Des fiançailles salvatrices
1. Un cœur trahi
Le crépuscule colorait de ses douces couleurs pastelles ce ciel de printemps. Une légère brise soufflait sur les arbres aux jeunes feuilles et aux fleurs hésitantes. La colline était paisible et, du haut de sa pointe, offrait à un éventuel observateur une vue dégagée de la petite ville de Tomoéda en contre-bas.
Cette dernière s’était élevée au bord d’un ruisseau aux eaux saines et contenant de nombreux poissons savoureux. La famille Kinomoto avait fondé la bâtisse principale sur le modèle d’un dojô fortifié. Issue d’une longue lignée de samouraïs-magicien, la famille perpétuait ainsi la tradition grâce à un enseignement assidu et rigoureux. Chaque membre était fier de son apprentissage.
Petit à petit, de nombreuses personnes vinrent s’installer afin de profiter de leur savoir. On y développa également une forge grâce aux minerais de fer découverts non loin. Des sages construisirent une bibliothèque ayant pour but de conserver les sorts et les récits des aventures des prestigieux Kinomoto. Cette bâtisse fortifiée devint alors le village prospère d’aujourd’hui. L’animation y était présente même si l’endroit n’était en rien comparable avec la capitale. Cependant, les gens y étaient paisibles.
Il se murmurait que des troubles remuaient le centre du pays. Le nouvel empereur était jeune et inexpérimenté. Il était monté sur le trône après la mort suspecte de son prédécesseur, son illustre père. Certains espéraient le manipuler à leur guise et conspiraient en ce sens. Heureusement, ou malheureusement pour lui, le nouveau monarque n’était en rien stupide. Il savait qu’il devrait affronter les intrigues, les pièges et surtout les mensonges de son entourage. Savoir qui était son ami ou son ennemi parmi tous ces sourires avenants semblaient chose impossible.
À Tomoéda, ce genre de souci n’existait pas. Les Kinomoto pouvait se vanter de leur candeur. Les faux-semblants n’existaient pas. On cultivait la sincérité comme on cultivait le riz, élément essentiel à chaque repas. Chaque habitant respectait cet adage. On ne tolérait pas l’hypocrisie, sous peine d’être chassé du domaine.
-Alors, pourquoi ? Pourquoi ?
Dans ce soleil mourant, Sakura Kinomoto grimpa la colline avec rage. Le vent jouait avec ses mèches si semblables au miel. Elle les écarta abruptement de son visage, cherchant à extérioriser cette ire qui emplissait en elle. Peu de temps auparavant, elle avait couru. Elle avait cherché à échapper à ces murs si familiers. Elle s’était sentie comme un oiseau en cage. Elle avait besoin d’air, d’espace, de réponses…
Bientôt, la jeune fille arriva devant une stèle. Elle avait elle-même choisi la pierre et la typographie. Elle avait voulu que tout fût parfait pour cet homme qu’elle avait profondément aimé : son père. Délicatement, le bout de ses doigts frôla le nom de son géniteur. La pierre était froide, le toucher rugueux. Cela la renvoya à l’amère réalité : son père n’était plus.
-Oh, père !
N’ayant plus la force de lutter contre son chagrin, la fleur de cerisier s’écroula à genoux devant la stèle. Enfin seule et ne risquant d’être épiée, elle laissa ses larmes coulées sur ses joues. Elle hurla sa colère contre ce destin absurde et contre LUI ! Elle arracha des mottes d’herbes et frappa le sol terreux.
Elle eut vaguement une pensée pour la domestique qui allait devoir frotter la boue sur son pantalon en toile finement brodé d’argent. Nul doute que Toya lui ferait la remarque à son retour. Une dame de son rang, habillée avec tant de goût, ne devait pas se rouler dans la boue avec une tenue aussi coûteuse. C’était manquer de respect à la couturière et aux domestiques qui s’étaient appliquées à l’habiller pour un tel événement. Elle devait faire honneur à la famille Kinomoto en tant qu’UNIQUE héritière de ce nom.
Sa liberté et ses jeux d’enfants étaient morts en même temps que son bien-aimé père. La nouvelle de sa disparition ferait rapidement le tour des contrées voisines. Elle s’attendait d’un moment à l’autre à recevoir des demandes en mariage. Après tout, la fleur de cerisier ne devait pas laisser s’éteindre une famille au passé si prestigieux. Elle-même avait été formée à la magie et à l’art du sabre. Son mari porterait le nom des Kinomoto et gagnerait la fortune du clan.
Tout cela, elle le savait, même si au fond de son cœur, un nom y était déjà gravé depuis longtemps.
L’espoir est un sentiment bien cruel. Elle avait été emplie d’espoir quand les médecins étaient arrivés au dojô. C’était cet espoir qui lui avait permis de rester debout quand son père avait été alité. L’héritière avait scrupuleusement respecté les indications des docteurs. Elle vérifiait l’alimentation de son père et s’assurait de sa vigueur. Malgré ces bons soins, Fujitaka Kinomoto fut emporté par une mauvaise fièvre.
Sakura avait tout donné à l’espoir mais ce dernier lui avait tout repris. La fleur le lui avait pardonné. Après tout, nul n’est immortel. La fille avait pleuré dignement son père. Elle avait organisé des funérailles majestueuses pour ce village modeste. Tout le monde lui avait présenté leur respect et n’avait pas attendu pour lui prêter allégeance. Fujitaka avait été un maître juste et bon. Sa fille ne déshonorerait pas sa mémoire par des actes scandaleux. Tous avaient confiance en la nouvelle cheffe de clan, Sakura Kinomoto.
Aujourd’hui, l’espoir l’avait encore une fois mordue de ses crocs acérés. Ce poison se diluait dans ses veines et rendaient son cœur malade encore plus froid. La fleur avait cru, à tort, connaître le chagrin avec la perte de son père. Oh ! Comme il aurait été si doux de juste porter le deuil.
En tant que cheffe de clan, Sakura avait mis un point d’honneur de mettre de l’ordre dans ses affaires. Elle avait trié les documents et classé les affaires urgentes. Dans un classeur ancien, caché dans un tiroir sous clé, une lettre à l’écriture familière l’attendait. Cette lettre, Sakura la déplia de sa poche. Elle la relut à voix haute devant la pierre, ne croyant pas un seul mot de ce qu’elle lisait. C’était si horrible.
-Pourquoi, père, pourquoi ce silence ? Comment avez-vous pu me cacher cela ? Alors que vous saviez ! Vous saviez à quel point je l’aimais ! À quel point je l’espérais…
Une nouvelle fois, sa tristesse s’exprima à travers des cris et des larmes. Un instant, ses mains furent prises de frénésie et déchirèrent le document en deux. Prête à réitérer son acte, la fleur s’arrêta.
-Non ! Je ne détruirai pas ces mots. Je veux pouvoir les lui jeter à la figure s’il ose se présenter devant moi.
Quelque peu calmée, Sakura lissa la feuille ou plutôt le contrat devant elle. C’était un document on ne peut plus officiel rédigé des mains de son père. Celui-ci représentait un contrat de fiançailles à la demande exclusive du maître Kinomoto.
Fujitaka, en père aimant et à l’écoute des désirs de sa fille, avait ardemment voulu exaucer le vœu de cette dernière. Il connaissait les élans du cœur de la jeune fille. Il n’ignorait pas également quel tempérament tumultueux habitait l’héritière du clan. Elle n’aurait jamais été une épouse docile et effacée. En même temps, qui le lui demandait. Il l’avait élevée pour qu’elle fût indépendante. Il désirait une cheffe accomplie non une poupée au service de son mari. Il était fier de son éducation.
Aussi, alliant amour et opportunité d’avoir un gendre compétent, il avait offert sa fille en mariage à son ami d’enfance, Shaolan Read. Shaolan avait été recueilli par l’ancien maître d’armes et sorcier de Fujitaka : Clow Read. Le jeune homme s’était rapidement intégré à la famille Kinomoto, profitant de leur bienveillance et de leurs enseignements. Bien que plus âgé que Sakura de trois ans, il avait partagé les jeux de la jeune fille comme son égale. Une véritable complicité était née entre eux qui, au fil du temps et à l’arrivée de l’adolescence, s’était muée en amour.
Shaolan avait admiré sa beauté, la comparant à une fleur en pleine éclosion. Il avait loué également son intrépidité et son audace. Au lieu de le rebuter, ces qualités avaient fini par le séduire. À l’époque, Sakura n’avait pas compris les paroles gentilles, les compliments, ni même les cadeaux qu’il lui avait offerts, tels des offrandes à sa personne. Elle avait bien remarqué ses joues rougissantes ou bien son léger bégaiement quand elle portait des robes de cérémonie.
-Ce que je pouvais être naïve, murmura-t-elle. Et je le suis encore…
De son côté, elle avait noté ce corps masculin qui se musclait au fil des années. Ce charisme et cette virilité s’épanouissaient en Shaolan, attirant tous les regards des autres jeunes filles en fleur. Sakura avait connu la morsure de la jalousie. Bien des malentendus étaient nés de ces maladresses d’adolescents. Du moins, jusqu’à cette nuit…
Shaolan avait fêté sa victoire lors d’un ixième tournoi. Sakura ne se rappelait plus lequel et se dit que cela n’avait plus d’importance aujourd’hui. Il avait bu plus que de raison. Ses compagnons avaient appelé Sakura car, quand il était dans cet état-là, elle était la seule à lui faire entendre raison.
-Shaolan ! Tu n’es qu’un sale poivrot !
-Aaaah ! Ma Sakura !
Shaolan l’avait attrapée dès qu’elle avait franchi la porte de la taverne. Il avait bavé sur sa joue au lieu de l’embrasser correctement. Énervée, l’adolescente de quinze ans qu’elle était à l’époque avait eu beaucoup de mal à l’entraîner jusqu’à sa chambre. Ils s’étaient régulièrement arrêtés pour que le jeune homme pût vomir son trop plein d’alcool.
-Ce n’est pas parce que tu as dix-huit ans qu’il faut te mettre dans un état pareil.
-Je sais… mais…
Shaolan avait relevé la tête, les yeux embués, une tristesse infinie cachée au fond de son regard chocolat. L’alcool avait totalement désinhibé le garçon et révélait la sensibilité de son âme. Il l’avait contemplée sans retenue. À terre, le dos appuyé contre une façade, avec l’odeur nauséabonde de son rejet à proximité, il avait su se montrer touchant et désarmé.
-Tu ne comprends pas… Tu es…
Shaolan avait soupiré.
-Allons-y !
Une fois dans sa chambre, il l’avait suppliée de rester. Inquiète pour son bien-être, elle avait cédé. Shaolan avait gardé sa Sakura dans ses bras toute la nuit. Cette dernière avait été incapable de fermer l’œil à cause des battements de son cœur. Cette odeur entêtante avait ravi ses sens. Elle n’avait osé croire à la chance qu’elle avait.
Au matin, quand elle avait voulu s’échapper, Shaolan l’avait retenue d’une main.
-Je t’aime, avait-il murmuré en l’attirant à elle.
Ce baiser avait été une promesse, un aperçu du bonheur qu’ils auraient pu construire ensemble. Naturellement, elle s’était donnée à lui, s’était abandonnée à ses caresses, avait fondu sous son amour. Cette première fois avait été douce, romantique, respectueuse. C’était un merveilleux souvenir pour la fleur de cerisier. Jamais elle n’aurait cru que ce souvenir deviendrait une honte et une douleur atroce.
-Je t’aime, Sakura ! avait-il dit.
-Menteur !
-Je dois partir mais je reviendrai, pour toi. Tu es la seule dans mon cœur. Mes pas me mèneront toujours vers toi.
-Sale menteur !
-Quand j’aurai acquis suffisamment d’expériences et fait mes preuves, je t’épouserai. Je te le promets, ma bien-aimée.
-Parjure ! Tu n’as jamais respecté cette promesse.
Shaolan était parti après avoir volé son innocence. Il n’était jamais revenu, disparaissant dans ce monde vaste qu’était le Japon. Pas une lettre, pas un signe, pas même une rumeur n’était parvenue jusqu’à l’héritière des Kinomoto. Et tout ça pour découvrir cette infamie !
« Sire Kinomoto,
Je ne puis épouser votre fille. Cette sauvageonne ne sera jamais une épouse digne de mon nom. À peine parviendra-t-elle à satisfaire ma couche quelque temps mais j’en doute. Ses formes manquent de rondeurs et ses manières sont bien trop similaires à celles d’un homme pour me laisser tenter.
Si je vous ai induit en erreur, je m’en excuse. Il est vrai que dans mon jeune temps, l’adolescence m’a fait agir tel un animal en rut. Mes yeux se posaient sur tout et n’importe quoi d’un tant soit peu féminin. Votre fille n’y a pas échappé mais cela ne fait pas d’elle quelqu’un d’exceptionnel. Comme diraient certains : « Un trou est un trou. » Et des trous, j’en ai trouvé un certain nombre à mon goût à l’aspect plus savoureux que Sakura.
Je vous souhaite bon courage pour trouver un homme assez fou capable de lui passer la bague au doigt. Car ce dernier aura la corde au cou.
En espérant n’avoir plus jamais de vos nouvelles,
Shaolan Read »
Chaque phrase la marquait au fer rouge, l’humiliant profondément. Était-ce la vérité ? Était-ce là le véritable visage de Shaolan ? Pourquoi n’avait-il pas mentionné qu’il avait également perforé son trou à elle ?
-Ça devait être trop humiliant pour lui de s’être compromis avec une gamine, ragea-t-elle.
La cloche du domaine la ramena au présent. On annonçait l’arrivée de ses cousins. En tant que cheffe de clan, elle devait légitimer sa propriété sur le domaine de Tomoéda. Certains membres peu scrupuleux n’hésiteraient pas à l’en dessaisir à la moindre occasion. Aussi, Sakura avait envoyé des missives convoquant sa famille de l’est.
De plus, en tant que femme, les pilleurs et les voleurs des alentours ne la considéraient pas comme une souveraine compétente. Ils n’hésitaient pas à dérober les biens des paysans ou des convois marchands. Elle devait mettre fin à ces méfaits. Malgré une garde entraînée, la dame Kinomoto ne disposait pas d’assez d’homme pour assurer la sécurité de ses gens. Elle avait réclamé une aide auprès du nouveau souverain, consciente que la démarche ne serait pas évidente en ces temps troublés.
Sakura se releva. Elle essuya comme elle pu les traces honteuses de son chagrin sur ses joues. Elle n’était plus une enfant, ni une simple héritière. La dame Kinomoto, du haut de ses vingt ans, était une magicienne expérimentée et une cheffe de clan sage. Elle n’avait que faire de ces peines de cœur insignifiantes face à la responsabilité de tout un domaine. Elle jeta un regard froid à la pierre gravée devant elle.
-Père, vous auriez dû me révéler cette lettre. Certes, j’aurais souffert mais je n’aurais pas attendu pendant cinq ans un amour vain.
Elle chiffonna la feuille de papier insolente. La jeune fille ne comprenait toujours pas la raison de telles insultes. Elles étaient en dissonance par rapport au souvenir qu’elle avait du garçon de son enfance.
-Shaolan, je te déteste. Non ! Je te hais ! Je maudis ton nom où que tu sois !
Le vent effaça ses paroles, jouant une dernière fois avec ses cheveux fins. Sakura tourna le dos à la stèle funéraire, prête à affronter sa nouvelle vie pleine de désillusion.
Ses pas armés résonnèrent dans le couloir richement décoré. Le jeune homme marcha avec hâte sans pour autant courir. Même dans l’empressement, il fallait se montrer digne devant son maître. Celui-ci l’attendait et personne ne le faisait attendre sous peine d’être lourdement réprimandé.
Il inspecta le visage des gardes en faction à chaque coin. Ils étaient inexpressifs voire hostiles. Le jeune homme détestait être ici. Le palais était devenu un véritable nid de vipères depuis la mort de l’ancien empereur. Le pouvoir en place n’était pas encore sûr. On pouvait s’attendre à un moment comme un autre d’être la victime d’un malencontreux « accident ». Toute cette boucherie ne s’arrêterait que lorsqu’une personne solide, le nouvel empereur espérait-on, assoirait son autorité de manière indiscutable. En attendant, il fallait se méfier de tout le monde…
Le guerrier se dirigea vers le palais des invités. Son maître n’était qu’un courtisan de second rang. Il privilégiait d’un appartement dans le palais que grâce à une vague apparentée avec la couronne. Le jeune homme n’avait pas eu l’occasion de rencontrer son maître et ne désirait point le faire : son précédent maître, l’oncle de celui présent, était un être odieux et dénué de candeur.
Néanmoins, le courtisan Eriol Hiragisawa l’avait expressément ordonné de se présenter à lui. Il avait repris les affaires de son oncle ainsi que ses biens. Le guerrier en faisait partie. Il ne pouvait désobéir à un ordre de son souverain.
Les gardes l’annoncèrent et le firent pénétrer dans une grande salle. Au fond, siégeait un coussin ocre cousu de fil d’or. Un long tapis tout aussi richement tissé servait d’allée centrale. Le jeune homme se positionna au centre de la salle et s’agenouilla devant son maître.
-Ah Shaolan Read ! J’ai enfin le plaisir de vous rencontrer bien que cela soit dans de pareilles circonstances !
-L’affaire est-elle si grave, mon seigneur ?
-Et oui, à mon grand malheur ! L’empereur vient de m’envoyer une dépêche pour que je chaperonne une jeune orpheline ! Cette demoiselle est l’unique héritière d’un domaine reculé de l’ouest. Notre cher empereur exige que je lui trouve un mari afin de la mettre à l’abri du besoin. Nous allons devoir nous priver des plaisirs de la capitale pour ce village perdu.
Shaolan se releva quelque peu. Eriol Hiragisawa était le favori de l’empereur. Ce fait était public. Malgré sa piètre ascendance, Eriol avait su gagner le respect de l’empereur par ses mots doux et ses compliments mielleux. Pour quelle raison ce dernier exile-t-il cet homme loin des intrigues ? Chercherait-on à écarter cet homme afin d’éloigner son influence sur le souverrain de l’empire ?
À la base, Shaolan était entré au service de la famille Hiragisawa dans le seul but de les surveiller. Son véritable maître était en réalité le très respectable Keroberos Solarius, le parrain de Sakura Kinomoto. Cet homme prônait une paix durable entre le Japon et la Chine. Eriol ne démontrait point une telle sympathie pour ces voisins et Keroberos le soupçonnait d’influencer l’empereur vers la guerre.
Shaolan se questionnait sur les raisons d’une telle inquiétude. Eriol passait pour un homme aimant les plaisirs simples de la vie : les femmes, la bonne chère, les étoffes brillantes et coûteuses. Cet homme paraissait raffiné et peu enclin au combat, il aimait le confort et avait du mal à se faire respecter même auprès de ses propres domestiques. A moins qu’il ne cachât son jeu afin d’arriver à ses fins et d’endormir la moindre méfiance.
-Et qui devez-vous chaperonner, mon seigneur ?
-Une demoiselle répondant au nom de Sakura Kinomoto. Je parie que cette gente dame n’est même pas agréable à regarder. Ah ! Qu’ai-je fait pour tomber en telle disgrâce ?
Shaolan manqua un battement. Ce nom, il avait espéré ne plus jamais l’entendre. Il avait fait tant d’efforts pour les fuir, elle et sa famille. Il se souvint de la lettre qu’il avait rédigée. Il avait voulu user de mots marquants et déshonorants. Puisque que celui, fut un temps considéré comme un père, ne lui avait jamais répondu, il avait cru l’affaire close. Il en avait été soulagé même si une part de lui s’était endeuillée au sacrifice de ce passé heureux. Le destin lui jouait un bien vilain tour.
Mais le plus grave était que le seigneur Hiragisawa ne devait point se douter de sa relation avec ces gens afin de préserver sa mission. Si Sakura avait embelli durant ces cinq dernières années, le seigneur Eriol ne serait pas déçu du voyage. Il se rappela de la petite sauvageonne de cinq ans qui le suivait partout. Un sourire naquit brièvement sur ses lèvres à ce souvenir innocent. Dire que son maître devra lui trouver un mari, mais il ne devait point être jaloux : après tout c’était lui qui avait refusé sa main.
-Donc vous désirez que je garde vos biens pendant votre absence ?
Eriol s’arrêta de remuer dans tous les sens et posa un regard interdit sur son serviteur.
-Je désire que vous m’accompagniez dans ce périple, mon ami.
Shaolan crut mourir à cette réponse. Comment fera-t-il pour empêcher le clan Kinomoto de le trucider à sa vue ? Comment va-t-il pouvoir conserver cette relation secrète ? Et surtout, comment fera-t-il pour résister à la tentation de la fleur de cerisier ?
Mots de l'auteur
Merci d'avoir lu ce premier chapitre.
Cette histoire aura 14 chapitres en tout et pour tout. Cette histoire, je l'ai écrite il y a très longtemps. Quand je l'ai relue, je me suis dit: "Mais c'est quoi cette ****." J'ai honte de dire que c'était vraiment très mal écrit. Alors challenge: réécrire cette histoire mais d'un point de vue plus pro ^^. Donc, je suis désolée si vous remarquez quelques incohérences ou encore des tournures un peu simples. La trame de l'histoire sera simple également avec une histoire bien à l'eau de rose.
Merci encore de m'avoir lue et à bientôt.