Les années du silence

Chapitre 9 : Epilogue

Chapitre final

931 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/10/2024 17:33

Les pleurs d’un bébé le réveillèrent en pleine nuit. Plusieurs jours après le retour de sa femme et de sa fille, Falcon commençait à avoir l’habitude de raccourcir son sommeil, cela ne le dérangeait pas. Il se leva sans faire un bruit, aussi délicatement que possible pour ne pas réveiller Miki et s’orienta vers le berceau du bébé. Il ne la voyait pas réellement, seule son aura, la plus douce et la plus innocente qu’il n’avait jamais vue formait un tout avec la prunelle de ses yeux. Il passa ses mains autour du corps du petit être puis le plaqua contre son torse nu, lui offrant sa chaleur corporelle. Miki bougea dans son sommeil, changeant radicalement de position et se plaçant sur le ventre, ce qu’elle ne pouvait plus faire les mois précédents.

           Falcon sortit de leur chambre à coucher, se dirigeant tout droit vers la cuisine, débuta la préparation du biberon tout en gardant sa fille collée contre lui. La nuit leur appartenait, c’était leur moment à eux et cela permettait à Miki de se reposer convenablement. Le bébé pleurait de plus en plus fort, impatient de pouvoir goûter au lait chaud du biberon, son estomac criant famine. Le colosse la berça, ce qui n’atténuait pas pour autant ses pleurs.

 

           Avant Kimi, il ne s’était jamais projeté en tant que papa ; sa naissance avait tout bousculer dans son train de vie et lui avait valu quelques brimades de Ryô et de Mick. Pourtant, il ne regrettait pas son choix : avoir un enfant avec Miki était l’aboutissement de leur relation, sa victoire personnelle à lui. De plus, sa fille était devenue sa richesse d’âme et de cœur, elle lui avait, en plus de sa maman, apporté la tendresse et la plénitude qui n’existaient pas chez lui auparavant.

           Lorsqu’il eut terminé de préparer le biberon, il alla s’asseoir dans le canapé du salon et commença à nourrir son nourrisson. Celui-ci téta goulument la tétine en silicone du biberon afin de faire venir le lait maternel à elle. Sa petite main se posa sur le pouce de son papa, l’enserrant avec toutes ces petites forces, souhaitant ne jamais le laisser s’échapper. Falcon se mit à sourire en sentant la force de son bébé, se faisant la remarque qu’elle devait être un parfait mélange entre eux deux. Il avait tant voulu la voir, pour savoir à qui elle ressemblait déjà. C’est à cet instant qu’il regretta d’avoir perdu la vue et de ne pas pouvoir profiter des plaisirs simples de la vie. Il devait se contenter des auras de chacune des personnes qui l’entourait, ce qui commençait à lui peser.

 

           Il retourna son attention à sa fille, qui mangeait avec une vitesse surpassant celle de la lumière, comme si c’était la première fois. D’un autre côté, il vit que son aura faiblissait, que les paupières de son nourrisson débutaient leur longue et lente descente. Il la stimula légèrement en secouant la tétine dans sa bouche, ne voulant pas laisser son bébé affamé pour le reste de la nuit. Kimi se réveilla légèrement, terminant le contenu du biberon que Falcon posa sur la table basse du salon. Il mit sa fille debout contre son torse, son bavoir placé sur son épaule et lui tapota le dos plusieurs fois afin de libérer la prunelle de ses yeux d’un éventuel rot inconfortable.

           Lorsqu’il obtint ce qu’il désirait, il garda sa fille contre son torse, profitant de la douceur de son pyjama, la laissant s’endormir contre lui, tétant sa tétine avec force. Sa petite main enserrait son index, qu’il caressa avec son pouce, attendri par la scène. Même avec Miki, il n’avait pas le souvenir d’avoir déjà ressenti autant d’amour en si peu de temps. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine, fier de pouvoir être un mari et fier d’être désormais un père.

 

           Le jour de sa naissance fut magique. Lorsqu’il avait entendu les premiers pleurs aigus et stridents de sa fille, il fut envahi d’un énorme soulagement. Il savait qu’elle était là, il put la sentir pour la première fois lorsqu’elle fut posée sur la poitrine de sa femme. Cette enfant qui n’était qu’une illusion tout le long de la grossesse, était désormais réelle. Pour la première fois de sa vie, il se savait désarmé devant une telle merveille. Il eut du mal à croire que c’était en partie lui qui l’avait faite, alors qu’elle lui semblait parfaite et sans défauts. Ce jour-là, il s’était promis de ne jamais l’abandonner, et de toujours la protéger du milieu dans lequel il vivait. Ce jour-là, il n’était plus Falcon : il était juste Hayato Ijuin.

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