Crackers
Allemagne soupira. Pourquoi avait-il invité Autriche déjà ? Il avait oublié.
Mais avoir son frère et le pianiste ensemble autour du même repas n’était vraiment pas une bonne idée. Lassé, il se leva pour aller chercher le dessert, mais il entendit Prusse rire et se retourna. Vu comment il le regardait, il était évident qu’il se moquait de lui.
« Que se passe-t-il bruder ? »
Mais son frère était trop perdu dans son fou rire pour lui répondre, ce fut donc Autriche qui s’en chargea.
« Tu as un trou en dessous de ta poche gauche. Mais pas de quoi déclencher une telle hilarité non plus », fit-il en lançant un regard noir au prussien.
Allemagne leva les yeux au ciel.
« Je vois. Il finira bien la journée, je le jetterais ce soir. »
L’allemand se figea en croisant le regard courroucé de l’autrichien. Oups, il aurait mieux fait de se taire. Sans plus un mot, le pianiste se leva et se dirigea vers son sac, d’où il sortit son nécessaire à couture.
Prusse commença à sortir une boutade, mais sa voix s’étrangla en voyant l’expression d’Autriche. Il déglutit et s’enfuit aussi vite que possible de la pièce. Que son frère se débrouille, il n’avait pas l’intention de mourir aujourd’hui.
Allemagne, d’ailleurs, resta figé jusqu’à ce qu’Autriche lui ordonne sèchement de retirer son pantalon. Il aurait bien protesté, mais son instinct de survie le fit obéir cependant. Satisfait, le pianiste se mit à l’ouvrage, sans plus guère prêter attention à l’allemand, qui se rassit, gêné d’être ainsi en caleçon au beau milieu du salon.
Enfin Autriche finit et tendit son pantalon recousu à Allemagne… avant de rougir subitement.
« Autriche ? Ça ne va pas ? questionna l’allemand, stupéfait.
— J… je… », bredouilla le concerné, incapable de formuler le moindre mot correct.
Allemagne remarqua alors que l’attention de son ami était concentrée sur son caleçon. Il baissa les yeux, et devint écarlate à son tour.
« T-tes reprises sont super solides, donc forcément… »
En s’habillant le matin, l’allemand n’y avait pas prêté attention, mais il avait enfilé le caleçon que lui avait rapiécé Autriche, il y avait longtemps de cela.
« J-je n’aurais pas cru que tu l’aurais encore après tout ce temps… »
A vrai dire, Allemagne lui-même ne savait pas trop pourquoi il l’avait gardé. Il… s’était juste trouvé incapable de le jeter lorsqu’il en avait eu l’occasion, et en avait pris soin depuis.
Un silence de plomb régnait sur la pièce, ni l’un ni l’autre ne sachant trop quoi dire. Allemagne fut le premier à se reprendre et, remerciant Autriche pour la réparation, renfila son pantalon.
Juste avant que Prusse ne revienne, en ayant marre d’attendre. Le reste du dîner reprit de façon ordinaire, l’albinos faisant semblant de ne pas voir les regards que s’échangeaient les deux autres par moment…