L’Ange de Pandora

Chapitre 10 : La Voie de Lo’ak, L’ile prison

3069 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 26/01/2024 17:30

Résumé :

 

Pris dans une tempête, Lo’ak et Spider arrive sur une ile étrange. Mais une douce tentation les attend.

 

 

La Voie de Lo’ak

Chapitre 10, l’ile prison

 

 

a) Tempête :

 

La tempête allait bientôt frapper le petit groupe.

 

Payakan avait prévu cette possibilité. Si les vagues devenaient trop grosses, il ne pourrait conserver l’Ikran, Spider et Lo’ak sur son dos. Ils seraient balayés par les vagues.

Par contre Tsireya avec son Ilu pouvait rester dans l’eau.

 

Donc Lo’ak, Spider devaient prendre l’air sur leur Ikran, essayer de voler malgré les turbulences. Puis la tempête passée, revenir voir Payakan qui les attendrait au même endroit. Normalement ce genre de tempête était court, 2 heures au plus.

 

Voilà ça s’était la théorie. Mais les talents de pilote de Lo’ak allait être mis à rude épreuve.

 

 

La tempête arriva plus vite que prévu sur eux. Bientôt ils furent pris dans des turbulences terribles avec une visibilité nulle. L’Ikran savait s’orienter dans ces conditions mais risquait de s’épuiser. En plus il faisait froid et les membres s’engourdissaient.

 

 

C’était long… long… interminable…

 

 

Soudain Lo’ak aperçu un rocher au milieu des bourrasques de pluie. Une ile enfin !

Il s’en approcha mais ce rocher semblait monter, ou plutôt c’était lui qui tombait !

 

A un moment se produisit une chose totalement imprévue. Ils se retrouvèrent d’un coup sur le dos. Ils avaient fait un tonneau sans même s’en rendre compte.

 

L’Ikran totalement déstabilisé plongea vers le bas. Lo’ak devait s’accrocher tout en maintenant Spider. Au dessous le rocher apparu de nouveau, ils tombaient droit dessus. Mais le rocher semblait lui aussi tomber !

 

Etait ce un rocher flottant ? Il n’y en avait pas par ici. Et puis ils n’y avaient pas de rochers flottants errants.

 

La chute se poursuivait et même s’accélérait. Lo’ak le sentait. En même temps il faisait de plus en plus froid et il avait de plus en plus de mal à respirer. Finalement il perdit le rocher de vue.

 

Et d’un coup les nuages disparurent, ils étaient au dessus. Bien au dessus du sol !

 

« Je tombe vers le haut, ou quoi ? »

 

Et là il retomba vers le bas, d’un coup. L’Ikran n’arrivait plus à voler, l’air était trop ténu. Ce fut donc un nouveau plongeon dans la tempête.

 

 

Lo’ak sentait bien que son Ikran était épuisé. Il fallait perdre de l’altitude aussi lentement que possible pour qu’il retrouve des forces.

 

Revenu à une altitude plus normal, Lo’ak redressa et arriva à se stabiliser. Mais il était déjà très bas et il apercevait déjà les flots.

 

Soudain, une côte apparue. Une falaise abrupte mais abordable. Il décida de se poser sans attendre.

 

 

b) L’ile labyrinthe :

 

- Alors vieux frère, tu t’en sors ?

 

- Lo’ak, quelle horreur. Je n’ai pas trop compris ce qui se passait. Mon masque était plein de flotte, je ne voyais rien. Et j’ai eu l’impression qu’il allait éclater.

 

- Oui on a été aspiré vers le haut. Il parait que ça peut arriver avec certains nuages. Pourtant c’était vraiment bizarre.

 

- On est ou ?

 

- J’en sais rien Spider. D’après Payakan il n’y a pas d’ile ici.

 

 

La tempête commençait à passer découvrant le paysage autour. L’ile était un vaste plateau rocheux qui finissait par des falaises verticales dans la mer. Il y avait de larges et profondes crevasses dans ce plateau qui formaient comme un labyrinthe géant. Il n’y avait qu’une végétation rase sur le plateau mais par contre les crevasses étaient remplies d’arbres.

 

« Spider, je n’ai jamais vu un endroit comme ça ! »

 

 

Soudain un cri puissant retentit. Il fit frissonner de peur Lo’ak tout comme son Ikran. Moins Spider sans doute parce que ce n’était pas dans ces gènes.

 

« C’est Toruk, vite dans les crevasses ! »

 

En effectivement Toruk apparu à l’autre bout de l’ile et il volait vers eux.

 

Les deux compagnons et leur Ikran eurent toutefois largement le temps de se cacher dans une crevasse quand l’énorme volatil les survola.

Et bientôt un deuxième Toruk apparu. C’était sans doute un couple. Ils survolèrent un moment le petit groupe puis disparurent.

 

- Si cette ile est un repaire d’un couple de Toruk, on est mal ! S’exclama Lo’ak.

 

- Mais ils ne peuvent pas nous atteindre dans ces crevasses.

 

- Peut être Spider mais ils ne nous laisserons jamais repartir ! Dès qu’on essayera de s’envoler, ils nous rattraperont.

 

- Il y a bien une solution ?

 

- J’espère.

 

 

Laissant leur Ikran dans un endroit sûr, Spider et Lo’ak partirent explorer l’ile en restant prudemment dans les crevasses.

 

Ils n’avaient jamais vu une végétation comme ça. Les arbres comme les herbes étaient massifs et gras avec peu de feuilles comme des cactus. Mais les fruits avaient l’air comestible. C’était déjà ça.

 

Ils arrivèrent à un grand trou circulaire, un cratère sans doute. Ses bords tombaient verticalement dans une eau noire et apparemment très profonde.

 

« Pas un seul poisson là dedans s’exclama Lo’ak. »

 

En poussant plus loin, ils trouvèrent une crevasse qui aboutissait au pied des falaises, au niveau de la mer, formant une plage minuscule. Mais il n’y avait ni récif, ni véritable plage.

 

Ils trouvèrent aussi le nid de Toruk mais en prenant garde de rester à distance. C’était une grande cuvette creusée dans la roche avec pas mal d’ossements dedans.

 

« Dire que ton père a chevauché ce monstre ! »

 

 

Plus loin ils arrivèrent à une autre cuvette plus petite mais pourvue d’un petit lac. Et il y avait une jeune Na’vi des forets qui faisait sa toilette dedans !

 

« On va lui demander ou on est ! »

 

 

c) Lawr

 

Lo’ak dit à Spider de rester cacher. On sait jamais, la Na’vi n’avait peut être jamais vu d’humain.

 

« Salut, femme ! »

 

Et la Na’vi se retourna vers Lo’ak. Après un instant de surprise, elle lui retourna son salut. Puis elle accourue vers lui.

 

- Je te vois étranger ! Tu es venu avec la tempête ? Je suis ravie d’avoir de la visite.

 

- Je te vois. Effectivement j’ai échoué ici avec cette tempête. Je m’appelle Lo’ak. Ton clan habite ici ?

 

- Non je suis seule ici… Enfin plus maintenant. Je me nomme Lawr.

 

- J’ai un ami avec moi. Je peux le faire venir ? Il est un peu… différent, je te préviens.

 

- Mais oui je serai heureuse de le voir.

 

Lo’ak invita Spider à le rejoindre.

 

- Oh mais qu’est ce qu’il lui est arrivé ! Il a perdu sa queue ? Il a l’air si petit ! Sa peau est bizarre ! Et puis il porte un drôle de truc sur son visage ?

 

- C’est un fils du peuple du ciel. Tu connais ?

 

- Peuple du ciel ? Jamais entendu parler. Mais il est mignon.

 

 

Lawr invitait les deux compagnons à la suivre. Elle vivait dans une petite grotte tapissée de mousses. Elle n’avait quasiment aucun outil, pas d’arc ou d’armes et pas de vêtements non plus.

 

« A part Toruk, il n’y a aucun animal dangereux ici. Je me nourris exclusivement de fruits et de coquillages.

Mon père et ma mère ont atterrit ici avec moi quand j’étais encore petite. Comme vous c’était après une tempête. Ils ont essayé de répartir, Toruk a mangé mon père. Ma mère a voulu revenir ici mais est tombée de son Ikran et s’est tuée. Moi seule aie survécu. »

 

Lawr se mit alors à pleurer, visiblement surprise de sa réaction après avoir raconté son histoire.

 

- Comme c’est triste, je suis désolé. Mais on va t’aider à repartir si tu veux ?

 

- Vous voulez repartir ! Mais on ne peut pas repartir ! J’ai déjà eu d’autres visiteurs avant vous. Ils ont voulu repartir, Toruk les a tous pris.

 

- Mais je dois repartir ! Eywa m’a confié une mission.

 

- Qui est Eywa ?

 

Tiens une Na’vi qui ne connaissait pas Eywa ! Cela surpris un peu Lo’ak. Cette pauvrette vivait vraiment à l’écart de beaucoup de choses.

 

- Eywa c’est la déesse du monde, celle qui veille sur son équilibre. On peut entendre sa voix auprès des Arbres Sacrés.

 

- Ah ?!

 

- Si tu n’as connu que cette ile, c’est possible que tu n’aies jamais vue ces Arbres. Pourtant on ressent la présence d’Eywa partout !

 

- Peut être mais on ne m’a pas apprise ce que c’était, Lo’ak.

 

- Donc je dois aller sur la Montagne du Diable ramener le corps de mon frère Neteyam que le Peuple des Cendres a enlevé.

 

- Ton frère est mort ? Comme je suis triste.

 

- Oui et c’est un peu de ma faute…

 

 

Ceci jeta un froid dans la conversation qui marqua une pause. Mais Lawr repris peu après.

 

 

- Lo’ak, je connais cette histoire du Peuple des Cendres. Et je sais ou on peut les trouver. Ma mère en parlait souvent.

 

- Hein ? Raconte !

 

- On raconte qu’une Tsahik du nom de Varang vit sur la Montagne de Feu. Elle dirige le Peuple des Cendres. Elle a de grands pouvoirs et fait des miracles. Elle peut même ramener des morts à la vie.

 

- Quoi ! Et on peut l’approcher ?

 

- Il faut monter sur la prairie qui couvre la montagne, bien au dessus de la forêt. Ensuite il faut trouver la Rivière Salée. Tu remontes la rivière et tu arrives au Lac Fumant. Et elle habite sur l’ile au milieu de ce lac.

 

- Et tu crois que la Montagne du Feu c’est la Montagne du Diable ?

 

- Lo’ak c’est juste une histoire qu’on m’a racontée. Je n’y suis jamais allé.

 

 

Lo’ak était troublé. On lui avait présenté le Peuple des Cendres comme des démons et maintenant Lawr lui disait que c’était des gens débonnaires. Eywa pouvait elle se tromper ? Non sans doute pas. C’est cette pauvre fille sur cette ile déserte qui devait se tromper. Mais c’était une bonne piste.



d) La géode

 

Lawr fit visiter l’ile à Spider et à Lo’ak. Cet endroit n’était pas très grand mais le labyrinthe que formait les différentes crevasses formait un territoire complexe et varié à explorer.

 

Lawr amena les garçons dans une grotte qui débouchait sur un endroit extraordinaire, une géode gigantesque.

 

Une géode est une formation géologique en forme de bulle creuse plus ou moins ronde au sein de la roche. Sur son pourtour extérieur se trouve des cristaux qui pointent grossièrement vers le centre.

 

Cette géode faisait bien 30 mètres de diamètre ! Les cristaux de couleur violet étaient gros comme des personnes. Et le fond de la bulle était rempli d’eau pleine d’animaux bioluminescents qui éclairaient la cavité.

 

- Houa ! J’ai jamais vu ça fit Lo’ak.

 

- On peut se baigner dedans demanda Spider ?

 

- Oui vous pouvez mais un à la foi et sans faire remous pour ne pas effrayer les poissons. Si vous faites le silence vous pourrez entendre l’Esprit de l’ile sous l’eau.

 

- Vas y Spider, je reste sur la rive avec Lawr.

 

Et Spider s’immergea dans l’eau laissant Lo’ak et Lawr sur la rive.

 

 

« Lo’ak, je viens souvent ici écouter l’Esprit de l’ile. Et je viens chanter. Ca me rappelle les émotions que ma mère me faisait ressentir en faisant le lien. Il y a tellement longtemps. Tu voudrais qu’on le fasse ensemble ? »

 

La proposition de Lawr choqua Lo’ak. Faire le lien avec une femelle de son âge c’était comme lui faire un long baiser pour les humains. On pouvait encore le faire à sa mère en étant jeune ou avec une Tashik avec des drogues mais là ça aurait été trahir Tsireya.

 

Lo’ak repoussa gentiment Lawr qui lui présentait l’extrémité de sa natte.

 

- Je ne peux pas Lawr. Mon cœur est déjà pris… Mais je comprends ta solitude.

 

- Dommage… Comme tu es un peu différents des autres Na’vi, je pensais que ce serait possible…

 

 

Spider ressorti de l’eau. C’était joli mais il n’avait rien entendu de spécial. Ce fut au tour de Lo’ak d’entrer dans l’eau.

Et lui entendit des choses. Un ronronnement doux et profond qui semblait émaner du fond de la terre. Et il y avait des variations qui pouvaient effectivement faire penser à une conversation.

 

 

Mais sur la rive, Lawr repris la conversation avec Spider :

 

- Spider j’ai remarqué je tu n’avais pas de natte. Les gens du Peuple du Ciel ne peuvent pas faire lien ?

 

- Non… Hélas… Je voudrais tant être un Na’vi.

 

- Peut être que la Tashik Varang, pourrait faire un miracle pour toi.

 

- Ce serait génial ! Tu crois qu’elle le peut ?

 

- Elle a de grands pouvoirs… Après elle n’a peut être jamais vu de gens comme toi.

Mais comment font les gens de ta race avec leur femelle s’ils ne peuvent pas faire lien. Car vous avez des femelles ? A moins que tu sois une femelle ?

 

- Je suis un male répondis Spider. On fait des baisers sur la bouche à la place.

 

- Montre-moi ?!

 

 

La proposition était osée. Jamais une Na’vi ne lui avait proposé une telle chose ! Lawr était vraiment jolie. Lo’ak était sous l’eau et regardait ailleurs. Alors Spider accepta.

 

- Je dois enlever mon masque et retenir ma respiration. Je ne pourrais tenir que quelques minutes.

 

- Ca ira fit Lawr visiblement enchantée.

 

 

Lawr mis le petit humain sur son buste pour placer son visage à la hauteur du sien. Spider s’appuyait sur ses seins nus. Il sentait la chaleur brulante de ce grand corps bleu.

 

« Tu es un peu froid petite créature. Mais ça ira. Enlève ton masque maintenant. »

 

Spider pris sa respiration et enleva son masque. Puis appliqua ses lèvres contre celles de Lawr. Elles étaient si chaudes…

La Na’vi savait apparemment bien s’y prendre et plongea Spider dans un intense moment de plaisir et de désir.

 

Mais il allait finir par s’étouffer. Alors il du remettre son masque pour reprendre sa respiration. Et puis il reprit bien vite là ou il s’était arrêté.

 

 

Lo’ak finit par émerger du lac et découvrit l’humain et la Na’vi toujours enlacés. Il fut plus étonné que choqué mais préféra les laisser tranquille.

 

 

Finalement Lawr mis un terme à ce doux moment.

 

« Il ne faut pas abuser des bonnes choses petite créature ! »

 

 

e) Une idée folle

 

Le lendemain matin, Lo’ak était allé s’occuper de son Ikran. Il n’avait pas bougé car Toruk lui inspirait une peur bleue.

 

Il fallait pourtant partir d’ici. Et sans trop tarder car Payakan ne pourrait l’attendre indéfiniment. Idéalement un brouillard dense permettrait de partir sans être vu. Ou alors une autre tempête. Mais les tempêtes et les brouillards sont plutôt rares et il faudrait attendre peut être trop longtemps. Comment faire autrement ?

 

 

Spider s’en moquait bien maintenant. Il était dans les bras de Lawr. Ils exploraient chacun leur anatomie, particulièrement leur anatomie intime.

Clairement il était tombé amoureux de cette belle Na’vi qui se livrait à lui sans retenue. Et Lo’ak n’existait plus surtout pour le jeune humain.

 

Lo’ak s’étonnait vraiment de ce comportement. Il se demandait si Spider voudrait vraiment partir maintenant. Emmener Lawr était impossible, l’Ikran ne pourrait supporter une telle charge, surtout avec Toruk à ses trousses.

 

 

Lo’ak eu alors une idée démente : dominer l’un des deux Toruks pour partir avec lui ! Comme ça il pourrait emmener tout le monde. Il suffisait d’en surprendre un dans son sommeil. Mais son père lui avait dit que faire le lien avec lui ne suffisait pas, il fallait aussi dominer son esprit. Ce qui n’était pas donné à tout le monde.


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