Choco, qui es-tu ?

Chapitre 9 : Épilogue

Chapitre final

Catégorie: T

Dernière mise à jour 28/01/2012 06:11

Épilogue

 
           Choco avait disparu ainsi que son souvenir dans la mémoire de tous ceux qui l’avaient connue. Haruma avait terminé ses études, et quelques semaines plus tard, il épousait Chitose. Il trouva un travail à Nagano, où Chitose et lui allèrent s’installer après avoir mis la pension en gérance. Makoto fut très triste de voir partir sa Kanrinin-san, dont la  douce poitrine lui avait tant manqué. Aussi ne tarda-t-elle pas à se consoler avec une jeune femme aussi douce et bien faite que l’était Chitose. Quant à Kakeru et Yurika, l’ardeur de leur amour n’avait pas baissé et leurs rencontres dans le petit pavillon de chasse entretenaient une flamme qui n’était pas prête de s’éteindre. À la rentrée, ils iraient tous deux dans des universités différentes, ce qui n’affecterait en rien leur relation. Dans quelques mois, ils seraient majeurs et ils comptaient se marier à ce moment là.
              Dans les ateliers de Santa-san, Choco attendait sa prochaine transformation. Cela ne devait pas se produire de suite, mais peu de temps avant le prochain Noël. Les lutins étaient ravis de l’avoir avec eux et la traitaient comme une petite princesse. Elle n’avait pas oublié son unique nuit d’amour, et gardait précieusement ce souvenir dans son cœur. Mais une question la troublait profondément. Qui, ou plutôt, qu’était-elle exactement. Un être artificiel crée à l’image d’un être humain ou encore autre chose ? C’est l’assistante du Père Noël qui lui apporta la réponse, en lui annonçant une incroyable nouvelle.
-Ce que tu es en réalité ? Un être humain, bien sûr. Tu as été conçue par fécondation in vitro puis placée dans un incubateur spécial. Par contre, nous avons accéléré légèrement ta croissance, ce qui fait qu’en 10 ans, tu avais le physique d’une fille de 13 ans.
-Mais  alors, j’ai quelque part des parents ?
-Non. Les cellules reproductrices que nous avons utilisées proviennent de personnes décédées depuis une centaine d’années. Désolée. Par contre, j’ai une bonne nouvelle pour toi.
-Ah bon ? Dites-moi vite !
-Ce sera ta dernière mission. Tu pourras cette fois rester avec ton onÄ«san. Mais tâche au moins de ne pas tomber amoureuse de lui. D’accord ?
Choco rougit jusqu‘aux oreilles. Comment pouvaient-ils savoir que… Et est-ce qu’ils l’avaient vue en train de…
-Ne t’en fais pas. Bien sûr, nous sommes au courant de tout. Et entre nous, je suis heureuse pour toi que tu aies eu cette dernière nuit un peu… particulière.
Quelque temps plus tard, Choco fut ramenée à l’âge de 13 ans environ. Sa mémoire fut effacée et elle apprit à lire et à écrire avant d’être à nouveau envoyée sur Terre en cadeau de Noël. Le rêve d’un autre jeune homme allait se réaliser.
            Le 18ème anniversaire de Yurika allait arriver bientôt. Un soir, en rentrant de l’université, elle eut la surprise de trouver son père à la maison.
-Ma fille, tu es à présent en âge d’être mariée. Je t’ai trouvé le prétendant idéal, et nous célèbrerons vos noces d’ici trois mois. C’est un charmant jeune homme d’à peine 35 ans, et vous irez très bien ensemble.
Yurika était atterrée. Un mariage arrangé, sans même lui demander son avis. Elle ne pouvait accepter une telle violence.
-Papa, je me vois contrainte de le refuser catégoriquement !
-Puis-je en savoir la raison, je te prie ?
-Parce que je ne pourrai jamais l’aimer. Et je refuse d’épouser un homme que je n’aimerais pas.
-Que vient faire l’amour là-dedans ? Épouse-le et tu auras toute la vie pour apprendre à l’aimer.
-Mais Papa, il est bien trop vieux pour moi !
-Balivernes ! Bon, la discussion est close. Je dois repartir demain matin. Sois prête pour ton mariage quand je reviendrai avec lui. Il n’y a pas lieu d’en discuter.
Après la sortie de son père, Yurika se précipita dans les bras de Bara.
-Bara, je t’en prie, dis-moi ce que je dois faire. Il s’apercevra que je ne suis plus vierge. Et puis, je ne veux personne d’autre que mon Kakeru…
-En bien, Ojô-sama, il me semble que vous serez majeure la semaine prochaine, et que vous n’aurez plus besoin de l’autorisation de votre père pour vous marier, n’est-ce pas ?
-Bara, tu es géniale. Quand je serai mariée, tu veux bien rester à mon service ?
-Je crains que vous n’en ayez plus les moyens. Mais vous pourrez toujours compter sur moi, quoiqu’il arrive.
Ainsi fut fait. Dès qu’elle fut majeure, Kakeru, qui l’était déjà, et elle se marièrent dans la plus grande intimité. Elle alla s’installer aux bains où elle travailla à la caisse. Les parents de Kakeru l’avaient accueillie comme leur fille, ce qui lui avait réchauffé le cœur. Elle dut quitter l’université qui n’était plus dans ses moyens, sans le moindre regret, les études ne l’ayant jamais passionnée.
            Yumiko était heureuse d’avoir son fils près d’elle, et elle appréciait la gentillesse et la douceur de sa belle-fille. Elle leur avait trouvé un petit studio qui leur suffirait amplement tant qu’ils n’auraient pas d’enfant. Pourtant, elle ressentait parfois une sorte de nostalgie qu’elle n’arrivait pas à s’expliquer. Comme si quelque chose qu’elle ne pouvait identifier lui manquait. Un jour qu’elle se promenait dans un parc, elle vit une enfant de 13 ans environ, une chibi-chan ravissante, avec de grands yeux noisette et de longs cheveux noirs. Cette fille se trouvait avec un jeune homme de 18 ans environ, sans doute son grand frère. En effet, elle entendit la fillette dire :
-Attends, Onīchan, je cherche dans mon guide.
Ce livre qu’elle tenait… Yumiko aurait juré qu’elle l’avait déjà vu. Soudain, la mémoire lui revint. Elle revit Haruma accompagné d’une ravissante jeune fille de 14 ans, qui s’avéra être sa fille. Elle revit cette fille revenir la voir à plusieurs reprises, prendre son bain avec elle, dormir dans la même chambre… Choco, cette fille qui jouait dans le parc avec son frère, c’était Choco, aucun doute ! Ce n’était plus la superbe jeune fille de 18 ans qu’elle avait vue les derniers temps, mais elle ne pouvait pas s’y tromper. Choco avait été à nouveau offerte comme petite sœur en cadeau de Noël. Et par miracle, c’était dans sa propre ville. Elle s’approcha de la gamine.
-Comment t’appelles-tu, Chibi-chan ?
-OnÄ«chan m’appelle « Ancho », à cause de ce petit livre. Mais Okāsan préfère m’appeler « Akeko* », parce qu’elle dit que je suis la plus belle fille du monde.
-Elle n’a pas tort, ton okāsan. Tu es vraiment adorable. Tu veux bien que je t’embrasse ?
-Oh oui, Obasan. Ça me fait très plaisir, j’adore les câlins.
-Et dis-moi, Santa-san se porte toujours bien ?
-Ah, vous le connaissez aussi ?
-Non, mais quelqu’un que j’aimais beaucoup et qui l’a bien connu et m’en a parlé. J’espère qu’on se reverra, Akeko-chan. Je viens souvent dans ce parc.
-Moi aussi, ça me ferait plaisir de vous revoir.
Yumiko s’éloigna, un sourire radieux sur les lèvres. Elle savait à présent ce qui lui manquait tant, et elle l’avait retrouvé.
Un rayon de soleil éclairait à nouveau son cœur…
*Enfant de beauté

 

FIN
 

Laisser un commentaire ?