Snakes Of Despair
Chapitre 1 : Prologue: The Hell Verse
1639 mots, Catégorie: K+
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Snakes of Despair, Prologue.
La vie d'Orihime Inoue était tranquille, paisible et ordinaire, jusqu'au jour où son idéal masculin, l'homme dont elle est depuis toujours amoureuse, est subitement devenu son pire cauchemar, sa pire crainte. Sa vie devient un véritable enfer en l'espace de quelques temps.Elle sombre dans les Ténèbres et se voit dans l'obligation de déménager, de changer pour pouvoir espérer démarrer une nouvelle vie. Cependant, la jeune lycéenne va vite se rendre compte qu'elle n'est pas au bout de ses peines.Elle va être amenée à faire des choix radicaux pour pouvoir survivre dans le sombre milieu dans lequel elle a pénétré, où les choses se passent rarement comme elles le devraient. Et tout ceci n'est que le début de sa descente aux Enfers.
The Hell Verse
https://www.youtube.com/watch?v=_hkLUCVyyK4
« Nombreux sont ceux qui se plaignent de la vie qu'ils mènent et de leurs soucis du quotidien. Nombreux sont ceux qui maudissent la vie et s'apitoient sur leur sort. Nombreux sont ceux qui détestent la vie, mais craignent la mort.
La vie, majestueuse flamme qui tantôt brille, puis, hélas, s'éteint.
Mais peut-on encore parler de vie quand la sienne se transforme en un véritable Enfer?
Tout se passait bien, ou presque. Je n'aimais pas vraiment la vie essentiellement emplie de solitude que je menais, mais je m'en contentais. Avais-je le droit de me plaindre ? Oui. Mais qui étais-je pour imposer ma souffrance aux autres ? Enfin. On dit qu'avec le temps, tout s'efface, même la douleur.Non. Je n'ai rien oublié, et rien n'a changé. J'ai juste appris à supporter, à vivre avec. Je ne me plaignais pas. Après tout, qui savait ce que l'avenir me réservait? Peut-être qu'un jour, il me permettrait d'être heureuse, à moi aussi ?
Côtoyer le bonheur était tout ce à quoi j'aspirais. Je ne demandais pas la richesse, la beauté ou encore la jeunesse éternelle. Tout ce que je souhaitais, c'était baigner dans le bonheur, le vrai, même l'espace d'un instant. Je voulais pouvoir y plonger, quitte à me noyer après. Mais le destin en a décidé autrement, et j'ai sombré. Le bonheur a glissé entre mes mains.
Après maintes années de mensonges et d'hypocrisie, les masques sont tombés. Le quotidien, la routine que j'avais pris le temps et le soin de construire précautionneusement se sont effrités. Ma vie est devenue Enfer. Et ce qu'on ne m'avait pas dit, c'était la suite s'avérait bien pire. Ma descente ne faisait que commencer.
Et toi, comment aurais-tu réagi ?
Ton monde tout entier s'écroule sous tes yeux, se désintègre. Tu perds de vue tes buts, tes aspirations. Tu ne sais plus ce que tu veux, tu ne sais plus qui tu es. Oui, tu te perds. Ou plus exactement, tu n'es plus rien. Tu n'as plus rien.
A ta douleur actuelle viennent s'ajouter d'anciens mœurs. Et là, tu cris. Tu hurles jusqu'à n'en plus pouvoir, car c'est tout ce que tu peux faire. Tu ne veux plus souffrir mais tu n'as pas la force ni la volonté de remonter la pente, cette pente qui t'a fait dégringoler jusqu'à un niveau que tu n'aurais jamais cru possible, cette pente qui t'a fait découvrir ce qu'était que le malheur, le vrai. Et alors que tu pensais déjà avoir touché le fond, là, tu t'y écrases.
La Lumière t'oublie et ce sont les Ténèbres qui t'accueillent. Ces sentiments, cette rancune insoignable s'ancrent en toi à jamais, tu n'es plus la même personne.
Ton corps et ton âme se laissent détruire. Le feu de l'Enfer te brûle, et tu ne peux plus crier. Tes yeux sont remplis de tourments, ton cœur est peu à peu consumé par la désolation et la rage que tu n'arrives pas à exprimer. Tu es envahi par ce que vous qualifiez de «désespoir». Tout ce que tu ressens, c'est cette douleur insoutenable qui ronge ton être. Tu as mal, tu sens un vide se creuser en toi, mais tu ne cris plus.
Tu es seul, oublié, prisonnier de ta propre rancœur, cette rancœur qui est à jamais gravée en toi. Personne ne te tend la main, et tu ne t'attends plus à ce qu'on puisse te la tendre.
Au plus profond de soi, c’est une déchirure par où t'envahit la nuit en plein midi.
Tu perds toute envie de vivre, et les quelques efforts que tu fais sont vains. Le soleil ne te paraît plus si lumineux, il ne te réchauffe plus. L'aube te semble moins claire, beaucoup plus sombre qu'elle ne l'était auparavant. Le vent est maintenant plus violent à tes yeux, plus dur, moins clément. Le ciel a l'air moins pur, comme souillé par ton propre malheur. Tu ne vois plus, tu ne parles plus, tu n'entends plus.
Tu déplores ta tristesse, tu maudis l'éphémère.
Tu ne perçois plus les couleurs de la vie, les gaietés, les joies. Tout cela ne t'atteint plus. Tu te renfermes sur toi-même, et tu sombres chaque jour un peu plus.
Tu ne ressens plus que le froid de la nuit, ta solitude comme seule amie, la pénombre est devenue ta demeure.
Tu es anéanti, tu ne rêves plus, n'espères plus. Comment un avenir heureux pourrait-il être possible dans ce monde dans lequel tu vis, après tout ? Dans ce monde où tu as tout perdu ?
On dit que c’est dans la nuit que l’on perçoit le mieux la lumière. Mais tu es tombé si bas que tu ne peux plus voir l'étoilequi est censée t'éclairer et te guider. Comment se relever lorsqu'on a si mal qu'on préférerait mettre fin à notre pitoyable existence ? Tes yeux se ferment, tu lâches prise. Tu t'abandonnes alors aux Ténèbres, tu cesses de résister. Car tu ne peux plus, tu ne veux plus. Quelle raison aurais-tu de continuer à sourire ? De continuer à espérer ?
« Aimer, c'est vivre, aimer, c'est voir, aimer, c'est être. »
Mais quand tout amour a quitté ton cœur, quand toutes tes raisons d'aimer ont disparu, quand l'amour même t'a abandonné, comment vivre, comment voir, comment être ?
Tu n'es plus rien et tu n'as plus rien, si ce n'est ton désespoir.
Tu es seul, faible, détruit. Le temps n'apaisera pas ta douleur, cette fois-ci, tu ne pourras pas l'endurer et la supporter éternellement. Tu le sais, tu l'as compris. Seul un miracle pourrait te faire remonter la pente. Seul un miracle pourrait te faire renaître et arrêter ta descente. Mais les miracles, tu n'y crois pas. Tu n'y crois plus.
Cependant, tout au fond de toi, derrière ces ténèbres qui habitent désormais ton cœur, derrière ces serpents de désespoir qui ont envenimé ton être, une minuscule lueur persiste et continue de briller. Tu ne la soupçonnes pas, tu ne la ressens pas, mais elle est là, seule, à résister. Cette faible étincelle qui te conserve ton humanité. Cette infime parcelle de toi qui veut continuer à espérer, pour honorer ce en quoi tu as toujours cru, ceux qui t'ont toujours guidé, ceux qui t'ont soutenu, mais qui aujourd'hui ne sont plus là pour te tendre la main et apaiser ta désolation.
Je m'appelle Inoue Orihime.
Et voici l'histoire de ma vie. Ou plutôt, celle de ma descente aux Enfers. »
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