Hate, Sex and Passion - The War of sexes
Chapitre 25 : Les choses simples sont souvent les meilleures
1407 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 20/04/2015 00:17
Il est 18h30, et je suis déjà prête.
Et je me sens, plus que ridicule sans mes escarpins et une de mes robes fourreaux.
Me voilà en jean, basket et débardeur pour un rencard.
Enfin... Je veux dire... Ça n'est pas vraiment un rencard... Mais plutôt une mission.
Oui, exactement c'est la mission destruction du salaud imbus de sa personne.
Pitoyables excuses.
18h47, je me regarde de nouveau dans le miroir de mon entrée, et détache et rattache pour la millième fois mes cheveux.
Aujourd'hui, impossible de les dompter, mes boucles brunes se battent les unes avec les autres.
Je les attaches en une queue de cheval lache, et attrape mon sac et ma veste.
L'excitation est à son comble, lorsque la porte claque derrière moi.
Je ne peux plus faire marche arrière, ou du moins - puisque cette fois j'ai mes clés- je n'en ai pas envie.
18h54, les portes de l'ascenseur s'ouvre, et j'aperçois depuis les portes vitrées de l'immeuble, une sublime Audi TT se garer.
Edeen en sort plus beau que jamais.
Il est divin dans son jean, qui descend sur ses hanches, et son t-shirt noir en colle V ajusté, qui met sa silhouette sculptée en valeur.
Je m'approche avec, sur le visage une expression qui signifie: "Bordel de Merde".
Il passe la main dans ses cheveux cuivres désordonnés, et sourit en croisant mon regard.
Je rougis en l'observant me détailler de la tête au pied.
Parce que maintenant je rougis. Et bien c'est le début de la fin ma pauvre fille.
- Salut Princesse, tu es...
- Ridicule, je sais.
- J'allais dire mignonne et dans le thème, se moque-t-il.
- Oh, et quel est le thème ?
- Décoincé !
- Je ne suis pas coincée !
- Pardon, je voulais dire decontracté, se rattrape-t-il en m'adressant un clin d'œil lourd de sens.
- Et où allons-nous ?
- On va jouer au billard Princesse, me lance-t-il heureux comme un gosse.
- Tu te fous de moi j'espère ?
- Pas une seconde, dit-il avec le plus grand sérieux.
- Je ne sais pas jouer au billard Edeen, me plaignés-je en pointant un doigt sur moi.
- Et moi je suis un excellent professeur, rétorque-t-il en répétant mon geste sur lui.
- L'humilité est une qualité, monsieur excellence.
- Et l'amour-propre en est une autre, riposte-t-il en m'ouvrant la portière côté passager.
Avant d'entrer dans la voiture, il me saisit le poignet, me regarde un instant un sourire idiot au lèvre. Il s'empare soudain de ma queue-de-cheval, et tire lentement sur l'élastique, libérant ma crinière cuivrée.
Il capture une mèche rebelle, qu'il replace derrière mon oreille.
- Je te préfère les cheveux lâchés Princesse.
Il me relâche et fait le tour de la voiture. Je m'autorise enfin à respirer de nouveau.
Je regarde la route, en évitant de regarder au maximum dans la direction de l'Apollon à mes côtés.
J'ai les mains moites, la gorge sèche et le cœur qui tambourine un peu plus, à chaque mètres que roulons.
Qu'est-ce qui m'arrive, non de Dieu ?
Je suis nerveuse et à deux doigts de la crise d'épilepsie.
- Manquerais plus que tu tombes amoureuse, se moque ma conscience.
Hors de question. Non sans rire !
Il ne faut vraiment pas que ça arrive.
- À quoi tu penses ?
Edeen interrompt mes pensées, le regard amusé.
- À comment je peux te faire faux bond en toute discrétion.
- Tu ne peux pas, nous y sommes.
Je n'ai pas remarqué, que nous étions arrêtés.
Depuis le pare-brise, j'aperçois un vieux bar miteux avec presque rien aux alentours.
- D'où est-ce que tu sors cet endroit ?
- C'est le bar d'un vieil ami de mon père.
- Oui, sûrement aussi vieux que le bar.
- Silence, miss insatisfaite, lance-t-il en sortant de la voiture.
J'entreprends de sortir à mon tour, quand il crit: "N'y penses même pas !"
Je laisse retomber ma main, il ouvre portière m'offrant son aide, que j'accepte.
Nous entrons dans le bar, bien que l'extérieur soit lugubre, l'intérieur est chaleureux.
Les murs sont tapissés d'un papier rouge épais, se mariant parfaitement à la lumière tamisée.
Le bar est fait d'un bois massif, et éclairer par de petites lampes vertes, réparties sur tout le long du comptoir.
La salle est spacieuse, des tables en bois sont disposées dans toute la pièce avec des chaises dépareillées, sauf près d'une petite estrade et d'un espace faisant office, je suppose de piste de danse.
Au fond, l'entrée d'un petit escalier à la rampe cassée et à la moquette verte, est barricadée d'un ruban rouge. Je crois pouvoir lire sur le panneau écrit "Billard".
- Je crois que ton petit apprentissage devra être reporté, Professeur, déclarés-je en indiquant la pancarte.
- Détrompes toi ! Sache, que le "petit apprentissage", comme tu l'appelle, commence maintenant,Princesse.
Il prend ma main, fait un signe à un homme trapu derrière le comptoir, et me guide jusqu'à l'escalier.
Nous descendons jusqu'au sous-sol mal éclairé. Un rideau de perle fait office de porte. Edeen pousse le rideau, en émettant une symphonie de cliquetis, et m'invite à entrer.
Et là, c'est le choque !
L'endroit est superbe.
Les murs sont submergés d'étagères, pleines de livres. Une moquette rouge comme les murs du bar plus haut, recouvre le sol.
Sur la droite, se trouve un petit comptoir, où un pack de bière, du fromage et des charcuteries trônent.
Et au beau milieu de la pièce, s'étend un sublime billard en bois.
Les queues sont suspendues au mûr de l'entrée.
Ce bar à beau être méprisable de façade, il n'en est pas moins incroyables de surprises dans son antre.
J'avance et caresse l'imposant billard. Je sens le regard d'Edeen, inspecter chacun de mes gestes.
- Tu aimes ?
- Assez, réponds-je l'air coquin.
Il attrape deux queues au mur, s'approche à une distance indécente de moi, et m'en tend une.
- Jouons !
- Je te l'ai dis, je ne sais pas jouer.
- Je vais t'apprendre, insiste-t-il un rictus de loup affamé au lèvre.
Il fait le tour de la table, retire le triangle qui retient les boules colorés et place la boule blanche sur un point noir.
D'un geste de la tête, il me fait signe d'approcher.
Tous mes sens sont en éveilles.
Il frôle du bout des doigts mon bras, jusqu'à se saisir de la queue de billard, entre mes mains.
- Retournes toi !
- Je...
- Chut... Fais moi simplement confiance, retournes toi.
J'obtempère, à bout de souffle. La chaleur des battements de mon coeur, descend lentement, comme un écoulement de lave jusqu'à mon bas ventre.
- C'est ainsi tu dois la tenir, m'explique-t-il avec un professionnalisme feint.
Je prends à mon tour le manche de l'objet, et l'imite.
- Bien ! Maintenant, positionne tes doigts comme ceci, et vise la boule blanche.
Je m'exécute à nouveau, me penche sur la table et entreprends de tirer, quand il se colle soudain contre moi.
- Attends ! Voilà.
Dit-il en faisant glisser sa main sur mon jean, laissant sur chaque parcelle une chaleur incendiaire.
Maintenant, tire !
Son ton autoritaire, m'irrite et m'excite au plus au point.
Je tire sur la boule, qui part casser les autres, d'un coup précis.
- Tu es douée, chuchote-t-il à mon oreille.
- J'ai un bon professeur.
J'arrive à peine à répondre tellement ma gorge est desséchée.
Je me dérobe à lui, pour atteindre les canettes de bière sur le comptoir.
J'en ouvre une, et bois une grosse gorgée.
Edeen, me regarde un sourire de fauve sur le visage.
- Puisque tu sais jouer, que le meilleur gagne Princesse.
- Et quel serait le prix ?
- Celui qui gagne inflige ce qu'il veut à l'autre.
- Tu seras donc à ma mercie ?
- Ou toi à la mienne.
- Ca marche, dis-je en me dirigeant d'un pas assuré vers ma queue de billard.
- Ne sois pas si sereine, je ne perds jamais.
- Ne sois pas si condescendant, j'apprends vite.
La partie peut commencer... À mes risques et périls !