Sentiments et Ressentiments

Chapitre 3 : Chapitre 2 - Une nouvelle vie commence

12567 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/11/2016 05:40

Chapitre 2 : Une nouvelle vie commence

 

Après un long voyage qui fut éprouvant nerveusement pour Karin – du moins au début car elle réussit à s'endormir –, ils arrivèrent enfin devant la maison d'Ichigo et Orihime. La jolie brune resta un instant complètement immobile. En effet, elle n'imaginait pas du tout que la maison du régisseur était aussi belle !

Ichigo ouvrit la porte du carrosse et donna la main à sa sœur pour l'aider à descendre. En voyant l'expression de son visage, le jeune homme se disait, avec satisfaction, que l'effet voulu était réussi. Derrière eux, le cocher prenait le sac de Karin pour le donner à Ichigo, qui le prit aussitôt en le remerciant.

De rien, Monsieur, c'est Monsieur le duc qu'il faut remercier, déclara le cocher, un sourire aux lèvres. Bien, je rentre au manoir, Monsieur Ichigo, à bientôt !

Ichigo esquissa un petit sourire à l'intention du cocher qui fit avancer les chevaux au trot pour rejoindre la demeure de son maître. Se tournant vers sa sœur, toujours immobile devant la porte d'entrée, il esquissa un sourire amusé.

Karin, tout va bien ? l'interrogea-t-il, même s'il devinait d'avance la réponse.

La jeune fille ne s'attendait pas à une si belle demeure. Elle ne savait pas comment réagir. La maison de son frère était magnifique, sur deux étages. Le jardin qui l'entourait était immense, des parterres de fleurs pas encore écloses entouraient la maison. « Ce doit être magnifique au printemps » songea-t-elle avec un petit sourire aux lèvres.

Oui ne t'inquiète pas Ichi-nii, le rassura-t-elle avec un instant de retard, en se tournant vers lui pour le regarder droit dans les yeux. C'est juste que je ne m'attendais pas à ça...

Je me doute petite sœur mais rentrons à l'intérieur, Orihime doit nous attendre avec impatience, lui rappela Ichigo, ramassant le bagage qu'il avait déposé au sol à côté de lui.

Je te suis, répliqua Karin, sa surprise enfin passée.

Son frère ouvrit la porte et s'effaça pour la laisser entrer. Son émerveillement ne connut plus de bornes tandis qu'elle posait son regard sur tout ce qui l'entourait. Elle se tourna vers son frère qui fermait la porte derrière lui. Tout en enlevant son manteau, Ichigo ne lâchait pas Karin du regard.

Franchement Ichi-nii, je suis soufflée, murmura-t-elle si bas qu'il dut tendre l'oreille pour pouvoir l'entendre.

Viens avec moi, l'invita-t-il en lui tendant la main.

La jeune fille emboîta le pas de son frère et le suivit au salon. Cette pièce comportait un canapé noir entourés de deux fauteuils de la même couleur. Une table basse en verre était positionnée devant. La pièce était grande et lumineuse avec ses murs parmes et ses grandes fenêtres.

Là, assise dans un des deux fauteuil se tenait Orihime, un grand sourire aux lèvres. Elle se leva et se dirigea vers Karin pour la prendre dans ses bras. Karin, émue aux larmes, l'enlaça en retour. Elle se disait qu'elle avait gagné une vraie famille, elle qui se sentait si seule. Un frère et une sœur, que demander de plus ? Elle songea tristement à Yuzu qui elle n'avait pas cette chance.

Alors Karin, ça va depuis la dernière fois ? s'enquit-elle de sa douce voix.

Mieux, ça c'est sûr, avoua la jeune fille, suivant Orihime sur le canapé où elles s'assirent l'une à côté de l'autre.

Et moi alors ? Pas le droit à un câlin ? se lamenta Ichigo en couvant sa femme du regard.

Celle-ci se leva aussitôt et l'embrassa langoureusement pour lui souhaiter la bienvenue chez lui. Elle vit Ichigo poser délicatement sa main sur le ventre légèrement rebondi de sa bien-aimée. La jeune fille ne pouvait s'empêcher de les trouver vraiment assortis, leur bonheur sautait aux yeux de tous quand ils étaient dans la même pièce... Elle se détourna pour sécher discrètement l'unique larme qui coula sur sa joue.

Le couple se tourna vers Karin et alla la retrouver sur le canapé d'où elle n'avait pas bougé. Ichigo et Orihime prirent place chacun à côté de la jeune fille et l'enlacèrent.

Tu vas bien petite sœur ? demanda le jeune homme en voyant sa sœur essuyer ses larmes.

Mieux Ichi-nii, souffla Karin.

Soudain quelqu'un frappa à la porte. Ichigo se leva pour aller voir, tandis que sa femme s'installait plus confortablement aux côtés de sa belle-sœur. Après quelques minutes de discussion, Ichigo revint dans le salon.

Je dois me rendre au château, Sa Grâce m'a fait demander, annonça-t-il, un peu triste de devoir les laisser toutes les deux.

Vas-y alors, l'encouragea Orihime. Karin et moi, on va trouver une occupation, ne t'en fais pas...

Oui, mais ça m'embête de vous laisser seules alors que Karin vient d'arriver, soupira-t-il un peu déçu.

T'en fais pas Ichi-nii, on va bien trouver une occupation comme a dit Orihime il n'y a pas deux minutes, le rassura sa sœur en le poussant vers la porte pour le faire sortir. Allez à plus tard !!!

La jeune fille referma la porte au nez de son frère qui ne revenait pas de l'audace de Karin. Quand celle-ci revint dans le salon, elle posa ses prunelles sombres sur Orihime et vit qu'elle se retenait de rire. N'y tenant plus, les deux filles éclatèrent de rire en même temps.

On... est méchante, tu... sais, souffla Karin avec peine.

Oui mais tu as vu sa tête comme moi, il n'en revenait pas, répliqua sa belle-sœur, un peu calmée.

Orihime se leva en incitant Karin à faire de même. La jeune fille obtempéra sans mot dire.

Je vais te faire visiter la maison, ça te va ?

Bien sûr, acquiesça Karin. On commence par quoi ?

 

Pendant ce temps, Ichigo était dans le carrosse qui l'emmenait vers le château ducal. Quelle était la raison d'une telle convocation ? Le caractère urgent qu'elle avait le perturbait, Toshiro Hitsugaya n'était pas homme à se laisser déborder par une situation, quelle qu'elle soit.

Une demi-heure plus tard, le voilà enfin arrivé à destination. Le jeune homme fut accueilli par Shin, le majordome, qui affichait une mine sombre. Ichigo commençait vraiment à se demander si quelque chose de grave n'était pas arrivé.

Vous êtes enfin arrivé, on vous attendait avec impatience, lâcha le majordome, de l'inquiétude dans la voix. Sa Grâce vous attend dans son bureau, l'informa-t-il, tandis qu'Ichigo lui confiait son manteau.

Merci, Shin, je vais le voir tout de suite, annonça le jeune homme roux, l'appréhension montant d'un cran. Inutile de m'accompagner, fit-il quand il vit le majordome lui emboîter le pas.

Le jeune homme se dirigea d'un pas rapide vers le bureau du duc, ne comprenant toujours pas ce qui se passait. Quelques minutes plus tard, le jeune régisseur s'arrêta devant une énorme porte à double battant derrière laquelle se trouvait le bureau du duc. Le blason de la famille ducale, un dragon blanc de glace, y était représenté.

Après quelques secondes de réflexion, il frappa soudain à la porte.

Entrez ! entendit-il de l'autre côté.

Ichigo pénétra dans la pièce, en prenant soin de refermer la porte derrière lui, pour éviter des indiscrétions. Il vit son jeune seigneur assis à son bureau, se tenant la tête entre ses mains, le malheur du monde sur ses épaules. Mais qu'avait-il pu lui arriver pour qu'il soit à ce point désespéré ?

Votre Grâce ? Monsieur Toshiro ? l'appela Ichigo, devant lui.

Hitsugaya secoua la tête et reprit instantanément ses esprits. Le jeune duc posa son regard turquoise sur son régisseur, semblant inquiet. Il soupira et se leva pour aller s'asseoir sur le canapé.

Vous êtes venu, Kurosaki ? Merci...

Dès que j'ai eu connaissance de votre requête, Monsieur, indiqua le roux, perplexe. Que se passe-t-il ? Vous semblez abattu...

Le cousin du Roi garda le silence pendant quelques minutes. Il invita son régisseur à venir le rejoindre sur le canapé où il était installé.

Ma fiancée est venue me voir, annonça le duc de but en blanc.

Melle Hinamori ? Mais pourquoi ? s'étonna Ichigo.

En effet, la jeune femme venait rarement voir son fiancé, alors le fait qu'elle a jugé important de se déranger rendait le régisseur consterné. Que voulait-elle ?

Elle est restée mystérieuse à propos du sujet, mais j'ai senti quelque chose qui n'allait pas, se confia Toshiro.

Comment était-elle, si je peux me permettre ?

Comme la plupart du temps, aussi aimable qu'à l'ordinaire, répondit le duc. Mais il y a quelque chose qui me gênait, je ne saurais dire quoi exactement, ajouta-t-il, perdu.

C'est étonnant que votre fiancée se soit dérangée, fit remarquer Ichigo, réfléchissant à toute allure. Peut-être voulait-elle vous parler de la date du mariage...

Il s'interrompit en voyant le visage du duc se fermer. Il aimait donc si peu sa fiancée ? Cela ne l'étonnait guère car il n'avait plus éprouvé de sentiments depuis la mort tragique de ses parents. Son seigneur n'était pas homme à se laisser emporter par des émotions qui étaient pour lui un fardeau.

Je ne sais plus quoi faire Kurosaki, lâcha le duc, les yeux fixés sur lui. Plus la date approche, plus je cherche un moyen d'y échapper...

Ichigo ne comprenait plus rien et se sentait même un peu gêné de la confession du duc. Il n'était pas habitué à parler de choses personnelles avec lui, alors pourquoi ce changement de comportement ? Peut-être avait-il besoin de se confier ?

Pourquoi refuser de se marier, alors qu'il ne trouvait rien à y dire, quelques mois plus tôt ? À moins qu'une autre jeune fille soit la raison de ce revirement... Le duc était fébrile, c'était la première fois que le régisseur voyait son seigneur dans tel état de nervosité.

Pourtant vous étiez d'accord, quelques mois plus tôt, fit remarquer justement Ichigo.

Je le sais mais depuis j'ai appris à la connaître et ce que j'ai pu voir ne me plaît pas, répliqua Toshiro.

Le jeune homme aux cheveux oranges, lui, savait depuis le départ que cette jeune femme n'était pas faite pour le duc. Mais, il n'avait alors pas le droit de donner son opinion, le père du duc était encore de ce monde.

Cette Mademoiselle Hinamori paraissait trop douce et gentille pour être honnête. Pourtant elle était plutôt agréable à regarder : des petit yeux marrons mutins, une petit nez retroussé, de beaux cheveux noirs avec des légers reflets violets toujours attachés en chignon, ni trop grande ni trop petite et plutôt bien proportionnée. Mais une lueur étrange dans son regard ne lui plaisait pas. Ichigo se sentait toujours mal à l'aise en sa présence.

Je ne sais pas vraiment quoi faire pour vous aider, soupira le régisseur, peiné. Mais peut-être puis-je vous aider à vous changer les idées ?

Toshiro se leva, faisant les cent pas dans la pièce. Plus les jours passaient, plus il avait des difficultés à le supporter. « Père, pourquoi m'avoir choisi une telle fiancée, vous qui ne vouliez que mon bonheur ? » ne cessait-il de se demander. Il savait par avance qu'il n'allait pas trouver le bonheur auprès de cette jeune femme.

Dîtes toujours, mon ami... murmura le duc, en le regardant.

 

Karin ne cessait de s'émerveiller devant la maison et Orihime ne put s'empêcher d'être touchée par son enthousiasme. La jeune femme rousse s'arrêta devant une porte et invita la jolie brune à en faire de même.

Voilà ta chambre, Karin, lui annonça sa belle-sœur, un grand sourire sur les lèvres. Tu peux y aller, fit-elle en remarquant la soudaine nervosité de la jeune fille.

Retenant son souffle, Karin ouvrit la porte qui donnait sur sa chambre et resta sur le seuil, estomaquée. Un lit à baldaquin trônait au centre de la pièce qui devait faire la grandeur de son ancienne maison. Elle avança timidement vers ce lit et toucha les draps et couvertures qui l'habillaient. La jeune fille tourna la tête pour apercevoir ensuite une grande armoire en bois massif, le même que celui du lit.

C'est beaucoup trop, Orihime, protesta Karin. Je n'ai rien fait qui mérite que vous me donniez tout ça !

L'interpellée secoua la tête, comme pour balayer les protestions de la sœur de son mari. Ichigo l'avait prévenue que Karin n'allait pas accepter tout cela, et lui avait demandé de convaincre sa sœur de le faire, par n'importe quel moyen.

Tu n'as rien à faire pour le mériter, Karin, tu es la sœur d'Ichigo, il est normal pour nous de t'aider, tu sais...

Mais je... commença-t-elle avant d'être interrompue par la main d'Orihime.

Mais rien Karin, trancha sa belle-sœur, d'une voix étonnement ferme.

La rousse prit le bras de la brune et la fit s'asseoir sur le lit avec elle. Son regard gris était empreint d'une grande tristesse mêlée à une grande détermination. Orihime ne comprenait pas ce qui poussait Karin à refuser toute l'aider qu'on voulait lui apporter. Elle en aurait le cœur net...

Pourquoi refuses-tu toujours l'aide qu'on te donne ? Tu nous fais souffrir en refusant car tout ce qu'on veut, c'est que tu te sentes mieux...expliqua la jeune femme d'Ichigo.

Karin resta silencieuse en entendant la souffrance contenue dans la voix de sa belle-sœur. Elle ne savait pas qu'elle les rendait malheureux à cause de son fichu orgueil. La jolie brune avait du mal à abdiquer sa fierté, mais elle le ferait si cela pouvait rendre ses proches fiers d'elle.

C'est d'accord, murmura la jeune fille, vaincue.

Merci, Karin, souffla Orihime, du soulagement contenu dans la voix. Maintenant repose-toi jusqu'au dîner, tu en as besoin... fit-elle observer, un regard entendu.

La jeune femme n'attendit pas la réponse de Karin et s'éclipsa avant que celle-ci ne put dire un mot. Elle poussa un soupir car elle s'attendait à cela. La jeune fille en avait assez de se reposer, elle ne faisait que cela !

Elle se dirigea vers l'armoire et l'ouvrit en grand. Karin n'en croyait pas ses yeux ! Au moins une dizaines de robes – si ce n'était pas plus – pendaient sur des cintres, toutes plus belles les unes que les autres. La sœur d'Ichigo n'était pas le genre de filles à s'extasier devant un bout de tissu mais elle ne pouvait s'empêcher d'avoir le coup de foudre pour toutes ces robes. Mais qui pouvait bien les avoir choisies pour elle ? Son frère bien sûr ! Cela ne l'étonnait pas vraiment de sa part...

Un quart d'heure plus tard, Karin était assise et songeait à tout ce qui lui était arrivé depuis le matin même. Elle se sentait encore un peu perdu au beau milieu de cet environnement auquel elle n'était pas encore habituée.

Soudain le doux regard clair de sa sœur jumelle vint la hanter. « Que se passe-t-il, Yuzu ? Pourquoi ne donnes-tu plus de nouvelles ? » La jeune sœur d'Ichigo se mit à faire les cent pas tout en pensant à l'endroit pourrait être son aînée de quelques heures.

Puis, laissant ses pensées vagabonder, la brune revit devant elle le visage de Sa Grâce le duc Toshiro Hitsugaya. Ses yeux turquoises et ses cheveux de neige n'étaient vraiment pas communs, Karin en avait des frissons en y repensant. Mais que lui avait-il fait, pour qu'elle y repense sans arrêt ? « Il est temps de te reprendre, Karin, jamais il ne s'intéressera à quelqu'un comme toi ! » se fit-elle remarquer douloureusement.

Bon, que faire ? Je ne vais pas rester dans cette chambre à tourner en rond, je vais devenir folle, si ça continue ! s'emporta la jeune fille comme un lion en cage. Il faut que je m'occupe, mais comment ?

En relevant la tête, la sœur d'Ichigo vit une porte fenêtre qui donnait sur une terrasse. Elle se leva donc et sortit prendre l'air.

Ça fait du bien !

La jeune fille prit place sur une chaise longue et s'allongea pour se détendre. La vue sur le jardin enneigé l'apaisait et le soleil qui brillait lui apportait une douce chaleur et du réconfort. Sa vie avait été entièrement chamboulée et il fallait qu'elle retrouve ses repères. Peu après, Karin s'endormit et se mit à rêver à des prunelles turquoises et des cheveux blancs.

 

Après-demain soir, ce sera bon pour vous ? s'enquit Ichigo.

Oui, mon ami, acquiesça Toshiro Hitsugaya, soulagé d'avoir pu se confier un peu. Il faut que votre femme soit d'accord...

Ne vous inquiétez pas pour cela, le rassura immédiatement son régisseur. Orihime est toujours ravie de vous recevoir et vous le savez...

Le jeune duc ne put s'empêcher d'esquisser un sourire à la mention du nom de la femme de son employé. Il était vrai qu'il était toujours bien accueilli chez les Kurosaki, et qu'Orihime l'appréciait beaucoup et inversement.

Dans ce cas permettez-moi de me retirer, Votre Grâce, fit Ichigo en s'inclinant devant lui.

Bien sûr, accepta le jeune seigneur. Vous devez avoir hâte de retrouver votre femme et votre sœur...

En effet...

Bonne soirée, mon ami !

- De même pour vous, répliqua Ichigo, en fermant la porte du bureau derrière lui, afin de le laisser seul.

Une fois que la porte se fut refermée derrière son régisseur, Toshiro poussa un soupir à fendre l'âme et se prit la tête en ses mains. Le jeune homme revit soudain très nettement le visage de Karin Kurosaki, ses cheveux noirs comme l'ébène et ses prunelles sombres, devant ses yeux. Mais qu'avait-elle de si spécial pour qu'il ne parvienne pas à la faire sortir de sa tête ?

Entendant un bruit sourd à l'entrée de son manoir, le duc se leva et alla à la rencontre de ses serviteurs qui étaient tous à la porte.

Mais que se passe-t-il, enfin ? lança-t-il d'une voix forte pour se faire entendre. Quelqu'un pourrait-il m'expliquer la raison de ce vacarme ?

Ayant remarqué la présence de leur jeune maître, les domestiques se turent instantanément, sans répondre à sa question. Celui-ci, quant à lui, ne comprenait pas les raisons de ce silence soudain. Mais en s'approchant de l'entrée, il vit un homme qui s'inclina devant lui.

Votre Grâce, j'ai une missive urgente à vous remettre, fit-il respectueusement en lui tendant une enveloppe.

Le jeune seigneur la prit sans répondre, vraiment intrigué par ce qu'elle pouvait contenir. Il la rangea dans la poche de sa redingote en se disant qu'il la lirait plus tard quand il serait seul.

- Merci, lança le jeune duc une expression neutre sur le visage.

Le valet s'inclina et partit en direction de son cheval, qui l'attendait. Une fois que l'homme fut hors de vue, il intima à ses employés de retourner vaquer à leurs occupations, ce qu'ils firent non sans commenter ce qu'il venait de se passer.

Lorsqu'il fut enfin seul dans la bibliothèque de son manoir, il s'installa confortablement sur un sofa et prit le temps de déchiffrer le nom de l'expéditeur de cette lettre.

Mais... c'est.. impossible..., balbutia Hitsugaya, perdu et choqué.

 

Pendant ce temps, sur le chemin qui le ramenait chez lui, le jeune homme aux cheveux oranges réfléchissait. Quelle mouche pouvait avoir piqué le duc pour qu'il songe à rompre ses fiançailles ? Mais il avait remarqué que son seigneur n'était pas vraiment dans son assiette... Cela devait le travailler énormément pour que cela se répercute sur son état physique. Il ne savait pas trop comment l'aider mais il comptait bien y arriver, d'une façon ou d'une autre.

Lorsque sa maison fut en vue, Ichigo poussa un soupir de frustration et de soulagement mêlés. « Déjà arrivé ? » s'étonna-t-il. Le carrosse s'immobilisa pour le jeune régisseur puisse mettre le pied à terre.

Merci, et bon retour, dit-il, pressé de retrouver sa femme et sa sœur.

De rien Monsieur Ichigo, c'est un plaisir et à bientôt !

Une fois le cocher reparti, le jeune homme passa la porte de sa maison et se rendit dans la cuisine où se trouvait Orihime, seule, qui préparait le dîner. La jeune femme avait senti son époux arriver et ne fut pas surprise de sentir ses bras puissants entourer sa taille.

Déjà rentré ? s'étonna-t-elle, car elle pensait que ça durerait plus longtemps, comme souvent avec le duc.

Eh oui, répondit Ichigo en la lâchant pour prendre un verre d'eau. Je suppose que tu veux savoir ce qui s'est passé...

Tu me connais bien, le taquina-t-elle, un sourire tendre sur les lèvres.

Rejoins-moi dans le salon quand tu auras fini et je t'expliquerai, lui proposa son mari. Et au fait, où est Karin ? Elle n'est pas avec toi ?s'inquiéta-t-il soudain.

Orihime sourit devant cette manifestation d'instinct protecteur qu'elle connaissait bien car elle le subissait aussi. Non pas que cela lui déplaise, au contraire...

Elle est dans sa chambre, je lui ai dit de se reposer même si elle n'en était pas vraiment ravie, le rassura la jeune femme.

Ichigo, soulagé, sourit à sa femme – oui, un vrai sourire – et se rendit dans le salon pour attendre sa bien-aimée toujours aussi curieuse.

Dans une chambre à l'étage, une jeune fille aux cheveux noirs se réveilla soudain. Karin ne reconnaissait pas cet pièce, elle était complètement perdue puis elle se souvint qu'elle logeait à présent chez son frère et sa femme. La jeune fille ne se lassait pas de la beauté de cette pièce. Mais elle se reprit et descendit rejoindre Ichigo et Orihime qui discutaient dans le salon.

Ichigo, apercevant sa sœur, lui sourit et lui fit signe de les rejoindre.

Alors la marmotte, enfin réveillée ? la taquina-t-il tandis que la dite marmotte alla s'installer sur un fauteuil, en face d'eux.

C'est bon, Ichi-nii, le rabroua-t-elle gentiment.

Son grand frère savait très bien qu'elle détestait qu'on l'embête quand elle venait de se réveiller, mais il ne pouvait s'empêcher de le faire quand même. La jeune fille poussa un soupir discret, devant l'obstination d'Ichigo.

Un gargouillement se fit entendre, pas vraiment discret. Karin rougit aussitôt et baissa la tête, devant cette manifestation bruyante de sa faim.

Bon, je crois qu'il est l'heure de dîner, annonça Orihime en faisant mine de regarder la pendule indiquant dix-neuf heures pile, pour ménager la fierté de sa belle-sœur.

En effet, répliqua son mari entrant dans son jeu. Tu viens, Karin ?

J'arrive tout de suite, dit-elle, encore honteuse.

Une fois tout ce petit monde installé, Orihime remplit les assiettes tout en regardant Karin du coin de l’œil. Elle ne put s'empêcher de lui sourire discrètement alors qu'elle gardait la tête baissée.

Karin, quant à elle, ne savait plus où se mettre. Elle savait très bien que c'était une réaction normale mais elle se sentait tout de même mal à l'aise.

Bon appétit !

La voix d'Ichigo la ramena à la réalité et la jeune fille retourna la politesse. Elle commença à manger doucement et fut étonnée que ce soit si délicieux. En effet, elle savait par Ichigo qu'Orihime cuisinait parfois des plats étranges. Rien que de l'imaginer, elle esquissa un sourire moqueur.

Une fois le repas terminé, Karin se leva et débarrassa la table sans tenir compte des protestions de son frère et de sa femme. Ichigo soupira de frustration car il savait pertinemment que sa sœur n'en ferait qu'à sa tête. Pour cela elle était comme lui, se dit-il, amusé. Quand la jeune fille avait enfin terminé, elle vit son frère lui faire signe pour qu'elle le rejoigne sur le canapé avec Orihime car il avait quelque chose à leur annoncer.

Bon, je dois vous faire part de quelque chose que le duc m'a dit avant que je ne parte de chez lui, commença Ichigo, un peu hésitant.

Karin sentit son cœur s'emballer dans sa poitrine aussitôt qu'elle avait entendu parler du duc. « Qu'est-ce qui m'arrive à la fin ? C'est vraiment énervant ! T'es qu'une idiote, Karin Kurosaki ! » se tança-t-elle durement. La jeune fille fit un effort pour se concentre sur ce que disait son frère.

Alors, voilà... reprit-il avec un regard en direction de sa sœur. Sa Grâce nous invite tous les trois au bal qu'il organise samedi de la semaine prochaine et a insisté pour que nous passions la nuit sur place, annonça Ichigo, appréhendant l'explosion.

Karin n'en croyait pas ses oreilles. Une fille comme elle, à une soirée mondaine ? C'était franchement ridicule ! Et elle ne se fit pas prier pour le dire à son frère.

C'est du grand n'importe quoi ! balança la jeune fille, sur les nerfs. Vous me voyez, moi, à une soirée où ces gens de la noblesse se réunissent ?C'est ridicule ! Et je ne connais rien de la vie en société, je vais me faire ridiculiser en public !

La jeune fille s'interrompit en voyant le regard peiné de sa belle-sœur. Karin comprit qu'elle était allée un peu trop loin.

Pardon, je n'aurais pas dû m'emporter comme ça mais c'est de la folie pure...

On est là pour t'aider et t'enseigner ce que tu as besoin de savoir, répliqua Orihime, triste pour la jeune fille.

En une semaine, c'est trop juste, s'entêta Karin.

Bon Karin, je pense que ça suffit, maintenant ! s'énerva Ichigo, n'y tenant plus. On le sait tout ça, reprit-il plus doucement, après quelques secondes de silence surpris. Mais on va tout faire pour réussir...

Karin n'y croyait pas vraiment mais elle allait au moins essayer pour faire plaisir à son frère. Quand elle lui dit qu'elle était d'accord pour tenter le coup, elle le vit soupirer... de soulagement ? Sans doute.

Trois quart d'heure plus tard, la jeune fille était dans son lit et pensait à tout ce qui s'était passé durant cette folle journée. Puis, sans vraiment s'en rendre compte, ses pensées dérivèrent vers Toshiro Hitsugaya, ses prunelles turquoises et ses cheveux de neige. «  Mais pourquoi je pense à lui moi ? Il serait peut-être temps d'arrêter Karin ! Il est noble, tu es roturière...Aucune chance ! » Sitôt cette pensée formulée, la jolie brune sentit son cœur se briser dans sa poitrine.

C'était vraiment n'importe quoi... Enfin, il était plus que temps de dormir, à présent. La jeune fille s'installa donc confortablement dans son lit et s'endormit d'un sommeil peuplé de rêves étranges et troublants où le duc tenait la première place.

 

À l'extérieur de la maison, une silhouette cachée dans l'ombre épiait la fenêtre de la chambre de la jeune fille avec un sourire triomphant sur les lèvres.

Enfin je t'ai retrouvée, ma douce Karin... Attends-moi, j'arrive...

L'homme replaça correctement la capuche qui était descendue de quelques millimètres – gardant ainsi l'anonymat – et s'enfonça profondément dans la nuit, avec la Lune pour seul témoin.

 

- Mais que se passe-t-il ? s'étonna la jeune fille.

- Je voulais vous parler, avoua un jeune homme aux cheveux blancs.

Elle ne put retenir un sursaut de surprise en le voyait s'approcher et passer sa main dans sa chevelure noire. Les sensations que cette main faisaient naître en elle effrayaient et troublaient la jeune fille. Elle s'éloigna rapidement de lui mais le jeune homme la rattrapa facilement.

- Je vous fais peur ? demanda-t-il avec un sourire en coin.

La fierté de la brune lui interdisait de lui dire que oui, il lui faisait peur. Elle se borna donc à secouer négativement la tête.

- Alors pourquoi vous éloigner de moi ? lança-t-il taquin.

Elle ne sut quoi répondre pour ne perdre la face devant lui. Il enfonça son regard turquoise dans ses prunelles noires. La jolie brune fut instantanément noyée dans ses yeux captivants où pouvaient se lire des émotions comme l'envie, la confiance... Puis sans qu'elle ne s'y attende, le jeune homme pencha sa tête vers elle et...

 

Karin se réveilla brusquement, des gouttes de transpiration coulant le long de son dos. Elle secoua la tête pour chasser les images inopportunes qui s'attardaient dans sa tête. « Mais c'était quoi ce rêve ? »

Ne se posant pas plus de questions, elle se dirigea rapidement vers la salle de bain attenante à sa chambre et prit une douche tiède pour se réveiller complètement. Elle se sentait si bizarre, le rêve qu'elle avait fait devait sûrement y être pour quelque chose... « Arrête d'y penser ! Cela ne veut absolument rien dire ! » se blâma-t-elle durement. Il fallait vraiment qu'elle parvienne à l'oublier et rapidement, sinon son cœur ne tiendrait pas longtemps.

Une fois douchée et habillée, Karin descendit rejoindre sa belle-sœur dans la cuisine où elle préparait le petit déjeuner. Voulant donner un coup de main, elle fut arrêtée par Orihime qui, d'un geste, lui intima de retourner dans la salle à manger non sans un sourire.

Bonjour Karin, bien dormi ?

Ichigo entra dans la salle à manger à son tour et sourit à sa sœur, déjà assise à sa place.Oui, merci Ichi-nii et toi ?

Comme un loir..., répondit-il en s'installant en bout de table.

Orihime entra dans la pièce et déposa le petit déjeuner sur la table avant de s'asseoir à son tour.

Après quelques minutes de silence, Ichigo annonça une nouvelle qui fit l'effet d'une bombe à Karin.

Petite sœur, j'ai engagé un professeur vu que tu as peur de te ridiculiser samedi prochain... Et il arrive dans une heure pour te donner ton premier cours.

La jeune fille resta hébétée un instant, puis son caractère emporté reprenant le dessus, elle s'écria énervée :

C'est quoi ce délire ? Alors comme ça, je n'ai pas le temps de me faire à ma nouvelle vie, j'ai déjà des leçons ?

Elle se leva et bouscula sa chaise pour se rendre, furibonde, dans sa chambre.

C'est n'importe quoi, cracha-t-elle.

Tandis qu'elle partait, Orihime ne put s'empêcher de regarder Ichigo, un air triste sur le visage. Elle comprenait la réaction de Karin d'un certain sens. Sa vie a complètement été chamboulée et un autre bouleversement aussi soudain lui était insupportable. Ce qui était logique...

Tu aurais pu te montrer un peu plus diplomate, Ichigo, lui reprocha sa femme, doucement. Ça ne te ressemble pas de la mettre devant le fait accompli de cette manière.

Le jeune homme roux soupira, il savait très bien que sa femme avait raison mais il avait beaucoup de mal à se montrer patient.

Je vais tenter de lui parler et toi tu va travailler, tu vas être en retard, lui rappela Orihime.

Oh oui, c'est vrai ! sursauta-t-il soudain en remarquant l'heure bien avancée. À ce soir, Orihime, fit-il en l'embrassant. Tu salueras Karin pour moi ?

Ne t'en fais pas...

Quand son idiot de mari passa la porte d'entrée pour se rendre au manoir, Orihime se dirigea dans la salle à manger où elle commença à débarrasser la table. Mais un bruit sourd se fit entendre à l'étage donc la jeune femme rousse monta pour aller voir ce qui se passait. Elle trouva la porte de la chambre de Karin ouverte en grand. La brune était penchée sur la rambarde du balcon qui donnait sur le jardin. Elle semblait pensive, mais à quoi pouvait-elle bien réfléchir ?

Karin ?

Celle-ci se retourna rapidement, surprise d'entendre la voix de sa belle-sœur alors qu'elle était supposée ranger la salle à manger. La femme d'Ichigo s'avança et s'appuya elle aussi sur la rambarde, rejoignant ainsi la jeune fille.

Tu veux en parler ? l'interrogea Orihime d'une voix douce. Je ne te force à rien tu sais, tu es libre de refuser...

Non je veux bien t'en parler, souffla Karin, exténuée. De quels cours parlait mon frère ? Tu le sais ? s'informa-t-elle, curieuse et déboussolée à la fois.

Orihime se retourna sans répondre et invita la brune à la suivre. Quand elle furent toutes les deux installées l'une à côté de l'autre sur le lit de Karin, la rousse consentit enfin à lui répondre franchement :

Tout ce qui fera de toi une jeune fille apte à apparaître en société sans provoquer la moquerie des personnes mal intentionnées... Donc tu apprendras comment tenir une conversation, tu apprendras aussi à danser, comment utiliser les nombreux couverts... Enfin ce genre de choses...

Danser, moi ? Et bien, on n'a pas fini de rire ! s'exclama Karin, pas vraiment surprise de ce programme. Tu as appris à danser, toi aussi ?

Orihime sourit car cela lui rappelait des souvenirs qui dataient du temps où elle avait rencontré Ichigo pour la première fois.

En effet, répondit-elle, perdue dans ses pensées. C'est d'ailleurs à un bal comme celui-ci que j'ai rencontré ton frère pour la première fois...

Raconte-moi, supplia Karin. Ichi-nii ne m'a jamais expliqué comment vous vous êtes rencontrés...

Très bien Karin..., accepta Orihime, les yeux dans le vague. Alors voilà...

 

Flash Back, 3 ans auparavant :

 

En pénétrant dans la salle de bal, la jeune fille remarqua tout de suite un jeune homme avec une couleur de cheveux étonnante. On ne pouvait pas le manquer...

- Quelle couleur de cheveux étrange, je n'ai jamais vu cela... pensa-t-elle. Bon, il faut que je rejoigne mon frère !

Aussitôt cette résolution prise, Orihime le chercha pendant quelques minutes et le trouva en pleine discussion avec le fils du duc, Toshiro Hitsugaya. Sora la remarqua tout de suite et lui fit signe de les rejoindre.

- Te voilà petite sœur, murmura-t-il à son oreille, soulagé. Monseigneur, je vous présente Orihime Inoue, ma sœur cadette, fit-il en se tournant à nouveau vers son interlocuteur. Orihime, voici le fils de Sa Grâce le duc, Monseigneur Toshiro Hitsugaya...

Je suis enchanté de faire votre connaissance, Mademoiselle, assura le jeune homme aux yeux turquoises en s'inclinant devant elle.

- Moi de même Monseigneur, répondit la jeune fille intimidée, exécutant une révérence parfaite.

Soudain tandis qu'elle se relevait, elle vit s'approcher le jeune homme roux de tout à l'heure. Il s'arrêta pour dire un mot dans l'oreille du jeune seigneur. Puis tournant la tête, il vit enfin la jeune fille. Orihime rougissait sous son regard chaud et mystérieux.

- Bonjour Ichigo, tu vas bien ? fit Sora, esquissant un sourire amusé en voyant la scène.

- Oui, merci Sora et toi, comment vas-tu ? répondit le dit Ichigo, s'arrachant à la contemplation de la jeune fille avec difficulté.

Orihime gardait la tête baissée, de peur que quelqu'un ne remarque son trouble intense. Puis elle entendit la voix de son frère s'adresser à elle. Elle reprit ses esprits et concentra son attention sur les paroles de son frère.

- Orihime, je te présente Ichigo Kurosaki, le jeune régisseur du duc et mon ami...

- Enchantée Monsieur, dit-elle timidement en exécutant une révérence.

Ichigo ne lâchait pas cette jeune fille du regard. « On dirait un ange tombé du ciel » songea-t-il, émerveillé.

- Ichigo, je te présente ma petite sœur, Orihime Inoue, acheva Sora, ne lâchant pas une miette de la scène qui se jouait sous ses yeux, ravi.

- Ravi de faire votre connaissance, jeune demoiselle, s'inclina Ichigo, le cœur battant à une vitesse folle. Voilà donc la sœur dont j'ai souvent entendu parler...

Sora et le fils du duc regardaient ce qui se passait sans les interrompre. Un sourire à peine esquissé naquit sur le visage de Toshiro en voyant le régisseur de son père dans cet état de faiblesse. Il ne l'avait jamais vu ainsi...

- Vous voyez ce qui se passe comme moi, Monseigneur ? chuchota-t-il sans se faire entendre de sa sœur et de son ami.

- En effet mon ami, répondit le jeune homme, amusé. Il ne serait pas étonnant de voir un mariage dans votre famille dans peu de temps...

- Vous avez raison...

Ichigo et Orihime étaient toujours dans leur monde et rien, semblait-il, ne pouvait les ramener à la réalité.

- Accepteriez-vous de m'accorder cette danse ? demanda un Ichigo plein d'espoir.

- Volontiers...

Une valse se fit entendre soudain. Le jeune homme roux en était ravi. Il prit doucement la main de la jeune fille et la conduisit sur la piste de danse.

Orihime était dans les nuages. Ses pieds bougeaient tout seuls, elle ne les contrôlait plus. Les sensations envoûtantes que le contact de cet homme faisaient naître en elle étaient dévastatrices. Elle n'avait jamais ressenti de tels sentiments avec un autre cavalier que lui. Orihime se sentait si bien dans ses bras, elle ne voulait plus partir.

Ichigo, lui, ne lâchait pas des yeux sa cavalière, éblouissante dans sa robe verte. Elle dansait merveilleusement bien, légère comme une plume. Il éprouvait des sensations inconnues, mais qui ne lui déplaisaient pas, au contraire. Mais qu'avait donc cette fille de plus que les autres ? Un instinct de protection s'empara soudain de lui comme jamais auparavant. « Mais que m'arrive-t-il, à la fin ? »

La musique s'arrêta soudain, et les deux jeunes gens reprirent pied dans la réalité. Ichigo ramena sa jolie cavalière à son frère qui patientait avec le fils du duc sur les rebord de la piste de danse. Il lâcha sa main à regrets.

- Vous nous avez donné un beau spectacle, assura Toshiro.

- En effet, renchérit Sora avec un sourire qui en disait long sur ce qu'il pensait.

Orihime rougit à la vue de ce sourire. Elle savait que ce sourire-là signifiait qu'elle n'allait pas être au bout de ses surprises.

 

Fin Flash Back

 

Quand elle acheva enfin son récit, Orihime poussa un soupir de bien-être. Ces souvenirs faisaient toujours naître en elle des émotions qu'elle ne pouvait pas toujours contrôler. La jeune femme posa son doux regard sur Karin.

Je ne savais pas qu'Ichi-nii pouvait être aussi étonnant, commenta la brune, pensive.

En effet, répliqua la rousse, un sourire doux sur le visage.

Orihime laissa son regard dériver sur la pendule au dessus de la porte de la chambre et sursauta brusquement.

Karin, ton professeur de danse sera bientôt là, annonça-t-elle paniquée.

Ces paroles donnèrent des frissons à la jeune fille. Elle avait complètement oublié ces fichus cours !

Oh c'est pas vrai ! s'énerva la sœur d'Ichigo. J'avais complètement oublié ces fichus cours ! (NDA : Merci Karin je viens le faire remarquer. Karin : toi tu te tais et tu continues d'écrire. Moi : oh c'est bon calme-toi.)

Orihime ne songea pas à la reprendre car elle savait que cela allait l'énerver davantage. Elle descendit rapidement préparer la venue du professeur tandis que Karin pestait intérieurement contre son frère bien-aimé. « Il va m'entendre quand il va rentrer ! » Elle rejoignit sa belle-sœur à contrecœur en espérant que le calvaire ne durerait pas trop longtemps.

Arrivée dans le salon, Karin remarqua la présence d'un homme brun plutôt agréable à regarder, assis sur un fauteuil en sirotant une citronnade fraîche. La brune ne put retenir un sourire amusé, elle reconnaissait bien là la gentillesse légendaire d'Orihime.

Quand celle-ci entendit les pas de Karin dans le salon, elle alla rapidement les rejoindre. L'homme se leva quand il vit que la maîtresse des lieux était revenue. « Il est galant, un bon point pour lui » songea Karin, amusée.

Karin, je te présente Shuuhei Hisagi, ton professeur de danse, annonça-t-elle avec un sourire tendu. Monsieur, voici Karin Kurosaki, votre élève.

Orihime espérait en effet que la jeune fille ne s'énerve pas contre ce jeune homme. Avec soulagement, elle vit Karin sourire et le saluer.

Enchanté, Mademoiselle Karin, s'inclina le dénommé Hisagi.

Moi de même, assura la jeune fille, un léger sourire aux lèvres.

La jolie brune se dit soudain que ce cours n'allait pas être barbant, en fin de compte.

 

Le duc Toshiro Hitsugaya ne savait plus il en était, il était complètement perdu. Heureusement que son régisseur était là, il savait que c'était une personne de confiance.

Votre Grâce, je vous ramène le rapport sur l'enquête des détournements d'argent dont vous avez été victime, annonça Ichigo, posant le dossier sur le bureau du jeune seigneur.

Très bien, merci Kurosaki, lâcha distraitement Toshiro, perdu dans ses sombres pensées.

Ichigo ne savait pas quoi penser de son jeune seigneur. Il restait toujours dans ses pensées, son domaine ne l'intéressait plus. Il voulait l'aider mais ne savait comment y parvenir.

Monseigneur ? l'appela-t-il doucement.

En entendant la voix d'Ichigo, Toshiro secoua la tête pour reprendre ses esprits. Il posa son regard turquoise sur le visage inquiet de son régisseur, et consentit à lui répondre, d'une voix lasse :

Excusez-moi, Kurosaki, ça ne va pas très bien aujourd'hui, je suis un peu ailleurs...

C'est ce que j'ai cru comprendre, en effet. Vous voulez rester seul, peut-être ?

Non ça ira, refusa le duc. Remettons-nous au travail...

Ils se plongèrent tous les deux dans le dossier qu'Ichigo avait ramené un peu plus tôt. C'est alors que la porte s'ouvrit sur la jeune fiancée du duc. Ichigo était stupéfait de cette visite. Le duc, quant à lui, gardait un visage neutre. « Que vient-elle faire ici ? » pesta intérieurement Toshiro.

Monseigneur je dois vous parler, c'est urgent ! annonça Hinamori, sur les nerfs.

Ichigo ne dit rien, ce n'était pas son rôle mais quelque chose dans cette visite surprise le dérangeait. Habituellement la jeune femme se faisait toujours annoncer mais pas cette fois... Que voulait-elle ?

Que se passe-t-il, mon amie ? s'enquit le jeune homme aux cheveux blancs. Un problème ?

En effet... commença-t-elle avant de s'interrompre car elle avait remarqué la présence d'Ichigo.

Celui-ci se leva rapidement et s'adressa à son seigneur d'un ton à la fois désolé et pressé :

Monseigneur, je vous laisse avec Mademoiselle, je serai dans la bibliothèque si vous avez besoin de moi...

Toshiro acquiesça d'un signe de tête tandis que le jeune régisseur sortit de la pièce, non sans avoir esquissé une courbette à l'intention de la jeune femme. Une fois seul avec sa fiancée, le jeune homme se sentit mal mais le cacha au fond de lui.

De quoi voulez-vous me parler ?

Au son de la voix de son fiancé, la jeune femme se tourna vers lui et s'installa sur la chaise en face du bureau.

Alors, voilà...

 

Au même moment, Orihime lisait le message que son mari lui avait fait parvenir à l'instant :

 

« Orihime, je voulais te prévenir que j'ai invité le duc à

manger à la maison demain soir... Il a besoin de se changer les idées...

J'espère que ça ne te dérange pas, sinon on remet ça à plus tard...

 

Ton mari qui t'aime,

Ichigo. »

 

A la vue de ce message, la jeune femme sourit. Elle ne refuserait jamais d'inviter le duc et Ichigo le savait très bien. Surtout qu'en plus apparemment il n'allait pas bien.

Soudain elle vit Karin et le professeur revenir de la salle de cours, un sourire aux lèvres. Le jeune homme s'inclina devant les deux femmes :

Madame Kurosaki, je tiens à vous dire que cette jeune fille apprend très vite, elle est vraiment douée, la complimenta-t-il.

J'en suis très heureuse, répliqua Orihime, ravie que sa belle-sœur soit aussi attentive.

Je reviendrai donc demain à la même heure comme c'est convenu, dit-il, souriant. Bonne journée, mesdames !

Après une dernière courbette, le jeune professeur sortit de la maison. Karin, épuisée, prit place sur le canapé du salon en soupirant. Orihime prit place à côté d'elle et lui demanda, curieuse :

Alors ça s'est bien passé, on dirait ?

Oui en effet, souffla la jeune fille. Il m'a dit que j'avais un talent caché pour la danse...

La femme d'Ichigo esquissa un sourire en entendant cette réponse. Elle ne s'attendait vraiment pas à ce que Karin apprécie autant les cours de danse. Mais elle en était ravie, au contraire. Au moins elle ne serait pas rebutée par ces cours-là...

Bon le déjeuner est prêt, on passe à table dans dix minutes, le temps de te rafraîchir si tu veux, déclara Orihime de sa voix douce.

Merci !

Karin monta aussi vite qu'elle le put dans sa chambre et changea de vêtements. Elle passa ensuite dans sa salle de bain passer un peu d'eau fraîche sur le visage. Quand elle eut fini, la brune descendit rejoindre Orihime dans la salle à manger.

Elles mangèrent en silence pendant quelques minutes puis Orihime prit la parole pour annoncer :

Karin ?

Oui ?

J'ai reçu un message de la part de ton frère ce matin, et il me disait qu'il avait invité le duc à dîner avec nous demain soir...

A la seule mention du duc, Karin se sentait toute chose et cette fois-ci ne faisait pas exception à la règle. Mais la jeune fille reprit très vite ses esprits pour ne rien montrer du trouble qui l'avait envahie. Ce qu'elle ignorait, c'était qu'Orihime avait tout vu mais elle ne dirait rien pour ne pas mettre la brune dans l'embarras.

D'accord, après tout je n'ai pas mon mot à dire, lança Karin, un peu déboussolée.

Orihime ne savait pas quoi penser des paroles de la jeune file. On aurait dit qu'elle n'était pas ravie de cette nouvelle, alors qu'elle en était troublée, un instant plus tôt... « Non, je dois me faire des idées » songea la jeune femme.

Que se passe-t-il, Karin ? demanda-t-elle soudain soucieuse. Quelque chose ne va pas ?

La jeune fille ne s'attendait pas du tout à cette question de la part de la rousse. Elle baissa la tête pour ne pas montrer son trouble. Cependant elle prit sur elle pour répondre à sa belle-sœur :

Non, ce n'est rien Orihime...

D'accord, fit-elle d'une voix moyennement convaincue.

Les deux jeunes femmes terminèrent leur repas dans le silence. Karin ne comprenait pas sa réaction par rapport à ce qu'Orihime lui avait dit plus tôt. Pourquoi n'était-elle pas honnête ? En réalité, elle avait trop peur de ses propres sentiments... « Je suis pathétique ! » se fustigea Karin en colère contre elle-même. La jeune fille ne voulait pas admettre qu'elle éprouvait des sentiments étranges pour le duc depuis qu'il était réapparu dans sa vie.

Tu as fini Karin ? entendit-elle Orihime lui demander.

La brune releva la tête et regarda sa belle-sœur dans les yeux. Elle vit que celle-ci lui souriait en attendant sa réponse.

Oui, c'est bon merci... Attends, je vais t'aider !

Merci mais ça va aller, ne t'en fais pas... assura Orihime.

D'accord mais n'en fais pas trop, conseilla Karin gentiment.

La jolie brune monta donc à toute vitesse dans sa chambre qui n'attendait qu'elle. Elle s'allongea sur lit et ferma les yeux pendant quelques minutes. Soudain sans qu'elle ne s'y attende, le visage de Toshiro Hitsugaya apparut devant elle. « Ça devient vraiment agaçant ! Pourquoi je ne peux pas m'empêcher de penser à lui, à la fin ? » s'énerva-t-elle en ouvrant les yeux.

Karin se leva de son lit et se dirigea vers la porte-fenêtre de sa chambre encore fermée. Elle posa sa main sur la poignée de la porte et l'ouvrit, pensant que prendre l'air lui serait bénéfique.

 

 

Pendant ce temps, chez le duc Toshiro Hitsugaya...

« Enfin, elle est partie », soupira intérieurement le jeune homme en posant ses yeux turquoises sur la porte qui venait de se refermer sur sa fiancée. Il se demandait sans cesse comment se sortir de ce guêpier. Toshiro sortit du bureau pour rejoindre son régisseur qui devait toujours être dans la bibliothèque. En effet il vit le roux sourire devant ce qui paraissait une photo.

Kurosaki ? l'appela doucement le duc.

Il le vit sursauter brusquement au son de sa voix et se tourner vers lui, un regard étrange.

Monseigneur, pardonnez-moi je ne vous ai pas entendu arriver, s'excusa Ichigo, penaud.

Ce n'est pas grave, mon ami, lâcha le jeune seigneur.

Ichigo vit le duc s'asseoir sur le sofa et l'inviter à le rejoindre. Le jeune homme obtempéra et remarqua la colère et la résignation sur le visage de son maître. Quels événements avaient-ils pu le mettre dans cet état ? Enfin il le saurait bien assez tôt, songea-t-il.

Que se passe-t-il Monseigneur ? Vous semblez soucieux..., souligna le roux, vaguement inquiet.

- C'est juste que ma fiancée me tape sur les nerfs, répliqua Toshiro, nerveux. Elle ne peut s'empêcher de me parler du mariage... De vous à moi, je m'en passerais bien... souffla le jeune homme.

Ichigo retint un sourire amusé. Il était vrai que Melle Hinamori remettait souvent ce sujet sur le tapis... Mais la cérémonie avait lieu dans deux mois et demi, ils avaient encore un peu de temps devant eux.

Je vous comprends Monseigneur, compatit Ichigo. C'était exactement pareil avec Orihime un mois avant notre mariage. Elle ne pouvait plus tenir en place, se souvint-il avec tendresse.

Un sourire naquit sur les lèvres du duc qui ne put se retenir d'imaginer la scène. La femme de son régisseur ne manquait pas d'énergie, il fallait le dire... Mais une grande différence subsistait néanmoins. Il en fit aussitôt part au roux :

J'imagine, rétorqua Toshiro. Mais il y a une différence entre nos deux mariages...

Le duc s'interrompit soudainement et soupira de frustration. Il pensa à son père qui voulait ce mariage, mais n'avait-il pas son mot à dire dans cette affaire ?

Vous aimez votre femme, tandis que moi je supporte à peine la présence de ma fiancée, lança-t-il d'une traite.

Le régisseur resta silencieux devant la confirmation de ses soupçons. Il voyait très mal son seigneur passer toute une vie aux côtés d'une femme qu'il n'aimait pas.

Toshiro se dirigea vers la fenêtre de la bibliothèque qui donnait sur l'arrière cour et remarqua soudain que la nuit tombait. « Sombre, comme mon cœur... » pensa-t-il tristement sans rien laisser paraître de ses tourments.

 

Dans la cuisine du manoir, les commentaires sur l'étrange comportement du duc allaient bon train. Les serviteurs ne pouvaient s'empêcher de plaindre sincèrement leur jeune maître d'avoir une fiancée pareille.

Alors t'en dis quoi, Aika ?

La dite Aika était une des femmes de chambre du château. Brune aux yeux verts, petite et menue, cette jeune femme ne se laissait pas marcher sur les pieds, néanmoins.

Je crois que notre seigneur n'est pas ravi à l'idée de se marier avec cette pimbêche d'Hinamori, lâcha la femme de chambre. Elle ne le mérite pas...

Tout à fait d'accord avec toi, la soutint Shin, le majordome. C'est le genre de femme qui ne vit que pour la position sociale et tout ce que ça peut lui rapporter, condamna-t-il sans appel. Et notre seigneur ne sera pas heureux avec une femme comme elle...

En effet, soupira Miyako, la cuisinière en chef. C'est quelqu'un de sensible sous ses dehors froid et hautain, elle va le rendre malheureux...

Tous soupirèrent de tristesse. Ils se demandaient pourquoi feu Sa Grâce avait choisi une telle fiancée pour son fils unique, c'était à devenir fou.

Dans deux mois cette pimbêche sera la nouvelle duchesse... souffla Kuna, une autre femme de chambre. Je crois vraiment que nous sommes dans une belle galère, les amis...

Toutes les personnes présentes acquiescèrent. Ils n'étaient pas au bout de leurs surprises avec une duchesse pareille... Tous retournèrent vaquer à leurs occupations sans pour autant oublier ce qui les attendaient.

 

Quelques heures plus tard, Karin annonça à son frère et sa belle-sœur qu'elle sortait quelques instants pour profiter de la fraîcheur nocturne. Une fois dehors elle inspira une bonne bouffée d'air frais.

- Il fait vraiment bon ce soir...

La jeune fille soupira d'aise. C'était la première fois depuis très longtemps qu'elle se sentait aussi bien. Elle n'avait plus à s'inquiéter de rien, Ichigo et Orihime s'occupaient de tout.

Après un quart d'heure de marche, elle vit un banc au bord d'un lac où la neige avait fondu et décida de s'asseoir quelques instants, pour reprendre son souffle. Puis, Karin entendit un bruit de pas se rapprocher d'elle. « Mais quelle idiote ! Pourquoi être partie aussi loin aussi ? » se tança-t-elle. Mais avec stupéfaction, elle vit s'approcher d'elle le beau visage du duc Toshiro Hitsugaya. La jeune fille ne s'attendait vraiment pas à le voir dans cet endroit, et aussi tard en plus.

Désolé Melle Kurosaki, je ne voulais pas vous faire peur, s'excusa le jeune homme, contrit.

Ce n'est rien, assura-t-elle. C'est juste que je ne m'attendais pas à vous voir aussi tard...

La jeune fille ne montrait rien mais en réalité elle tremblait. Le choc de cette rencontre faisait battre son cœur à une vitesse folle.

Je pourrais en dire autant de vous... Que faites-vous dehors à cette heure tardive ? s'enquit Toshiro, un peu curieux, il fallait l'avouer.

Karin leva ses yeux sombres vers le ciel étoilé et prit la parole :

Je voulais simplement profiter de la fraîcheur nocturne, Votre Grâce, et mes pas m'ont conduite plus loin qu'il ne le fallait, avoua-t-elle, un peu gênée en voyant que le jeune seigneur prenait place à ses côtés..

La brune se sentait brûler sous le regard de glace de son interlocuteur. Quelle coïncidence tout de même... Si on lui avait dit qu'elle rencontrerait le duc lors de sa promenade solitaire, elle ne l'aurait certainement pas cru. Mais vu qu'il était là, autant profiter de sa compagnie...

Un silence apaisant s'installa sans que rien ne veuille le rompre. Ils étaient installés sur le banc, regardant le ciel sans prononcer un mot. Ils profitaient tout simplement du calme...

Toshiro observa la jeune sœur de son régisseur à la dérobée. Avec sa longue chevelure de jais, ses yeux sombres comme la nuit et sa peau aussi pâle que la Lune, elle était magnifique. Il se dégageait d'elle une simplicité qui lui donnait l'envie d'apprendre à la connaître davantage. Avec elle, pas de faux semblant, il se sentait enfin lui-même...

Soudain, le jeune homme rompit le silence.

Vos cours se passent bien ?

Karin tourna son visage vers lui et fut happée par la profondeur de ses prunelles turquoises. Elle esquissa un sourire timide puis consentit à lui répondre :

- Oui je crois... En tout cas, je dois avouer que la danse me plaît vraiment beaucoup.

Ravi de l'entendre, assura le duc sans la lâcher des yeux.

Le jeune duc se dit que son comportement laisser à désirer. En effet, il bavardait avec la sœur de son régisseur et il savait à quel point celui-ci était protecteur. Et raison de plus, il était fiancé nom de nom ! À une femme qu'il n'aimait pas certes mais le fait était là.

Je vais sans doute me montrer indiscret et vous n'êtes pas obligé de me répondre si ça vous gêne...

Que voulez-vous me demander, Votre Grâce ?

Avez-vous un prétendant ?

Karin était interloquée. Mais pourquoi diable lui posait-il une telle question ? Mais la jeune fille n'avait rien à cacher donc elle lui répondit, avec un soupçon de surprise dans la voix :

Non, pas du tout !

En entendant la réponse de la jeune fille, Toshiro se sentit comme soulagé bien qu'il en ignorait la raison.

Personnellement, je suis fiancée à une jeune fille de la noblesse, lâcha le jeune seigneur d'une traite.

Le duc ne lâchait pas la jeune fille du regard, attendant de voir sa réaction. Quelle ne fut pas sa surprise de voir ses mains trembler ! Mais que lui arrivait-il ? Il ne comprenait pas...

En entendant ces mots, le cœur de Karin manqua un battement. Elle aurait dû s'y attendre pourtant. C'était un duc et un duc devait se marier pour assurer sa descendance.. Alors pourquoi cette tristesse insondable ? La jeune fille se reprit tant bien que mal et leva les yeux vers le ciel.

Toutes mes félicitations, fit-elle en contrôlant les tremblements de sa voix. La date de la cérémonie est-elle déjà arrêtée ?

Oui c'est exact, soupira le duc. Elle aura lieu dans deux mois et demi.

Le ton de sa voix intrigua beaucoup Karin. On aurait dit qu'il ne souhaitait pas ce mariage... Mais elle se faisait probablement des idées.

Je vais me retirer, annonça la jeune fille. Mon frère doit s'inquiéter de ne pas me voir revenir...

En effet, confirma le duc. Je vais vous raccompagner jusque chez votre frère...

Comme vous le souhaitez, fit Karin en souriant même si le cœur n'y était pas. Comme ça, nous pourrons parler encore un peu..

C'est vrai, acquiesça le duc.

Tandis qu'ils se mirent à marcher, Toshiro se disait qu'il avait dû rêver. La jeune fille semblait aller bien... Mais il n'avait pas oublié que ses mains tremblaient, à moins que ce ne soit la fraîcheur de l'air qui avait provoqué ces tremblements. Il la vit frissonner de nouveau. D'autorité, le jeune homme posa sa veste sur les épaules frêles de sa compagne.

Voilà, vous aurez moins froid...

Je vous remercie Monseigneur, mais vous...

Je n'ai pas froid, ne vous inquiétez pas pour moi, la coupa-t-il avec un sourire d'excuse.

Après quelques minutes de marche silencieuse, les voilà arrivés à destination. Karin redonna la veste au duc en le remerciant une nouvelle fois.

Je vous en prie, fit le jeune homme en s'inclinant. Je vous souhaite une bonne nuit et je vous dis à demain soir, au dîner ?

Oui, alors à demain soir...

Aussitôt que la porte d'entrée s'était refermée sur Karin, Hitsugaya reprit la route vers son manoir en se disant que cette jeune fille était bien différente de celles qu'il avait l'habitude de côtoyer. Elle l'intriguait de plus en plus...

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