Elementary

Chapitre 18 : Un manque à assouvir

7133 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 03/03/2021 17:48

 

 

 

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Chapitre 18

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Assis sur le toit de sa demeure, Shaolan regardait le ciel étoilé avec attention. Une semaine s’était écoulée depuis cette fameuse nuit où la jolie Sakura lui avait lancé ces mots si douloureux : je crois que je vais avoir besoin de temps… Cette phrase, si courte, avait créé un vide en lui, comme si quelque chose s’était brisé. Il aurait voulu pouvoir répliquer, pouvoir la réconforter, la faire changer d’avis… Mais les mots lui avaient manqué. Les deux s’étaient simplement levés en silence et ils étaient partis ensemble rejoindre leurs parents, tout en préservant une certaine distance entre eux sur toute la route menant chez les Li. Puis, avec l’aide de son père, Sakura avait rassemblé ses affaires et était rentrée au foyer familial. Il ne se souvenait pas avoir échangé d’autres paroles avec elle…

Enfin, pas avant qu’ils ne se retrouvent au lycée. Il avait pensé que récupérer sa petite vie l’aurait peut-être apaisée, qu’elle serait redevenue un peu plus elle-même. Mais il ne pouvait nier qu’un mur s’était construit entre eux. Un bonjour chaque matin, quelques banalités… Juste une dose de cordialité. En vérité, il arrivait aisément à en comprendre la raison. Il était le fils du meurtrier. Le fils du mal qui avait pris un plaisir malsain à saccager sa vie. Le fils de celui qui lui avait tout pris. Est-ce qu’il pouvait vraiment s’étonner que la situation tourne ainsi ? Le plus dur pour lui avait été d’admettre son impuissance. Il n’avait pas d’autres choix que de la laisser s’éloigner de lui, même si cela le rongeait.

En l’observant ces derniers jours, il devait concéder qu’elle semblait plus sereine, plus heureuse. Elle avait repris son rôle et ses petites habitudes, comme si de rien était. Et c’était peut-être bien le mieux pour elle. La menace qu’avait représentée Clow Reed n’existait plus, qu’est-ce qui pourrait l’empêcher de redevenir une simple humaine ? Bien sûr, sa puissance restait un problème vivace. Néanmoins, en une semaine, il n’avait noté aucune instabilité magique. Elle paraissait plutôt apte à contrôler ses pouvoirs, voire même à les abandonner dans un coin de son esprit. Peut-être que laisser tomber l’Elementary en elle était la meilleure des choses à faire. Peut-être bien…

 

« Et vous croyez sincèrement que je vais vous laisser faire ? »

La voix de sa mère, forte, le fit sortir de ses pensées. Il était rare de l’entendre s’énerver ainsi. Shaolan se pencha légèrement. Yelan était sur le balcon, le téléphone collé à l’oreille, l’air contrariée. Elle ne semblait pas avoir remarqué sa présence, certainement trop accaparée par sa discussion.

« C’est sa décision à elle et je la soutiendrai, que cela vous plaise ou non. »

Un silence.

« Je n’ai fait aucune promesse à ce sujet. J’ai toujours souhaité que Sakura reste libre de ses choix… Et, pour être tout à fait honnête, je serais même soulagée si elle décidait de ne jamais vous rencontrer. Elle vient à peine de retrouver sa tranquillité et je suis pour la préservation de son équilibre émotionnel. »

Shaolan essayait de tendre davantage l’oreille. Il entendait bien que l’interlocuteur à l’autre bout du fil s’agitait, mais il ne pouvait décerner le moindre mot. Même si, au fond, il savait que ce n’était pas très utile d’en savoir plus. D’après ces quelques mots dérobés, il semblait évident que ceux qui souhaitaient rencontrer Sakura, sa famille maternelle, s’impatientaient de ne pas pouvoir la voir. Cela préoccupait un peu l’hybride. Si ses souvenirs ne le trompaient pas, la mère de la grande Nadeshiko n’était autre que l’Immaculée Octavia Aquavita. Une femme sévère, fière, obsédée par le pouvoir et la pureté du sang. Le fait qu’une femme comme elle puisse autant s’intéresser à Sakura ne lui inspirait rien de bon… Il comprenait que sa mère puisse souhaiter la tenir loin de Sakura.

La voix de Yelan s’arrêta net. Et bien que la personne au téléphone parût encore en pleine tirade, le bip signifiant qu’elle avait raccroché retentit. Il retint son souffle quelques instants.

« Shaolan, descends de là, tu veux bien. »

Le jeune homme soupira, il aurait dû s’en douter. En un geste agile, Shaolan se laissa glisser, attrapa le rebord de ses deux mains puis, en un mouvement de balancier, il se projeta sur le balcon pour atterrir devant sa mère. Celle-ci le regardait avec une mine contrite.

« Tu écoutes mes conversations en douce maintenant ?

– J’étais déjà là bien avant, rien n’était calculé. Mais je ne peux pas dire que je regrette d’avoir pu en être témoin. »

Yelan fronça les sourcils.

« J’aurais préféré que tu ne le sois pas.

– Mais c’est trop tard. Ils souhaitent tant que ça rencontrer Sakura ? »

La cheffe de clan s’éloigna de son fils pour s’appuyer contre la balustrade. Elle était vraiment irritée.

« Oui. Et je pense qu’ils n’en resteront pas là…

– Tu penses que Sakura est en danger ? s’enquit-il, plus inquiet.

– Je ne l’espère pas… Il s’agit d’une demande directe d’Octavia, la grand-mère de Sakura. Enfin, biologiquement… Et cette femme a toujours été un profond mystère pour moi. En dehors des affaires politiques, elle n’est pas de nature loquace. Je n’ai jamais été capable de la cerner. Il pourrait s’agir d’une simple curiosité. Mais, en toute honnêteté… »

Elle marqua une pause, puis lança un regard en coin à son fils.

« Je ne la sens pas, lâcha-t-elle en redirigeant son regard vers l’horizon. Depuis la fuite de Nadeshiko, les Aquavitas ont resserré les rangs. Plus rien ne filtre… Je n’ai même jamais rencontré le dernier héritier du clan, le cousin de Sakura. Qui sait s’il ne subit pas un enfermement forcé de peur qu’il puisse réitérer l’évasion de sa tante ?

– Tu n’as jamais essayé d’en savoir davantage ?

– C’est une Immaculée, Shaolan. Ces gens-là ne sont pas faciles à approcher… Ils ont de nombreux partisans qui les protègent. »

Le beau brun observa sa mère. Elle avait le regard vide… La voir aussi démunie le déstabilisait beaucoup. Il savait que les Immaculés étaient puissants, il connaissait l’histoire de leur famille dans les grandes lignes, mais il ne s’y était jamais réellement intéressé. Il avait eu des soucis plus importants à gérer.

Il s’approcha de sa mère, se plaça juste à côté d’elle et fixa un point au loin.

« Alors, on fait quoi maintenant ? l’interrogea-t-il, désabusé.

– Pour l’instant, rien du tout. Il serait dangereux de les provoquer… Essaie juste de garder un œil sur Sakura. Et si quelqu’un d’inhabituel l’approche, préviens-moi.

– C’est devenu un peu compliqué de la surveiller…

– C’est bien ce que j’ai cru comprendre. »

Shaolan leva les yeux vers sa mère, un peu hébété. Yelan ne prit même pas la peine de croiser son regard et afficha un léger sourire moqueur.

« Vous êtes plutôt faciles à décrypter… Mais, même si pour l’instant, elle ne souhaite plus réellement avoir de liens avec nous, il faut que tu gardes un œil sur elle. Tant pis si c’est de loin… Ce sera déjà un bon début. »

Le jeune homme acquiesça d’un hochement de tête discret. Décidément, le rôle de baby-sitter semblait lui coller à la peau…

 

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Le lendemain même, Shaolan s’attelait à sa mission avec autant d’application qu’il le pouvait. Au lycée, il avait dirigé toute son attention vers elle, ce qui ne changeait pas tellement de ses habitudes… Il savait très bien que seule la suite poserait réellement problème.

Une fois les cours terminés, il fut obligé d’attendre une bonne heure dans les environs de l’établissement, le temps que sa présidente préférée ait terminé sa réunion. Il avait trouvé un petit coin sombre, bien positionné et assez loin pour éviter de se faire repérer. Lorsqu’elle sortit enfin, il était presque dix-neuf heures… Shaolan était toujours aussi étonné des horaires qu’elle pouvait s’imposer dans le simple but de tenir son rôle de leader.

Malgré lui, il commença sa petite filature, la suivant au travers des rues, prenant souvent des chemins en hauteur, sautant de toit en toit pour éviter de se faire remarquer. Étrangement, Sakura ne semblait pas prendre son chemin routinier… Après une poignée de détours, elle emprunta une ruelle assez étroite et déserte. Elle se stoppa une fois arrivée au bout du cul-de-sac et leva son regard.

« Tu peux descendre de là, Li ? Tu es vraiment ridicule. »

Shaolan se crispa, il se tenait pourtant à cinq bâtiments d’elle. Après un bref soupir, il s’exécuta. Il sauta pour atterrir lourdement sur le sol, puis il la rejoignit en restant le plus inexpressif possible. La jeune fille avait croisé les bras sur sa poitrine, visiblement ennuyée.

« Pourquoi tu me suis ? »

Fais chier… L’hybride serra la mâchoire. Même s’il savait que cette situation était plus que probable, il n’avait pas pensé à ce qu’il dirait dans le cas où cela se produirait. Il resta donc taiseux, l’observant seulement.

« Li, j’aimerais que tu me répondes… Jusqu’à maintenant, tu as su garder tes distances avec moi, ce que j’ai plutôt apprécié. J’avais réellement besoin de cela. Mais pourquoi, du jour au lendemain, tu changes de comportement comme ça ?

– Tu me manques, Sakura. »

Ce n’était qu’un demi-mensonge… Même s’il ne s’agissait pas de la raison qui l’avait mené à la suivre, elle lui manquait réellement. Cette réponse parut décontenancer l’adolescente. Ses bras se relâchèrent et son expression se fit plus douce.

« Shaolan…

– Je sais, l’interrompit-t-il brusquement. Tu n’es pas encore prête, mais c’est plus fort que moi. »

Doucement, il s’approcha d’elle et, toujours avec une grande délicatesse, il caressa sa main du bout des doigts, l’effleurant à peine.

« Tu m’as changé, Sakura. Je n’ai jamais eu autant besoin de quelqu’un. »

La jeune fille écarquilla les yeux, avant de détourner vivement le regard en se mordant la lèvre inférieure. Elle semblait lutter intérieurement. Puis, après une très longue minute, Sakura lâcha prise. Elle avança un peu plus vers Shaolan pour poser sa tête contre son torse. Le beau brun, bien qu’étonné, la prit immédiatement dans ses bras, appréciant pleinement cette étreinte inattendue. Son nez s’engouffra dans ses cheveux couleur miel. Qu’est-ce qu’il pouvait aimer cette odeur…

« Tu m’as manquée aussi, Shaolan… »

En disant cela, elle agrippa le bas de sa chemise avant de relever sa tête pour le fixer droit dans les yeux.

« Mais j’ai peur… »

Shaolan fronça légèrement les sourcils d’incompréhension. Elle reprit.

« Avant toutes ces histoires d’Elementary, je possédais quelque chose d’important. Une chose qui me permettait de tenir quoi qu’il arrive : le contrôle. Tout ce que je faisais était réfléchi et ne dépendait que de ma volonté propre. J’étais maître de moi-même. Mais… toi aussi, tu m’as changée. »

La jeune fille baissa de nouveau la tête, réduisant le son de sa voix de façon significative.

« Je suis incapable de te résister. Même si… tu m’as caché un tas de choses, même si tu m’avais menti pour Meiling… même si tu es le fils de celui que j’ai le plus haï sur cette Terre… Je n’arrive tout simplement pas à arrêter de penser à toi, de ne vouloir que toi. Et cela me fait peur… J’aime le contrôle. C’est rassurant, prévisible, cadré. Et toi, tu es juste tout l’opposé… »

Plus rien ne se faisait entendre aux alentours, comme si le monde s’était soudainement arrêté. Shaolan remonta sa main le long du bras de la jeune fille pour la poser tendrement sur sa joue déjà brûlante. Il lui fit relever la tête pour la forcer à le regarder. Elle avait les yeux humides, brillants même.

« Tu as toujours été une maniaque du contrôle, ma belle. Je l’ai toujours su… » entama-t-il sur un ton un peu moqueur qui la fit sourire faiblement. « Cela fait partie de ton charme, c’est certain. Mais celle qui me rend fou, c’est la Sakura qui se laisser aller, celle qui me montre ses joues rougissantes, ses yeux larmoyants… celle qui me crie dessus, qui me livre tout ce qu’elle a sur le cœur sans réfléchir… celle qui m’attrape par le col avec fougue et m’embrasse sans se soucier des conséquences… Tu n’as pas besoin d’avoir peur, c’est justement dans ces moments-là que tu es le plus toi-même. N’aie pas peur de qui tu es. »

Le sourire de Sakura s’accentua. Touchée… De tels mots, avec une gueule d’ange pareille, elle devait admettre qu’il était doué pour faire tomber toutes ses barrières. Comment pouvait-elle seulement tenter de lui résister ? Elle releva sa main pour l’agripper par le col.

« Eh bien, si tu souhaites tant que je t’attrape par le col, je peux bien te faire ce petit cadeau… »

Elle approcha son visage pour l’embrasser, ravissant le jeune homme de cette initiative tant espérée. Mais, alors que leurs lèvres allaient s’unir, le téléphone de la belle se mit à sonner, arrachant un léger grognement à Shaolan. Sakura s’amusa de cette réaction avant de décrocher.

« Oui, mon cher enquiquineur de frère ? »

Les yeux de Shaolan s’écarquillèrent. Encore lui ? Quel genre d’instinct avait ce frère pour toujours intervenir dans ces instants-là ? Il était à la fois surpris par cette coïncidence et frustré que ce soit toujours le même individu qui lui mette des bâtons dans les roues. Malgré sa contrariété, Shaolan se contenta d’attendre, observant attentivement la jeune fille.

« La réunion est bien terminée, mais j’avais oublié que je devais passer chez Tomoyo. Encore une séance photo improvisée. Tu sais comme elle y tient, n’est-ce pas ? »

L’hybride haussa un sourcil. Le frère semblait un peu embêté par cette nouvelle.

« Oh… et bien, je pense rentrer vers vingt-et-une heures. Cela te va ? »

Un instant.

« Parfait, à tout à l’heure ! »

Sur ce, elle raccrocha et afficha un sourire malicieux. Quant à Shaolan, il était un peu déboussolé par ce qui venait de se passer.

« Tu… vas chez Tomoyo ? Là, tout de suite ?

– Non, mais je vais devoir lui dire de mentir pour moi. »

Son sourire redoubla.

« Il n’y a personne chez toi en ce moment ? »

Les yeux de Shaolan n’y croyaient pas. Pour de vrai ?

« Il semblerait que je doive demander à Wei de faire quelques courses pour moi. »

Sakura acquiesça avant de le dépasser pour se diriger vers la sortie de la ruelle.

« Dans ce cas, dépêche-toi de le mettre au courant, car nous sommes en route pour chez toi, mon cher Shaolan.

– Je te trouve bien audacieuse, ma jolie, balança-t-il en la rejoignant dans sa marche.

– Cela te déplaît ?

– Oh… C’est tout le contraire. »

 

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Moins d’un quart d’heure plus tard, Shaolan portait déjà Sakura dans l’entrée de la demeure des Li. Les jambes de la jeune fille ceinturaient ses hanches et leurs lèvres ne se quittaient plus. Sans se laisser un instant de répit, Shaolan se dirigea vers sa chambre. À peine en eut-il franchi l’entrée, qu’il déposa le corps de Sakura sur son lit. Il se détacha enfin d’elle pour l’observer avec gourmandise. Elle paraissait déjà dans tous ses états.

« Tu vas rester là à me regarder ? » lui lança-t-elle avec une petite moue impatiente.

Il aimait quand elle se montrait piquante. Sans attendre, il glissa une main sous son t-shirt pour lui caresser les côtes. Elle en frémit aussitôt.

« Je te trouve bien pressée. »

Avec un air taquin, Sakura se saisit du bras du jeune homme, le tirant d’un coup brusque pour le faire tomber sur son lit. Puis elle grimpa à califourchon sur lui, le dominant clairement.

« Parce que je le suis. » affirma-t-elle, l’air assurée.

En réponse, il lui empoigna les hanches pour la faire basculer à son tour. Le fier hybride se plaça au-dessus d’elle, calant rapidement son visage dans son cou.

« Pas autant que moi… » lâcha-t-il d’une voix rauque.

Sentir ce souffle chaud contre son cou si sensible la faisait vaciller. Il entreprit de déposer quelques baisers brûlants, suçotant parfois sa peau avec insistance, la léchant subtilement. Les paupières de la jeune fille se mirent à papillonner.

« Shaolan… »

Le son de son prénom dans sa bouche ressemblait plus à un gémissement qu’à un mot. Cela le fit sourire. Sans quitter son cou, il écarta ses cuisses pour se placer entre elles, la forçant à les relever. Toujours en la cajolant, il appuya un léger coup de rein contre son intimité. Elle put alors le sentir. Ce membre, dressé et dur, tout contre son entrejambe. Ce contact avait fait monter une sensation de plaisir inconnue, mais aussi une certaine appréhension.

Elle aussi avait envie de lui faire perdre la tête. Alors, malgré son inexpérience, elle glissa courageusement sa main entre leurs deux corps pour la poser sur la source de sa curiosité. Shaolan sembla retenir sa respiration. Toujours enflammée, elle tenta de saisir son membre à travers son pantalon, comme pour en apprécier la forme. Shaolan releva la tête avec un sourire en coin.

« J’avoue que je ne t’aurais jamais cru capable d’être aussi entreprenante. »

Sur ces mots, il empoigna sa jupe pour la retirer d’un coup sec, arrachant un petit cri de surprise à Sakura. En réponse, elle attrapa rageusement sa chemise pour l’en dépouiller et la jeter sur le sol. À genoux entre ses jambes, il était maintenant torse nu, en pleine lumière. Le souffle court, elle s’était laissée retomber sur le lit, le matant malgré elle. Elle avait toujours été attirée par cette musculature si parfaite. D’une main aventureuse, elle explora le bas de ses abdominaux. Même si elle avait mis du temps à se l’avouer, Shaolan possédait un corps incroyablement sexy. Tout à fait à son goût. Elle se mordit la lèvre inférieure.

« Tu aimes ce que tu vois ? »

Sakura se mit à rougir, avant d’afficher un petit sourire coupable.

« Il semblerait, en effet.

– J’imagine que je peux aussi m’autoriser ce plaisir. »

À ces mots, Shaolan agrippa le haut de la belle insolente pour l’en débarrasser. Elle était maintenant en sous-vêtements, devant son regard de fauve. Les rougissements de la jeune fille s’amplifièrent… Elle avait l’impression qu’il la dévorait des yeux. Avec un sourire mutin, Shaolan s’empara des deux mains de Sakura pour les plaquer au-dessus de sa tête, tout en plantant son regard dans le sien.

« Est-ce qu’on t’a déjà dit à quel point tu es excitante ? »

Son cœur loupa un battement. Elle essayait toujours de garder la tête haute face à lui, mais elle devait bien admettre qu’il était bien plus doué qu’elle à ce petit jeu.

Alors qu’elle peinait à mettre de l’ordre dans son esprit, la main licencieuse de Shaolan vint se placer entre ses cuisses sans crier gare. Un gémissement s’échappa de sa bouche entrouverte.

« Tu es tellement réceptive… et déjà si mouillée. »

D’un doigt, il caressa cette fente humide déjà palpitante. Sakura se cambra aussitôt, sous l’œil quémandeur du bel hybride. Impatient, il insista un peu plus sur la perle garante du plaisir de son amante. Elle ne tenait déjà plus en place, au point qu’il dut emprisonner avec un peu plus ses poignets qu’il avait gardés dans sa main gauche. Désireux de la rendre plus folle, il arracha sa petite culotte avant de replacer son pouce directement sur son clitoris.

« On va pouvoir s’amuser maintenant… »

Sakura, qui était déjà submergée par le désir, sentit que le pouce de son bel apollon chauffait. Un peu désorientée, elle le regarda avec perplexité.

« Tu vas adorer. »

Au même moment, une onde de chaleur se diffusa de son clitoris jusqu’à submerger l’ensemble de son corps, la figeant sur place. Tous ses muscles se contractèrent sous cette vague de plaisir incontrôlable. Elle ne put retenir un vrai cri de jouissance, profond, intense. Était-ce ce qu’on appelait un orgasme ? Tout son corps tremblait. Shaolan relâcha ses poignets et empoigna ses cuisses si tendres. Doucement, il descendit rencontrer de plus près le sexe de sa belle. Elle put alors sentir son souffle chaud contre son intimité.

« Shao… lan… tenta-t-elle, encore dans les vapes.

– Il y a tant de choses que j’aimerais te faire, Sakura. J’ai attendu tellement de temps… »

Sans prévenir, il donna un coup de langue sur sa perle encore palpitante. Sakura se cambra à nouveau, plaçant ses doigts dans la chevelure du beau brun. Elle sombrait. Shaolan s’appliquait à explorer ce sexe tel un assoiffé. Il léchait, suçotait, alternant les cadences, appuyant plus ou moins ses caresses… Puis, quand les gémissements de Sakura lui parurent assez bruyants, il enfonça deux doigts profondément en elle, lui arrachant un cri délicieux.

« Shaolan, stop… deux… secondes.

– Certainement pas… »

Il prenait un malin plaisir à lui faire perdre la raison. Elle n’était que désir… trempée jusqu’à la naissance de ses cuisses. Elle était plus que prête à l’accueillir, mais il ne pouvait s’empêcher de jouer avec elle. La voir se décomposer sous ses câlineries suffisait à faire monter son propre désir.

Doucement, sa bouche remonta le ventre de la jeune fille, jusqu’à arriver sur cette belle poitrine dont il retira enfin le soutien-gorge, libérant deux magnifiques seins fièrement dressés. Il prit un téton bien rose en bouche et taquina le deuxième du bout de son pouce. Elle se trémoussait sur place, pour son plus grand contentement.

Soudain, il sentit le genou de Sakura se glisser sous lui pour caresser son entrejambe. Le geste était un peu maladroit, mais très doux et assez appuyé pour attirer son attention. Il jeta un coup d’œil à la jeune fille, elle était à bout de souffle. Elle avait beaucoup de peine à aligner ces quelques mots…

« Je… voudrais que tu… »

Shaolan afficha un sourire satisfait. Il prit la main de son amante pour la placer au-dessus de son pantalon. Elle semblait encore plus grosse que la première fois qu’elle l’avait touchée. Ses yeux s’écarquillèrent.

« C’est elle que tu veux ? Tu es sûre de toi ? »

Sakura se mordit la lèvre et, en réponse, elle déboutonna son jean pour qu’il puisse s’en libérer. D’un mouvement adroit, Shaolan jeta ses derniers vêtements sur le sol sous les yeux ensorcelés de Sakura. Toute son attention se portait sur ce membre dont elle savait la rencontre intime imminente. Elle était impatiente, mais aussi étonnée par sa taille… est-ce réellement la taille normale ? Elle n’avait pas eu l’occasion d’en voir en vrai, seulement une ou deux images à la dérobée peut-être, sauf si on compte les cours d’anatomie. Comprenant l’appréhension de sa partenaire, Shaolan se plaça au-dessus d’elle pour la regarder dans les yeux.

« Ne t’inquiète pas… Je vais y aller en douceur. »

La jeune fille ravala sa salive, totalement concentrée sur la proximité de leur sexe. Délicatement, Shaolan posa sa main sur sa joue, récupérant ainsi son attention.

« Détends-toi… »

En prononçant ses mots, il scella ses lèvres aux siennes, l’embrassant avec une infinie tendresse. Ce baiser était à la fois doux et passionné, tellement intense. Toute sa tête s’embrouillait, jusqu’au moment où elle sentit quelque chose pousser pour rentrer en elle. Il la pénétra lentement, centimètre par centimètre, jusqu’à la remplir pleinement. Elle ne put s’empêcher de grimacer lorsqu’elle sentit un pincement à l’intérieur d’elle. Shaolan s’arrêta pour mieux l’observer.

« Ça va ?

– Oui, lâcha-t-elle d’une voix un peu coupée.

– Menteuse… Je vais y aller très doucement, dis-moi si cela te fait vraiment mal.

– D’accord, lâcha-t-elle avec un petit sourire, légèrement moqueur.

– C’est quoi cette expression ? demanda-t-il, un peu intrigué.

– Je me disais que tu pouvais être incroyablement prévenant. » gloussa-t-elle.

Shaolan poussa un peu plus loin en elle, lui faisant reprendre une inspiration brusque. Il sourit à son tour.

« Tu ne t’en remettrais pas si j’y allais à fond pour ta première fois. »

Il lui adressa un petit clin d’œil qui la fit rougir violemment. Et alors qu’elle allait répliquer, il l’embrassa à pleine bouche, entremêlant ses mains aux siennes. Lorsqu’il la sentit fondre tout contre lui, il entama ses vas-et-viens prudemment. Au début, il pouvait la sentir se contracter par moments, puis après quelques minutes, elle se remit à gémir… Il libéra sa bouche pour se placer à nouveau dans son cou, la picorant de baisers chauds et humides.

« Mon Dieu… » soupira Sakura, totalement à l’ouest.

Il aimait tellement l’entendre exprimer son plaisir sans pudeur. Mais quand il sentit qu’à son tour, elle roulait des hanches pour le sentir plus profondément en elle, son désir grimpa en flèche… Il releva la tête pour l’embrasser, puis il la toisa.

« Tu me provoques, ma belle. »

Sakura, taquine, lui mordit la lèvre inférieure avec appétit, l’aguichant davantage. En réponse, Shaolan lui offrit un magnifique coup de rein qui lui arracha un cri retentissant. Il accéléra ensuite le rythme, ne lui laissant aucun repos. Sakura était de plus en plus bruyante, elle n’arrivait même plus à soutenir son regard. Plus il augmentait la cadence, plus elle sentait quelque chose de puissant monter en elle. Elle voulait le sentir, encore et encore. Faire monter ce plaisir plus haut, plus fort. Tout son corps l’exigeait. Leurs peaux se frottaient l’une contre l’autre, provoquant des bruits obscènes dans toute la chambre… Elle y arrivait, cela montait encore.

« Je vais… »

Shaolan augmenta encore le rythme.

« Vas-y, ma belle, lâche prise. »

Sakura se laissa envahir, succombant totalement à ses coups de rein. Ensemble, ils jouirent enfin, en sueur, l’esprit en vrac, mais le sourire aux lèvres.

Ils restèrent ainsi quelques instants avant que Shaolan ne se retire, laissant à sa partenaire une étrange sensation de vide entre les cuisses. Il se plaça à côté d’elle et, délicatement, il l’amena à se blottir contre lui. Ce qu’elle fit avec plaisir.

Après quelques instants de silence apaisé, Shaolan tourna la tête vers elle.

« Ce n’était pas trop douloureux ? » s’enquit-il, en lui caressant les cheveux.

Sakura releva la tête pour le regarder droit dans les yeux, avec une expression malicieuse.

« J’ai peur que, si je te réponds franchement, tu puisses prendre la grosse tête. »

Le jeune homme se mit à rire.

« Décidément, tu n’en loupes jamais une…

– Tu n’as qu’à t’en prendre à toi-même, c’est toi qui m’as tout appris.

– Sois honnête, c’était en toi depuis longtemps… Cette petite peste autoritaire et piquante à souhait.

– Ah bon ? Petite peste ? répéta-t-elle en arquant un sourcil.

– Faut avouer, qu’il y avait des jours où tu n’étais vraiment pas facile à vivre, admit-il en haussant les épaules, sarcastique.

– Connard ! » l’insulta-t-elle, avec une moue faussement boudeuse.

Shoalan rit à nouveau en resserrant son étreinte. Qu’est-ce qu’il aimait l’avoir tout contre son corps… Elle était enfin à lui, toute entière. Jamais il ne s’était senti aussi proche d’une personne, quelle qu’elle soit.

 

Après une bonne demi-heure de papouilles et de câlineries dans les rires et la bonne humeur, Sakura brisa leur étreinte pour se lever, à contre-cœur.

« Je vais devoir y aller… »

Shaolan lui attrapa le poignet pour la faire retomber sur le lit. Elle éclata de rire en atterrissant sur lui.

« Et si je refuse ? déclara-t-il, d’humeur taquine.

– Il faudra que tu affrontes mon frère dans un duel à mort ! »

Il fit mine d’y réfléchir sérieusement.

« Hum… ça en vaut certainement la peine.

– Idiot ! se moqua-t-elle.

– T’es sûre de ne pas pouvoir rester plus longtemps ? »

Sakura le contempla quelques instants. Cela ressemblait presque à une supplication.

« J’aurais bien voulu, mais mon alibi chez Tomoyo tomberait à l’eau…

– Tu n’as qu’à dire que tu veux dormir chez elle.

– Ce n’est pas dans mes habitudes quand il y a cours le lendemain. Mon frère sentira tout de suite le traquenard…

– Il a un sacré instinct celui-là.

– À qui le dis-tu ! lança-t-elle en gloussant.

– Quel dommage… J’aurais bien aimé t’avoir avec moi pour la nuit. »

Sa mine dépitée fit encore plus sourire la jeune fille.

« Mais rassure-toi, mon cher… Je peux toujours décider de dormir chez Tomoyo ce week-end, annonça-t-elle avec un clin d’œil.

– C’est décidé, ce week-end. Tu ne peux plus rompre cette promesse !

– C’était une promesse ?

– Elle l’est maintenant, en tous cas. » renchérit-il avec une expression joyeuse.

Elle adorait le voir aussi enjoué. C’était vraiment une facette de sa personnalité qu’elle se plaisait à découvrir… Elle en voulait plus. Mais pour ce soir, elle devrait se contenter de ça. Peu motivée, elle rechercha ses vêtements, épars au sol. Quand elle mit la main sur sa culotte, un éclair de colère passa dans son regard.

« Shaolan… Tu avais réellement besoin de la mettre en lambeaux ? »

Elle lui montra la pièce à conviction qui avait tout simplement été arrachée en deux.

« Légitime défense. Elle a fait de la résistance.

– Elle m’a coûté une fortune cette culotte.

– Tu es bien mieux sans. »

Sakura piqua un fard. Quel beau parleur ! S’il voulait jouer à cela… Avec un regard provocateur, elle prit sa jupe qu’elle enfila telle quelle, sous l’œil interrogatif de Shaolan.

« Très bien, il y en a qui vont bien se rincer l’œil au moindre coup de vent ! »

Le jeune homme fronça des sourcils et, en un mouvement rapide, il se plaça sur le bord du lit et l’attira à lui. Elle était debout entre ses jambes, avec un air résolu.

« Tentez-vous de me fâcher, ma chère ?

– Vous m’avez fâchée la première... Monsieur ! le provoqua-t-elle un peu plus.

– Il est hors de question que vous marchiez cul nu dehors.

– Il fallait y réfléchir avant d’arracher ma petite culotte.

– Je te conseille d’arrêter de me titiller…

– Et pourquoi donc ?

– Parce que si tu oses continuer, je te plaque sur mon lit pour te culbuter jusqu’à ce que tu me demandes grâce. »

Sakura eut un petit hoquet de surprise, ce qui ne pouvait que ravir le bel effronté. Avant qu’elle ne les entende de sa bouche, la jeune fille n’aurait jamais deviner que des mots aussi crus puissent autant l’enflammer… Elle sentait les papillonnements revenir là, en bas. Doucement, Shaolan se mit à caresser l’arrière de ses cuisses, remontant subtilement jusqu’à la courbe de ses fesses.

« Cela te plairait ? »

Il profita de son égarement pour glisser une main entre ses jambes, découvrant sa moiteur persistante. Déséquilibrée, Sakura posa ses mains sur les épaules du jeune homme.

« Je vais être en retard, Shaolan… »

Sa voix était faible, ses joues rougissantes, elle n’était guère convaincante. Au lieu de lui répondre, Shaolan prit l’un de ses seins en bouche et continua de caresser tendrement son intimité. Les jambes de la pauvre fille avaient du mal à tenir… Son corps avait déjà tellement encaissé. Elle le sentait, lui suçotant le téton, le mordillant tendrement… sans parler de ses doigts aventureux, qui allaient et venaient sur sa fente, s’enfonçant de plus en plus… Elle se mordit la lèvre inférieure, sous l’œil désireux de son assaillant.

« Pitié, Shaolan… »

Le jeune homme relâcha le cercle rosé, laissant sa salive le faire durcir.

« Pourquoi me supplies-tu ? l’interrogea-t-il d’une voix plus sensuelle. Veux-tu que j’arrête… ou veux-tu que j’aille jusqu’au bout ? »

Sakura ravala sa salive. Il était tout bonnement diabolique, délicieusement diabolique. Elle n’eut pas le temps de répondre que le sournois enfonça deux doigts dans sa chair, et utilisa son autre main pour titiller sans vergogne son clitoris, encore sensible des tortures délectables qu’il venait de subir.

Et, alors qu’elle s’apprêtait à lui succomber pour de bon. Quelqu’un toqua à la porte.

« Monsieur, êtes-vous dans votre chambre ? Dois-je préparer le dîner ? »

C’était Wei, de retour des courses visiblement. Rouge comme une pivoine, Sakura se détacha de son tentateur et enfila au plus vite son soutien-gorge et son t-shirt, sous le regard amusé de Shaolan.

« Oui, Wei. Je descendrai dans trente minutes environ.

– Fort bien, Monsieur. »

Shaolan avait connu son majordome plus discret… Mais, au fond, se voir offrir le spectacle d’une Sakura affolée, enfilant ses vêtements plus vite qu’elle ne pourrait les enlever, était une distraction plus que satisfaisante. La jeune fille soupira de soulagement quand le serviteur s’éloigna. Ce qui poussa l’insolent à la taquiner davantage.

« Tu te rends bien compte qu’il sait forcément que tu es ici, avec moi ?

– Comment ça ? s’exclama Sakura, paniquée.

– Ton aura.

– Oh merde… »

Elle avait négligé ce détail… Cette capacité qu’ont les Elementary à ressentir la présence de l’un de leurs congénères à proximité. Pour elle, c’était encore un exercice compliqué… D’autant plus lorsque toute sa concentration était happée par un sombre individu en soif de sexe. Sakura se trémoussait sur place, ne sachant plus quoi faire. Shaolan, quant à lui, se leva tranquillement pour aller chercher un caleçon dans l’un de ses tiroirs. Il le lui tendit avec un sourire.

« Mets au moins ça. J’imagine que tu n’aurais quand même pas l’indécence de passer à côté de Wei sans porter quoi que ce soit sous cette jupe. »

Sakura se mit à rougir de plus belle, se saisissant du caleçon en dépit de la honte qui chauffait ses joues. Et sans ajouter le moindre mot, elle sortit de la chambre du jeune homme pour se réfugier dans la salle de bain. Shaolan ne put s’empêcher de pouffer de rire. Elle passait son temps à le surprendre avec ses réactions… Entreprenante un moment, puis soudainement plus prude qu’une vierge de quarante ans. Il ne s’ennuyait jamais avec elle.

Quelques minutes plus tard, elle le rejoignit de nouveau dans sa chambre, d’un pas timide.

« Est-ce que tu penses que quelqu’un peut s’en apercevoir ? demanda-t-elle d’une voix peu assurée.

– De quoi ? Que tu portes un boxer ?

– Oui, espèce d’imbécile ! » s’énerva-t-elle subitement, gênée au possible.

Il fit mine de l’analyser.

« À vrai dire, je suis étonné qu’il ne te tombe pas sur les chevilles.

– J’ai dû improviser. »

Elle souleva son t-shirt légèrement, dévoilant l’élastique du caleçon savamment coincé grâce à sa jupe.

« Quelle ingéniosité… à croire que ce n’est pas la première fois que tu empruntes des sous-vêtements masculins, lança-t-il en arquant un sourcil, visiblement amusé par cette découverte.

– Arrête donc de dire tout ce qui te passe par la tête ! »

En disant cela, elle rabattit son t-shirt et prit le reste de ses affaires. Shaolan, quant à lui, la regardait, un peu refroidi.

« Qu’est-ce que j’aimerais t’emprisonner… »

Sakura releva la tête vers lui.

« Es-tu un pervers à tendance psychopathe ?

– Peut-être, mais qu’avec toi dans ce cas.

– Et je devrais me sentir flattée peut-être ? »

Shaolan se mit à sourire. Une expression douce, sincère, qui frappa Sakura.

« Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle, un peu déroutée par ce changement de comportement.

– J’ai juste peur que quelqu’un essaie de te voler à moi, j’imagine… C’est un truc de pervers psychopathe ? »

Sakura tentait de réprimer son sourire en se mordant l’intérieur des joues, mais c’était plus fort qu’elle. Il la faisait littéralement fondre.

« Alors après le sexe, tu essaies de m’amadouer avec de belles paroles pour me retenir près de toi ?

– Ça vaut toujours la peine d’essayer ! »

Il haussa les épaules et finit par lui ouvrir la porte de sa chambre. Elle passa la première, bien qu’hésitante.

Lorsqu’ils descendirent, Wei se présenta à eux, aussi aimable qu’à son habitude.

« Je suis ravie de vous revoir, Mademoiselle. Dois-je mettre le couvert pour deux personnes ?

– Pas pour ce soir, Wei, répliqua gentiment Shaolan.

– Je ne peux malheureusement pas rester ce soir, renchérit Sakura, un peu désolée.

– Mais elle sera présente ce week-end. »

Sakura jeta une œillade à son beau brun, croisant son regard au même moment. Ils s’échangèrent un sourire et l’expression de Wei ne put que se remplir de bienveillance face à un tel spectacle.

Après avoir salué le majordome, les deux complices se dirigèrent vers la porte d’entrée.

« Je la raccompagne simplement chez elle, je ne serai pas long.

– C’est pas utile, Shaolan… Je suis assez grande, tu sais.

– Ce n’était pas une proposition. Comme si j’allais te laisser rentrer seule si tard alors que tu portes mon boxer.

– Shaolan ! »

Horrifiée, Sakura tourna une dernière fois la tête, apercevant Wei, au bout du couloir, leur souriant impassiblement. Elle aurait voulu pouvoir se cacher dans un trou de souris… Soudainement irritée, elle lança un regard électrique à celui qui l’avait humiliée. Lui, semblait plutôt s’amuser de sa gêne. Quel con !

Ils sortirent ensemble, malgré les protestations de la jeune fille. Ils passèrent leur temps à s’enguirlander tout le long de la route, pour le plus grand plaisir de Shaolan qui adorait voir la mine fâchée de Sakura.

Au dernier virage menant à la maison des Kinomoto, Sakura le stoppa net.

« Il ne vaut mieux pas aller plus loin… Si mon frère est à la fenêtre.

– Je comprends, ne t’inquiète pas. »

Ils restèrent silencieux quelques instants. Puis, doucement, Shaolan la prit dans ses bras.

« C’est pour la route. »

Sakura accepta cette étreinte avec plaisir, plongeant son nez dans le creux de son bras. À cet instant précis, elle aussi ne voulait plus se séparer de lui. Mais il le fallait bien, tout du moins pour ce soir… Alors, sur un dernier baiser, ils se séparèrent enfin. Sakura continua sa route vers chez elle, alors que Shaolan restait planté au même endroit, tendant l’oreille et se concentrant sur son aura jusqu’à être sûr qu’elle était bien chez elle, en sécurité. Une fois rassuré, il soupira. Elle lui manquait déjà… Et il ne savait pas encore combien de temps son instinct profondément possessif lui permettrait de la laisser si loin de lui… 


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