Aventures : La Fanfiction - Saison 1

Chapitre 7 : Pas de répit

1894 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 02/07/2025 16:55

Épisode 7 : Pas de répit

Par Maddey


Nos héros venaient tant bien que mal de se sortir d'une situation périlleuse. Cependant, alors que tout semblait résolu, le bras métallique de Grunlek était devenu totalement incontrôlable.


Théo, ne voulant pas abîmer le précieux membre de son ami, était en train d'invoquer un éclair, espérant que le choc électrique serait suffisant pour ramener le Nain à la raison. La main du paladin était levée haut vers le ciel, pendant que de sombres nuages noirs s'amassaient au-dessus de lui, menaçants. L'électricité statique commençait à s'accumuler dans l'atmosphère lourde.


La foudre allait bientôt tomber.


Néanmoins, le chevalier hésitait : devait-il plutôt foutre un coup de poing à Grunlek ? L'électrocuter quand même ? Lui parler, malgré ses faibles compétences sociales ?


L'ingénieur, de son côté, tentait désespérément de se calmer. Par le passé, se concentrer et un peu de soutien suffisait… même si une fois, Théo avait du utiliser un sort de soin pour l'aider à regagner ses esprits ainsi qu'une certaine paix intérieure… Mais l'Inquisiteur n'avait pas l'air d'avoir compris que cela l'aiderait, surtout que son énergie magique avait dû se régénérer depuis. Il avait plus l'air décidé à lui mettre un taquet.


Bon.


Son ami semblait être en proie à un véritable dilemme intérieur. Et le Nain espérait de toutes ses forces qu'il n'allait pas l'électrocuter.


Soudain, Théo baissa la main et soupira. Il alla s'asseoir à côté de son compagnon, qui tenait toujours son bras mécanique dissident, et lui tapota le dos gentiment en lui parlant doucement :


— Grunlek, ça va aller. Il faut que tu te calmes. Tu en as la capacité. Tu es capable de le faire. Allez, écoute ma voix. Allez. On est bien. Tu es calme.


Plus loin, Bob et Shin observaient la scène, quelque peu éberlués par le comportement incongru du paladin.


Étonnamment, le plan de Théo fonctionna, même s'il est raisonnable de se demander si ce n'est pas la bizarrerie de son action et son caractère insolite plus que les paroles en elles-mêmes qui firent que le Golem reprenait lentement le contrôle de son membre.


Son ami, à côté, continuait de répéter inlassablement.


— Grunlek ? Calme-toi Grunlek. Calme-toi.


Mais si son compagnon de route voulait être rassurant, c'était raté : le Nain avait plus l'impression de voir un psychopathe avec un grand sourire lui dire de se calmer. Autant dire que cela lui fit l'effet d'une douche froide et le ramena à lui illico presto. Le bras du cuisiner se reforma, éjectant au passage une sorte de bouillie, qui devait être composée des restes de l'araignée et de son venin avant de reprendre son apparence originelle, au grand soulagement de son porteur.


Théo avait presque l'air déçu en rangeant son épée dans son fourreau, mais Grunlek ni fit pas plus attention que ça, trop heureux d'avoir à nouveau son membre sous contrôle.


— Calmé ? lança le paladin.


— Ouais. Va voir les autres, répondit le Golem.


Bob, qui s'était approché, constata avec bonheur que personne ne semblait gravement blessé. Il observa alors les alentours : autour d'eux, une dizaine de cadavres d'araignées. Toutes mortes, c'était déjà ça.


Eden s'approcha doucement de Grunlek et frotta affectueusement sa tête contre son bras. La louve s'était inquiétée pour son ami, et cherchait un peu de réconfort à son contact.


De son côté, Théo s'éloigna un peu du Nain, revenant vers le centre du champ de bataille. Du coin de l'œil, il aperçut, près de l'araignée géante qu'il avait carbonisée quelques instants plus tôt, les restes du pauvre Drinn. Enfin… les restes, c'était beaucoup dire : l'équipement était resté ainsi que les vêtements, l'armure et l'arme, mais il n'y avait pas grand-chose d'organique de visible. Cependant, ce qui attira le regard aiguisé du paladin fut le grimoire qui dépassait du sac abandonné par le défunt demi-homme.


Plus loin, le feu créé par Bob pour carboniser les araignées finissait de se consumer, pendant que le cheval invoqué disparaissait lui aussi, s'étant pris l'attaque de plein fouet.


Grunlek, après avoir gentiment papouillé Eden, se releva difficilement, essayant de contrôler ses jambes encore tremblantes après l'incident.


Théo se dirigea en boitant vers la carcasse du nain en demandant à Bob de le suivre. Celui-ci soupira avant d'obtempérer, conscient que contrarier son ami maintenant serait une stupide idée. Il se fit une note mentale afin de penser à vérifier la progression du venin dans les veines du chevalier de la Lumière : après tous ces efforts, il valait mieux être prudent…


Shin, lui, tentait d'évaluer du mieux qu'il pouvait les blessures causées par l'araignée qui lui avait sauté dessus : des griffures, mais pas de brûlures. Bob avait vraiment bien réussi son coup. Ses vêtements n'étaient même pas roussis !


De son côté, le mage observait l'énorme bête abattue par le guerrier. Avec les glandes à venin, il pourrait sans doute faire un antidote… Mais chaque chose en son temps, se dit-il.


— Théo, enlève le haut de ta cuirasse, ordonna-t-il, d'un ton impérieux. 


Devant le regard éberlué de son compagnon, Bob résista à l'envie de soupirer et s'expliqua :


— Je veux voir la propagation de la maladie causée par le poison dans tes veines, idiot. On avait pu voir sa propagation avant… Je veux savoir si le combat n'a pas aggravé ta situation, grommela le demi-diable.


Le paladin, toujours sous l'effet de l'adrénaline due à ses actions précédentes, enleva son armure en ronchonnant.


Balthazar retint un cri de surprise, pendant que son sang se glaçait dans ses veines : le venin avait énormément progressé et Théo n'avait probablement plus qu'une heure ou deux devant lui avant de mourir.


Il fallait agir. Et vite. Ou alors … Le pyromage refusa de seulement penser à cette hypothèse.


Ne voulant pas inquiéter le paladin belliqueux, l'érudit décida de se rapprocher de l'araignée géante sans rien dire, mais en faisant bien attention à ne pas marcher dans la flaque d'acide juste devant la bête.


Parce que ça sentait la merde, hein.


Il demanda à l'Inquisiteur d'aller voir comment ça se passait auprès des deux autres, son esprit tournant déjà à plein régime pour tenter de comprendre comment élaborer un antidote : il allait avoir besoin de calme, d'un espace clair, et d'un feu de camp. Et au passage, s'il pouvait mettre les cadavres d'araignées dans les flaques d'acides, juste au cas où ces saloperies pouvaient revenir… Mais en gardant leurs sucs à venin. Grunlek ne devait pas cuire la moindre de ses bestioles avant d'avoir récupéré au préalable ce venin.


Le paladin aurait bien aimé savoir son état, mais le silence du mage à ce sujet était éloquent. Il lui dirait le moment venu, songea Théo, en obéissant donc aux diverses injonctions de son ami.


Bob fouillait au niveau du dard de l'araignée et, avec soulagement, trouva rapidement la poche à venin qu'il se dépêcha de ramener au centre du champ de bataille où Grunlek, Théo et Shin avaient établi un camp.


Le demi-élémentaire cherchait d'autres poches à venin dans les araignées alentour, avec l'aide de l'Inquisiteur.


Une fois les glandes récupérées, l'archer décida de baliser rapidement la zone, histoire de savoir si une autre bande de bestioles grouillantes ne s'apprêtait pas à leur sauter dessus.


Pour une raison incongrue, sans doute due à la fatigue qu'il avait accumulée, aussi bien physique qu'émotionnelle, un simple courant d'air dans les buissons suffit à le faire bondir de peur.


Il revint vers ses amis en hurlant et agitant les bras telle une fillette éplorée et tourna en rond pendant plusieurs minutes, affolé.


Une fois ses esprits repris, Shin, pas très fier de lui, conclut que, comme ça faisait bien deux heures qu'il n'y avait pas eu d'attaque, ils devaient être en sécurité.


Bob s'essuya le front en souriant : deux heures qu'ils y étaient avec Grunlek, mais ça y était : ils avaient réussi à créer un onguent et une potion. Bob commanda à Théo d'enlever son haut, lui disant à demi-mot que sa situation était dramatique quand le paladin commença à protester puérilement. Quand celui-ci comprit qu'il n'avait plus qu'une heure trente à vivre tout au plus si Bob ne le soignait pas, il se tut et finit par obéir.


Le demi-diable observa son ami retirer une nouvelle fois son haut d'armure, grimaçant en voyant les veinules noirâtres qui lui couraient partout dans le dos, lui montant même jusqu'à la nuque. D'une main tremblante, il appliqua la pommade, tout en faisant boire à l'empoisonné la potion préparée.


Une fois la potion ingurgitée avec difficulté — car mauvaise —, Théo se sentit tout de suite beaucoup mieux : l'adrénaline était retombée, et, grâce aux bons soins du mage, il reprenait de la vigueur.


En parlant de Bob, celui-ci vit avec soulagement les veinules se rétracter, mais son front se plissa quand il remarqua que le noyau de poison semblait subsister au niveau de l'omoplate, près de là où il avait été mordu en premier lieu par l'araignée. D'un côté, ce n'était pas anormal : la décoction qui lui et Grunlek avaient préparé n'était qu'un antivenin, et non un vrai antidote qui détruirait le poison et le sauverait une bonne fois pour toutes. Mais bon, au moins, Théo avait désormais un peu plus que quelques heures devant lui.


Il annonça ce fait au paladin, qui sembla soulagé.


Pendant ce temps, le Nain, après avoir aidé Bob, était parti examiner le grimoire précédemment repéré par Théo. Le Golem reconnut des écritures naines qu'il pouvait donc déchiffrer : Drinn était visiblement sur les traces des créatures arachnides qu'ils avaient affrontées. Ce grimoire contenait principalement le résumé de la traque et des observations effectuées par la druidesse et son compagnon. Apparemment, ces araignées n'étaient pas là par hasard : elles obéiraient à un maître, étaient commandées et possédaient donc une certaine intelligence. L'attaque était donc le résultat d'un ordre.


En fouillant un peu, Grunlek tomba sur une carte, portant les indications sur les personnes à avertir et où les trouver. Ces personnes, la druidesse les avait déjà évoqués sur son lit de mort. Le plus proche endroit était la Vieille Tour. Là-bas, d'après les notes, un intendant devrait pouvoir avertir le royaume sur les dangers encourus par la population. Plus bas encore, une note indiquait que le poison des créatures provenait sans aucun doute de ce « maître » ou de cette «mère ».


Grunlek ne perdit pas un instant. Il retourna au campement et expliqua la situation à ses amis.


Les aventuriers récupérèrent leurs paquetages et la petite troupe reprit la route, en direction de la Vieille Tour.


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