Le réveil de Jenny Calendar

Chapitre 2 : J'ai besoin de vous

3118 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/03/2020 16:24

Chapitre 2 :

J'ai besoin de vous

 

Lundi matin, Giles avait convoqué les enfants avant que les cours ne commencent pour leur parler de ses récentes découvertes. Jenny avait profité de la matinée pour visiter des appartements en ville puis s’était rendue en début d’après-midi au lycée.

La bohémienne traversait les couloirs de l’école en cherchant la bibliothèque. Le bâtiment lui semblait familier, c’était bon signe. Cependant, ce n’était pas suffisant pour qu’elle trouve la salle alors elle s’adressa à un élève qui croisa sa route.

- Excusez-moi, pouvez-vous m’indiquer la bibliothèque s’il vous plaît ?

- Bien sûr, c’est par là, répondit-il en lui indiquant la direction.

- Merci.

Jenny aperçut la double porte qui servait d’entrée, elle avait trouvé mais le soulagement laissa vite place à une sensation de stress.

 

Alex, Cordelia et Willow faisaient des recherches autour d’une table tandis que Giles et Buffy travaillaient dans son bureau. Willow avait du mal à se concentrer alors que les deux tourtereaux s’embrassaient en face. Il était toujours dur pour elle de les voir ensemble même si elle avait Oz maintenant. Elle préféra détourner le regard mais ce qu’elle vit était bien plus troublant, Mme. Calendar venait de faire son entrée. Même si Giles lui avait appris qu’elle était vivante, elle était restée sceptique mais cela vint effacer tous ses doutes.

- Mademoiselle Calendar… bégaya-t-elle.

Alex et Cordelia firent une pause de leurs intenses recherches pour concentrer leur attention sur ce que leur amie venait de dire.

- Pardon ? dit Cordelia.

La rouquine s’avança en direction des portes. Les yeux de ses amis qui la suivaient se posèrent sur une femme brune qui venait d’entrer : Jenny Calendar. Le visage marqué par un sourire ils se précipitèrent à la suite de Willow.

- Mademoiselle Calendar ! l’accueilli joyeusement Willow.

Jenny se rappela que c’était son nom maintenant. Son interlocutrice devait être une de ses étudiantes pensa-t-elle.

- Ah ! Bonjour ! la salua-t-elle essayant de rester naturelle.

Les trois adolescents échangèrent un regard, ils savaient ce qui était arrivé à leur professeure, celle-ci ne se souvenait plus d’eux et par conséquent elle n’avait aucune idée de qui ils pouvaient être.

- Excusez-moi, les interrompit Jenny, je cherche Rupert Giles.

- Oh oui ! Bien sûr ! répondit Alex tout excité. Giles ! Giles ! Buffy ! Venez-voir !

L’observateur et sa tueuse sortirent du bureau.

- Qu’y a-t-il Alex, as-tu trouvé… Buffy se tut soudain consciente de la présence de Mme. Calendar.

Giles s’arrêta net.

- Bonjour, le salua-t-elle avec un sourire.                  

Il n’était définitivement pas prêt à cela.

- Bonjour, répondit-il en lui rendant son sourire. Puis il enchaîna en reprenant ses esprits, mais que faîtes-vous là ?

La bohémienne s’approcha de lui.

- Ecoutez monsieur Giles… J’ai tout entendu l’autre jour, votre conversation avec mon oncle… commença-t-elle en essayant de dissimuler qu’elle avait les larmes aux yeux.

- Oh, je suis désolé, répondit tristement l’observateur.

- Non, ne le soyez pas. Au contraire, grâce à vous j’ai pu apprendre la vérité. Je n’étais au courant de rien, je… Jenny s’arrêta soudain consciente que quatre de ses élèves probablement étaient en train d’écouter. Puis ce ne fut plus son seul problème, elle se rappela qu’elle était censée être morte pour ces gens. Que devaient-ils penser ? Elle commença à paniquer. Giles le remarqua et comprit aussitôt.

- Oh non, ne vous inquiétez pas pour ça, c’est arrangé.

- Arrangé ? répéta-telle incrédule.

- Voulez-vous peut-être parler dans mon bureau ?

- Oui, s’il vous plaît.

Le britannique lui proposa une chaise puis s’assit en face d’elle.

- Je ne peux plus faire confiance à qui que ce soit, poursuit Jenny. Ma famille m’a caché deux années de ma vie et je ne sais rien de qui je suis devenue...

Il posa sa main sur la sienne pour l’aider à continuer.

- Je crois que nous étions collègues… Monsieur Giles, j’ai besoin de vous, je veux retrouver la mémoire.

Accablé par l’émotion, Giles l’a pris dans ses bras. Elle était là, en vie, avec lui. Il l’aiderait à se rappeler et ils pourraient enfin essayer de reprendre une vie normale ensemble, enfin normale pour eux, si elle voulait bien de lui dans sa vie.

 

Jenny retrouverait la mémoire, Giles ne pouvait pas penser au contraire. Il lui avait présenté les membres du Scooby-Gang et s’étaient tous réunis pour parler de la situation. Il avait été conclu que la meilleure chose à faire pour l’instant était d’en parler à un médecin spécialisé dans le domaine. Quelqu’un avait omit l’idée d’utiliser un sort mais la bohémienne savait très bien qu’une résurrection impliquait un rite très dangereux et par la même occasion très puissant, la magie utilisé pour l’effacement de ses souvenirs ne pourrait être contrée que par des sortilèges demandant une extrême maîtrise et elle ne voulait pas risquer la vie de qui que ce soit. Il avait été prévu que Giles la rejoigne à l’hôpital une fois son travail finit. De cette manière elle avait pu passer tous les examens nécessaires et attendait le retour du neurologue. Elle entendit du bruit dans le couloir. C’était Giles avec deux invités surprise, Oz et Willow. Elle fut étonnée de les voir là, elle l’avait déjà été quand elle avait fait la connaissance de toute la bande, ces étudiants n’avaient pas l’air d’avoir une simple relation élève-professeur avec elle. De plus, il était très surprenant que ces adolescents s’y connaissent autant dans le domaine du surnaturel pour ne pas avoir péter les plombs quand ils ont appris que leur professeure avait retrouvé la vie. Elle ne savait pas quelle genre de relation elle avait avec le bibliothécaire qui semblait sortir tout droit d’une autre époque et ces mystérieux lycéens mais il devait y avoir un rapport avec des évènements paranormaux (enfin paranormaux pour la plupart des gens de cette planète).

Elle fut sortie de sa rêverie par Willow qui la salua chaleureusement. Giles se pencha sur elle pour lui donner un rapide baiser mais s’arrêta à sa joue se remémorant qu’elle ne serait sans doute pas à l’aise avec cela.

- Ça va ? demanda-t-il avec une sincère affection.

- Oh, ce n’est pas vraiment les oiseaux qui chantent, l’herbe fraîche des collines et tout ça mais ça va.

Giles étouffa un rire.

- Quoi ? Qu’est-ce qu’il y a ? demanda-t-elle en riant à son tour.

- Non, rien. C’est juste… vous… Vous êtes vous, dit-il avec un grand sourire qu’elle lui rendit. Cela devait être contagieux.

Ils furent interrompus par l’arrivée du médecin.

- Madame Calendar, j’ai les résultats de vos analyses.

- Très bien, répondit-elle.

Le neurologue devait avoir la cinquantaine, il avait l’air d’être quelqu’un de plutôt sympathique pensait Jenny. Il se tourna vers les gens qui l’accompagnaient.

- J’en déduis que vous êtes de la famille ?

- Non, des amis, corrigea Willow.

- Très bien, je suis le docteur Fisher, se présenta-t-il. Si vous voulez bien me suivre, nous serons mieux dans mon bureau.

               Ils avaient préféré dire au médecin que Jenny souffrait de perte de mémoire suite à un accident de voiture. Ils pensaient que cela passerait mieux que de lui annoncer qu’elle avait été enterrée puis déterrée par une tribu de bohémiens et enfin ressuscitée. Le Dr. Fisher leur expliqua que les patients souffrant du même cas que Jenny pouvaient aussi bien retrouvé la mémoire au bout d’une semaine que jamais. Il n’y avait pas vraiment de traitements mais il était important de stimuler son cerveau avec des activités du quotidien qu’elle avait l’habitude de faire ces deux dernières années.

Le groupe le remercia et commença à sortir quand le neurologue retint Giles et lui dit : " Elle peut être fragile un certain temps, évitez de lui provoquer trop d’émotions fortes au début, cela pourrait la déstabiliser encore plus qu’elle ne l’est. Garder les explications compliquées pour plus tard comme perte d’un proche, relation amoureuse ou encore son accident. " Il acquiesça et rejoignit un peu déconcerté le groupe.

               Avant de se quitter, Jenny annonça qu’elle voulait recommencer à travailler. Giles trouvant l’idée bonne lui proposa d’en parler à Snyder mais leur enthousiaste fut vite stoppé par Oz :

- Mais ne pensez-vous pas que vous oubliez un détail ?

- Comment ça, demanda Giles.

- Disons que je pense que les gens ne sont pas aussi ouverts que nous tous et que certaines choses comme je ne sais pas un professeur revenant d’entre les morts pourrait peut-être les déranger.

- Oz a raison, admit Jenny, nous n'avions pas pensé à ça.

- Qu’allons-nous faire, s’inquiéta Willow.

- Je n’en ai aucune idée, avoua le bibliothécaire. Bon, il se fait tard, nous en reparlerons à un autre moment, montez dans la voiture je vais vous raccompagner. Voulez-vous que je vous raccompagne aussi Jenny ?

- Non merci, j’ai ma voiture sur le parking.

- Ah oui, c’est vrai, répondit-il maladroitement. Jenny esquissa un sourire, elle l’appréciait beaucoup.

Il aurait voulu rester avec elle plus longtemps mais il devait la laisser respirer, il comprenait qu’elle avait aussi besoin de se retrouver seule. Soudain, le Dr. Fisher débarqua essoufflé :

- Super, vous êtes toujours là !

- Docteur Fisher ? Il y a-t-il un problème ? s’inquiéta Jenny.

- Rien de grave, ne vous en faîtes pas. Vous êtes partis avec les mauvais documents, je suis désolé ceux que vous avez appartiennent à une autre de mes patientes.

Ils firent l’échange et le médecin s’en alla quand tout à coup Giles annonça :

- J’ai une idée !

- Pardon ?

- Je n’ai pas le temps de vous l’expliquer maintenant, il faut que je file ! Mais pourquoi ne viendriez-vous pas au lycée demain, vers midi ? Je vous expliquerai tout, enfin si cela a fonctionné. 

Le voir gigoter de cette manière, plein de bonne humeur fit rire Jenny.

- D’accord, d’accord l’anglais, je serais là. Bonne soirée Rupert !

Plein d’enthousiaste, Il partit rejoindre Oz et Willow qui l’attendaient dans sa voiture. Ça devait marcher.

 

               Giles n’avait pas non plus beaucoup dormi cette nuit-là mais pour une toute autre raison. Il avait passé sa soirée à faire des appels téléphoniques pour préparer le retour de Jenny dans la société. Et le plus étonnant était qu’il pensait avoir réussi, lui-même étant le premier surpris.

               Comme planifié, Jenny le rejoignit à la bibliothèque vers midi évitant sur son chemin tous professeurs et priant pour ne croiser aucun de ses élèves. En pénétrant dans la pièce, elle fut étonnée d’y voir encore là presque tous les membres du Scooby-Gang.

- Eh bien, il y en a au moins qui lisent dans cette école ! plaisanta-t-elle. Bonjour tout le monde !

Willow qui était collée à son petit ami Oz se leva et attira Mme. Calendar vers la table autour de laquelle ils étaient tous réunis.

- Madame Calendar, vous n’allez pas le croire, Giles a réussi !

- C’est le cas de le dire, c’est incroyable, commenta sarcastiquement Oz ce qui valut un gloussement à Buffy.

Giles prit Jenny par la main et la fit asseoir. N’ayant pas dormi, il avait dû se résoudre à consommer une dose suffisante de caféine même s’il n’était pas vraiment un grand adepte de cette boisson. D’ailleurs, toutes personnes pouvaient constater que cela ne lui réussissait pas en le voyant partir de tous les côtés.

- Merci d’être venue. Ce que je vais vous dire vas vous paraitre très peu plausible mais rappelez-vous que cela reste dans le domaine du possible et que…

Il fut interrompu par Alex et Cordelia qui sortirent de derrière les étagères bras dessus bras dessous en gloussant. Ils mirent du temps à se rendre compte qu’ils étaient observés.

- Bonjour tout le monde, les salua Alex puis ajouta constatant qu’ils les fixaient toujours, je voulais montrer un de ces bouquins à Cordelia.

Mais apparemment cela ne suffit pas à les faire détourner le regard. Étrangement, son excuse ne parut pas très convaincante.

- Quoi ? C’est si difficile à croire ? Dois-je vous rappeler que nous avons ici une revenante !

- Alex ! gronda Buffy.

- Pardon.

Giles se tourna vers Jenny et continua.

- Bref, vous souvenez-vous hier lorsque le docteur Fisher nous a retrouvé sur le parking ?

- Je crois, oui...

- Nous nous étions trompés de dossier et cela m’a donné une idée. Le soir-même j’ai appelé la morgue en me faisant passer pour un lieutenant de police et je leur ai expliqué qu’il y avait eu une erreur, que le corps qui avait été enterré n’était pas le vôtre mais celui d’une autre femme qui s’était éteinte après trois mois de coma. Je leur ai dit que les papiers avaient été échangés à l’hôpital, lieu où vous étiez vous aussi dans le coma depuis quelques semaines mais que ce n’était qu’à votre réveil que les médecins s’étaient rendus compte de leur erreur. Ensuite, j’ai dû faire quelques appels pour les formalités et ai mis au courant le principal Snyder de cette terrible confusion. Il ne devrait pas tarder à en informer les membres du lycée ainsi qu’à prendre contact avec vous.

Plus personne ne parlait, ils réfléchissaient tous bouche bée à ce qu’il venait d’être dit. Cordelia prit la parole :

- Et cela a marché ?

- Oui.

- Waouh...

- En fait cela ne m’étonne pas vraiment vous savez. Je veux dire que le maire a déjà couvert de nombreuses attaques de vampires, peut-être qu’il est possible que nous aussi soyons doués à ce petit jeu ? fit remarquer Buffy.

- Excusez-moi mais comment des adolescents comme vous s’y connaissent autant dans ce domaine, demanda Jenny.

- Oh ! C’est parce que Buffy ici présente est la t... débuta Alex prit de court par l’observateur.

- La plus grande fan de … Il chercha quelque chose à dire, ses yeux se posèrent sur les étagères. De lecture !

- De lecture, répéta la bohémienne quelque peu sceptique.

Le reste de la bande comprenant soudain ce à quoi jouait Giles lui vinrent en aide :

- Oui, de lecture de prophéties… Buffy étudie et traduit les prophéties, ajouta Willow.

- Oh oui ! J’adore… lire les prophéties, appuya la tueuse.

Jenny les observa un moment n’étant pas à cent pour cent convaincue que cela soit la véritable raison mais dévia vite son attention vers une voix extérieure. Le principal Snyder venait de faire son entrée.

- Monsieur Giles, je souhaiterais que… il ne finit pas sa phrase remarquant la professeure d’informatique, comment s’appelait-elle déjà ? Madame Calendar ? tenta-il. Oh ! Madame Calendar, je suis navré pour ce petit malentendu. Si vous êtes là, on pourrait alors peut-être en profiter pour parler de votre retour parmi nous ? Enfin, si vous avez deux minutes ?

Elle regarda Giles puis revint à Snyder. Petit malentendu avait-il dit ? Certes, elle était vraiment morte mais pour lui le fait qu'on croit qu'elle l'était alors qu'elle ne l'était pas était un petit malentendu.

- Bien sûr.

Elle le suivit en direction de son bureau et les Scoobies attendirent qu’elle soit sortie.

- Mais à quoi jouiez-vous ? demanda Alex.

- C’est vrai pourquoi n’avez-vous simplement pas dit que Buffy était la tueuse ? poursuit Cordelia.

- C’est trop risqué, répondit l’observateur.

- Trop risqué ?

- Oui, le médecin a bien dit d’éviter les histoires compliquées pour l’instant. Cela pourrait la perdre plus qu’elle ne l’est déjà, expliqua-t-il.

- Etes-vous sûr que c’est une bonne idée, je veux dire les dernières cachoteries entre nous ne nous ont pas vraiment rapprochées ? fit remarquer la passionnée de prophéties.

- C’est vrai, tu n’as pas tort Buffy.

Il fixait la porte, Giles détestait cela. Devoir lui mentir alors qu’il venait de la retrouver, les derniers mensonges ne leur avaient apportés rien de bon. Il espérait que tout cela serait bientôt terminer.

 

 

***

Je dois avoué que le moyen que j’ai trouvé pour que Jenny puisse retravailler sachant que sa mort avait quand même bien dû se savoir n’est pas au plus haut mais je trouve que mon excuse n'est pas si mal que ça quand même.


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