Le véritable amour de Sanae

     Le lendemain, Sanae vit Kojiro sortir de chez lui. Elle comprit alors que le tigre était son nouveau voisin. Sanae l’attendit alors devant sa maison. Lorsque le jeune homme arriva à sa hauteur, Sanae l’aborda…

Sanae : Bonjour Hyuga.

Kojiro : ‘lut !

Sanae : Puisqu’on est voisin, faisons le chemin ensemble.

Kojiro : …

         Le jeune homme ne comprenait toujours pas pourquoi la jeune fille se préoccupait de lui alors qu’il était nouveau dans la ville. Il avait envie de lui poser la question mais il n’osait pas tout de suite. Après tout, il était une personne froide et distante sauf avec ses frères et sœur. Surprise de ne pas avoir eu de réponse, Sanae fronça les sourcils.

Sanae : Hyuga ?

Kojiro : Hum ?

Sanae : Faisons le chemin ensemble sinon on va être en retard.

Kojiro était réticent : Pourquoi pas ?

         Cependant le jeune homme n’osa pas poser la question qui brûlait sur ses lèvres, connaissant l’avis de Ryo à son encontre. Sanae se rendit compte que quelque chose perturbait son voisin et s’en inquiéta.

Sanae : Quelque chose ne va pas, Hyuga ?

Kojiro : Mais comment fit-elle ? Pourquoi… Pourquoi te préoccupes-tu de moi ?

Sanae sourit : Pour que tu sois à l’aise dans notre ville. Après tout, ce n’est pas de ta faute si tu es là.

Kojiro : C’est vrai… C’est…

Sanae le coupa : Tu n’as pas besoin de te justifier, Hyuga. Tu as de bonnes raisons et je ne te demande pas pourquoi. C’est ta vie après tout.

         Kojiro soupira. Il n’avait pas l’habitude d’être le centre du monde parce qu’il était nouveau dans ce quartier. Pourtant quelque chose au fond de lui le poussa à dire la vérité à ce bout de femme qui était tellement différente des autres filles. Il voyait bien qu’elle veuille se montrer gentille à son encontre mais cela le gêne.

Kojiro : Nakazawa, je peux te dire ce que j’ai sur le cœur ?

Sanae : Oui bien sûr.

Kojiro : Bon c’est vrai que je n’ai pas choisi de venir ici mais c’est ma mère qui a trouvé du travail mieux rémunéré. On est une famille nombreuse et nous n’avons plus de père.

Sanae : Je comprends. Ta mère pense avant tout à toi et tes frères et sœurs pour ne pas être en manque d’argent.

         Cependant la jeune fille n’osa pas lui demander comment son père était mort. Elle préféra le laisser décider seul car perdre un être cher était dur à digérer même si cela faisait plusieurs années auparavant. Kojiro sentait bien que Sanae se retienne de lui poser une question indiscrète et il apprécia son geste. Lui dire la raison de sa présence à Fujikawa libéra Kojiro d’un poids lourd.

Sanae : Mais il y a autre chose qui ne va pas concernant Ryo Ishizaki…

Kojiro surpris : Mais comment… ?

Sanae sourit : Intuition féminine

Kojiro gêné : Heu…

Sanae : Pourquoi Ryo réagit-il ainsi ?

         Le tigre n’en revenait pas : Elle venait de lui ôter les mots de la bouche. Pourtant il savait qu’elle n’était pas libre à cause de Tsubasa tout en ignorant que ce dernier n’avait jamais parlé de ses sentiments envers Sanae.

Sanae : C’est ça ?

Kojiro : Oui.

Sanae : Il a peur que tu voles la place de capitaine à Tsubasa car pour lui, il n’y a que son meilleur ami et les autres ne comptent pas. Aussi il craint que tu sois là pour connaître leurs points faibles et que tu les divulgues à tes anciens co-équipiers de la Toho. Ce qu’il oublie, c’est que tes anciens amis connaissent leurs points faibles vu que vous étiez ensemble en équipe nationale du Japon.

Kojiro : Mais ce qu’il est bête !

Sanae : C’est vrai.

         Arrivés au lycée, Kojiro et Sanae furent tout de suite entourés d’Elise Collins et de sa bande.

Elise : Nakazawa, tu trompes Ohzora avec Hyuga ? Tu es vraiment une pute !

         Sanae blêmit car elle se savait vierge. Elle n’avait jamais eu de rapport sexuel avec un garçon car elle préférait se réserver à celui qu’elle aimerait toute sa vie. Elle se sentait humiliée devant l’ex-ennemi de Tsubasa et ne savait pas comment se défendre tellement qu’elle était choquée.

« Comment ose-t-elle me traiter de la sorte devant Hyuga de surcroît ?! Mais pour qui se prend-t-elle ?! Mais quelle honte ! Hyuga va-t-il croire cette garce ? », pensa Sanae qui avait envie de s’enterrer sous terre.

         Contre toute attente, Kojiro paraissait hors de lui. Il n’avait jamais apprécié le genre de filles qu’elle était Elise car il détestait qu’on accuse une autre fille sans aucune raison. Le jeune homme ne connaissait pas particulièrement Sanae mais la manière comment elle avait pris sa défense devant Ryo Ishizaki la veille l’avait quelque peu touché. Au lieu d’aller se doucher hier après son entraînement comme les autres, il avait remarqué que le coach avait retenu Ryo et il n’avait pas pu s’empêcher d’écouter la conversation.

« Je ne vais tout de même pas laisser cette pimbêche humilier de la sorte Nakazawa ! Pas après ce qu’elle a fait pour moi en se liguant contre Ishizaki. Je peux bien prendre sa défense devant cette Collins… C’est la moindre des choses que je pourrai faire pour s’être montré gentille envers moi… », médita le tigre

         Résolu de sa décision, il ne croyait pas un seul mot de cette Elise et lui rendit, œil pour œil et dent pour dent, toute l’humiliation que Sanae venait de subir…

Kojiro furieux : Tu t’es bien regardée avant d’accuser Nakazawa de pute ?! Toi qui couches de gauche à droite, t’es une vraie pétasse ! Tu ne m’intéresses pas et ne m’intéresseras jamais, mademoiselle qui se croit la plus belle du lycée ! Je te trouve laide avec tous ces artifices ridicules sur ton visage ! Tu n’es qu’une sale garce, une teigne et une sangsue !

         Sous ces accusations dures et sèches, Elise et ses amies avaient le visage défait de toute dignité. Kojiro prit Sanae par le bras laissant ces pestes pétrifiées sur place. La jeune fille essayait de ne pas éclater de rire mais c’était trop tentant.

Kojiro fronça les sourcils : Quoi ?

Sanae : T’as vu la tête que cette Elise a faite ?

Kojiro : Oui et alors ?

Sanae : Tu l’as traitée de pétasse, de sale garce, de teigne et de sangsue… Elle avait une tête à faire fuir tout le monde !

Kojiro : C’est vrai.

         Le tigre et la manager éclatèrent de rire sans pouvoir s’arrêter à la grande surprise de Tarô et les autres joueurs qui venaient d’arriver. Ryo était pour la première fois seul dans son coin car il avait toujours une dent contre l’ancien capitaine de la Toho. Dès que ce fut le début des cours, Kojiro retrouva son air froid et distant ce qui dérouta Sanae. Du côté d’Elise et sa bande, elles n’arrivaient pas à croire qu’elles venaient de se faire rembarrer par un mec !

         Plus tard ce fut la pause déjeuner, Sanae alla avec les garçons à part Ryo à leur coin favori. Encore une fois de plus, ils firent face à Elise et sa bande qui n’avaient pas digéré l’affront.

Elise : NAKAZAWA§ PAR TA FAUTE…

Kojiro la coupa furieux : ENCORE TOI ?! VAS6TU NOUS LÂCHER LES BASKETS ?!

Anna : Ce n’est pas à toi qu’on adresse…

Kojiro la coupa : JE M’EN FOUS !!! C’EST VOUS QUI NE SEMBLEZ PAS COMPRENDRE CE QUE JE VOUS AI DIT !!! DANS QUELLE LANGUE FAUT6IL VOUS LE RÉPÉTER ?! VOUS ÊTES BEAUCOUP TROP SUPERFICIELLES !! MESDEMOISELLES-QUI-SE-CROIENT-LES-PLUS-BELLES-DU-LYCÉE NE VALEZ PAS DU TOUT NAKAZAWA !! BANDE DE SANGSUES !!!

         Les paroles du tigre étaient sèches et blessantes. Elise et son groupe prirent leurs jambes à leur cou au grand étonnement de toute l’équipe.

Teppei : C’est pas croyable ces pestes !

Mamoru : Vous avez vu leurs têtes ?

Yuzô : Oui. Quelle laideur !

         Toute la bande éclata de rire tandis que Kojiro eut un petit sourire en coin réservé. Le tigre ne savait pas encore comment se comporter avec les autres à part avec Sanae.

Était-il en train de devenir ami avec elle ?

Il n’en savait rien mais seul l’avenir lui dira. Sanae, elle, analysa discrètement les réactions de Kojiro car elle le savait refermé sur lui-même.

« Pourquoi met-il autant de réserve, de froideur et de distance ? Il n’était pas comme ça ce matin quand on a rigolé sur la réaction de ces pestes… » pensa Sanae.

         Tarô, lui, était content que Kojiro s’intègre bien parmi eux même quand il mettait une certaine distance.

« Je suis soulagé pour Kojiro. Mais ce qui m’inquiète le plus est Sanae… Je sais qu’elle aime Tsubasa mais ce dernier est parti au Brésil. », pensa Tarô.

         Ce dernier correspondait avec Tsubasa qui ne parlait que de foot. Pas une seule fois que le jeune Ohzora n’avait parlé de ses sentiments envers Sanae, à croire qu’il n’avait que de l’amitié.

         Ryo, dans son coin voyait cette complicité entre Kojiro et Sanae en train de naître ou était-il en train de devenir paranoïaque ? Pour lui, la manager Sanae-je-ne-vis-que-pour-Tsubasa-Ohzora-Nakazawa était infidèle. Il ne savait pas que son meilleur ami ne s’était jamais déclaré à la chef.

         Le reste de l’équipe de foot ainsi que Yukari et Kumi furent soulagés de revoir le sourire de Sanae. Cependant Kumi se rappelait avoir eu une conversation avec Tsubasa avant qu’il ne parte au Brésil…

Flash-Back :

Kumi : Tsubasa Sempai ! Je t’aime Tsubasa Sempai !

Tsubasa, surpris : Quoi ?!

Kumi : … Je suis amoureuse de toi depuis que je suis dans cette école. Tu es complètement absorbé par le foot et je n’ai jamais voulu te gêner, en tant qu’une des responsables des supporters de l’équipe, c’est pourquoi je ne pouvais pas t’avouer mon amour mais… Mais maintenant je peux. Je t’aime Tsubasa Sempai.

Tsubasa : Kumi-chan…

Kumi : Ce n’est pas réciproque, n’est-ce pas ? Parce que tu en aime une autre… !

Tsubasa : Hein ?!

Kumi : Je t’en prie, réponds-moi franchement… Ton cœur appartient à une autre, n’est-ce pas ?

Tsubasa : Non mais…

Kumi : Et Sanae Nakazawa ?

Tsubasa : C’est une grande amie mais je ne suis pas amoureux. S’il te plait, garde ça pour toi. Je suis désolé… Je ne partage pas tes sentiments non plus. Je n’ai pas la tête à ces histoires d’amour. Mon rêve n’est toujours pas concrétisé donc je ne mélange pas.

Fin de flash-back

         Pendant l’entraînement de foot, Ryo faisait voir de toutes les couleurs à Kojiro ce qui exaspérait tous les autres joueurs ainsi que les managers. Pendant les 15 minutes de pause, Kumi et Yukari prirent le singe à part.

Yukari : Tu vas arrêter ton petit jeu ridicule !

Ryo : Tu es aveugle ou quoi ?! Sanae est en train de tromper Tsubasa !

Kumi : Mais t’es vraiment paranoïaque ! C’est toi qui inventes que Tsubasa et Sanae sont en couple !

Yukari : Sanae l’aime peut être mais on ne sait rien des sentiments de Tsubasa envers Sanae.

         La jeune fille laissa planté Ryo. Kumi ne disait rien et allait partir quand Ryo la retint.

Ryo : Tu nous caches quelque chose.

Kumi : Non.

Ryo : Dis-moi la vérité !

Kumi : C’est la vérité ! Je n’en sais rien !! Laisse tomber !!

         Le macaque voyait bien que Kumi mente car elle avait parlé un peu trop vite. Il ne s’arrêterait pas là. Quant à Tarô, il devait avoir une explication avec Tsubasa sans tarder.