Choco, qui es-tu ?

Chapitre 3 : Le trouble

Catégorie: M

Dernière mise à jour 08/11/2016 23:55

Chapitre 2 : Le trouble

 
            Chitose était aux anges. Haruma et elle s’appelaient par leurs prénoms et se tutoyaient. Mais depuis ce soir là, rien n’avait vraiment changé. Il était toujours aussi aimable avec elle, rien de plus. Était-il à ce point timide qu’il ne puisse poursuivre ses travaux d’approche ? Makoto s’était bien aperçu qu’il y avait un rapprochement entre eux, mais que la situation s’enlisait.
-Alors, Kanrinin-san, tu vas me tromper avec ce nigaud d’Haruma ?
Les privautés que se permettait Makoto sur Chitose les avaient en quelque sorte rapprochées et elles en avaient fini par se tutoyer.
-Pour te tromper, il faudrait déjà qu’on soit ensemble. Et pour ça, tu peux toujours courir !
-Allez, dis-moi, ça avance ? Il t’a embrassée ? Pelotée ? Ou même…
-Rien du tout ! C’est resté au point mort depuis la dernière fois. On s’appelle par nos prénoms et on se tutoie, c’est tout, hélas !
-Ben ma grande, qu’est-ce t’attends pour lui sauter dessus ? Je sais que t’aimes bien quand je te pelote, mais imagine si c’était lui…
En effet, le fait que Makoto lui tripote les seins ne lui était pas franchement désagréable, loin de là. Mais imaginer que ce soit Haruma qui… Elle se mit à rougir violemment, eut une bouffée de chaleur et ressentit dans son intimité le résultat de son excitation.
-Tu vois l’effet que ça te fait rien que d’y penser. Alors imagine si ça arrivait vraiment ! Allez, ma chérie, courage, Haro sur le Haru !
-Je voudrais bien… Mais je n’ose pas… Je n’oserai jamais !
-T’es bien bête, tu sais. Je l’aurais bien grignoté un peu, moi, s’il m’avait plu. Eh ben, il faudra te contenter de moi, alors. J’vais pas m’en plaindre, remarque !
Tandis que se déroulait cette édifiante conversation, Haruma houspillait une fois de plus Choco.
-Je t’ai déjà dit cent fois de ne pas sortir toute nue de la salle de bain. C’est très gênant.
Effectivement, la notion de pudeur était totalement étrangère à Choco.
-Mais moi, ça ne me gêne pas. Tu es mon onÄ«chan, alors ce n’est pas grave si tu me vois nue.
En vérité, plus que gêné, Haruma était troublé, voire excité. Choco allait sur ses 15 ans, et elle devenait de plus en plus belle… et désirable. Il tenta de chasser cette dernière idée de sa tête, mais en vain.
-Fais-moi plaisir, va t’habiller. Et essaie de ne plus sortir nue de la salle de bain.
-Si tu veux, OnÄ«chan. Mais je ne vois vraiment pas ce qui peut bien te gêner. Déjà que tu ne veux pas qu’on prenne notre bain ensemble…
Haruma était au supplice. S’imaginer avec elle, nus dans la salle de bain, nus dans la baignoire… nus dans le même futon… Il était déjà arrivé qu’elle dorme près de lui, dans des circonstances particulières. Il n’avait pas eu, à l’époque, ce genre de pensées. Mais là…
Mais à quoi je pense, là ? Là, ça craint grave ! Va falloir te faire soigner, sinon tu vas complètement péter les plombs. Y’a qu’une solution : une petite amie pour soulager ma libido. Mais qui ? Makoto, non. Trop vieille pour moi, et puis, elle semble préférer les filles. Chitose ? Kāsan m’a bien dit qu’elle est amoureuse de moi. Mais comment faire ? Je n’ai jamais su parler aux filles, et c’est pas maintenant que ça va changer !
La situation entre eux semblait vraiment bloquée. Comment sortir de cette impasse ? À qui demander conseil ? Ses camarades à l’université ? Non, ils n’avaient pas besoin de savoir qu’il était encore puceau.  On a sa dignité, tout de même ! Tamami-senpai ? Encore moins. Là, c’était la mise en boîte assurée jusqu’à la fin de l’année et même au-delà. C’est alors que Choco enfonça encore d’avantage le clou, après avoir passé une tenue décente.
-Dis, OnÄ«chan, Kanrinin-san et toi, vous avez l’air de bien vous entendre, non ?
-Ben… oui, c’est quelqu’un de très gentil, n’est-ce pas ?
-Qu’est-ce que vous attendez pour faire l’amour ?
Haruma devient écarlate. Comment une innocente comme Choco peut-elle faire ce genre de réflexion ?
Makoto, c’est sûrement elle qui lui a appris cette expression. Mais jusqu’à quel point en connaît-elle le sens ?
-Euh, Choco… Tu sais au moins ce que veut dire « faire l’amour » ?
-Bien sûr, Makoto-san m’a expliqué. C’est se serrer dans les bras, se faire des bisous, se faire des câlins, se coucher dans le même lit, et puis…
-Ça va, n’en dis pas plus ! Il n’est pas question pour l’instant que Chitose et moi, nous fassions l’amour. C’est seulement une amie, tu comprends ?
Décidément, cette Makoto n’en rate pas une. Maintenant, il est vrai que Choco est en âge de comprendre ce genre de chose.
-En tout cas, elle, elle en a envie. Ça se voit à la façon qu’elle a de te regarder. C’est dommage, vous iriez bien ensemble. Bon, je vais aller au parc. Kakeru-kun et Yuri-pyon doivent m’y attendre.
Resté seul, Haruma demeura encore longtemps perdu dans ses réflexions. Il avait une importante décision à prendre, mais il hésitait encore.
            Dans le parc, Kakeru et Yurika étaient impatients de revoir Choco. Ces 15 jours d’absence leur avaient semblé une éternité. Enfin, ils aperçurent Choco à l’entrée. Celle-ci courut vers eux et sauta au cou de Yurika.
-Yuri-pyon, comme je suis heureuse de te revoir ! Tu m’as tellement manqué…
-Arrête de me coller comme ça ! Tu me gênes. Allez, lâche-moi !
Pourquoi je me sens toujours excitée quand elle fait ça. Pourquoi ai-je l’impression que ça me plaît, alors que ça ne devrait pas !
Puis, lâchant enfin Yurika, elle sauta au cou de Kakeru.
-Toi aussi, tu m’as beaucoup manqué, Kakeru-kun.
Kakeru rougit jusqu’aux oreilles. Avoir Choco dans ses bras… Ça lui fit battre le cœur plus vite et réveilla une partie de son anatomie qui sommeillait paisiblement. Yurika aussi avait rougi. Visiblement, l’étreinte de Choco plaisait à Kakeru, et le spectre de la jalousie lui broyait le cœur. Mais au fait, de qui était-elle jalouse ? De Choco, qui avait enlacé son Kakeru chéri et l’embrassait ou de Kakeru qui serrait dans ses bras sa Choco adorée en s’excitant, le monstre ? Elle n’arrivait pas à savoir exactement, et elle sentit une violente migraine se profiler à l’horizon.
Choco prit Kakeru et Yurika par les épaules.
-Alors les amis, qu’est-ce qu’on fait maintenant ? Vous avez une idée ?
Yurika et Kakeru pensèrent en même temps :
Je saurais bien quoi faire, si l’autre n’était pas là !
-Si on allait aux jeux vidéo ? proposa Kakeru.
-Ah non, allons plutôt faire du shopping ! protesta Yurika.
-L’un n’empêche pas l’autre, dit Choco pour calmer les esprits. On pourrait commencer par faire quelques parties, puis aller visitez les boutiques du quartier commercial, non ?
Les deux jeunes acceptèrent cette solution à la « Salomon » et tous trois se rendirent au quartier commerçial. Ils allèrent donc d’abord aux jeux vidéo. Après quelques parties, Choco et Yurika laissèrent Kakeru continuer à jouer et partirent faire du lèche-vitrine. Les deux jeunes filles étaient ravies de sortir ensemble, et tout sous-entendu était oublié. Seul ici restait leur amitié.
Journal de Choco :
« Aujourd’hui, j’ai demandé à OnÄ«chan pourquoi Kanrinin-san et lui ne faisaient pas l’amour. Il a rougi et m’a dit qu’ils étaient seulement amis. Pourtant, ils en ont envie tous les deux, ça se voit. Que les adultes sont compliqués ! Après, je suis allée retrouver Yuri-pyon et Kakeru-kun. Yuri-pyon a rougi quand je l’ai embrassée. Je ne comprends pas pourquoi, c’est naturel quand on se revoit. Kakeru-kun aussi a rougi. C’était drôle ! Puis on est allés tous les trois au quartier commercial. On a joué aux jeux vidéo, puis Yuri-pyon et moi, on a fait les boutiques. On s’est bien amusé, c’était très agréable de se tenir par la main. Il faudra recommencer un jour. »
Choco s’était endormie sur son journal. Haruma la recouvrit avec sa couverture et déposa tendrement un baiser sur son front. Quand elle dormait dans son futon, elle ressemblait à une petite fille, et Haruma sentait son cœur gonflé d’amour. Puis il revit le magnifique corps nu de Choco, et la tendresse se mua en désir.
Décidément, faut qu’je fasse quelque chose. Ça ne peut pas durer comme ça. Chitose, il n’y a qu’elle qui peut me tirer de là. Va falloir que j’ose… que j’ose lui…
Il n’osa même pas préciser sa pensée, et il eut du mal à s’endormir, car c’était la révolte au niveau de son centre de gravité. Le lendemain, il eut du mal à se concentrer sur ses cours. Tamami-senpai, qui le retrouvait d’habitude à la cafétéria, s’aperçu tout de suite que quelque chose clochait.
-Oh, tu as l’air encore plus stupide que d’habitude. Allez, raconte tout à Nee-chan. Qu’est-ce qui te tracasse ? Encore un chagrin d’amour ? Ou tu t’es fait jeter ? Écoute, pour te remonter le moral, j’ai un job super, comme s’il était fait pour toi…
-Ah non ! Pitié, j’ai assez d’emmerdes comme ça pour en plus me faire entuber avec tes boulots merdiques !
-Ben, qu’est-ce qui te prend ? T’es pas aussi grossier d’habitude ! OK, j’insiste pas. Règle vite ton problème, qu’on retrouve le gentil Haruma !
Le gentil Haruma ! C’était vrai. Gentil, bien élevé, poli, aimable et plus timide qu’une jeune vierge effarouchée. Il fallait que ça change. Il avait envie de ruer dans les brancards, de tenir une fille dans ses bras, de l’embrasser, la caresser, la déshabiller, la… Ce qu’il pensa ensuite le fit rougir jusqu’à la racine des cheveux. Décidément, il fallait agir. Dès qu’il en aurait l’occasion, avec Chitose, il… Ça devrait aller, puisqu’elle était amoureuse de lui. Elle ne devrait attendre que ça, non ? Le reste de la journée lui sembla morose et interminable. Enfin, l’heure du retour. Il eut un pincement au cœur en passant devant le magasin de fleurs d’Ayano, dont le rideau de fer resterait pour toujours fermé. Son premier, son seul amour. Elle était à présent mariée et sans doute heureuse. Enfin, il entra dans son appartement.
-Je suis rentré.
-Ah, OnÄ«chan, bienvenue. Au fait, Kanrinin-san voudrait te parler dès que tu auras un moment. Je fais un curry, ce soir. Ça te va ?
-Très bien. Bon, je vais descendre voir ce que me veut Chitose. Je ne pense pas en avoir pour longtemps.
-Prends ton temps. Il y en a pour au moins encore une heure !
C’est le cœur battant un peu plus vite qu’il descendit chez Chitose. Avant qu’il ait frappé, la porte de l’appartement de Chitose s’ouvrit.
-Ah, Haruma, merci d’être venu si vite. Mais tu avais le temps, ce n’était pas si pressé.
-Oh, je n’avais rien de spécial à faire, donc ça ne me dérangeait pas. Alors, de quoi s’agit-il ?
-Eh ben… Euh… Comment dire, je… je…
Haruma vit qu’elle rougissait et qu’elle semblait très troublée. Allait-elle finalement oser se déclarer ?
Non, c’était à lui de faire le premier pas. Elle avait fait l’effort de lui tendre la perche, à lui de la saisir, à présent. Sans dire un mot, il s’avança et la prit dans ses bras. Elle s’y blottit et lui rendit son étreinte. Sentir les seins de Chitose, leur douceur, leur chaleur lui mit le sang en ébullition.
-Oh, Haruma… Cela fait si longtemps que j’attendais ce moment… Je suis si heureuse…
Elle penche la tête en arrière, ferme les yeux et entrouvre les lèvres. Il se penche vers elle et…
 

À suivre…
 
 
 

 

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