Un diable de majordome

Chapitre 11 : Folie passagère

2637 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 18/03/2017 18:42

Chapitre 10

 

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE EST UNE ADAPTATION ÉCRITE DU MANGA BLACK BUTLER DE YANA TOBOSO, ET PAR CONSÉQUENT TOUS LES DROITS D'AUTEURS LUI SONT RÉSERVÉS. AUCUN DE CES PERSONNAGES NE M'APPARTIENT (même si, personnellement, je ne serais pas contre posséder Sebastian ou Undertaker :3) ET JE NE TOUCHE AUCUN ARGENT AVEC LA PUBLICATION DE MES TEXTES (la fortune c'est pas pour demain, les amis !).

Je m'excuse d'avance pour tous les passages en majuscules, j'en suis consciente quelque peu agressifs pour les yeux, mais ça évite les ; "nan mé ta pa mi de disclaimer, tu profite du talen des autteur tu me dégoute" ou encore : "té sérieuse la ? jy croi pa, ya des gars en couple my god cé horrible!" (juste une petite précision : toutes les fautes précédentes ont été faites exprès, et je m'excuse pour vos pauvres rétines)

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE (AINSI QUE JE PENSE TOUS LES SUIVANTS ;P) CONTIENT DU SLASH (RELATION HOMOSEXUELLE)

IL N'Y A PAS DE SCÈNE DE SEXE MAIS LES PERSONNES N'ACCEPTANT PAS CE GENRE DE RELATION SERONT PRIÉES DE S'ABSTENIR (je suis sûre que beaucoup d'autres fanfictions purement hétérosexuelles déjà existantes sauront vous convenir ♥)

Bonne lecture à ceux et celles qui décideraient de continuer !

 

 

 

 

***

 

 

   


Dire que le repas fut glacial serait un euphémisme. Le Comte mangeait sans adresser un regard ni une parole à son majordome. De son côté, le grand démon commençait à éprouver de la colère envers ce petit humain si présomptueux. Dès qu'une parole ou un acte titillait un peu trop à son goût son esprit bouffi d'orgueil il se murait dans un silence glacial, qui volait en éclats de paroles tranchantes comme du verre dès que quelqu'un osait encore le contrarier.

Sebastian le détaillait de la tête aux pieds sans aucune retenue, et le jeune garçon faisait semblant de n'en rien savoir. Les yeux sombres du serviteur parcouraient leur Maître avec énervement, s'agrippant à ses cheveux, griffant ses bras et se plantant finalement dans les reflets de la pierre à son pouce.

  Sans que le diable ne s'en aperçoive, Ciel avait tourné la tête vers lui et, impassible, le laissait poursuivre son examen. 

  Toujours plongé dans le bleu de la bague, le grand démon s'était avancé vers la table sans le vouloir. Il était là, à deux mètres à peine de son Contractant, regardant son doigt bagué tandis que l'oeil bleu du jeune Maître le fixait. Prenant conscience du fait qu'il était observé, il leva lentement le regard, tranquille, et se plongea dans l'azur des iris de son supérieur. À ce moment là, il trouva que le jeune homme avait l'air étrange. Quelque chose dans son expression avait changé. Il était toujours aussi froid mais il paraissait... Concentré. Étonnamment ce fut ce terme qui arriva à l'esprit de Sebastian. Le petit Lord paraissait concentré.

   Ils restèrent ainsi à se regarder pendant un petit moment, calmes et absorbés. Toujours silencieusement, le majordome brisa cet échange de regards en prenant le couvert de son Maître. Il s'éloigna vers les cuisines toujours sans un mot. Je suis quasiment sûr que nous avons plus de temps à nous ignorer et à garder le silence qu'autre chose depuis que nous nous connaissons... se fit-il la réflexion. Il se rappela de l'étrangeté du comportement du jeune homme dans les premiers instants ; d'abord froid, puis taquin, puis il y avait eu la course poursuite, la crise d'asthme, son comportement très tactile qui lui avait beaucoup plu (il devait bien se l'avouer, il avait eu très envie de se jeter sur lui) et il était devenu glacial d'un coup, sans raison... Perplexe, le démon décida de laisser l'humain à ses sautes d'humeurs et plongea ses mains dans l'évier pour commencer le nettoyage de la vaisselle.

   Une fois que son majordome eut quitté la pièce, Ciel se leva et sortit rapidement. Il allait en direction de sa chambre à grandes enjambées, le visage fermé. En apparence il était calme, et il le savait bien, mais à l'intérieur se déchaînait une telle tempête d'émotions et de sentiments qu'il avait l'impression qu'à la moindre contrariété supplémentaire il allait exploser. Son trouble était d'ailleurs lié en grande partie à l'idée qu'il avait eu un peu plus tôt dans la journée. Rien que d'y penser son ventre se serra, beaucoup d'excitation et une pointe de crainte qui lui procurèrent une adrénaline exceptionnelle.

   Il envoya sa porte valser contre le mur et entra, conscient qu'avec la force à laquelle il l'avait poussée elle se refermerait toute seule. Un peu apaisé par l'ambiance feutrée de sa chambre et de ses livres, il s'installa dans un fauteuil face à sa fenêtre. Afin de calmer ce tourbillon qui l'habitait il entreprit de dresser mentalement une liste de ce qui le tourmentait. Au bout de quelques secondes il se rendit compte que son seul cerveau ne suffirait pas et il se leva pour prendre une feuille et une plume. De retour à son assise il se pencha vers la table basse et écrivit :

  • Crimes à résoudre
  • Être promis à Lizzy

   Il regarda ces deux points et soupira, conscient de ne pas être honnête avec lui-même. Le sujet principal, celui qui le préoccupait le plus n'était pas encore inscrit. Et il méritait pourtant plusieurs points... L'adolescent se résigna à laisser sortir de sa plume les mots qu'il n'osait s'avouer. Il continua :

  • Attirance envers Sebastian
  • Réciprocité de mon attirance ?
  • Sebastian et May-Linn

   Il laissa tomber sa plume. Les mots dansaient sous ses yeux, mais il ne se sentait pas mieux. Au moins, mes souffrances sont ordonnées, pensa-t-il, ironique. Mais même triées et le mieux rangées possible elles étaient toujours aussi douloureuses... C'était le plus gros défaut de Ciel Phantomhive : Il ne pratiquait aucun sport et n'avait aucune passion comme le chant, le dessin, la musique, qui auraient pu lui permettre de se défouler, de s'évader. Et il n'avouait jamais avoir besoin de repos, d'aide ou de réconfort. Il s'imposait d'avoir toujours l'air calme, froid et hautain, peu importe quel sentiment le hantait. Jamais il ne criait, jamais il ne pleurait, jamais il ne déchirait des feuilles ou ne bourrait un oreiller de coups de poings. Il se laissait dévorer par sa colère ou sa tristesse, un regard vide sur l'horizon. Il aimait à imaginer qu'un jour, rongé entièrement par l'acide de ses problèmes, son cœur ne le tourmenterait plus jamais. Mais il devait se régénérer au fur et à mesure car il n'en finissait pas de s'auto-détruire, surtout depuis l'arrivée de Sebastian. Le soleil dans les feuilles du parc l'évada un instant.

***

   Quelques coups rapides se firent entendre sur le bois de la porte. Ce n'était pas Sebastian, le petit Lord en était certain, il reconnaissait sa façon de toquer. Avant même qu'il ait pu autoriser la personne à entrer il entendit la porte s'ouvrir. Maintenant c'est sûr et certain que ce n'est pas lui, il n'entrerait jamais sans ma permission en pleine journée. Il se leva lentement et se retourna avec flegme pour se retrouver nez à nez avec une Nina trépignante d'excitation, les bras chargés de vêtements. Avant qu'il n'ait pu comprendre ce qu'il lui arrivait, elle avait accompli l'exploit de lui retirer sa veste et la moitié des boutons de sa chemise d'une seule main tout en soutenant l'imposante pile d'habits de son autre bras.

"Hé ! Stop ! s'indigna-t-il

- Oh, je t'ai connu moins tatillon... rouspéta faussement la couturière

- Forcément, quand on a six ans on est un tout petit peu moins pudique, ironisa le Comte à qui elle avait réussi à arracher un sourire en coin."

  Elle laissa échapper un petit rire et lui empila tout dans les bras avant de le pousser vers la porte.

"Allez, vas te changer !"

Nina était une des seules personnes que Ciel appréciait réellement. Et la seule hors de sa famille (et sans compter la Reine) qu'il laissait le tutoyer. Il aimait sa personnalité loufoque, son humour spécial, son répondant. Même s'il ne l'avouerait jamais, il l'aimait vraiment beaucoup. Et elle s'entendait bien avec ses autres domestiques, ce qui le réjouissait. En revanche c'est avec Bard qu'elle semblait avoir le plus de différends, pour une raison qui lui échappait.


Tout à ses pensées, il ne se regarda qu'une fois la dernière tenue enfilée. Dans le grand miroir qui lui faisait face, il vit un jeune homme fin et puissant, l'air juvénile mais glacial et impérieux. Un masque de glace et d'impassibilité mordante. Ses cheveux gris bleuté s'accordaient à la perfection avec le bleu profond de son manteau, comme les nuages de pluie coiffent la tempête. Il n'y avait que lui cependant qui dans ces iris gris aussi tranchants que des lames de rasoir pouvait voir la douleur qui le déchirait. Que lui qui ne pouvait comprendre qu'il était brisé, qu'un gouffre aux parois noires et suintantes lacérait son cœur. Et il se sentit soudain très seul.


De retour dans sa chambre, il tendit le tas de vêtements à Nina :

"Merci, ils me vont parfaitement.

-Tu sais, un petit sourire ou un compliment de temps en temps ça n'a jamais tué personne...

-Et toi tu sais que cela n'arrivera jamais. Tu es parfaitement consciente que si je ne les aimais pas je te l'aurais dit.

-Ah ça, pas un seul mot gentil mais toujours prompt à casser ! grommela la couturière

-Un peu de thé ? proposa le Comte, angélique"

Nina Hopkins sourit devant tant d'insolence et accepta.


***


Plus l'heure du départ approchait et plus Ciel angoissait. Son ventre se serrait à mesure que l'air se rafraîchissait. Il regarda les dernières lueurs du jour teinter d'un violet froid les allées sous ses fenêtres. Ce crépuscule était nimbé d'une étrange lueur glaciale, mais le jeune homme ne prenait pas la peine de l'admirer. Il était certes face à sa fenêtre mais son regard était perdu dans le vide, bien plus loin que la grille du Manoir, bien plus loin que le soleil et bien plus loin que l'horizon. Arriverait-il à mettre son idée à exécution où renoncerait-il au dernier moment ? Un échec lui serait intolérable, il se devait d'aller jusqu'au bout, quoiqu'il arrive. Il serait enfin soulagé. Mais en attendant, l'apaisement était bien loin de lui et ses entrailles n'étaient qu'un nœud de stress.


Quinze minutes plus tard, le Comte jouait avec une pièce de monnaie pour oublier son angoisse. Son mouvement machinal débloquait l'articulation de son pouce brusquement, envoyant valser la pièce dans les airs pour ensuite la faire atterrir dans sa main, et recommencer. Il regardait la pièce s'élever dans les airs au plus haut possible, puis tournoyer, lancer un dernier éclat argenté teinté des dernières lueurs du jour et retomber, impuissante. Aussi impuissante qu'eux tous. Tous passaient leur vie à courir après leurs rêves, leurs objectifs. Ils y consumaient leur jeunesse, les pans de leur vie se détachant d'eux en claquant avant de s'envoler dans le vent de leur course désespérée. Puis, comme la pièce, ils retombaient, leur acharnement inutile réduit à néant.


Ciel Phantomhive faisait partie de ceux qui en avaient conscience, et au lieu de le déprimer cette certitude le poussait à se jeter à corps perdu dans sa quête de vengeance. Puisque tôt ou tard sa vie s'envolerait, autant qu'elle lui soit prise dès qu'il aura atteint son but, encore frémissant d'adrénaline et de fierté, plutôt que vieux, infirme, assisté. Cette éventualité le répugnait.


Il reconnut les deux coups sur le bois de la porte, caractéristiques de son majordome. Il ne prit pas la peine de l'inviter à entrer et le démon le fit de lui-même.


"Nous y allons, Jeune Maître."


Il ne prit pas non plus la peine de lui répondre. Le serviteur sortit de la pièce et le Comte se leva, le visage fermé. Il ne devait en aucun cas se laisser distraire, par rien ni personne, il ne devait se préoccuper que de ce qu'il avait en tête. Il expira lentement et parcourut sa chambre des yeux, prêt à partir. Soudain, il vit la feuille où il avait un peu plus tôt listé ses soucis. Personne ne devait tomber dessus. Il la chiffonna et la jeta au feu avant de sortir de la chambre, déterminé.


Il arriva rapidement dans l'entrée du manoir où il laissa Sebastian lui enfiler son manteau. Le silence restait total tandis que le diable lui laçait ses bottines. Il avait cessé de s'interroger au sujet du comportement de son Maître, après tout cela lui était bien égal. Qu'il change d'humeur comme de chemise si cela pouvait lui faire plaisir ! Il se contenterait d'être un bon majordome, obéissant à ses ordres. Et le visage inexpressif du jeune homme en ce moment n'était pas pour le faire changer d'avis.


Une fois qu'il eut fini de faire les lacets du Comte, il se releva calmement. Le jeune homme s'avança et prit sa canne pendant que son serviteur lui ouvrait la porte. Sebastian tenait la porte ouverte, le buste légèrement incliné et une main sur le cœur. Les yeux baissés, il était soulagé d'enfin quitter ce Manoir à l'ambiance si pesante. Il s'aperçut soudain que depuis le temps qu'il tenait la porte, le Jeune Maître aurait déjà du être sorti. Qu'attendait-il donc ? Le démon releva lentement les yeux et vit son Contractant debout face à lui, le dévisageant. Toujours aussi froid. Soudain, le garçon aux cheveux gris se jeta sur lui et le plaqua contre le mur, claquant violemment la porte dans son encadrement.


Avant qu'il n'aie pu comprendre ce qu'il se passait, le grand diable se retrouva contre le mur, son Maître sur la pointe des pieds pressé de toute sa force contre lui. Pour Ciel, il était désormais trop tard pour reculer. Gardant un visage de glace il plaqua ses lèvres contre celles de son majordome, fougueusement. Sebastian mit une fraction de secondes à réaliser ce qu'il était en train de se passer. Son petit Maître venait de l'embrasser avec fureur. Alors seulement ses lèvres entrèrent dans la danse. Quelques secondes plus tard seulement le garçon se détacha de lui.


Le Comte de Phantomhive récupéra sa canne, replaça ses cheveux et sortit sans un regard à son démon, comme si rien de ce qui venait de se passer n'était réellement arrivé. Intérieurement, son cœur battait à tout rompre. Il l'avait fait. Son masque de marbre bien en place il lança en direction de la demeure :


"Comptes-tu te dépêcher ou dois-je prendre quelqu'un d'autre pour m'accompagner ?"


À l'intérieur du Manoir, le majordome effleura ses lèvres. Un sourire narquois recourba ses lèvres. Vous voulez jouer, Jeune Maître ? Très bien... Mais je vous préviens, jouer avec moi n'est pas toujours très amusant...


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