Hate, Sex and Passion - The War of sexes
Je ne peux détourner les yeux du fond de la salle.
Le liquide jaune et pétillant dans ma bouche, a comme un goût amer.
Ou est-ce le choque de la voir ici, qui trouble mes sens ?
Je recrache sans élégance aucune ma boisson dans mon verre.
La vision brouillée, les muscles tendus, je sens toujours l'emprise possessive de Mia, sur mon bras.
MIA !
Comment ai-je pu passer de l'innocente discution de mon contrat, au chaos le plus total du nom de Laétitia ?
Sans jamais l'avoir croisé pendant deux ans, il a fallut que nos retrouvaille se fasse aujourd'hui, devant ma nouvelle petite amie.
Je baisse le regard sur Mia.
Elle s'accroche à moi comme à une bouée de sauvetage.
Les yeux fixées sur Laétitia, elle la toise, les joues roses.
Je ne peux réprimer un sourire quand je l'observe dans cette humeur.
Elle est belle à se damner.
Elle mord ses lèvres rebondies, crispe ses doigts fins et contracte chaques nerfs de son cou gracile.
Si dans ses yeux je lis la colère, j'y décerne aussi de l'angoisse et de la peur.
Je voudrais la serrer tout contre moi, et chasser cette ombre de fragilité qui plane sur son visage.
Au lieu de quoi, j'encercle sa taille lui arrachant une moue surprise.
- Chhhhhh... Princesse, chuchotés-je assez bas, pour qu'elle seule les entende. Laisse dont ces lèvres tranquille.
Du pouce, je caresse sa lèvre inférieur. Et la sens se détendre tout contre moi.
Laétitia est toujours... Laétitia.
Grande, blonde, à la peau pâle et au membres fins.
Elle nous dévisage Mia et moi, passant de l'étonnement léger au sourire de cinéma, qui est faussement collé à sa bouche.
J'ai l'impression que tout s'est arrêté quand je l'ai vu.
Pourtant, les discussions continuent avec animositée.
J'observe, la femme que j'ai tant désiré auparavant, saluer mes amis, collaborateurs, et collègues comme si de rien n'était. Comme si il ne c'était pas passé deux ans.
Elle se dirige vers nous, tout en saluant, embrassant et enlaçant les personnes sur son passage.
Quand elle n'est plus qu'à quelques mètres de nous, je sens de nouveau Mia se raidir dans mes bras.
- Edeen, ça fait...
- Longtemps, terminés-je sur la défensive.
- Oui, un sacré bout de temps, dit-elle en me lancant un regard embrasé sous ses longs cils.
Mia gigote, mal à l'aise.
- Mia, je te présente Laétitia Ross. Laétitia, je te présente Mia, ma petite amie.
- Enchanté, sourit-elle en tendant sa main à Mia.
- Le plaisir est moindre en ce qui me concerne, lance Mia en lui offrant une poignée de main féroce.
- Elle est délicieuse, Edeen, continue Laétitia à mon égard, se moquant ouvertement de Mia.
- Qu'est-ce que tu fous là Laétitia ?
- J'ai appris par le biai d'un ami, ton grand succès et la signature d'un contrat avec Spielberg. Et bien que le temps fût long, je n'ai pu m'empêcher de venir te félicité en personne.
- Il n'était pas nécessaire que tu te donnes cette peine. Qui est l'ami en question ?
Elle balai la salle du regard, et sourit enfin à un homme au buffet, qui lève son verre dans notre direction.
Marc !
Mon sang ne fait qu'un tour, les nerfs de tout mon corps me supplient de tordre son cou de salopard.
Il essaye de me piéger.
Mia n'est pas au courant du pari.
Si elle l'apprenait, elle me tuerait et je la perdrai.
Je tente de ne rien laisser paraître de ma colère. J'attendrai un moment plus propice, pour régler son compte à Marc.
- Je vois. Et bien, sache que tu n'es pas la bienvenue, Laétitia.
- Je comprends. Je ne tiens ni à faire de scandale, ni à me donner en spectacle. Je veux simplement que tu accepte que l'on discute, un de ces quatre.
- Pour se dire quoi ?
- Tu verras bien.
- Tout ce qui devait être dit, a été dit dans le passé. Et restera au passé Laétitia.
Elle fronce les sourcils, frustrée. Jete un regard dédaigneux à Mia, qui le lui rend bien. Et tourne les talons en ajoutant: "Tu ne pourras pas me repousser éternellement Edeen. Je n'en ai pas fini."
Elle s'en va, au bras de Marc.
Une vague de soulagement m'envahit.
Et sans m'y attendre, Mia plaque ses lèvres sur les miennes. Comme si elle retrouvait enfin l'oxygène dont elle manquait.
Elle murmure sur ma bouche: "Merci."
Quand je me retiens pour ne pas répondre "Pardon".