Partenaire

Chapitre 7

857 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/07/2018 08:55

Alice fut surprise que Caïn ne s'arrête même pas de parler à l'arrivée du repas. Elle mangea donc en continuant de boire ses paroles. En début d'après-midi Félix entra dans la chambre, il était visiblement mort d'inquiétude. Dès qu'il vit Alice il s'approcha et la palpa partout pour vérifier qu'elle allait bien.


  • Comment tu vas ? Tu as mal là ? Et là ? Qu'est-ce qui t'es arrivé ? Les médecins …
  • Félix ! … Je vais bien. J'ai fait une overdose, Fred m'a trouvé, j'ai été prise en charge. Je vais bien.
  • Une overdose ! C'est votre faute tout ça !, accusa-t-il en se retournant vers Caïn. Vous n'avez pas voulu la croire. Vous n'avez aucune idée de ce qu'elle s'est infligée.
  • Félix arrête s'il te plaît. Il ne sait rien parce qu'il n'a rien demandé.
  • Ah ouais !


Le petit juge, habituellement si contenu, s'était tellement rapproché de Caïn qu'il lui criait presque directement sur le nez.


  • Ces merdes, dès le premier jour, ça l'a rendu malade comme un chien …
  • C'est bon, c'est bon. Si tu vas tout déballer je préférerais encore le lui dire moi-même.


Félix resta encore quelques instants surplombant Caïn puis il s'éloigna pour retourner au près d'Alice et appuyer son regard sur lui.


  • Sur le fait que les anesthésiants m'ait rendu malade dès la première fois qu'il exagère un peu mais c'est vrai que depuis une semaine … disons que je ne prenais plus mon petit-déjeuner avant l'injection. Nausées. Vomissements. Saignement de nez. Malaise. Félix s'est beaucoup inquiété mais maintenant c'est fini.
  • Et la poche ?, s'empressa de demander Félix.
  • Quoi la poche ? Elle allait avec le fauteuil et ça je le savais depuis le début.
  • Tu as eu une poche ?


Caïn paraissait plus choqué par cela que par tout le reste. Il en restait bouche bée et les deux autres n'avaient entendu sa question que parce que personne ne parlait en même temps. Félix répondit le premier.


  • Elle a toujours eu la poche et je suppose qu'elle l'a encore en ce moment.


Caïn ne regardait qu'Alice. Lorsque cette dernière hocha la tête, le visage du capitaine se défit sous ses yeux.


  • Pourquoi ?, demanda-t-il d'une voix faible.
  • Tout le monde n'a pas ta chance de n'avoir que les jambes de touchée. Avec les injections, c'est toute la partie sous la ceinture qui ne répond plus aux commandes.


Caïn était si secoué qu'il ne répondait même plus. Il tourna ses roues et sortit de la chambre sans un mot. Félix bondit pour lui faire faire demi-tour mais Alice l'arrêta.


  • Laisse-lui un peu d'air. Il a passé déjà bien trop de temps enfermé dans un hôpital. Fred n'ira pas loin de toute façon. Allez viens, on parle d'autre chose.


Sans argumenter plus que cela, Félix retourna auprès d'elle. Pendant qu'ils parlaient Félix touchait plusieurs points des jambes d'Alice et sans que cela ne perturbe leur conversation, elle répondait sur une échelle de 1 à 5, si elle le sentait ou non à l'aide de sa main. La sensibilité lui revenait par les orteils.


Félix attendit que Caïn soit revenu pour laisser Alice. Ce dernier ne reparut dans la chambre qu'à la tombée de la nuit. Les deux hommes se croisèrent sans rien se dire et Caïn reprit sa place près de sa lieutenante.


  • Je reste avec toi pour ce soir.
  • D'accord.
  • Dis-moi, ce Félix, il serait pas un peu amoureux de toi ?
  • Tu joues les entremetteurs maintenant ?
  • Non c'est juste que vous deux …
  • Félix est mon meilleur ami depuis l'enfance. Nous on ne se l'est pas joué comme toi et Lucie, on se dit les choses. On se dit tout. Alors je sais ce qu'il ressent pour moi mais il sait aussi que moi je ne l'aime pas en retour, pas comme ça.
  • Et ce n'est pas dure pour lui ? De vivre sans cesse à côté de la femme qu'il aime en sachant que ce ne sera jamais réciproque.
  • Est-ce plus dur que de vivre à côté de cette même femme sans oser lui parler, ne rien dire pour rester dans un doute où il y a de l'espoir, de perdre un temps précieux maintenant par peur de tout gâcher demain ?


Elle le regardait si intensément qu'il avait presque entendu son nom dans la phrase mais savait qu'il n'en était rien alors il prit son ton le plus innocent et demanda :


  • Tu penses à quelqu'un en particulier ?
  • Votre tour du sourd et du muet est des plus rodés mais vous y gagneriez beaucoup plus, tous les deux, à vous lancez dans un numéro d'équilibriste.
  • Je ne peux pas je suis en fauteuil.
  • Je n'ai jamais dit qu'il devait se jouer sur un fil.   


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