L'homme choisit, l'esclave obéit

Chapitre 13 : Chapitre 12

Catégorie: T

Dernière mise à jour 09/11/2016 19:40

8

Style

9

Scenario

9

Note globale

440 point(s)

Quiconque aura joué à Bioshock aura été séduit par cet univers délirant et malsain, à ce design tout droit tiré de l'Art Déco et à ses personnages mystérieux et retors. Celui qui a un tant soit peu cherché à comprendre les mystères de Rapture en plus de dézinguer les Chrosomes aura été intrigué par tout ce qui a mené à la destruction de la cité. 

Profitant des non-dits du jeu, Code44 nous présente sa vision du passé du personnage le plus important de ce jeu, celui qui semble être le vilain à éliminer, le créateur de Rapture, Andrew Ryan. Comment est-il parvenu à construire cette cité onirique et impossible ? Qu'est-ce qui l'a poussé à adopter tous ces crédos qui ont fait son idéologie ? 

Style/Oryhographe

 Peu d'erreurs orthographiques dans ce récit et c'est agréable. Quelques coquilles seulement trainent ici et là.

Le style est plaisant à lire, précis, efficace. Les pensées d'Andrew Ryan et sa manière de voir le monde sont fidèlement transmises par le style. Est-ce voulu ou pas? Peu importe, on se laisse volontiers entraîner par le récit et cette vision.

L'auteur distille savamment les divers credos que l'on peut trouver dans la ville de Rapture au fur et à mesure de son récit. Le joueur averti aura plaisir à les retrouver, intelligemment placées avant le cliff de fin de chapitre. Il y a vraiment la volonté de faire lien avec le jeu. Logique, pour une préquelle, dirait-on.
Au point où en est l'histoire, le ryhtme s'accélère de plus en plus. Les ellipses se restreignent comme pour donner l'impression que tout va se précipiter pour arriver à la destruction de Rapture. Bien pensé.

Scénario/Personnages.

On suit donc Andrew Ryan de la fin de son adolescence jusqu'à, pour l'instant, à la mise en oeuvre de Rapture.
Chaque chapitre correspond à un souvenir marquant qui va influencer les choix du héros. Cette manière d'appréhender le passé d'Andrew Ryan est brillante. L'auteur  a à coeur de tisser au fur et à mesure de son histoire les divers éléments que l'on retrouve dans le jeu. Ainsi, chaque événement,  chaque rencontre semble être méthodiquement et judieusement placée et exploitée. Les clins d'oeil au jeu sont nombreux et raviront le fan.
L'ancrage historique de cette histoire est vraiment plaisante à voir. Code44 nous montre comment les événements de l'histoire du XXème siècle ont marqué Andrew Ryan et l'ont poussé à être de plus en plus extrême et arrêté sur ses idées et ses convictions. C'est vraiment très bien amené, justifié. On se régale.
Seul bémol, les chapitres sont parfois un peu trop rapides à mon goût. Cette histoire est si fichetrement bien construite que la fin du chapitre arrive toujours trop vite et que le lecteur avide d'en savoir plus ressent une bonne dose de frustration.


Au moment où en est l'histoire, on a pratiquement fait connaissance avec les principaux protagonistes de Bioshock: Andrew Cohen, le premier que l'on voit car Ryan le rencontre "à la surface" est bien défini. Son arrogance d'artiste le caractérise bien.
On fait la connaissance des autres à Rapture. Chacun a son petit chapitre. Comme le fil conducteur reste tout de même Ryan, on évite de peu la liste catalogue qui plomberait le récit. L'arrivée de Fontaine montre déjà les différents qui vont exister entre les deux hommes. De Tannenbaum, on en a peu vu mais elle n'a pas dit son dernier mot. J'avoue, en tant que lectrice, avoir hâte de voir l'arrivée de Suchong.
Les OC ne sont pas en reste. Seule la soeur De Ryan reste effacée et donc paraît coincée dans le rôle de la gentille petite soeur. Le père, rapidement assassiné, fait figure de maître à penser au tout départ et il est agréable de trouver dans sa bouche le leitmotiv de Ryan: "L'Homme choisit, l'esclave obéit". Il y a une autre forte figure paternaliste: celle d'Agenore, l'immigré italien qui prend sous son aile le jeune Ryan fraîchement débarqué aux Etats-Unis. 
Bien évidemment, le personnage le plus développé est celui de Ryan. On suit parfaitement bien son cheminement de pensé et la manière qu'a Code44 de le caractériser est vraiment fouillée et crédible. On comprend que l'existence de Rapture telle qu'elle a semblé exister avant le début du jeu n'est pas arrivée par hasard. On suit cet homme qui s'enfonce de plus en plus dans l'extrémisme de ses convictions et le pire c'est qu'il a une grande part d'altruisme, de vouloir mener les Hommes vers quelque chose qu'il pense être bien pour eux. Code44 nous livre là un Ryan véritable, fascinant. Les réponses qu'il apporte sur ce personnage sont bien pensées.

En résumé

Une histoire que tout fan de Bioshock devrait lire. Une trame bien amenée et bien pensée servie par un style plaisant et presque sans erreur orthographique. Des personnages fouillés, des dialogues enlevés et de nombreuses références historiques et vidéoludiques.
On aimerait la voir se continuer !
A lire sans modération.

 



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