L'oeil de Bhaal

Attaché dans le sous-sol.

Yeux fermés, mais tous ses sens en activités. Mains liées, suspendu dans les airs, l’une reliée par la gauche, l’autre par la droite. Une cage de fer sur la bouche pour l'empêcher de parler. Tête baissée, les mèches de cheveux blanches tachées de rouge qui pendent dans le vide.

La lourde porte qui fait face au centre de la pièce où elle est retenue s’ouvre dans un grincement désagréable. Des pas se font entendre. La personne qui s’approche s’arrête pour faire face à la chose retenue captive. Rouvrant un peu les yeux pour se poser sur celle-ci. Sourire ravageur, chevelure tirée en arrière d’une façon propre et nette. Grands yeux qui observent attentivement.

« Je sais que tu m’en veux, mais tu comprends, je n’ai pas le choix que de te laisser enchaîné ici. Si tu venais à te libérer, tu pourrais m'empêcher d’accomplir…. Ma destinée. »

Grognement presque animal qui ressort de la captive, essayant de tirer sur les chaînes, mais c’est tout simplement impossible. L’homme rit et repart, comme si de rien était.

Fermant de nouveau ses yeux blancs, une douleur dans le crâne qui persiste, pensées qui bataille longuement, réfléchissant à tout ce qui l’a mené jusqu’ici…

[ Je suis sa prisonnière. Comment est-ce que j’en suis arrivée là ? Comment je me suis retrouvé enchaîné dans ce sous-sol, à sa merci ? ] 

Il y a 1 an, dans une contrée éloignée de la Porte de Baldur.

Le sang qui tape dans les tempes douleur désagréable et gémissement de peine qui ressort d’entre ses lèvres. Plongé dans le noir, plongé dans la pure obscurité, comme ci ses yeux ne voulait pas s’ouvrir. 

Odeur désagréable de brûlé tout autour d’elle. Finalement, elle parvient à se redresser difficilement en passant ses doigts sur ses tempes en grimaçant, rouvrant finalement ses yeux. Elle ne se souvient pas de grand-chose… Comment est-elle arrivée … ici ? Et c’est où ici exactement ? Fronçant du regard, elle commence à observer tout ce qui l’entoure attentivement : des morceaux de ce qui ressemble à de la chair, du sable sous ses doigts, l’océan qui s’écrase non loin et surtout l’espèce de… Vaisseau extraterrestre explosé juste ici à côté. 

De nouveau, son expression se fronce, mais avant même qu’elle ne puisse réfléchir à ça plus en détail, une vive douleur vient secouer absolument tout son être, plaçant une main sur sa tempe en gémissant de douleur, pourtant, elle disparaît presque aussitôt la laissant dans la plus grande des incompréhensions possible. Mais ça n’est pas la seule interrogation qui lui vient à l’esprit. 

Qui est-elle ?

Elle n’en sait rien.

Elle ne sait pas où elle est, qui elle est, ce qu’elle est. 

Tout est brouillon, tout est… Particulièrement étrange pour elle. Finissant par se relever sur ses deux jambes, s’observant longuement. Elle ne semble pas avoir de blessures, mais elle observe également la tenue qu’elle porte : demi robe noir aux manches courtes qui retombent seulement sur ses épaules, de nombreux motifs argentés, des chaînes entourant au niveau de ses hanches, plus courte devant que derrière qui retombe dans une légé traîne à ses chevilles. Accompagné par un pantalon de cuir noir. Une paire de botte noir, une paire de gants noirs qui recouvre ses avants bras, qui s’accroche à un doigt sans enveloppé la main entièrement.

Des dagues accrochées à sa ceinture de métale, qu’elle effleure doucement des doigts légèrement avant de les relâcher. Tout ça ne vient porter que plus de questions que de réponses.

Passant une main dans sa nuque en grimaçant, elle sent quelques cicatrices, mais rien de dramatique. Bon, elle semble bien se porter visiblement ? Enfin, elle croit ?

Regardant de nouveau autour d’elle, c’est à cet instant qu’elle remarque les corps. Plusieurs corps qui l’entourent. Tous morts, pour la majorité, ils sont déchiquetés, les entrailles à l’air. Si toutes personnes normales ressentait un profond dégoût, pour elle ce n’est pas son cas. Elle ne ressent… Rien. Ni tristesse, ni dégoût, ni joie, rien. Une grande indifférence. Soupirant pour la énième fois, elle remarque un sac au sol à côté d’elle et elle le ramasse, fouillant avec beaucoup d’attention. Un peu d’or, un livre, quelques potions, rien de plus. 

Venant prendre le livre, elle le feuillette longuement, essayant de trouver des informations quelconque. Mais il n’y a rien, ce n’est qu’une histoire. Soupirant, une fois de plus, elle range le tout. Elle va quand même garder ce sac, il peut toujours être utile. Bon, la première chose à faire… 

Même là, elle n’a pas les réponses. Elle ne sait pas ce qu’elle doit faire. Plongeant dans ses pensées fracturées, c’est le gémissement d’une personne qui attire son attention et lui fait relever les yeux. Une jeune femme à la chevelure d’ailes de corbeaux est allongé un peu plus loin. D’un premier coup d'œil, elle paraît comme morte, mais elle est bien vivante. S’approchant d’un pas assez méfiant, on ne sait jamais.

Une fois à sa hauteur, elle se penche un peu sur elle et l’observe. Revêtue d’une combinaison de robe violette, quelques déchirures avec des égratignures mais rien de bien grave semble t-il. Mais surtout, un objet entre les doigts. Un espèce de polygone métallique, avec quelques piques au bout des angles. Des glyphes inscrits sur chaque face. Puis une nouvelle douleur vient la secouer, mais elle est différente de la précédente…

L’odeur de fer significative du sang qui vient prendre son nez, une sensation de délice qui lui prend au bord des lèvres. Voir cette fille, sans défense allongée sur le sol… Ce serait si facile. Facile de l'entaillé, de mettre un terme à sa vie. Il lui suffirait de prendre sa dague et de… 

« Où suis-je… »

La voix tire la jeune femme de ses pensées et elle recule brusquement quand l’inconnue se redresse en attrapant une de ses propres dagues, venant mettre une distance de sécurité

« Qui êtes-vous ?! »

Agresse l’inconnue d’un air menaçant. La jeune femme recule un peu en venant tendre une main devant elle pour tenté de calmer la situation le but n’étant pas de mourir, ni de s’entretuer. Pourtant, cette inconnue se calme dans la seconde poussant un grand soupir de… Soulagement ?

« Oh ce n’est que vous… » 

Que vous ? Elles se connaissent ? Et visiblement, la jeune femme aux cheveux sombre voit bien l’incompréhension de son interlocutrice, venant se redresser un peu.

« Vous m’avez sauvez du caisson. Merci à vous. Sans vous, j’aurais été condamné. 

- Du caisson ? demande t-elle de nouveau sans comprendre

- Oui. J’étais enfermé dans un caisson de transformation dans ce vaisseau d’Illithid. Et vous êtes parvenue à m’en sortir. Merci. »

Elle entend les mots, mais elle ne semble pas les comprendre. Elle ne se souvient de rien. Regardant de nouveau la dépouille du vaisseau massif qui est écrasé à leurs côtés. Elle était donc dans celui-ci ? Avec cette inconnue ? 

« Savez-vous où nous avons atterri ? »

Demande l’inconnue, mais, elle n’a point de vraie réponse, juste une légère secousse de la tête et d’un nouveau long soupire provenant de la jeune femme dont la mémoire fait particulière défaut.

« Bon, j’imagine que notre premier objectif sera de comprendre où nous sommes… Et de nous débarrasser de nos larves au plus vite. »

Les questions se multiplient et une sensation d’agacement prend sérieusement place dans l’esprit de la jeune femme. Pourquoi ne comprend t-elle rien, pourquoi n’a t-elle aucunes réponses à tout ça ? 

« Je m’appelle Ombrecoeur. »

Elle aurait aimé se présenter, elle aurait aimé donné son prénom. Mais elle n’en a pas la moindre idée. Elle ne sait pas qui elle est.

« Je suis ravi de vous rencontrer, mais je ne pourrais pas vous répondre en retour. 

- Vous ne vous souvenez pas de votre prénom ?

- A vrai dire, je ne me souviens de rien.»

La nommé Ombrecoeur s’approche alors de la jeune femme et viens regarder plus attentivement celle-ci, ce qui a pour simple réflexe de la faire reculer de quelques pas et la fait froncer du regard pourquoi la regarde t-elle avec autant d’insistance ?

« Cela vient peut-être de votre larve… Il faut vraiment trouver un remède 

- La larve ?

- Vous voyez ce vaisseau ? »

Demande-t-elle en faisant un signe du menton vers la carcasse enflammé dans leurs dos.

« Il s’agit d’un vaisseau d’Illithid. Ils nous ont enlevés, vous, moi, et pleins d’autres victimes. Ils nous ont également mis une larve dans le cerveau qui aurait dû nous transformer en fichu flagelleur mental… Des monstres avec des tentacules. mais pour une raison que j'ignore, il semblerait qu’elle n’est encore rien fait actuellement.. Ce qui est… Particulièrement étrange. »

La jeune femme acquiesce en l’écoutant et elle tente de se concentrer pour retrouver les morcaux de mémoirs qui concerne ce vaisseau, mais actuellement, rien ne lui viens..

« Je vois… Et comment sommes-nous sortit de ce vaisseau ? 

- Vous m’avez fait sortir de mon caisson avec une Githyanki. Nous sommes parvenus à rejoindre la passerelle principale. Nous avons envoyé le vaisseau ici… Et c’est tout dont je me souviens. Ensuite je me suis réveillé sur cette plage. Je n’ai pas d’autres informations. »

Acquiesçant, relevant la tête vers le vaisseau une fois encore en l’observant avec beaucoup d’attention.

« Je suis quand même étonné que nous soyons vivantes après cette violente chute… 

- Je ne crois pas que ce soit le plus important. C’est le résultat qui compte. 

- Oui, vous avez raison. Bien que vous ne vous souveniez pas de votre prénom, savez-vous comment je peux vous appeler ? Ce sera bien plus simple pour nous adressés l’une à l’autre. »

Cette question surprise beaucoup la jeune femme. Comment se faire appeler quand on ne se souvient pas de qui nous sommes ? Réfléchissant, elle regarde vers le sac qu’elle a ramassé un peu plus tôt.

« Appelez-moi Astrae. »