Yes or No ?
Reïka se pencha en avant pour chercher quelque chose dans son sac et en ressortit une grande enveloppe blanche. Quand elle se redressa, elle arborait un sourire satisfait en constatant que les yeux de Mick étaient restés accrochés à son décolleté plongeant. J'en avais assez vu et je préférai tourner les talons avant d'exploser et de faire une scène de jalousie parfaitement déplacée puisque, ici, j'étais le médecin de Mick et non sa ... sa quoi, d'ailleurs ? Sa petite amie ? Sa dernière conquête ? Une parmi tant d'autres ?
Le cœur battant à tout rompre, je prononçai d'une voix que je trouvai tendue :
- "Je vous laisse." Et je me détournai avant d'avoir croisé le regard de Mick.
Reïka me lança :
- "Pas de problème, Docteur Natori. Vous devez avoir des choses bien plus importantes à faire ..." Et elle ajouta en riant, alors que je passai le pas de la porte : "Je me charge de le surveiller de près, ne vous inquiétez pas !"
Je ne pus me retenir de lever les yeux au ciel et de mimer un "gnan gnan gnan" excédé tout en soupirant. Je sortis de la chambre mais je restai dans le couloir, adossée au mur juste à côté de la porte. J'entendis alors Reïka s'exclamer :
- "Tadaaaaaaaaam !"
- "Ohhhh, vous avez le contrat de location ?"
- "Et ouiiiiiii ! Les travaux sont terminés et vous pourrez emménager comme prévu le 1er Juin ! Il suffit d'apposer votre signature et je le remettrai dès que possible au proprio. Et comme convenu, le contrat est établi au nom de Robert Erickson."
- "Mademoiselle Nogami, vous êtes une perle !"
- "Oh, vous pouvez m'appelez Reïka !"
- "Alors, Reïka, faites-moi le plaisir de m'appeler Mick !"
J'entendis des bruits de papiers :
- "Bien, bien, bien ... si nous réglions les formalités, Mick ? Je vous laisse signer ici, un paraphe ici, ici en bas à droite, voilà, parfait ... Vous avez une écriture très élégante."
- "Merci. Vraiment, Mademoiselle No ... Reïka, je ne sais pas comment vous remercier ..." Répondit Mick d'une voix douce et flatteuse.
Mick et son irrépressible besoin de flatter la gente féminine. J'avais envie d'entrer dans la chambre et de le secouer. Non, j'avais envie de l'écharper lui et elle, de lui tirer les cheveux ...
- "Oh ... Je pense qu'une invitation à boire un verre ou même une visite de votre appartement quand vous serez installé me conviendrait parfaitement ..."
Encore pire. J'avais maintenant envie de lui arracher les yeux. Je serrai les poings très fort dans les poches de ma blouse et je retins ma respiration.
- "Heuuu ... Reïka, non. Stop."
- "Je vous demande pardon ?"
- "Je ne pourrai pas accéder à votre requête, je suis navré."
- "Pourquoi ? Ne me dites pas que vous êtes marié ?"
Mick éclata de rire :
- "Non, je ne le suis pas ... Mais je ne veux pas vous remercier de cette façon."
- "Oh ! Noooon, je suis maudite, c'est pas vrai ! Alors j'ai fait tout ça pour rien ?"
- "Je suis navré que vous soyez déçue, Reïka. Mais dites-moi ..."
Reïka l'interrompit brusquement :
- "Est-ce que vous me trouvez repoussante ?"
Mick répondit d'une voix douce :
- "Vous n'êtes absolument pas repoussante, Reïka, je vous assure. Vous êtes même un très belle jeune femme et vous êtes très attirante. Il y a quelques mois, vous n'auriez même pas eu besoin de me faire ce genre de proposition pour que je vous kidnappe ! Mais depuis, certaines choses ont changé pour moi ..."
- "Pfffff, c'est pas juste ... Pourquoi tous les mecs que je trouve canons m'envoient bouler ?"
- "Peut-être parce que vous n'avez pas encore rencontré le bon "canon" ..."
- "Bien ... Je ne vais pas vous déranger plus longtemps ..."
- "Je suis confus, Reïka si je vous ..."
- "Non, non, non, ça va. Ne vous en faites pas, j'en ai vu d'autres ..."
- "Reïka, quelles sont vos fleurs préférées ... ou vos goûts en matière de vin ? Je me ferai un plaisir de ..."
Je regardai autour de moi, cherchant une issue et je n'en trouvai qu'une seule : la chambre d'à côté alors que Reïka poursuivait :
- "C'est bon, Mick. Pas la peine d'en faire autant."
- "Laissez-moi au moins vous raccompagner."
Je me précipitai sans bruit, sur la pointe des pieds, le cœur battant, et posai la main sur la poignée pour faire mine d'être en train de refermer la porte derrière moi au moment où Reïka Nogami sortait de la chambre une en disant :
- "Bon, allez. Sans rancune. J'espère que vous ne m'en voudrez pas si je retente ma chance de temps en temps ?"
- "Comment pourrais-je vous en vouloir ?" Dit Mick, sur ses talons.
Ils marchèrent vers moi et quand ils arrivèrent à ma hauteur, Reïka me dévisagea, me sourit avant de me saluer :
- "Bonne soirée, Docteur Natori." Puis elle se tourna vers Mick, se hissa sur la pointe des pieds et l'embrassa sur la joue tout en lui tapotant le torse : "Pas la peine de me raccompagner, je sais ouvrir une porte."
Et elle s'en alla de son pas extrêmement bien chaloupé qui faisait onduler ses hanches et ses fesses galbées.
J'étais pétrifiée et je ne sentais plus mes jambes ni mes mains, j'avais l'impression de flotter dans une réalité parallèle quand la voix de Mick me ramena à la réalité :
- "Kazue ..."
Je restai muette.
- "Kazue ..."
Je me retournai vivement :
- "Quoi , Kazue-Kazue ?"
Il me regarda, avec son sourire espiègle et ses yeux pétillants de joie :
- "T'es jalouse ..."
- "T'as quand même bien profité de la vue sur son décolleté !"
- "Reconnais qu'il passait pas inaperçu ! Même un aveugle comme Falcon l'aurait vu !" Répondit-il en riant, fier de sa réplique.
- "Qu'est ce que tu dirais si Itsuo Sato venait me coller un bisou sur la joue en disant qu'il allait régulièrement tenter sa chance ?"
- "C'est qui Itsuo Sato ?"
Je ne répondis pas et je partis en direction de mon bureau, Mick sautillant sur mes talons :
- "Ah oui, c'est vrai ... C'est l'autre qui va jouer Tarzan, c'est ça ? Celui que tu as déshabillé du regard dans le couloir ? Alors, oui, je crois que je lui aurais collé mon poing dans la figure ... Ou mon pied, c'est mieux, je dois préserver mes mains ..." Ajouta-t-il en riant alors que j'allai arriver devant la porte de mon bureau.
Il me dépassa et se mit entre la porte et moi :
- "Docteur Natori ... Fais pas ta tête de mule, s'il-te-plait. Je sais que tu as tout entendu." Il tapota son oreille droite. "Oreille de pro, ne l'oublie pas. Je n'ai pas entendu tes pas dans le couloir, je sais que tu es restée et que tu as écouté."
Je me détournai et il me retint par le bras :
- "Kazue, je pensais sincèrement ce que je lui ai dit."
- "Tu aurais pu éviter le bisou ..." Dis-je d'un ton dur.
- "Je peux pas tout éviter non plus ..." Répliqua-t-il, taquin.
- "Mick ... c'est pas drôle !"
- "Si ... et ça va permettre de mettre des petites choses au point entre nous."
Je croisai les bras et plantai mon regard dans le sien, dans une attitude que je voulais chargée de défi.
- "Quelles choses ?"
- "Kazue ... Je suis un dragueur, je l'ai toujours été et je crois que je le resterai jusqu'à la fin de ma vie."
Je sentis des larmes perler au coin de mes yeux et ma gorge se serrer. Je détournai le regard.
- "Mais ... Je n'ai pas l'intention de franchir la ligne. C'est bien la première fois que ça m'arrive. Parce que je sais très bien que si je le fais, tu finiras par le savoir et je te perdrai définitivement. Tu n'es pas le genre à pardonner ça. Alors ... Regarde-moi, s'il-te-plait ..."
Il passa sa main gantée sous mon menton pour me relever le visage :
- "Regarder une jolie fille passer, jouer le beau parleur, charmer une petite mamie en mal d'attention, saluer un groupe de minettes dans une boîte de nuit ... Voilà, c'est moi, je suis comme ça. Mais pour le reste ..." Il se pencha vers moi et effleura mes lèvres des siennes puis m'embrassa doucement. "Pour tout le reste, il n'y a que toi ... OK ?"
Je hochai la tête. Toute mon amertume avait disparu quand mes yeux se plongèrent dans les siens après notre baiser. Il murmura :
- "Bien, je vais m'entraîner alors ..."
Je souris et lui tapai sur les fesses :
- "Oust, Monsieur Angel, assez bavasser. Au boulot, maintenant ! Et on avait dit qu'ici, je restais ton médecin !"
Il se retourna en riant, me pointant de son index :
- "C'est toi qui a commencé !"
Environ deux semaines plus tard, j'étais plongée dans des bons de commande pour les achats de matériel pour ma consultation de gynécologie quand Mick toqua à la porte de mon bureau.
- "Si tu as cinq minutes, j'aimerais te parler."
- "Ah, heu, rien qui ne peut attendre ce soir ?" Dis-je en lui faisant un clin d'œil.
- "Non. Et j'aimerai que le Doc se joigne à nous. Je ne viens pas parler uniquement à Kazue. Je viens surtout m'adresser à mon médecin, le Docteur Natori." Dit-il alors que le Doc paraissait derrière lui, sur le pas de la porte.
Je les invitai à entrer d'un geste de la main :
- "Entrez ... Venez vous asseoir tous les deux. Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous me faites peur ..."
Le Doc s'assit sur mon sofa et me regarda dans les yeux, par-dessus ses lunettes.
- "Cette conversation ne va pas te plaire, j'en suis sûr. Mais Mick et moi l'avons commencée et je suis certain qu'elle doit se poursuivre avec toi." Et il se tourna vers Mick qui, toujours debout, soupira profondément.
- "Bien. Après mon emménagement, je veux reprendre mes activités professionnelles et j'aurais besoin de ..."
Je m'étais levée sans m'en rendre compte et je coupai Mick :
- "Tu veux faire quoi ?"
Mick répéta :
- "Je veux reprendre mes activités professionnelles. Je veux redevenir ce que j'ai toujours été."
Je regardai Mick sans comprendre. Voyant que je ne trouvai pas mes mots, le Doc poursuivit à la place de Mick :
- "J'ai déjà dit à ce jeune homme qu'il me paraissait complètement illusoire et même dangereux pour sa motricité qu'il donne des coups de poings ou qu'il se serve d'une arme à feu. J'espérais que tu me soutiendrais. Le problème est qu'il a réponse à tout."
Mick remonta sa manche et me dévoila une sorte de bracelet en métal :
- "Hiro a mis au point ce dispositif pour moi. En fonction des mouvements de mon poignet, je peux envoyer des fléchettes qui sont tout aussi précises et efficaces que des balles de revolver."
J'avais envie d'hurler : "Parce que tu penses que ça va suffire à te défendre ?" mais les mots ne sortaient pas de ma bouche.
- "Je sais ce que tu penses mais je ne suis pas rouillé non plus. J'ai repris mon entraînement, j'ai travaillé dur pour ça, et j'ai besoin de me prouver que je peux encore le faire. Que je ne suis pas complètement foutu." Il se redressa et me regarda dans les yeux : "Je veux faire mon retour."
Je me laissai tomber dans mon fauteuil, complètement abasourdie.
- "Le Doc a proposé de faire un suivi tous les trois ou quatre jours et je téléphonerai tous les matins et tous les soirs pour faire un point sur ma rééducation. Je connais mes exercices par cœur maintenant et ..."
- "Quoi ?"
Mick commença à répéter ce qu'il venait de me dire quand je l'interrompis en levant ma main devant moi :
- "Attends, attends, attends ... Tu veux quoi de moi, là ? Que je te fasse un petit programme de rééduc personnalisé ? Ou une autorisation de sortie ? Tu n'avais pas dit que certaines choses allaient changer ?"
- "Si. Et c'est le cas."
Je me sentais complètement perdue.
- "Oh merde ... Je m'attendais pas à ça ... Je ne pensais pas que ... " Je ne trouvais pas mes mots.
- "Je suis désolé, Kazue, je savais que ça te ferait de la peine, c'est pour ça que je n'ai pas trouvé le courage de t'en parler avant ..."
Je m'exclamai, amère, avant d'enfouir mon visage entre mes mains tremblantes :
- "Alors, c'est quoi qui change ? Tu redeviens celui que tu étais, c'est tout. Il n'y a rien qui change ..."
Je ne m'étais jamais sentie aussi trahie qu'à cet instant. Même si Mick m'avait prévenue, même s'il me l'avait dit deux mois auparavant quand nous nous trouvions au bord de l'étang, même si c'était peut-être ce qui m'avait fascinée en lui ... Je n'arrivai pas à me rendre à l'évidence.
Bien sûr, il me l'avait assez répété : il était un tueur, il l'avait toujours été. Il volait des vies. Quand il me l'avait dit, j'avais crié haut et fort que je m'en fichais, mais là, à cet instant, la vérité m'éclatait violemment en pleine figure.
J'avais été attirée par un tueur. J'avais embrassé un tueur. J'avais fait l'amour avec un tueur. J'avais fait entrer un tueur chez moi. Et étais-je tombée amoureuse d'un tueur ? Certainement. Les battements désordonnés de mon cœur me criaient que oui, bien sûr que j'étais amoureuse de lui.
Quand il m'avait dit que certaines choses allaient changer, j'avais cru qu'il parlait d'autre chose.
Et puis Mick prononça d'une voix ferme et décidée :
- "Si, bien sûr que certaines changent pour moi. Tout change car j'ai décidé une chose importante. Tu m'as dis un jour que tu ne voulais pas que je tue. Ni devant toi, ni pour toi, ni à cause de toi. Et je ne tuerai pas, grâce à toi."
Je relevai les yeux vers lui, sans comprendre. Il poursuivit :
- "Ryo non plus, ne tue plus pour faire son job. Et s'il y a assez de boulot pour lui et Reïka dans le même quartier, je peux aussi faire ma place, non ?"
Je cachai à nouveau mon visage dans mes mains.
- "Kazue ..." M'appela doucement Mick. "Kazue ... J'ai besoin que tu sois d'accord."
J'éclatai alors de rire, un rire nerveux qui fit presque immédiatement monter des larmes amères dans mes yeux mais je mis toute mon énergie pour les maîtriser.
- "Parce que tu as besoin de ma bénédiction ? Tu as déjà tout décidé, de toute façon. Tu as même fait ta petite étude de marché ... et tu ne me laisses pas vraiment le choix !"
- "Je ... Oui, c'est vrai. Je suis désolé, j'aurai dû t'en parler avant."
Il fit un pas vers moi mais je levai à nouveau la main pour le dissuader d'aller plus loin :
- "J'ai besoin d'être seule, Mick. On parlera de tout ça plus tard."
- "Bien, comme tu veux." Il tourna les talons et me jeta un dernier coup d'œil, manifestement anxieux. "Je vais préparer mes affaires. Je reçois les clefs de mon appart demain et je pense emménager directement ..."
Comme je ne répondis pas, il sortit sans un mot. Le Doc se leva à sa suite :
- "Ne juge pas trop vite, ma petite Kazue. Ce n'est pas si simple pour lui non plus, tu sais."
- "Ah bon ? Il n'a pas vraiment l'air embêté, je trouve."
- "C'est un homme. Il a la fierté qui va avec. Et son métier était sa vie. Il n'avait rien d'autre que ça. Prouver en permanence qu'il était le meilleur, c'était ce qui le maintenait en vie, dans tous les sens du terme. Et il a fait ce métier pendant plus de douze ans, Kazue." Il me regarda derrière ses petites lunettes rondes et me demanda d'une voix douce avant de sortir : "Et toi ? Que ferais-tu si, demain, on te disait que tu ne peux plus être médecin ?"
A peu près une heure plus tard, j'étais toujours assise à mon bureau tentant de mettre de l'ordre dans mes idées, dans mes sentiments. Trop de choses se mélangeaient et je ne parvenais pas à rester rationnelle. J'avais bien essayé de penser à autre chose en me concentrant sur mes bons de commande. En vain.
Quand soudain, on toqua à nouveau à ma porte.
- "Entre." dis-je d'un ton sec pensant qu'il s'agissait de Mick qui revenait discuter.
La porte s'ouvrit et une tête surmontée d'une chevelure de feu et en pagaille passa par l'embrasure de la porte :
- "Bonjour Kazue ! Je peux te déranger quelques instants ?"
- "Kaori !" m'exclamai-je. "Quelle surprise ! Mais bien sûr ! Entre !"
Elle pénétra dans la pièce, un peu hésitante. Je lui demandai alors :
- "Tu viens voir Mick, je suppose ?"
- "Heuuu ... pas vraiment ... en fait ...." Elle soupira, visiblement peinée. "La dernière fois que je suis venue, il a refusé de me voir. Donc ... Bah si il veut pas, il veut pas. J'insiste pas."
- "Kaori ..."
Elle me répondit, fâchée :
- "C'était quand tu étais partie en congés, chez tes parents m'a dit le Doc. Je n'ai pas voulu t'en parler quand je t'ai croisée chez Eriko, je ne voulais pas t'embêter avec ça ... Donc, tu imagines ! Ça fait presque deux mois ! Et entre-temps, il n'a même pas dénié donner un coup de fil, alors ... Voilà quoi !"
- "Kaori ... Tu devrais peut-être passer le voir dans sa chambre ..."
- "J'y suis allée mais son compagnon de chambre m'a dit que Mick dormait."
- "Oh ..." J'étais surprise.
Nous étions en plein milieu de l'après-midi et Mick ne faisait pas la sieste. Jamais. Pas depuis qu'il avait remonté la pente. Alors ? Pourquoi la repoussait-il de cette façon ?
- "Tu veux que je lui passe le message ? Il m'écoutera peut-être ..." dis-je.
- "Non, non, pas la peine. Mais par contre, je me posai une question le concernant ... Mais, tu me diras, ça ne me regarde certainement pas."
- "Quelle question ?"
Mon cœur s'accélèra. Je ne savais comment lui avouer pour Mick et moi. Mais à ma grande surprise, elle me demanda :
- "As-tu prévu un suivi psychologique pour Mick ?"
- "Je te demande pardon ?"
- "Oui ... Parce que ... enfin ... j'ai souvent repensé à ce qu'il s'est passé quand il est parti et ... quand il a ... enfin ... sur le bateau ... Quand il a .... Et je me demande si ... enfin, ce n'est qu'une intuition ... ça me gêne de dire ça ..."
Elle se triturait les doigts comme moi, quand j'étais nerveuse. Je me levai de mon bureau pour la prendre par les épaules et la diriger vers mon sofa élimé et je m'assis à côté d'elle.
- "Kaori. Calme-toi. Respire profondément et dis-moi simplement ce qui te préoccupe."
Elle prit une grande inspiration, et, regardant toujours ses doigts, elle prononça à voix basse :
- "Je me demande si Mick n'a pas tenté de mettre fin à ses jours."