25 ans

Ah, Calvin et Hobbes. L'humour corrosif de ce gamin haut comme trois pommes et de son ami tigré. On sent bien que cette histoire prend le contrepied du canon en annonçant un Calvin sans Hobbes, regardons-ça de plus près...

Style/Orthographe.

Aïe, l'orthographe ! Beaucoup de confusions entre les homophones: se/ce ; ces/ses... des problèmes dans les accords de genre et de nombre, confusions entre participe passé, imparfait et infinitif, la terminaison des verbes conjugués au passé simple de la première personne du singulier est parfois fausse. Les nombres s'écrivent en lettres dans un texte sauf quelques exceptions comme l'heure. 

Le style est plaisant à lire, introspectif. Il y a quelque chose qui nous accroche, qui nous émeut. Je reprocherais juste un problème d'aération du texte qui fait un peu pavé. Mais c'est tout.

Scénario/personnages.

Calvin sans Hobbes. C'est un parti pris culotté. Calvin adulte, oubliant son meilleur ami imaginaire. Je pense que pour les fans, Calvin aura éternellement sept ans et Hobbes sera toujours à ses côtés. Mais dans cette fanfic, ce n'est pas le cas et c'est ça qui est très intéressant.
On débute sur la mort du père de Calvin. Ce personnage-là, on est comme Calvin, on le trouve agaçant avec son camping à la noix. Mais on comprend le recul qu'a Calvin sur ces moments-là et on sait qu'il avait raison. L'histoire se déroule lentement comme un jour de deuil peut paraître si long. La tristesse des personnages est poignante et on sent le regret de Calvin de ne pas avoir plus profité de son père, l'anecdote du frigo est bien trouvée.
Les retrouvailles avec Hobbes sont authentiques. Quelques maladresses dans la formulation des dialogues qui sont parfois un peu "too-much", laissant parfois une drôle d'impression que je n'arriverais pas à qualifier. Peut-être que Calvin cherchant à se justifier jusqu'au bout s'enferre un peu dans son argumentaire.
Et on l'attendait tous ce moment: celui où Hobbes redevient comme avant. L'effet d'attente est bien retranscrit, ce faux espoir nous tient en haleine et puis on est heureux, comme Calvin, de voir que Hobbes n'est pas tout à fait parti.
La partie de "Calvin ball" est un écho à celles de la bande dessinée avec ses règles tordues. Moment touchant.
Calvin raconte sa vie sans Hobbes, un peu rapidement mais c'est suffisant, peut-être que Hobbes n'a pas besoin d'en savoir plus.

Puis, la fin, les vrais adieux arrivent. L'auteur fait bien comprendre que c'est définitif. Que Calvin a grandi, que Hobbes doit s'en aller pour toujours.

L'auteur a su trouver une ambiance lourde de sens, cette pluie torrentielle, le temps qui se suspend. C'est vraiment bien joué.

Les personnages sont justes. On ne peut pas laisser Calvin éternellement enfant. L'auteur a bien fait évoluer le personnage, lui donnant cette gravité propre aux moments de nostalgie et de regret. Même Hobbes a vieilli même si Calvin ne veut pas le voir. La tristesse qui se dégage des pensées et des gestes des protagonistes est bien retranscrite.

En résumé:

Une fanfic à lire parce que c'est un angle d'attaque intéressant. Parce que l'évolution des personnages et juste. Parce que cette histoire est poignante et ne peut laisser indifférent un fan de Calvin et Hobbes.
Mais... Franchement, si elle pouvait passer entre les mains d'un relecteur pour l'orthographe, alors il n'y aurait plus grand chose à reprocher à cette fanfic. Les erreurs orthographiques gâchent vraiment cet écrit qui est excellent. Dommage. Mais à lire, quand même !