Crackers
« C’est prêt ?
— Oui… Mais je n’aurais jamais cru que tu viendrais me demander quelque chose. Et je me demande vraiment ce à quoi un truc pareil va bien pouvoir te servir.
— … Ça ne te regarde pas. »
Angleterre haussa les épaules.
« Bah, de toute façon j’y trouve mon compte. Merci d’être passé, et amuse-toi bien~ »
Russie grogna. C’est que l’anglais n’était pas donné. Mais au moins avec ça, il allait enfin pouvoir…
Enfin, il fallait qu’il trouve une victime d’abord. Oh, maintenant qu’il y pensait, Japon devait passer le lendemain… Il ferait bien l’affaire. Amérique aurait été plus drôle ‒ et plus éloigné ‒, mais il lui aurait fallu attendre un mois, et il n’en pouvait vraiment plus...
***
C’est ainsi qu’au cours du déjeuner le lendemain, Russie versa discrètement la potion qu’il avait achetée à Angleterre dans le verre de Japon. Il espérait ne pas s’être fait avoir, vraiment. Enfin, il n’y avait pas de raison, l’anglais savait ce qu’il risquait s’il s’amusait à l’arnaquer…
Il entendit une porte claquer et frissonna. S’excusant auprès de son invité, il prétexta une envie pressante pour s’éclipser.
Il entendit la porte de la salle à manger s’ouvrir au moment où il sortait par l’autre. Juste à temps. Un « grand frère ! » retentit, et Russie ne put résister à l’envie de jeter un œil. Il entrouvrit très légèrement la porte et fut plus que satisfait de voir Biélorussie câliner ‒ étouffer ‒ un Japon rouge écarlate ‒ sans doute autant de gêne que du manque d’air ‒ à l’air totalement perdu.
Paix à son âme. Certes, c’était cruel de passer le fardeau à un autre, mais Russie ne regrettait rien. Au moins sa sœur le laisserait tranquille tant que la potion agirait…