On the other side
Après avoir marché pendant ce qui me semblait être des heures, je vis quelque chose que je n’avais pas aperçu depuis mon arrivée. Une porte. À peine visible, elle se fondait dans le décor des salles que j’avais rencontrées depuis ma chute. Elle n’avait pas de poignée mais un petit bouton.
J’avançai lentement ma main vers ce bouton. J’hésitai mais,finis par appuyer. La porte s'ouvrit lentement dans un grincement bruyant sur des escaliers. Il n’y avait aucun éclairage et les marches étaient de travers, de tailles différentes et cassées par endroit. Je sortis ma lampe torche de mon sac et l’allumai.
Je descendais ces escaliers la boule au ventre. Que se passerait - il si je rencontrais quelqu’un d'autre, ou pire… Si je rencontrais... une entité. Je continuai à descendre et arrivai dans un nouvel endroit.
C'était encore une salle mais elle était différente des autres. Les murs, beiges avec un vieux motif de losange, semblaient épais. Me rappelant que j’avais trouvé l’appareil photo, je le sortit de mon sac et pris une photo puis, la mis dans ce carnet bien décidée à rassembler des preuves de cet endroit.
Je continuai à avancer et remarquai soudainement la présence d’une table, d’une chaise et d’une sorte de tabouret . Mais ce tabouret n'était pas normal non plus. Il était retourné et ses pieds taillés en pointe comme si quelqu'un attendait qu'on tombe dessus. La seule chose identique aux salles d'au-dessus était ce bruit à rendre fou émis par les lumières. Après avoir regardé plus attentivement, je vis quelques papiers jonchant le sol de la pièce. J'en pris un et l’ouvris.
Il y était écrit « MEG ». Je ne savais pas ce que cela signifiait mais ce document parlait des Backrooms. Il donnait beaucoup d'indications sur la façon d’y survivre, les types d'entités présentes, le moyen de sortir des niveaux et les différentes choses comestibles ou non.
J’allais mettre ces papiers dans mon sac quand, soudainement, quelque chose m'attrapa par derrière et me mit quelque chose sous la gorge. Je reconnus la froideur et la forme d’une lame, puis j’entendis une voix.
- Si tu bouges, j'hésiterais pas à t'égorger. Alors reste tranquille, tu veux ?
C'était une voix d’homme. Il était assez grand, maigre et barbus. Il ressemblait à quelqu’un qui n’avait rien mangé depuis des jours. Il fouilla dans mon sac. Je le sentis desserrer son emprise. Quelque chose avait dû l'intéresser. Surement les Curlys s'il avait si faim. Je sus que c'était le bon moment. D’un mouvement vif je m’abaissai et sortis mon couteau suisse de ma poche. Voyant que je m'étais libérée, il jeta mon sac et, d'un revers de poignet, me trancha la joue avec son poignard. Du sang coula le long de mon visage et je retint un cri de douleur. J’avais l’habitude de recevoir des coups mais celui-ci était particulièrement fort. Je pris alors mon couteau et commençai à esquiver les coups suivants. Je savais me battre car, petite, je me faisais harceler. J’avais donc appris à me défendre moi- même. Droite, gauche, droite, gauche, je vis une ouverture et je réussis à le taillader en plein dans la cuisse. Déséquilibré, il baissa sa garde. Alors, je lui donnai un coup de pied bien placé dans les côtes. Il tomba sur le tabouret et s'empala. J'étais choquée et épuisée. Je ne voulais pas le tuer. Juste le ralentir. Je ne savais pas quoi faire. Je ne pouvais pas avoir la mort de quelqu'un sur la conscience. Mais… d’un autre côté, une part de moi me disait qu'il faudrait s’y habituer. Que le fait de tuer serait obligatoire pour survivre. Alors, à contre-coeur, je pris les papiers au sol, récupérai mon sac à dos et filai sans me
retourner.