Big Order: Feather's Rebellion
Putain, qui est cette nana?! Une supérieure à Élisabeth? Et qui serait assez tordu pour faire d'une gamine de quatorze piges une sous-lieutenant?
« A vrai dire, je ne te demande pas particulièrement ton avis, rigola la brune, descendant du balcon d'un saut vif et précis. C'est "tu viens", un point c'est tout.
- Putain, mais t'es qui à la fin?!... haletais-je, à cause du sang que je perdais, qui me faisait la vue trouble.
- Le savoir t'avancerai à rien, tu sais, marmonna Élisabeth. »
C'est fou ce que le sang se déversait au sol, sur l'herbe mouillée. Le lieutenant s'approcha de moi, et j'eus le temps de comprendre que je recevais un coup dans l'estomac que je perdis connaissance.
Je n'y pense jamais assez. Qu'est devenue ma famille? Si elle vit encore, maintenant, que penserait-elle du fait que je sois la future Maître du monde?
Que penserais papa si il était honnête et non le connard qu'il prétendait ne pas être?
Que penserais mon petit frère?
Que penserais maman, si elle était une mère exemplaire?
Mais putain... Qu'est-ce que j'en ai à battre? Qu'ils aillent crever!
Le problème... C'est pourquoi je ne peux ni parler, ni voir?! Ni bouger?! Suis-je attachée? C'est sûrement l'œuvre de cette garce de Lieutenant... Si seulement Élisabeth était là, elle pourrait me détacher!
Éli!
« Je t'ai manquée? dit la petite blonde, retirant le bandeau qui était sur mes yeux, puis le foulard dans ma bouche. Ils t'ont bien ficelée, dis-moi.
- Éli! Où sommes nous? demandais-je, pendant qu'elle retirait la camisole de force qu'on m'avait mise.
- Soit patiente! »
Élisabeth avait changé de vêtements, elle avant maintenant un uniforme de soldat. Preuve une fois de plus s'il en fallait une, qu'elle est à la solde d'une quelconque armée.Une fois ma camisole détachée, libre de mouvement, je sorti rapidement de ma cellule. A côté de ma cellule, s'en trouvait une autre, sur la gauche. Et au sol... Pas loin de dix gardes, gisants, comme des morts.
« Pff, soupira Élisabeth, ils m'ont enfermée dans la cellule d'à côté, et m'ont assommée d'histoire d'insubordination, comme quoi j'en était interdit... Quelle garce, parfois, le Lieutenant Lobow.
- C'est le nom de l'autre idiote à l'arbalète qui se la pète? demandais-je.
- Ouais, répondit la jeune fille, le Lieutenant Lobow Nina. Une russe, et le plus humiliant, c'est que c'est même pas une Order... »
Elle va le sentir passer, quand on se reverra, l'autre Lieutenant. En tous cas, désormais, son Sous-Lieutenant est sous mon contrôle, et elle peut se brosser pour la récupérer. Mais genre, bien se brosser. Elle a dû tirer autant profit de son Order que moi je ne compte le faire.
« Une dernière question, continuais-je, c'est quoi le délire des cadavres par terre?
- Ils sont pas morts, rigola Élisabeth, ils sont juste au pays des rêves. Ils étaient gênant, donc j'ai réussi à m'en débarrasser. »
C'est déconcertant avec quelle facilité une Order de quatorze ans a réussie à se sortir d'ici. Alors que je regardais les couloirs où nous étions, qui étaient blancs et longs, Éli posa sa main sur mon épaule.
« Je crois que nous sommes parties pour une évasion, ricana-t-elle.
- Une évasion? On est où à la fin? demandais-je, en regardant autour de moi.
- Nous sommes à Kyûshû, dans le Palais Gouvernemental de Dazaifu, m'expliqua la jeune adolescente.
- Très bien, on va retrouver le Lieutenant, ordonnais-je. »
Élisabeth fut surprise, alors que je me mit à courir sur la gauche. En réalité, je prenait totalement une direction aléatoire. Le sous-lieutenant me rattrapa peu après.
« Pourquoi tu veux retrouver le Lieutenant? demanda-t-elle.
- Pour la soumettre, comme les autres! Elle est redoutable, si je peux l'avoir avec moi, ce sera un grand pas pour la conquête du monde!
- Tu devrais faire gaffe, repris la petite blonde, le Palais Gouvernemental de Dazaifu est réputé pour être habité par de puissants Order, tout particulièrement par le Décemvirat d'Order. Dix très puissants Order, je te déconseille de te frotter à eux. »
Je viens de le remarquer. Mais c'est fou à quel point il y'a des Order, quand on rentre dans un monde d'Order. Plus précisément, quand on vit en tant qu'Order. Je courrai toujours tout droit. Puis finalement, Élisabeth me fit m'arrêter alors que j'allais ouvrir une porte.
« Qu'est-ce t'as?! m'exclamais-je.
- Fait pas la conne! Si tu vas n'importe où, on finira pas tomber sur des Order du Décemvirat! Tu es devant la chambre de la cinquième main du Décemvirat, t'imagines, elle est derrière cette porte, dans sa chambre? Elle nous tuera. Le mieux, c'est la contourner.
- Tss, si tu insistes, soupirais-je. »
Si j'avais su qu'on allait devoir autant détourner notre chemin. Nous passâmes dans une pièce remplie de gardes: selon Éli, c'était soi assommer des gardes, soit tomber sur une Order bien plus puissante que ces gardes. Rapidement, une fois que nous les avions fait rentrer dans mon territoire, je passa les gardes sous mon contrôle, et les força à surveiller la zone comme si de rien était pour ne pas que quelqu'un se doute de quelque chose. Dans un couloir vide aux murs blancs et au sol gris, on pris une petite pause.
« Tu es folle d'aller en direction du Lieutenant Lobow, me fit remarquer Élisabeth.
Elle va te tuer.
- Quand j'étais gamine, mon prof d'ECJS me disait que les Order ne pouvait pas s'entendre. Je vais prouver le contraire.
- Un monde où les souhaits sont réalisés? C'est une hérésie, les Order sont fais pour ce battre. ricana Élisabeth.
- Peut être bien, mais je veux prouver le contraire, en mettant le monde sous ma cape, soupirais-je.
- On a accéléré le processus, alors, me souris Éli. »
À l'entendre dire ça, j'en profita pour réfléchir. Je ne souhaitais pas m'attaquer à la conquête du monde aussi vite, mais elle est arrivé, et tout a basculé...
« Vous êtes des enflures, soupirais-je. Vous avez tout cassé.
- Comment ça? demanda Élisabeth.
- Tout ce que je voulais, c'était patienter encore un peu, avant de m'attaquer à la conquête du monde.
Mais, vous êtes arrivés, et vous avez tout cassé. Je voulais d'abord voir si je pouvais retrouver mon frère... Et ensuite seulement, m'attaquer à la conquête du monde.
- Et pas tes parents? me demanda l'adolescente.
- Non, je voulais protéger mon frère de mes parents. Il n'était pas en sécurité avec eux. »
Je n'y avais jamais pensé, avant, mais j'aurai aimé connaître mon frère. J'ai à peine le souvenir que ma mère était enceinte, et c'est très vague. Il y a surtout une raison particulière, pour laquelle je voulais récupérer mon petit frère, dont j'ignore le nom.
« Tu auras tout le temps de le récupérer pendant que tu te lanceras à la conquête du monde, soupira Élisabeth, ça prendra peut être un ou deux ans... Mais ça devrait le faire.
- Tu ne comprends pas! criais-je, les poings fermés.
- Quoi?
- Quand j'ai été achetée, on m'a donné des nouvelles de mon frère, qu'on jugeait comme "importantes". Mon frère... Il a une forme de leucémie très rare. Il ne le sait peut être pas, mais il ne lui reste que six mois à vivre, à l'heure qu'il est! »