parce qu'il a été un des chefs de l'Organisation. Il a eu droit à une crypte décente. Inutile de me questionner là-dessus, j'ignore où elle est.
Galatea : Quel est son lien avec les Gardiens ?
Morlock : Son lien ?! Peuh, quelle question. Il les a créés !
Galatea : De quel projet Marius avait-il la charge envers les Gardiens ?
Morlock : Je ne sais pas.
Galatea : Quel rapport y a-t-il avec l'Aube Pourpre?
Morlock : Mais… ça vous le savez déjà !
Galatea (énervé) : Foutaises ! Lucas en personne m'a donné sa version vaseuse comme quoi il a fui pour éviter d'être éliminé. Mais il a menti en disant que les Anciens avaient peur de l'éveil des Gardiens. Il a parlé de cinq Gardiens éveillés, et de sept Gardiens tués par Luciela. Mais en tout, il y en a treize, pas douze.
Morlock : Il ne s'est sans doute pas compter à cause de ses faibles pouvoirs.
Galatea : Par expérience, je sais que peu importe la puissance d'hybride, l'éveil est inéluctable. Il m'a menti et envoyé me faire voir ! Primero, Marius, Lucas, l'Aube Pourpre… Qu'est-ce que vous cachez tous ?!
Morlock (ton sérieux) : Cette histoire est bien plus compliquée que vous ne l'imaginez… car tout n'est pas lié.
Galatea : Mais par l'intermédiaire de l'Aube Pourpre, l'Organisation s'est donné beaucoup mal à cacher ses fautes.
Morlock : Détrompez-vous. L'Organisation n'avait commis aucune faute.
Galatea : Alors Marius.
Morlock : Et comment ? Il a disparu le jour où les Gardiens ont pris leurs fonctions en tant que sentinelles de Staff, c'est-à-dire il y a quarante ans.
Décidément, plus les réponses tombaient, plus le brouillard de mystère s'épaississait. Prise au dépourvu, la guerrière ne savait plus où donner de la tête. Les Anciens avaient menti, Lucas avait menti. Mais une chose resta claire, l'Aube Pourpre n'était que le voile sanglant d'une affaire bien plus sérieuse.
Alors Galatea naviguait encore dans une tempête de questions, Morlock sortit de sa tunique grise un poignard. La jeune femme réagit à la seconde en dégainant sa claymore.
Morlock : Je sais que vous soutenez Lucas, mais vous ignorez tout de lui et de ce qu'il est.
A la grande surprise de la jeune femme, le vieillard planta son poignard dans le côté gauche de son torse, et s'effondra sous les yeux hébétés de Galatea. Une dernière phrase s'échappa de la bouche du vieil homme.
Morlock : Ne… cherchez pas… la vé… ri… té…
A SUIVRE…