Jade, l'apprentie humaine
Chapitre 4 : Démonstration de puissance
2688 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 23/09/2017 10:58
Chapitre 4 : Démonstration de puissance
Précédemment : Je me lançai courageusement vers ma première bataille, au nom du village de Thyrène, mais nos troupes se sont heurtés à une attaque surprise de l'ennemi dans les bois. Je suis l'une des rares survivantes, et j'ai décidé de battre en retraite. Nous sommes maintenant loin du champ de bataille avec un sorcier, notamment, avec lequel je commençai à avoir une dispute.
— Attendez un instant, je n'arrive plus à réfléchir, stop ! Hurla alors le chevaucheur.
Sa voix aiguë ne le rendait pas plus autoritaire que ça, mais il fallait avouer que chacun de nous pensait de cette façon.
— Ca fait à peine une heure que je suis né pour ma part... commença le chevaucheur.
— Moi, je compte mon âge en combat, et j'en ais fait 25, dont 23 gagnés ! répondirent un des guerriers blonds.
— Et moi Simplement 14 pour 10 gagnés. Dis donc l'ami, vous êtes plutôt bon !
— Une heure pour moi, répondis-je en faisant la moue, jetant un regard noir vers le sorcier.
J'avais encore le cou brûlant et endolori, avec certainement une marque rouge sur tout le devant. La trêve était déclarée, mais n'était pas éternelle... Mes flèches brûlaient de rendre l'affront subit.
— Hum-Huum, gémit le Gobelin bâillonné sur l'épaule du Chevaucheur.
— Pourquoi avoir pris un ennemi avec nous ? Demandais-je alors, au comble de la surprise.
— Chaque chose en son temps, répondit le sorcier d'un ton dédaigneux.
— En effet, enchaîna le chevaucheur tandis que j'envoyais un regard noir à l'autre. Dana à dit que nos ennemis étaient les gobelins ! Nous devons mourir au combat en les affrontant ! Voila notre seul et unique objectif en tant que guerriers du fier village de Thyrène ! Alors, pourquoi sommes-nous partis ?
J'eus des sueurs froides au moment où il posa cette question. Immédiatement, comme je m'y attendais, le sorcier se tourna vers moi.
— Je n'ai pas pour habitude de faire dans la délation, alors je dirais simplement que la traîtresse à ces habitudes... !
— L'archère ? S'enquit le chevaucheur.
— Je ne faisais que répondre aux inquiétudes du sorcier, m'exclamais-je un peu brusquement en croisant les bras. Quand je l'ai entendu, j'ai... j'ai senti une expérience du combat, alors je l'ai écouté !
— Foutaises ! cracha dédaigneusement le sorcier en tournant la tête, les bras croisés.
— Il est vrai que tu ne nous as pas dit ton "âge", sorcier... pointa du doigt le Chevaucheur. Depuis combien de temps protège-tu notre beau village ?
— Une heure aussi... bougonna-t-il en fuyant les regards.
— Je suis sûr que c'est faux ! S'écrièrent ensemble les deux barbares.
— Je le pense aussi, renchéris-je, histoire d'enfoncer le clou. Tu mens, cela se voit, même pour des gens qui viennent de naître depuis une heure !
Le sorcier haussa les épaules et planta ses mains dans les poches, indifférent. Mais il ne résista pas longtemps à la pression du groupe et poussa un soupir avant de dire :
— Ca fait trois mois que je suis né. Je suis un sorcier de niveau 2, voila !
Nous restâmes bouche bée devant cette information. A tous les égards, il était notre aînée et nous lui devions le respect. Mais la suspicion au niveau de son rôle dans la bataille nous donnait encore le droit de le pousser dans ses retranchements. Et je trouvais un argument de plus à mettre dans mon carquois...
— En guerre, on écoute les aînés, n'est-ce-pas ?
— Tu as raison archère !
— Le sorcier est en tort !
— Non, j'ai raison, rétorqua-t-il. Attendez plutôt : Gobelin quel est l'objectif de cette guerre ?
En même temps qu'il lui posait la question, il lui arracha brutalement son bâillon.
— Nous... nous étions en route vers le village de Tyrinthe... souffla-t-il, affaibli.
— Vous voyez ! S'exclama alors le sorcier. Nous étions obligé de battre en retraite, de rester en vie pour prévenir le village ! Sans nous, personne ne serait au courant de l'attaque et le village serait K.O à l'heure qu'il est !!! Mais à cause de vos ralentissements, les gobelins sont déjà partis et doivent être en train, en ce moment, de piller notre "beau" village comme vous dites ! Voila pourquoi j'avais raison !!!
Tout le monde se tut, moi la première, choquée. Je venais de prendre une grosse claque. J'avais fui dans à travers bois, slalomant entre les sapins comme une jeune pucelle en plein fugue... alors que j'étais censé penser protection de mon village en permanence. J'aurais dû partir en arrière, lancer des flèches en l'air, hurler jusqu'à faire casser mes cordes vocales...
— Je pensais que notre objectif était de taper... murmura l'un des soldats en tripotant ses cheveux avec le bout de son épée.
— Alors qu'attendons-nous pour y aller ?! Laissons ce gobelin ici et... !
— Non, amenez-moi avec vous, je vous en supplie, s'écria l'intéressé de sa voix exécrable. Ce n'était pas mon idée de vous attaquer, j'ai été envoyé au combat contre ma volonté ! C'est pour ça que je me suis rendu en levant les mains ! Je ne suis pas avec eux, ne prenez pas compte de mon apparence.
— Tuons-le une bonne fois pour toutes, s'exclama un Barbare. Nous avons un village à prévenir !
— Non ! Répliqua le sorcier en s'interposant. Il se rend. Le tuer serait le pire des déshonneurs. Sachez cela, combattants ! Et maintenant, allons-y !
— Où tu vas ? Lui demandais-je. Le village est par là ! A moins que tu ne veuilles pas y aller... ?
— Ah... si, si... ! Allons-y, et au pas de course !
Et c'est ainsi que nous nous mîmes en route vers le village de Thyrène, sans oublier une boue dans mon ventre, signe de mon appréhension. Comment allais-je trouver le village que je n'avais même pas eu le temps de visiter. Il faisait un peu plus frais maintenant, nous entrions dans le début d'après-midi. Après plusieurs minutes de course intensives, nous sortîmes de la forêt comme des boulets de canons et nous arrêtèrent dans un glissement directement après.
En haut de la colline, là où se trouvait notre village, nous vîmes la pire chose que nous aurions pu voir en arrivant : Les rempart du villages avaient été abattus, remplacés par des marées vertes d'ennemis qui s'attaquaient aux infrastructures, aux villageois... C'était déjà trop tard. Enfin, ça c'Est-ce que je pensais...
— Mes amis... murmura un Barbare... J'ai été heureux de vous connaître. Ma vie fut courte, mais intense. Aujourd'hui, je mourrais au combat, lors de mon vingt-sixième combat.
— Je rejoins tes propos ! Renchérit l'autre Barbare. A mort les gobelins, et vive les Thyrenois !!!
Et tous deux s'en allèrent comme des dégénérés vers le combat, l'épée virevoltant au-dessus e leur tête. J'eus un pincement au cœur en voyant partir ces deux imbéciles. Je me sentais responsable, de quelques manières que ce soit. Je jeta un regard au Chevaucheur et croisa son regard. J'y voyais de la peur, mais aussi une lueur de défi, d'envie. Qu'elle était donc cette sorcellerie, de se sentir Thyrenoise après une heure de vie. Pourquoi aimais-je autant ce pays que je ne connaissais presque pas ? Était-ce de la folie ? En attendant de savoir, je brandissais une flèche de mon carquois.
— On peut pas laisser ces deux-là aller se perdre dans la bataille, dis-je avec un léger sourire.
— Ça non ! Allons-y, au galop !!!
Alors nous courûmes à toute vitesse vers l'entrée principale, maintenant par terre. Arrivé à destination, nous eûmes une vision plus globale de la bataille. Nous voyions des tour en bois avec au dessus des archères qui tiraient rafales sur les gobelins, des canons, des espèces de tonneau noirs qui tiraient boulets de canons en l'air pour les voir s'exploser plus loin... Plusieurs chaumières et maisons étaient en feu, certains villageois étaient affalés par terre, inertes. Les Gobelins pullulaient dans les rues, colonisaient la totalité du village en oubliant pas d'apporter sa touche de destruction devant une infrastructure encore debout.
Le Chevaucheur jeta le Gobelin qui était sur son cochon à terre et brandit un marteau.
— Retrouvons-nous ici à la fin ! M'exclamais-je alors, sans même réfléchir.
Il me regarda, perplexe.
— A... A la tombée de la nuit... Retrouvons-nous ici.
Après quelques secondes d'hésitation, le Chevaucheur accepta avec un sourire et courut droit dans l'allée centrale. Je respira profondément plusieurs fois, puis me mit en route aussi.
À chaque fois qu'un villageois se voyait en danger à cause d'un gobelin, il ne suffisait que d'une flèche, voire deux, pour que je l'élimine. Je hurlais aux habitants de sortir du village, mais eux ne m'écoutaient et courraient vers ce gros bâtiment orange que j'avais vu au tout début.
— Qu'est-ce donc ? Demandais-je à une habitante que je venais de sauver.
— L'hôtel de ville voyons !
— Et qu'a-t-il de si particulier cet hôtel de ville ?
— Hé bien ma foi... Nos ordre sont d'y aller en cas d'attaque, et de ne surtout pas essayer de sortir du village...
"Ridicule" m'exclamais-je intérieurement. Soudain, j'entendis de nouveau de mini-vibration au niveau du pied droit. Je me retournai brusquement et décocha une flèche dans la tête du gobelin qui s'apprêtait à me poignarder. Mais ils étaient cinq autres derrière à vouloir me tuer, sûrement pour accéder à l'hôtel de ville dont j'étais proche.
J'arrachais donc ma flèche du crâne de ma victime et frappa le deuxième gobelin avec en l'entaillant légèrement. J'enchaînai avec une roulade pour esquiver une attaque, puis j'envoyais une flèche dans les parties de celui qui m'avait attaqué. L'impact le fit reculer sur son ami déjà au sol et il tomba. Ca faisait un de moins pour quelques secondes : Quelques secondes qui me serraient amplement suffisantes.... !
Deux flèches traversèrent leurs deux têtes respectives, puis celles de ceux qui étaient au sol avec une vitesse qui me surprit moi-même : J'était excessivement rapide en ce qui consistait à dégainer. Le pied sur la tête de l'une de mes victimes, il me vint même une pensée bégnine à 'esprit tant j'étais détendue : N'y avait-il que des femmes dans ce village ? Je n'avais pour l'instant jamais vu de villageois, que des villageoises en fait. Je trouvais ça un peu bizarre. Ces questions n'avaient en tout cas rien à faire sur un champ de bataille.
Un rapide coup d'œil aux alentours me fit comprendre que j'étais la seule protectrice de ce stupide hôtel de ville, si on omettait la tour d'archer juste en face. Je recula avec précaution jusque devant l'entrée, laissant passer les villageoises. J'aurais normalement dû chercher une personne de l'autorité de Dana pour prévenir, mais tout le monde devait être suffisamment au courant que nous nous faisions attaquer. Soudain, dix gobelins vinrent de chaque côté pour attaquer le bâtiment ! Je jeta un rapide coup d'œil froid en direction des deux archers en haut de la Tour. D'un coup d'œil, nous décidions de nos cibles.
Je me tournai vers ma gauche et brandit mon arc. Le sac des Gobelins étaient déjà plein de pièces d'or... une aubaine pour moi : Ma flèche effleura le sac du premier en faisant tomber tout l'or; immédiatement, il se retourna pour se jeter dessus, et les autres vinrent inutilement l'aider : C'était le moment pour moi de tirer dans le tas ! Je descendis un, deux, trois Gobelins. Mais les sept autres arrivèrent remontés, certains portant le butin précédemment perdus entre leurs mains. A ce moment-là, je me découvris un tempérament joueuse. J'avais envie de faire tourner ces Gobelins en bourriques.
Sûre de mes capacités physiques, je laissai venir le premier et sauta en l'air tellement haut que je pris appui sur sa tête. De là, je sortais deux flèches que je bandais à mon arc, gardant un angle ouvert entre les deux pour une trajectoire différentes, et les planta toute deux dans un crâne de Gobelins. Je retombai dans une roulade et vint faire un croche-patte à un Gobelin, puis je sortis une nouvelle flèche pour tuer le prochain qui arrivait sur moi. Il manquait donc celui sur qui j'avais marché sur la tête, sur ma gauche, et deux derniers qui arrivaient sur moi, sur ma droite. Je tuai les deux sur ma droite sans difficulté.
C'est alors que je sentis un coup de vent violent, brusque et bref derrière moi qui souleva violemment ma chevelure. Le courant venait de devant moi et partait derrière. Je me retournai donc et voyais deux gobelins, le corps quasi-déchiré en deux par une flèche démesurément grande. Qui avait donc... ? Je regardai de nouveau devant moi, et je vis alors quelque chose qui fit bondir mon cœur si fort que j'eu l'impression qu'il allait déchirer ma poitrine, sortir, et gambader à l'extérieur:
Une couronne ornait la tête de cette grande dame aux cheveux longs et violets, avec une frange coupé en triangle comme la mienne, mais ça je ne le savais pas encore. Son visage était d'allure dure, malgré des lèvres fines, des yeux d'un bleu doux mais avec un regard perçant, ou alors des joues naturellement rosies. Elle portait une robe verte foncée et collée à son corps, avec une écharpe verte claire qui faisait aussi office de cape. En plus du carquois, cette femme avait une arbalète fait d'un métaux gris et de bois vernie. Comme elle, elle se promenait pieds nus : C'est à ça que je me rendis compte qu'elle devait être un archer, comme moi : Même si je lui arrivais probablement à la taille.
— Bien joué jeune fille ! Souffla-t-elle alors d'une voix douce, tout en gardant une dureté dans le regard. Mais fais toujours attention à tes arrières.
Elle m'avait sauvée... mais qui était donc cette femme ?