Arrancar
Chapitre 11 : Colosses et vasto lorde - Yammy
4480 mots, Catégorie: G
Dernière mise à jour 12/05/2020 14:08
Yammy charge et fait trembler le sol sous ses pas. Je commence à courir pour m'écarter mais, sans moi, Loz s'écroule. Je reviens vers lui en appelant à l'aide.
- Baba !
Je la vois : ma vieille amie s'est réveillée mais est pétrifiée par la peur en voyant le monstre qui nous attaque. Je tente de réagir mais c'est trop tard, Yammy est déjà sur nous. J'ai juste le temps de plonger sur le côté pour éviter sa main droite avec laquelle il attrape Loz, puis porte son poing à sa figure pour contempler mon immense ami, maintenant tout petit face à ce géant.
- Alors ? Quel effet ça fait d'être face à celui qui t'est supérieur ?
Loz se débat.
- C'est inutile. Tu...
C'est alors qu'en s'y prenant mieux, mon frère parvient à forcer et commence à ouvrir le poing de son adversaire. Yammy s'empresse de refermer son étreinte en s'aidant de sa deuxième main.
- Ok, t'es visiblement pas n'importe qui. Mais emporte cette certitude avec toi dans la tombe, mon pote...
Il se tourne et tend son bras droit derrière lui.
- Le colosse de l'arène...
- « Baba ! », appelais-je.
- C'EST MOI !!!
- « BAAABAAA !!! », me mis-je à hurler télépathiquement.
Puis, de toutes ses forces, Yammy le lance comme une balle de base-ball et, alors que mon frère allait s'écraser contre la paroi du dôme, Baba réagit juste à temps à mon appel et ouvra trois portails : l'un sur la trajectoire de Loz et les deux autres à deux extrémités de l'arène. Loz passa à travers la première brèche, qui se referma derrière-lui, puis poursuivit sa trajectoire depuis la deuxième, traversa l'arène, passa à travers le troisième portail qui le fit ressortir par le deuxième et ainsi de suite. Je fus alors impressionné par la force physique de Yammy parce que Loz traversa l'arène plusieurs fois avant de commencer à perdre de l'élan, ce qui le fit redescendre, passer sous le portail qui l'attendait et s'écraser contre le mur qui se brisa à son contact. Mon frère tomba ensuite sur le sol, assommé. Baba avait permis de minimiser les dégâts mais je n'étais quand même pas pleinement satisfait du résultat.
Yammy regarda Loz tomber, loin devant lui sur sa gauche, puis s'esclaffa. Ensuite, il me toisa avec encore plus de mépris que Lunuganga lorsque nous nous étions rencontrés.
- Alors ? C'est qui, le meilleur ?
Silence de ma part. Yammy se baisse en souriant pour mieux me narguer. J'ai peur.
- Et qu'est-ce que tu vas faire maintenant, vasto lorde ? Courir ?
Silence. Il poursuit.
- Oui, tu vas courir. Tu vas t'enfuir comme une petite fourmi, avec moi à ta poursuite, pour ne pas te faire écraser. Tu vas galoper, tous ça pour réaliser que tu n'as nulle part où t'enfuir et rien pour te cacher. Et à la fin, tu imploreras ma pitié.
Je ne réponds toujours pas. Yammy se redresse pour éclater de rire.
- Allez ! Je suis gentil, je te laisse quelques secondes pour t'enfuir.
Il rit bruyamment. La foule attend ma réaction comme un téléspectateur attend les révélations de sa série préférée lorsque celles-ci s'apprêtent à tomber. Finalement, j'appelle Moghur.
- Moghur ! Eh, Moghur ! Tu peux ramasser celui-là et m'envoyer le suivant maintenant ?
- Quoi ? s'interrompit Yammy.
- Oui, j'en ai un petit peu marre de me frotter au fond du panier. Soit tu m'envoies quelque chose de mieux, soit tu me laisses m'en aller.
Ce lourdaud de Yammy répond bêtement à la provocation et pose violemment ses poings sur le sol pour s'aider à se pencher.
- À quoi tu joues, là ?
- Je t'estime à ta juste valeur.
J'ai peut-être eu peur au début, cependant, après son discours, j'en ai rapidement eu ras-le-bol de me faire insulter et surtout, après que ma colère ait pris le dessus sur ma peur, je me suis rappelé de ma veine de pendu, ainsi que ma capacité à surmonter les épreuves et cela m'a ouvert les yeux : je n'avais jamais échoué ! Quel que soit le danger auquel j'avais pu être confronté, j'y avait toujours trouvé une issue ! Ou alors, j'avais été secouru mais, avec le recule, Yammy se révélait n'être qu'une épreuve de plus sur mon parcours et, en fait, je n'avais aucune raison de ne pas pouvoir réussir à la surmonter.
- Tu me fais de la peine, Yammy.
- Et pourquoi ça ?
- T'es tellement convaincu d'être exceptionnel que tu te la pètes comme ce n'est pas permis mais, au final, je te regarde et ne vois qu'un énorme tas de merde tout juste bon à me faire perdre mon temps !
Furieux, Yammy se redresse quand soudain, je lui envoie un celo en pleine tête, le faisant reculer. Il n'a rien mais ça lui a fait le même effet que si quelqu'un l'avait frappé alors qu'il portait un casque.
- Prends ça !
Je réitère mon attaque en y mettant encore plus de forces mais cette fois, Yammy se tourne face à elle et se met à hurler, arrêtant mon rayon avec un mur sonore. Je maintiens mon laser et ne lâche pas prise mais Yammy tiens bon lui aussi et nous nous arrêtons finalement en même temps. Le mastodonte semble maintenant prendre notre combat au sérieux.
- Pas mal mais tu ne fais quand-même pas le poids.
Puis il me tire une bala avec sa bouche, que j'esquive grâce à une brèche de Baba avant de réapparaître à l'autre bout de l'arène. C'est alors qu'il m’aperçoit.
- «Pas tout de suite... », me dis-je.
J'avais détecté l'attaque suivante. Yammy tendit ses doigts vers moi et, comme si c'était des mitrailleuses, s'en servi pour me tirer une salve de balas dessus. Détectant leurs trajectoires, je pus aisément les esquiver en me posant dans un endroit sans risque. Lorsque Yammy s'arrêta, il fut stupéfait de me trouver indemne au milieu d'énormes cratères.
- Toujours en vie ?
Je pousse un hurlement.
- Dans ce cas... Attention, j'arrive !
C'est alors qu'un énorme ver de sable surgit à côté de lui puis le mordit à l'une de ses pattes.
- Qu'est-ce que ?...
- BAAABAAA !!! hurlais-je.
Répondant à mon appel, Baba ouvrit des tas de brèches desquelles sortirent mes desnudos. Yammy regarda autour de lui : ils étaient environ une centaine, ce qui le surprenait, mais ces hollows n'étaient pas assez forts pour l'impressionner.
- Euh... Tu me fais une blague, là. C'est ça ?
Je le toise en remontant silencieusement sur la raie manta qui m'avait transporté au début.
- Franchement, laisse tomber ! Regarde tes renforts : ils tremblent tous de peur devant moi !
Effectivement. Les animaux ne s'attaquent pas à plus grand qu'eux, il en est de même pour les hollows. Mes denudos tremblent. J'entre dans leurs têtes.
- « Ensemble, nous sommes plus grands. »
Ils se calment puis nos yeux se mettent tous à briller d'une lumière rouge. Ma connexion est établie. Je lève mon bras. Yammy grogne.
- C'est comme ça que tu veux la jouer ?
- FEU !!!
Les desnudos lui dirent dessus des celos, tous en même temps. Yammy commence à parer avec son mur sonore en hurlant, ce qui fonctionne jusqu'à ce que soudain, sa puissance vocale commence à faiblir.
- « Je n'ai plus de voix ! », réalisa-t-il.
Le bouclier tombe et il encaisse les attaques.
- Aïe !
- À L'ASSAUT !!!
Puis les desnudos et les vers de sables fondent sur lui. Yammy réutilise ses doigts mitraillettes pour éliminer ses assaillants. Je les dirige pour les faire éviter les projectiles mais ne parviens pas à tous les sauver... Tant pis, je ne peux pas mener ce combat sans essuyer de pertes. Grâce à ma capacité à lire l'énergie spirituelle, je sais où frapper.
- LES CYLINDRES SUR SON DOS !!!
Ces cylindres l'aident à canaliser son énergie et à la faire circuler en lui. En les endommageant, j'inflige énormément de dégâts au géant et le perturbe dans l'utilisation de ses attaques à partir d'énergie spirituelle.
- LES ARTICULATIONS !!!
Là aussi, il s'agit de points stratégiques. Je dois immobiliser mon adversaire, le priver de ses mouvements... La corpulence de Yammy est une arme : il peut écraser n'importe qui ici.
Sur le dos de ma raie manta, je passe sous son bras alors qu'il portait un coup et lance un celo qui dure plusieurs secondes et avec lequel je lui trace une ligne de brûlure sous les côtes.
- AVEC MOI !!!
Les hollows rugissent. J'en contacte trois par télépathie.
- « Aidez-moi ! Il nous faut frapper sa tête ! »
Cela risque d'être difficile de venir à bout de Yammy avec la méthode que j'emploie : son endurance pourrait bien avoir raison de la nôtre et je perds des hollows, petit à petit. La meilleure solution que je vois serait que je parvienne à entrer dans sa tête mais son casque en os le protège de mes attaques cérébrales.
- « Pas le choix... On y va ! »
Dans un autre coin de l'arène
Loz, d'abord inconscient, marmonne, dialoguant avec un homme qui ne parle qu'en criant et dont il ne distingue que la silhouette. Les paroles qu'il lui adresse sont fermes et proviennent de différents souvenirs.
- Alors comme ça, tu t'appelles « Colossus » ?
- Oui Doctore.
- Eh bien c'est très prétentieux, comme nom ! Tu te crois grand, tu te crois fort, mais en réalité tu n'es rien ! Tu nous dépasses tous d'une tête, voir plus, mais en vérité, tu es plus petit que le plus petit d'entre-nous !
Silence. L'homme baisse d'un ton et lui parle avec mépris.
- Le pire mélange qui soit : le corps d'un géant pour l'âme d'un petit garçon.
Il fait claquer son fouet dans les airs puis se remet à crier.
- En vérité, tu n'es qu'une fraction de ce que tu crois être ! Tu n'es pas Colossus !... Tu es juste « Loz ».
- Oui Doctore...
Le fouet claque à nouveau.
- Tu es moins qu'un chien ! Ta seule fonction est d'avoir un maître à servir et celui qui t'a acheté va faire de toi un homme ! Un dieu de l'arène !
- Oui Doctore.
- J'attends de toi qu'à chaque fois que tu empoigne ton glaive, ce soit comme pour attraper ta queue et que tu t'en serves pour baiser la mort alors qu'elle était venue te chercher !
Loz se relève et fait réapparaître son glaive dans sa main droite.
- Oui Doctore.
- Tu as énormément de chance, Loz : tu es grand, tu es fort, et tu es incroyablement dense ! Mais ne crois pas que cela suffira à arrêter le métal. Ton bouclier est la seule chose qui puisse te protéger !
Loz fait revenir son bouclier dans sa main gauche.
- Oui Doctore.
- Il n'y a qu'en suivant mes leçons que tu pourras pleinement te révéler !
L'homme continue de crier, mais ses paroles fermes se montrent maintenant plus encourageantes, comme si cette espèce de sergent instructeur essayait discrètement de lui faire part de son soutien.
- Tu seras malmené ! Tu vas saigner, tu vas pleurer, mais tu ne devras jamais abandonner !
Loz relève la tête.
- Oui, Doctore.
- Et je ne te parle pas simplement de défaites. Je me fiche du nombre de fois où tu chuteras sur ton parcours ! Je veux que tu arrives à destination parce que c'est tout ce qui compte !
Loz commence à rouvrir les yeux.
- Et cette destination ? Quelle est-elle, Doctore ?
- Celle où tu te révéleras ! Et pour l'atteindre, tu vas devoir te battre !
Une goutte de sang coula le long de son front et vint se glisser dans son œil gauche mais Loz n'y prêta pas attention. Il ferma sa paupière et commença lentement à marcher.
- Un pas après l'autre, tu parcours ton chemin !
Loz poussa un cri d'effort.
- Entraîne-toi ! Apprends !
Il leva ses armes en criant à nouveau.
- Reconnais ton talent ! Puise dans cette force qui t’habite !
Il se remit en garde en criant encore plus fort.
- Libère-toi de tes entraves pour devenir pleinement « Colossus » !
Loz écarta les bras.
- Montre-leur ton vrai visage !
Il rapprocha ses armes en criant.
- Relâche ta puissance et devient enfin un titan !!!
Le glaive et le bouclier s'entrechoquèrent.
- Terasse, Gladidadore.
Boum.
Ailleurs dans l'arène
Je continue de harceler Yammy avec les attaques des desnudos. Ces deniers tirent des balles d'énergies à mis chemin entre les balas et le celo. Sous cette pluie, d'attaques, Yammy commence à sentir les coups passer mais alors que je pensais tenir le bon bout, ma vision se trouble, m'avertissant d'un premier signe d'épuisement.
- « Oh non, pas maintenant... »
Ma monture et moi évitons juste à temps un mouvement du bras du mastodonte mais nous tombons quand même au sol. Je commence à avoir la tête qui tourne et me retrouve obligé de rompre ma connexion avec mes monstres ce qui fait qu'ils arrêtent leurs attaques. Yammy en profite alors pour se redresser et les disperse avec un hurlement. Puis, il me repère.
- On a assez joué, maintenant !
Je ne peux pas me relever.
- « Merde... » pensais-je, « Si je ne me relève pas tout de suite, il risque de m'écraser ou sinon, les vers de sables pourraient nous attaquer, ma monture et moi... »
Et je ne crois pas si bien dire : les vers de sables ne font pas la différence entre les alliés et les ennemis. S'ils y parvenaient pour l'instant, c'est parce que je les contrôlais. Sans ma télépathie, soit ils vont se disperser à cause de Yammy, soit il risquent de m'attaquer après m'avoir repéré et ces espèces de demeurés ne classent les choses que selon deux catégories : celles qu'ils peuvent manger et celles qu'ils ne peuvent pas. Mon durcissement aura beau me protéger, je ne tiens pas à visiter l'intérieur d'un ver de sable.
J'essaye de me relever mais tombe : mon corps a besoin de faire une pause. Yammy avance pour m'écraser avec l'un de ses pieds.
- Je vais en finir une bonne fois pour toute !
C'est alors qu'il s'interrompt et que nous levons la tête, surpris par une explosion. Il y a beaucoup de fumée, beaucoup de chaleur... Nous entendons rugir puis, nous voyons un géant se redresser. Enfin, il pose son regard sur nous.
- Loz ? dis-je.
Il est maintenant au moins aussi grand qu'Ayon, dispose d'une paire de bras supplémentaire au dessus de ses épaules et son corps est recouvert d'une espèce de blindage. Il se prépare à charger. Je le regarde et commence à pleurer.
- « Et tu viens encore me sauver la vie... »
Puis il fonce ! Il est rapide. Dans un élan d'effort, je lui envoi par télépathie toutes les informations dont il a besoin. Yammy grogne puis se tourne pour lui envoyer son fléau dans la tête. Loz évite en se baissant puis cours, saute, prend appuie sur la partie inférieure du corps de Yammy, l'attrape aux épaules avec ses bras du dessous, puis il lève ses bras du dessus avant de les lui abattre en plein sur la tête. Yammy hurle avant que Loz ne recommence. Il applique les enseignements du krav maga que je lui ai transmis : ne pas chercher à toucher sa cible mais à lui passer à travers.
- Assez ! hurle Yammy.
Il tente d'attraper Loz qui se défend tout en continuant de lui marteler la tête. Je parviens finalement à me relever lorsque Le monstre décroche finalement mon frère, le fait passer par-dessus ses épaules et l'écrase sur le dos contre le sol. Il le maintient avec sa main gauche puis lève son poing droit. Ne pouvant esquiver, mon ami se met en garde.
- Attention, ça va faire mal ! s'écrie notre ennemi.
Je prédis le coup suivant : Yammy va frapper avec son poing puis, le cylindre rempli d'énergie qui lui dépasse du coude va subitement lui rentrer dans l'avant-bras, accompagnant son coup d'une onde de choc d'une puissance dévastatrice. Je hurle.
- NOOOOOON !!!
Yammy stop immédiatement son attaque, pétrifié.
- Hein ?
Il n'y comprend rien. En fait, Loz a pulvérisé son casque et le géant ne dispose plus de protection vis-à-vis des attaques télépathiques. Il est maintenant sensible à mon cri.
- Mais qu'est-ce que...
- BAH ALORS, VOUS ATTENDEZ QUOI ?!!! hurlais-je aux desnudos. TIREZ SUR SON COUDE !!!
Les desnudos retournent au combat et tirent sur le cylindre gonflé d'énergie qui lui explose sur le coude.
- Aaaah !
L'intervention de Loz m'a donné le temps dont j'avais besoin mais je suis quand même fatigué. Je sors mon troisième cristal.
- « ... C'est mon dernier... »
J'hésite à l'avaler.
- « Pas le choix. Autrement, je n'ai plus de forces. »
Je l'ingurgite et regagne en énergie.
- ON Y RETOURNE !!!
Je contrôle mes hollows comme un essaim. Les vers de sables reviennent eux aussi.
- Ça suffit, maintenant ! s'écrie le mastodonte.
Il s'apprête à riposter.
- TU NE BOUGES PAS !!!
Il se fige à nouveau.
- Comment...
Loz se relève et le frappe dans les côtes avec ses coudes. Yammy se plie en deux sur le côté avant d'essuyer une autre salve de tire. Le combat reprend.
- SOUTENEZ LOZ !!!
Loz est notre char d'assaut : il est plus adroit que l'autre monstre et ses coups sont ceux qui infligent le plus de dégât. Mon frère saute, esquive et frappe avec tout ce qu'il a à sa disposition : ses coudes, ses poings, ses avant-bras, ses genoux, ses tibias, ses pieds... Yammy saignait depuis le dessus de sa tête suite aux premiers coups qu'il avait reçu et il était visiblement encore sonné mais là, il s'en prend vraiment plein la tête de partout. Au bout d'un moment, il finit même par disparaître sous la fumée des tirs qu'il essuie.
- Arrêtez ! réclame-t-il.
Finalement, les hollows épuisés commencent à s'arrêter de tirer pendant que Yammy s'écroule devant moi. Il se retient à l'aide d'une main et d'un avant-bras mais je vois qu'il a son compte. Il est couvert de marques et de brûlures.
- Tu jettes l'éponge ?
- Co...Comment t'as fait ça ?
J’emploie une attaque télépathique pour que ma voix résonne dans sa tête.
- Je t'avais pourtant dit que tu ne faisais pas le poids.
Il commence à se redresser, furieux.
- Arrête ! Te fous pas de m...
Loz lui saute dessus et, après avoir repris appuie sur la partie inférieure de son corps, abat ses quatre bras contre le dos de Yammy, ce qui lui fait s'écraser le menton contre le sol, puis mon frère ouvre la bouche et lui déverse un torrent de flamme en les omoplates.
- Aaaargh !
- REGARDE-MOI !!!
Yammy avait posé sa joue contre le sol. Il lève les yeux pour pouvoir me dévisager.
- QUE CETTE DÉFAITE T'APPRENNE QUE TU M'ES INFÉRIEUR ET QUE TA PLACE EST ICI...
Je tends le bras et lui désigne le sol avec mon index.
- À MES PIEDS.
Loz lui écrase l'épaule avec son pied. Yammy le voit ensuite alors lever son poing...
- Et que le colosse de l'arène, c'est moi !
...Puis il le lui écrase en pleine tête. Le choc résonne dans toute l'arène et soulève le sable qui est autour de nous. Je ne bronche pas, puis regarde le géant assommé, lentement, reprendre forme humaine. Loz le ramasse puis le jette négligemment au pied d'un des murs du dôme.
- Mais c'est incroyable! s'exclame Moghur, Mais jusqu'où ira-t-il ?!
J'avance vers mon frère.
- On a réussi, Loz !
- Ouais...
Mais mon ami m'ignore et avance en direction du centre de l'arène avant de s'écrouler et de reprendre forme humaine en roulant sur le côté afin de pouvoir être allongé sur le dos. Je cours jusqu'à lui.
- Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Je... Je suis désolé, Boss, halète-t-il. Je suis désolé mais... Là, j'ai tout donné.
- Tu veux dire que...
- Je suis désolé. Je sais que je devrais t'aider mais là... Ce n'est plus possible, je suis épuisé.
Je lui prends la main.
- Ça va aller. Tu as vraiment assuré.
- Je te demande pardon...
- Ça va le faire.
J'indique à un desnudo de déposer Loz aux côtés de Baba. Je m'inquiète.
- « Je ne tiendrai pas longtemps à ce rythme... »
- Alors ? reprend Moghur, Qui veut tenter sa chance, maintenant ?
- ARRÊTEZ !!! hurlais-je. JE VEUX M'ADRESSER À BARRAGAN !
- Barragan ?s'étonna le chamane.
Je m'avançais vers la tribune du roi. Ce dernier avait une loge d'où pendaient ses étendards et il y était installé au milieu, assis sur un immense trône fait d'os et couvert de fourrures noires, et dont la partie supérieure ressemblait à un immense éventail aux extrémités pointues. Il portait un masque en papier et était entouré de gardes et de serviteurs. Je le pointe du doigt.
- Oui, Barragan ! C'est à toi que je m'adresse !
- Il est sérieux ? reprit Moghur.
- Tu es le roi du hueco mundo doublé du maître de ces lieux. Je pense que tu as ton mot à dire ! Accède alors à ma requête.
Un serviteur voulu lui murmurer quelque chose mais le roi lui fit signe de se taire en lui montrant la paume de sa main.
- Je suis venu ici pour récupérer mes amis injustement enlevés par ton collaborateur qui m'a ensuite piégé dans cette arène sous ton dôme. J'ai remporté toutes les victoires.
J'écarte les bras.
- J'ai vaincu les serviteurs d'Aizen, puis ensuite tes guerriers, dont ceux qui semblaient les mieux gradés et là, qu'est-ce que j'ai fait ?
Je me tourne d'un côté puis de l'autre pour parler à la foule.
- J'ai battu Hallibel, ses filles, Ayon... Avant cela, Nnoitra et maintenant, Yammy, votre champion ! N'ai-je pas raison ?
Acclamation de la foule. Je me retourne vers le roi.
- Je m'adresse maintenant à toi, vieux roi. Entends ma requête : accorde-nous la liberté, à mes amis et moi, et laisse-nous vivre en paix ! J'ai remporté victoire sur victoire. Je crois avoir gagné le droit de te demander de mettre fin à toute cette violence !
Barragan se lève, apparemment mécontent et amusé à la fois. Il est mince, pas très grand, porte un beau vêtement fait de tissus blancs, ainsi qu'une cape en fourrure noire. Sa couronne est faite d'os dans lesquelles sont incrustés de petites pierres lumineuses provenant des terres brillantes, et est parsemée de plumes turquoises.
D'un geste de la main gauche, il fait surgir devant lui un gigantesque bras en os depuis le balcon de sa tribune qui se lève, puis dont l'immense main se plante violemment devant moi, dans le sol. Je la regarde sans rien comprendre avant de lever les yeux et de voir le roi monter dessus. Je remarquai alors que son vêtement n'a pas de manches du côté droit et que son bras est enroulé sous d'épais bandages qui l'empêchent de l'utiliser. Puis, sa majesté tendit sa main gauche sur le côté et un de ses serviteur vint y déposer son arme : une hallebarde argentée.
- Vieux roi, voyons...
Il commence à avancer. Je recule.
- Barragan, je t'en prie ! N'as-tu pas déjà eu ton lot de violence dans ta longue vie ? Le goût du sang te manque-t-il tellement que celui versé aujourd'hui ne te suffit pas et que tu en arrive à venir le faire couler toi-même ici, dans l'arène ?
La foule cri et rigole. Une fois sur le sable, le roi fait un autre signe et la main fabriquée en os se redresse avant de fermer son poing, de le poser au sol et de l'ouvrir, révélant une espèce de sarcophage scellé, sculpté avec des os. Puis, sa seigneurie me fait face en tenant fermement son arme. Moghur éclate de rire.
- Pauvre vasto lorde ! Ta suffisance n'a donc pas de limite ?
- Hein ?
- En commandant d'autres hollows, tu as défié le pouvoir et l'autorité de sa majesté. Lorsque tu as vaincu ses guerriers, tu l'as lui as ouvertement manqué de respect et là, en t'adressant personnellement à lui, tu dis clairement au roi que tu te crois son égal !
Certains crient d'excitation tandis que d'autres, sûrement les sbires de Barragan, me huent et tendent leurs pouces tournés vers le bas.
- Et s'il y a bien un crime que notre monarque ne pardonne pas, vasto lorde, c'est bien celui de lèse-majesté ! Il vient maintenant te réglé ton compte personnellement dans l'arène !
Acclamations de la part de la foule.
- Mes amis ! C'est absolument exceptionnel ! Il nous honore aujourd'hui de son savoir faire, de sa magnificence, de sa royauté... Veuillez applaudir comme il se doit notre nouvel intervenant, j'ai nommé...
Mon adversaire fait tournoyer sa hallebarde au dessus de sa tête puis l'abat sur le sol.
- ... Le roi... Du Hueco Mundo !!!!
« OOOUUUAAAIIIS !!! »