C.H.C.H. ou Courtes Histoires de City Hunter

Chapitre 6 : Absolue équité

1507 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 15/11/2022 14:43


L’idée de cette scénette m’est venue en échangeant avec mon collègue fanfiqueur Patatra.

C’est tout naturellement que ces quelques lignes lui sont dédicacées !

J’espère que vous vous vous amuserez à lire cette histoire autant que je me suis amusée à l’écrire.


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Absolue équité



- "Non, non, non ! C'est ton tour !" S'exclama Kaori.

- "Quoi ? N'importe quoi ! C'est pas vrai !" Répliqua Ryo.

- "Tu vois que tu ne me fais pas confiance ! Même quand je te dis que c'est ton tour, tu ne me crois pas ! Tu ne me crois jamais !"

- "Non, non, non, tu m'auras pas comme ça ! C'est ton tour, j'en suis sûr !"


Assis sur le canapé de leur salon, les deux nettoyeurs se faisaient face. Et, aux regards acérés qu'ils se lançaient, il était évident qu'aucun d'entre eux n'envisageait de lâcher du terrain. Déterminée, Kaori énuméra sur ses doigts :

- "Cette nuit et tout à l'heure, juste avant de rentrer, c'était moi !"

- "Oui, peut-être mais moi l'autre jour, j'ai eu droit au parc sans lingette en plus, c'était après les artichauts ! Ça compte double, après les artichauts !" Répliqua Ryo, véhément.

- "Qu’est-ce que c’est que cette histoire d’artichauts ? C'est nouveau ça ! Ça vient de sortir ?"

- "Non, ça fait un moment qu'on a convenu de ça, Kaori ! Artichauts et épinards comptent double. Et là, c’était sans lingette, j’insiste sur ce fait …”

- “Ohhh, c’est bon, ça arrive à tout le monde d’oublier des trucs.” Grommela Kaori, vexée.

- “Oui. Ça arrive aux amateurs. Pas aux pros.”

- “Nan mais hé ! J’oublie ces détails parce que je dois penser à tout le reste, moi !’

- “Pfff … Excuse féminine par excellence, ça. Parce que moi, je ne pense à rien peut-être ?”

- “Espèce de …”

- “Hep hep hep ! On était d’accord, Kaori : plus de noms d’oiseaux. Et je disais donc que j’ai géré les artichauts, sans lingette, et que ça compte double alors, c’est à ton tour maintenant.”

- "Nôôôn Môsieur, j'ai assuré ce matin, maintenant, c'est ton tour !"

- "Non, non, non, c'est à toi de t'y coller !" Insista Ryo en sortant de la poche intérieure de sa veste son vieux calepin noir.

- "Tu oses encore utiliser ce truc ?" Gronda Kaori en se levant d'un bond tout en pointant du doigt, horrifiée, le dépliant à coupons de Ryo, utilisé pendant des années pour tenir les comptes de ses coups d'un soir.

- "Bah quoi? C'est pratique !" Se moqua Ryo, en affichant un calme olympien et faussement innocent.

- "Pffff..."

- "C'est pas toi qui dis qu'il faut arrêter de jeter des choses qui peuvent encore servir ? J’obéis, tu vois. Je fais du recyclage !"

- "Il a bon dos, le recyclage ..."

- "Tout ça parce que ça ne t'arrange pas ! Quelle mauvaise foi, franchement !" S'exclama Ryo en se levant à son tour pour faire face à la jeune femme, la dominant de toute sa hauteur.

Cependant, comme à son habitude, elle ne cilla pas et lança, croisant les bras :

- "C'est que ça me rappelle de mauvais souvenirs, c'est tout !"

- "Ouais, ouais ! Elle est facile aussi celle-ci ! Non, non, Kaori, n'en profite pas pour me faire tes yeux de chaton éploré, ça marche avec Miki mais plus avec moi !"

La jeune femme se retourna, le nez pointé vers le ciel :

- "De toute façon, je sais ce que je dis, c'est ton tour et p’is c'est tout."

- "Non."

- "Je ne suis pas sénile, moi, je garde les comptes dans ma tête, pas besoin de ce truc débile !"

- "Tu insinues que je suis vieux, peut-être ?"

- "J'insinue rien, qu'est-ce que tu vas chercher ?" Mentit-elle.

- "Mouais, permets-moi de ne pas te croire ..."

Kaori se tourna vers Ryo et laissa exploser sa colère :

- "Oh ! Si c'est pour me resservir que tu as toujours vingt ans, que ton corps est celui d'un athlète, que tu as le charisme d'un super lover et la santé d'un étalon, tu peux te taire, tu sais ! Parce que c'est du réchauffé tout ça !"

- "Héééé !!! D'où tu ... !!! Non mais j'hallucine !"

- "Non, t'hallucines pas !"

- "Et c'est quoi le rapport entre ma jeunesse éternelle et le fait que c'est ton tour pas le mien ?"

Kaori serra les poings de rage, éluda la question et siffla entre ses dents :

- "C'est ton tour !"

- "Non le tien !"

- "Non le tien!"

- "Non, c'est à toi !"

- "A toi !"

- "Stoooooooooop thaaaaaaaat !" Finit par s'écrier Mick Angel en frappant la table basse du plat de la main, faisant trembler les trois tasses de cafés qui y étaient posées : "Mais c'est pas vrai ! Vous êtes pas possibles, vous deux ! Z'avez pas honte, franchement !"


Ryo et Kaori se turent immédiatement et se tournèrent lentement vers leur ami pour le dévisager. Le silence fut très appréciable pour les oreilles de Mick Angel qui soupira de soulagement. Ensuite, il s'agenouilla et tendit les bras :

- "Viens par là ma pupuçounette. Tonton Mick va se charger de sa princesse d'amour."

La petite fille qui se tenait debout là, les yeux écarquillés, lui sourit et, sans aucune hésitation, lui sauta dans les bras en rigolant :

- "Tonton Mahïk ! Bébé caca ! Caca puuuue !"

- "Mais non, mais non, ma choupinette." Dit Mick en se levant avec élégance, serrant contre son torse la fillette d'à peine quatre-vingt-dix centimètres de haut.

Il jeta un regard dédaigneux à Kaori et Ryo, restés plantés devant leur canapé avant d'ajouter d'une voix douce et un peu plus aigüe qu'à l'accoutumée :

- "Tu es une princesse et les princesses ne font pas des cacas qui puent, voyons !"

- "Hihihihi, p'incéze bébé !" S'écria joyeusement la petite fille alors que les bras américains l'emportaient à l'étage comme si elle ne pesait pas plus lourd qu'une plume.


Alors qu'elle s'agitait un peu, Mick sentit un drôle de fumet chatouiller son odorat et il soupira :

- "Houuuu ... quoique ... tu ne serais pas une demi-princesse, toi ? Faut dire que tu as la moitié des gènes de ton père ... Pas de ta faute ..."

- "Papa ? Papa caca ?"

- "Of course, my lovely princess, Papa-caca ! Maman-gnangnan ! Viens avec moi. On va les laisser régler leurs histoires, à ces deux grincheux, là ... nous, on fera des guili-guilis quand on aura fait toutes-toutes-toutes propres les petites fefesses de choupinette !" Ajouta-t-il en ouvrant la porte de la chambre d'un coup de pied sûr. "C'est qui-qui qui a un gros caca kaki collé au cucul ?"

- "Bébééé !"

- "Et c'est qui-qui qui va nettoyer le gros caca kaki collé au cucul de my lovely princess ?"

- "Tonton Mahïïïïk !!!"


Pendant ce temps, dans le salon, Ryo et Kaori se regardaient, immobiles, muets. Quand ils furent certains que Mick était bien occupé, ils sourirent simultanément et se tapèrent dans la main avant de se laisser tomber sur leur confortable canapé en se félicitant :

- "Hihihihi, ça marche à tous les coups !"

- "Trop fort ..."

- "En plus, là, y'avait du poisson ce midi ... Il va déguster !"

- "Rooo ! C'est vraiiii, le pauvre !" Compatit sincèrement Kaori avant d'ajouter en riant : "Je ne comprends pas qu'il se fasse aussi facilement avoir ! Depuis le temps ... Pour un pro franchement !"

- "Oui, c'est pitoyable ..."

- "Oh, pitoyable ... t'y vas un peu fort, là ..." Le gronda gentiment Kaori en lui tapant sur l'épaule.

- "Mais naaaan !" Répondit Ryo en rigolant avant de consulter à nouveau son carnet : "Bon alors ... C'est qui le suivant ?"

- "Ca fait un moment qu'on était pas au Cat's Eye, non ?"

- "Hummm ... pas sûr que Miki se laisse de nouveau berner ... Umi ?"

- "Noooon, il est aveugle ! Quand même !"

- "Mouais, la bonne excuse, tiens ... Il est aveugle quand ça l'arrange lui ! Pour conduire, là, d'un coup, ça ne choque plus personne et plus personne ne pose de questions !"

- "Allez, c'est bon. On va pas revenir là-dessus maintenant." Conclut Kaori, souhaitant éviter une énième conversation sur le sujet épineux de la cécité de Falcon.

Elle changea donc rapidement de sujet, désignant du doigt le calepin de Ryo : 

- "Alors ? Quelle est ta conclusion ? C'est qui le prochain ? Kazumi ou Kazue ? ça fait un moment qu'on ne l'a pas vue ... Oh ! Je sais ! Saeko !"

- "Attends ..." Ryo compta sur ses doigts, feuilleta encore quelques coupons en jubilant.

Au bout de quelques secondes, il s'exclama enfin, satisfait et triomphant : 

- "Bah, y'a pas photo !"

Il tapota son stylo sur son calepin, sourire au lèvres, restant muet pour ménager son effet d’annonce. Kaori s’impatienta : 

- "Alors ? C'est qui ? Vas-y ! Dis !" 

- "C'est toiiiii !"


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