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Chapitre 2 : Rêve de Feu

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 14:03

Rêve de Feu
 
Pendant très longtemps, Zuko a été terriblement en colère.
Depuis l’instant où il s’est éveillé dans une chambre drapée de rouge et a senti la morsure de la douleur sur la moitié gauche de son visage, la rage a été sa seule compagne, plus constante encore que l’oncle Iroh, la seule chose dont il pouvait être vraiment sûr.
C’était la rage ou le désespoir, il a choisit la rage et s’est accroché à elle comme un naufragé se cramponne à une planche au cœur de la tempête, avec la certitude qu’il ne survivrait pas s’il lâchait prise. C’est la rage qui a nourrit sa flamme, lui a donné le courage de continuer un jour après l’autre, la force de survivre. Il a haït de toutes ses forces, le monde entier, lui-même, son père, l’Avatar. C’est ce qui l’a gardé en vie.
Et puis il a Choisit, finalement. Il a comprit ce que disait son oncle depuis le début.
Et la rage est partie.
 
Il était stupide et immature avant le Choix, il a fait des choses terribles, dont il a honte aujourd’hui. La colère brûlait fort en lui et à l’époque il pensait que la douleur écorchante était une preuve qu’il était en vie, un message. Une leçon. Maintenant il sait qu’elle le consumait de l’intérieur et le détruisait.
Mais malgré cela, malgré ce qu’il a appris, il s’éveille parfois le matin, étendu sur la pierre froide du temple de l’Air austral. Il ferme les yeux pour bloquer la lumière grise de l’aube qui vient, et il cherche en lui-même, là où se trouvaient la flamme et la rage, le centre sur lequel il s’est si longtemps reposé. Il n’y a plus rien, juste la chaleur calme du choix effectué, la certitude d’être finalement où il devait être. 
Et il se sent vide.
Sa rage lui manque, comme un membre qu’on aurait amputé. La détermination est toujours là, mais comme atténuée. Il a gagné quelque chose d’une grande valeur, mais en retour, il a du abandonner autre chose, quelque chose qui a été une part de lui pendant si longtemps qu’il s’est trouvé incapable de maîtriser le Feu quand il y a renoncé.
Il y a un vide en lui là où était la rage, et ni la certitude ni la paix nouvellement acquises ne peuvent tout à fait le remplir. Elles ne sont pas assez intense, elles ne brûlent pas, ne l’emplissent pas de manière aussi totale, aussi annihilatrice de tout autre considération.
 
Ces matins là, il ferme les yeux, et songe à la danse des dragons, et au Feu originel. A ce qu’il a ressentit à cet instant, à la maîtrise parfaite et à la beauté des gestes. Il songe à l’expression sur le visage de l’Ava- d’Aang-, quand ils ont mêlés leurs mouvements à ceux des maîtres, quand ils ont dansé avec les dragons.
Et il sait qu’il peut finalement abandonner la rage sans craindre le vide.
 
 
 

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