Un diable de majordome

Chapitre 8 : Chapitre 8 spécial mineurs

3012 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 18/03/2017 18:25

Chapitre 8BIS

 

 

 

 

 

/!\ ATTENTION : CE CHAPITRE (AINSI QUE JE PENSE TOUS LES SUIVANTS ;P) CONTIENT DU SLASH (RELATION HOMOSEXUELLE)

IL N'Y A PAS DE SCÈNE DE SEXE MAIS LES PERSONNES N'ACCEPTANT PAS CE GENRE DE RELATION SERONT PRIÉES DE S'ABSTENIR (je suis sûre que beaucoup d'autres fanfictions purement hétérosexuelles déjà existantes sauront vous convenir ♥)

Bonne lecture à ceux et celles qui décideraient de continuer !

 

 

 

 

 

  [...] - Vous avez reçu une lettre extrêmement urgente de Sa Majesté !!! s'écria la bonne, affolée.

  Le Maître leva alors les yeux vers elle, sa curiosité éveillée. Le diable, lui, avait le désagréable sentiment que cette missive était porteuse de mauvaises nouvelles, et comme son instinct ne le trompait jamais, il s'attendait au pire.

- May-Linn, donne-moi ce courrier. demanda impérieusement le garçon.

- Ou-oui... bredouilla maladroitement la femme de ménage en se troublant sous le regard du beau majordome qui, à l'écart de son Maître, l'observait.

  "Il faut que je me reprenne, enfin !" pensa la femme. "Je suis en couple, c'est incorrect envers Nina ! Et de toute façon, depuis quand est-ce que j'aime les hommes, moi ?!". Mais la domestique avait beau se faire la morale, elle ne pouvait empêcher ses joues de s'empourprer lorsqu'elle posait les yeux sur le grand homme. De son côté, le démon la regardait fixement, et May-Linn finit par comprendre que c'était parce qu'elle tenait toujours la lettre, malgré la main tendue et insistante de son supérieur. Gênée, elle lui donna rapidement l'enveloppe en bafouillant des excuses.

  L'aristocrate poussa alors un soupir attristé devant la maladresse de son employée et saisit le courrier. Une fois le papier en main, il toucha doucement le bras de son valet, qui comprit immédiatement qu'il devait le suivre. Ils quittèrent ensemble la pièce, sous le regard envieux de la bonne, qui s'asséna mentalement des gifles en s'apercevant de son regard de convoitise envers ce duo si proche. Ce qu'elle n'avait pas remarqué, en revanche, c'était la manière dont les doigts de son Maître s'étaient fugacement attardés sur la manche du grand homme, transformant le simple contact en une caresse légère qui avait fait frémir d'envie le bel incube.

  Dans le couloir, le Comte de Phantomhive allait rapidement, suivi de près par Sebastian, qui se demandait avec inquiétude ce que renfermait la missive. Le jeune homme ouvrit les portes du bureau avec puissance, et dans un seul et même élan, prit son coupe-papier, s'assit dans son fauteuil et fit signe à son laquais de venir près de lui. Il découpa le haut de l'enveloppe d'un geste vif et en sortit impatiemment le contenu.

 

Mon cher petit,

Je t'écris ce courrier bien à regret, sois-en sûr. En effet, il s'agit d'une histoire tout à fait sordide ; depuis environ un mois, des individus de sexe différents et de toutes classes sociales confondues, sont victimes d'horribles meurtres. Les victimes n'ont en apparence aucun point commun si ce n'est que toutes, sans exception, ont plus de vingt ans. Ces hommes et ces femmes sont retrouvés dans un état lamentable, et, si jusque-là notre police a réussi à éviter l'ébruitement de l'affaire, cette barrière de silence ne sera pas de très longue durée, et quelle serait la réaction d'un peuple qui apprendrait qu'un assassin particulièrement cruel rôde en ville, attaquant (a priori) au hasard ? Ce serait de toute évidence le chaos, la panique totale ! L'organisation de ce pays, si chère à mon coeur, serait brisée, et ce serait la fin de la si belle image que je m'efforce de cultiver pour notre pays ! C'est donc pour cela, mon petit, que je te demande d'enquêter sur cette affaire le plus rapidement possible afin de conserver la tranquillité si reposante de notre belle nation.

Respectueusement,

Sa Majesté la Reine


  À la lecture du texte, le visage d'un homme ordinaire se serait froissé de dégût ou bien de peur. Sauf que Ciel Phantomhive n'était pas un homme ordinaire, bien au contraire. Le visage de ce jeune Maître ne fit que se teinter de perplexité et il murmura d'une voix étrangement posée qui surprit son serviteur :

"Quel peut donc être le motif de ces actes ?

- C'est la seule et unique question que vous vous posez, Monsieur ? Permettez-moi de remarquer que les crimes cités dans ce mot auraient pourtant de quoi faire frémir... ajouta doucement le beau démon.

- T'ont-ils "fait frémir" ? demanda l'aristocrate froidement.

- Non, Monsieur, mais je ne suis pas un humain comme les autres, je suis...

- Insinues-tu que moi, je le suis ? l'interrompit-il

- Bien sûr que non ! se rattrapa le majordome du tac-au-tac

- Alors, cesse tes réflexions idiotes. lui asséna le jeune éphèbe."

  Cet échange rapide et tendu plomba l'atmosphère. Le seigneur des lieux se préparait à replonger dans ses pensées, lorsque le lourd silence fut brisé par l'ultime réponse de son valet :

"Yes, my Lord."

  Le regard du jeune homme aux cheveux gris se leva pour se poser sur cet être démoniaque qui l'attirait tant. Il eut un petit sourire condescendant devant l'obéissance du grand diable, et lorsqu'il se leva pour sortir de la pièce, il lâcha d'un ton moqueur :

"Que quiconque ose ensuite dire que c'est moi le chien..."

  Vexé, le beau laquais se raidit et suivit son Maître de son regard venimeux. L'adolescent ne s'en rendit pas compte, ou alors fit très bien semblant, et il sortit du bureau avec un air satisfait sur le visage. Une fois à l'extérieur, il appela son incube :

"Viens ici, diable ! Nous avons à discuter de cette affaire..."

  Le majordome arriva, contraint par son souhait de toujours obéir à son petit Contractant. Ils se dirigèrent ensemble vers la bibliothèque, car le Maître de Phantomhive adorait cette pièce et ses lourdes tentures. Il se concentrait plus facilement dans ces moelleux fauteuils d'un rouge sombre, entouré d'étagères où reposaient des siècles de savoir. Ils poussèrent la grande porte de la pièce et le garçon s'assit dans un grand siège, face à son démon, de façon à pouvoir engager la conversation.

"Sebastian, en tant que créature du Mal, que penses-tu de ces meurtres ? questionna brusquement le plus jeune des deux.

- Eh bien, c'est dans ces moments là que je trouve l'espèce humaine à la fois pitoyablement stupide et diablement intéressante... répondit l’interpellé

- Tu es donc incapable de répondre clairement ? rouspéta l'adolescent

- Je réponds simplement aux questions que vous me posez, ni plus ni moins, my Lord. sourit le bel homme

- Maudit diable... grogna le Comte. Je reformule donc ma question ; aurais-tu perçu un détail, un indice concernant la personnalité du tueur m'ayant échappé ?

- Pas le moins du monde, Monsieur. Si ce n'est que cet individu m'a l'air sacrément dérangé...

- Comme si je n'avais pas remarqué ce "léger" détail ! répliqua le beau garçon"

  Il conclut leur entrevue en ignorant superbement le sourire moqueur du serviteur, qui n'était après tout qu'un retour de bâton, pour lancer :

"Nous irons là bas, Sebastian. Organise le voyage, trouve nous un logement, nous partirons la semaine prochaine. On n'enquête jamais mieux qu'auprès des personnes concernées.

- Vos désirs sont des ordres, Monsieur. obéit le valet.

- Tiens, tu as changé de formulation ! remarqua Ciel, moqueur. Tu n'es peut-être pas totalement dénué de personnalité, finalement..."

  Le grand domestique pensa avec un faux sourire aux lèvres : "Mais comment peut-il en un instant passer ainsi de la sensualité à la froideur, de la taquinerie à la méchanceté ?!". Et il suivit celui qu'il adorait du regard, troublé par la si grande complexité de cet être humain. Il le laissa partir sans l'accompagner, et se dirigea quant à lui vers les cuisines afin de préparer le déjeuner.

***

  Il était en pleine préparation du gâteau au chocolat prévu pour le dessert du Comte de Phantomhive, lorsque, grâce à ses sens aiguisés de démon, il sentit une présence humaine qui s'approchait du manoir. En effet, quelques minutes plus tard, la cloche de la porte d'entrée carillonnait joyeusement. Il se dirigeait calmement vers le hall, lorsque May-Linn le doubla en courant à toute vitesse, hurlant :

- C'est une visite pour moi !

  Au moment où elle en arrivait à proximité, la porte s'ouvrit et la bonne se jeta dans les bras de la femme qui venait d'entrer. Nina Hopkins chancela sous le choc de la femme de chambre lancée à toute vitesse mais la serra fort contre elle. Sebastian pensa alors, attendri : "Je n'étais pas au courant qu'elle recevait son amie..." puis, lorsque Nina attrapa May-Linn par la taille pour l'embrasser, il rectifia mentalement : "Ah, apparemment elles sont plus qu'amies...".

  Après un baiser qui ne fut pas des plus longs, mais pas non plus des plus chastes, la bonne s'éloigna, redressa ses lunettes, et fit un signe gêné au majordome en lui intimant de garder le secret car le jeune Lord n'était pas au courant de leur relation. Le beau diable leur fit un clin d’œil assurant son silence puis s'éloigna d'un pas tranquille finir la préparation de sa pâtisserie.

***

 

 

P.O.V. May-Linn

 

 

 

  Je fus soulagée de voir que Monsieur Sebastian réagissait positivement et ne dirait - apparemment - rien au Maître. Je l'observai lorsqu'il partit, buvant des yeux sa démarche féline, puis je me rappelai de la présence à mes côtés de ma bien-aimée. Pour me rattraper de cet écart dont, de toute façon, elle ne savait rien, je l'enlaçai de nouveau et nous nous embrassâmes tendrement. Ses lèvres étaient douces contre les miennes et lorsque je m'écartai, je plongeai la tête dans son cou et m'emplit de son odeur que j'aimais tant. Nina était de ces femmes qui pouvaient être aussi délicates que féroces, et étonnamment, ma timidité et ma maladresse s'évaporaient en sa présence ; nous nous complétions.

  Je la pris par la main et l’entraînai à ma suite. Je comptais lui faire découvrir la surprise que je lui avais organisée avec les autres domestiques. Durant le trajet, elle n'eut cesse de me demander impatiemment si nous étions bientôt arrivées, et, chaque fois, je me retournais, lui posais un doigt sur la bouche et un léger baiser sur le nez, et nous repartions en riant. Lorsque nous étions ensemble, nous étions comme des enfants. Le caractère brusque qu'elle avait avec les autres disparaissait en ma présence, et j'aimais cela. Il n'y a que pour moi qu'elle était comme cela, j'étais la seule à la connaître réellement.

  Nous finîmes par arriver devant une porte de taille normale, même si, comparée aux autres du manoir qui étaient d'une taille gargantuesque, elle paraissait plutôt petite. Nina eut un air perplexe, évidemment, puisqu'elle n'était jamais venue ici ! Le manoir de Monsieur était si grand...

  J'ouvris alors la porte et je vis ses yeux s'écarquiller de surprise. Nous avions donné une autre vie à cette pièce autrefois abandonnée. Je vis son regard parcourir les rayonnages, les échantillons de tissus, les placards, le matériel, et au fur et à mesure de son examen, sa bouche s'ouvrit en un o parfait. Elle se tourna vers moi et me demanda d'une voix timide qui était tout à l'opposé de son habitude :

"C'est... Un atelier de couture ?

- Ça m'en a tout l'air... répondis-je doucement en souriant

- Tu... Tu as fait ça pour moi ? hésita-t-elle encore

- Pas moi, nous. Les autres serviteurs du Comte m'ont aidée. l'informai-je

- C'est magnifique... souffla-t-elle

- Et c'est à toi maintenant. Enfin, pas tout à fait, le manoir reste à Monsieur Ciel, mais, en partie, quand même, un peu, voilà..."

  Oh mince, je recommençais à trop parler, je m'embrouillais dans mes mots et m'empourprais au fur et à mesure. Heureusement, ma styliste bien-aimée me connaissait assez pour comprendre l'état d'embarras dans lequel je me trouvais, et elle m'enlaça pour me murmurer :

"Merci beaucoup."

  Je plongeai mon regard dans le sien, et elle m'attira à elle. Lorsque nous bouches s'unirent, je passai mes bras autour de son cou tandis qu'elle en passa un autour de ma taille et déposa son autre main dans ma nuque pour intensifier notre baiser. Au début doux, il s'amplifia de plus en plus et, sans nous en rendre compte, nous reculions sans nous interrompre. Mon dos se heurta soudain à la porte et Nina n'en devint que plus sauvage, passant une main au creux de mes reins en la glissant entre les boutons de ma robe. Sentant l'atmosphère se réchauffer dangereusement, je m'éloigna quelque peu et me recoiffai. Lorsque je commençai à sortir dans le couloir, elle afficha un air vexé, mais en sentant que je lui prenais la main pour qu'elle me suive, elle comprit mon intention, et sa moue peinée se mua en sourire carnassier.

***

  Lorsque nous ressortîmes de ma chambre trente minutes plus tard, nous étions toutes deux rouges et débraillées, comme si nous étions saoules. L'impression d'ivresse aurait pu être complètement confirmée par l'air béat que nous arborions si nous notre démarche n'avait pas été si assurée. En voyant Bard approcher depuis le bout du couloir, je m'affolai un peu, redressai mon tablier, lissant mes cheveux comme je le pouvais en les plaquant avec mes mains. Nina vit ma panique et se plaça calmement face à moi, puis me prit les mains.

- Calme toi, ma chérie. Nous n'avons rien fait de mal, tu sais ? Et puis, ce n'est pas la première fois, et tous tes collègues sont au courant de notre couple, tu peux te détendre...

  J'arrêtai de m'agiter et je la sentis glisser quelque chose dans mes cheveux. Elle me glissa avec un sourire :

- Je viens de retrouver ta coiffe dans mon soutien gorge. On se demande bien comment elle a pu atterrir là...

  Je ris timidement devant son espièglerie, puis je la pris par la main et nous continuâmes notre route vers les escaliers. Au moment où nous croisions notre chef cuisinier, il regarda nos mains entrelacées d'un air dédaigneux et lâcha froidement en plantant son regard dans le mien :

- Ah, tu es là... Je me demandais ce que tu pouvais bien faire pour n'être trouvable nulle part, mais tout s'explique !

Il eut un air dégoûté lorsqu'il regarda ma bien-aimée, et il s'adressa ensuite à moi :

- Et elle, dit-il en la pointant du doigt, est attendue par Monsieur le plus rapidement possible.

- "Elle", elle a un prénom, mon grand ! l'apostropha vertement ma couturière chérie.

- Eh bien, ça me fait une belle jambe ! Qu'est-ce que tu veux que j'en aie à carrer ?! répliqua Bard assez méchamment. May-Linn, je ne sais vraiment pas comment tu arrives à supporter cette horrible bonne femme...

  J'avais assisté à cette joute orale avec autant d'utilité qu'une plante verte, quoi qu'une plante eut été plus décorative. Je regardai donc partir mon coéquipier en étant toujours aussi inutile. Vous l'aurez compris, entre Bard et Nina, c'est loin d'être le grand amour, et ceci depuis le début. Ils ne se sont jamais aimés, mais bon, on fait comme on peut avec ce que l'on a ! J'essaie généralement d'éviter toute confrontation en les tenant à l'écart l'un de l'autre dans la mesure du possible, mais l'agressivité du cuisinier me fatiguait de plus en plus, et je ne savais même pas pourquoi il avait tant de haine envers la femme que j'aimais.

  Je laissai donc ma bien-aimée avec le petit Maître, qui voulait se faire tailler des habits de voyage. Je réfléchis en m'éloignant que je n'étais pas au courant de son départ, et notai mentalement qu'il faudrait que je me renseigne sur la date de sa sortie. Il emmènerait certainement Monsieur Sebastian avec lui, tant mieux ! Comme on dit, loin des yeux, loin du coeur ! Et cela voudrait dire que je pourrai convier Nina au Manoir durant leur séjour, oh, comme j'avais hâte ! Je partis donc joyeusement vers la salle à manger pour mettre la table pour le repas de midi, en essayant de ne rien casser...

 

***

Et voilà ! Ce petit chapitre est spécialement pour les mineurs ou les personnes n'appréciant pas les yuris. Je suis désolée de vous décevoir mais j'ai encore trois semaines de convalescence pour mon dos (je n'en ferai que deux, ça va déjà mieux :3), j'ai pu poster ceci car c'est un copié collé du 8, ça a du me prendre 5 minutes dans ma soirée (avec la remise en page qui avait sauté).

Petite dédicace à la lectrice Little_devil qui m'a commenté sa déception de ne pas pouvoir lire le chapitre 8, merci à toi, tu as peut-être aidé d'autres personnes qui n'osaient pas se manifester !

♥BlackBlondy♥

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