La Pierre Philosophale

Chapitre 9 : CHAPITRE 7

7758 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 10/02/2017 07:33

CHAPITRE 7


Les Trois Templiers


N'oubliant pas leurs affaires, les trois collègues descendirent de l'appareil alors que l'on pouvait encore apercevoir les dernières lueurs du jour. Malgré tout, l'atmosphère à l'extérieur restait moite, presque étouffante. Si tout se passait bien, ce ne serait qu'une affaire de jours avant qu'ils ne repartent, et le Maître d'Armes n'était donc pas inquiet par rapport à son avion : l'aéroport accepterait sans encombres de garder l'avion en échange de la somme d'argent correspondante.


En entrant dans l'aéroport, Francis remarqua qu'il était pittoresque comparé à celui que les Templiers avaient quitté à Londres. Toutefois, l'endroit était équipé d'un panneau d'affichage qui indiquait que le moyen courrier en provenance de la capitale anglaise devait arriver dans 2h : finalement, leur avance était vraiment mince, songea le Maître d'Armes.


Ses deux collègues le suivaient de peu. Le templier se demanda s'ils étaient réellement dignes de confiance. Durant cette mission, leur trio devait absolument rester soudé, en particulier s'ils étaient réellement sur la piste d'un fragment d'Eden. Car cela restait le but final de Francis : un tel artefact était la pièce manquante pour mettre en exécution son plan. Mais ces deux-là ne faisaient pas partie de l'équation initiale, reste à savoir quelle place ils allaient y prendre maintenant.


https://www.youtube.com/watch?v=URqviqEnRJ4


Après avoir réglé certains détails administratifs, Sora et Francis s'apprêtaient à quitter l'aéroport de la capitale lorsqu'ils remarquèrent que le Détective traînait du pied. Ce dernier regardait tout autour de lui et se baladait l'air distrait.


« Grouille-toi, Maz, le rappela à l'ordre le Médecin qui commençait à s'impatienter.


Pas de réponse.


-Allez, Maz, on a pas de temps à perdre ici, reprit-il.


Malgré ce rappel à l'ordre, le détective continuait de l'ignorer.


-Bon, Maz, ça commence à bien faire maintenant…


Soudain, la mine sur le visage de l'ancien policier changea drastiquement pour se changer en expression de rage. Il s'approcha rapidement de Sora, l'empoigna par le col et le plaqua au mur près de l'entrée. Sans s'occuper des personnes autour de lui, il sortit son pistolet et le pointa directement sur le bas ventre de Sora, l'enfonçant au plus profond de son bas ventre.


-Pourquoi est-ce que tu t'acharnes à m'appeler Maz, hein ? Tu sais éperdument que mon prénom, c'est Ted, non ? Alors maintenant, tu m'appelleras Ted, c'est compris ?


Sans comprendre d'abord, le Médecin se mit ensuite à ricaner d'un rire sonore. Ce n'était pas vraiment sa spécialité, mais il avait déjà eu affaire à des cas de schizophrénie paranoïaque, et le comportement du Détective y correspondait en tous points. Sans se défiler, Sora répondit :


-Es-tu bien sûr de ce que tu avances, Maz ?


La mine de ce dernier se renfrogna davantage et il enfonça son pistolet avec encore plus de force qu'auparavant, avant de se calmer tout à coup, troublé.


« Mon nom est Ki.. euh , non , Ted ! Ou bien... »


Le détective ne comprenait pas vraiment ce qu'il venait de se passer, mais le Médecin avait raison. Son prénom, c'était Maz, définitivement. N'est-ce pas ? Il relâcha sa prise sur Sora et détourna son arme, avant d'aller rejoindre le Maître d'Armes, étonné plus qu'autre chose par la tournure des événements. Du peu qu'il connaissait du Détective, ce n'était pas son genre d'agir comme ça.


« Tu m'expliques ce qu'il vient de se passer ? Adressa Francis à son collègue qui s'approchait vers lui.

-Quoi ? Cette tête à claques a bien besoin qu'on lui remonte les bretelles de temps à autre, non ? Tenta d'argumenter Maz en agitant son pistolet dans tous les sens.

-Est-ce que t'es taré ? Range-moi ça avant que quelqu'un ne te voie, lui répondit le Maître d'Armes en désignant l'arme du concerné.

-Taré, moi ? Non, ne dis pas ça Francis… lui répondit l'intéressé en rangeant son arme et agrémentant son geste d'une moue non dissimulée.

-Il est taré, et pas qu'à moitié, rajouta le Médecin qui s'était approché pour prendre part à la conversation. Mais bon, à priori ça ne devrait pas se retourner contre nous. »


(coupez la musique)


Les trois templiers sortirent de l'aéroport et Francis les dirigea vers le premier hôtel environnant. L'endroit semblait miteux et une enseigne clignotante indiquait son nom dans une langue inconnue. Les agents d'Abstergo entrèrent et le Maître d'Armes se précipita pour réserver 3 chambres. Il revint vers les Templiers avec un visage empli de déception, ce que ses compères ne pouvaient apercevoir derrière son déguisement.


« C'est pas Byzance, mais je crois que c'est tout le luxe qu'on pourra s'offrir ici. Malheureusement, il ne reste plus qu'une chambre simple et une chambre avec lit double. Avant que vous ne disiez quoi que ce soit, je prends la chambre simple, indiqua Francis, coupant court à toute conversation.

-Quoi, t'es sérieux ? Contesta le Médecin. On va pas dormir dans le même pieu, on a quoi, 12 ans ?

-Tu peux dormir par terre si ça te convient mieux. Je prendrai le lit double sans contester », lui répondit Maz.


Sans tarder, les trois Templiers montèrent chacun dans leur chambre respective, le Maître d'Armes seul, Sora et Maz ensemble. Les chambres semblaient minuscules, en particulier celle de ces deux-là, mais ils n'avaient pas vraiment le choix, et ils n'étaient pas là pour prendre des vacances, après tout. Après quelques instants, Francis les avait rejoints.


« Quoi, on te manquait déjà ? Lui lança le Médecin.

-Ca, ça ne risque pas rassure-toi. Mais il faut qu'on parle de ce qu'on fera demain. Je me suis renseigné hier et j'ai établi une liste de trois endroits où on pourrait commencer les recherches : un temple à l'extérieur de la ville, plus vieux que tout le reste d'après ce que l'on dit, ensuite on pourrait aussi débuter par la vieille ville, mais c'est plus que vaste, où alors on pourrait aller se renseigner chez les offices de tourisme, mais faut que ça vous dise de faire du porte à porte, conclut Francis.

-C'est tout ? lui répondit le Détective.

-Pour le moment, oui, soyez prêt à partir tôt demain » répondit-il avant de quitter la pièce.


https://www.youtube.com/watch?v=Ye84_weWf₈


Francis se rendit sans attendre dans sa chambre, si on pouvait appeler réellement ce taudis une chambre. Il n'y avait que deux pièces : une à peine assez grande pour contenir un lit une personne, et une deuxième qui contenait un unique lavabo et un miroir. Il déposa son sac et sa veste sur le lit et se rendit dans la salle de bain. Là, il ôta ses lunettes de soleil avant d'enlever le bandana. Il s'observa dans le miroir, et le reflet lui rendit son regard. Non, son visage n'était pas des plus effrayants, hormis quelques blessures du passé, mais ce n'était pas pour ça qu'il le cachait. Dissimuler son identité en permanence était de la plus haute importance. Francis se passa un coup d'eau sur le visage, et grimaça en constatant que certaines blessures le piquaient toujours, et ne guériraient jamais vraiment.


Pour cacher son identité, Francis aurait bien pu changer de visage, de nombreux traitements et chirurgies le permettant maintenant. Mais il ne voulait pas en faire autant : en effet, lorsque le temps de la revanche serait enfin venu, il s'assurerait que ses adversaires voient bien son visage, et que leurs propres faces se tordent de désespoir avant de mourir. Il sourit à cette idée, mais comme on dit, tout vient à point à qui sait attendre.

Le templier retourna dans sa chambre et ouvrit son sac. Il découvrit le morceau de papier où était dessiné le plan et où étaient reproduites les inscriptions de la chapelle de Londres. Francis n'en avait pas parlé à ses collègues, car cela reviendrait à tout leur révéler sur son expédition la nuit de l'attaque d'Abstergo, mais c'était plus qu'évident que tout ceci était lié à leur mission actuelle. Dans cette optique, le Maître d'Armes avait une idée bien précise de l'artefact qu'ils recherchaient. Après tout, Nicolas Flamel, d'après les histoires, n'avait pas été en contact avec de nombreux objets extraordinaires durant toute sa vie. Etait-ce possible que le Fragment d'Eden qui se trouvait au Yémen fût la pierre philosophale ? D'un mouvement de son bras senestre, il dégagea de la place sur son lit afin de s'allonger puis, pensant à la suite, s'endormit la tête pleine d'idées.


(coupez la musique)


Les deux autres ne discutèrent pas longtemps avant de s'endormir. Comme il l'avait dit, le Médecin préférait dormir par terre : il n'avait pas forcément une chambre à lui, mais il gardait sa dignité. Sora repensa à leur voyage mouvementé, et était de toute évidence reconnaissant à Maz de l'avoir soigné, mais il repensa également à ce qu'il avait découvert avant de se prendre le coup de feu : quelqu'un l'avait trahi, s'était fait passer pour lui et avait envoyé une fausse piste à Abstergo. Un de ses collègues templiers, ou bien la fille avait un ange gardien ? Sora avait du mal à imaginer que ce puisse être Maz ou Francis, mais l'idée qu'un de ses coéquipiers puisse le trahir l'obsédait et le répugnait. Devait-il leur parler de ses soupçons ? Après avoir pansé de nouveau sa blessure plus correctement que Maz n'avait pu le faire dans l'avion, il pensa également à la personne qui lui avait infligé cette blessure. Le moment venu, ces foutus Assassins paieraient pour ce qu'ils lui avaient fait. Et, bien qu'il n'avait pas de « code d'honneur » à proprement parler, le Médecin était conscient qu'il avait maintenant comme une dette envers le Détective, et plus vite il en serait débarrassée… Il s'endormit en se demandant comment il pourrait rendre la pareille à son collègue, mais il y penserait le moment venu.


https://youtu.be/URqviqEnRJ4?t=290


Ce dernier était un peu déboussolé depuis leur arrivée, et avait perdu la notion du temps. Depuis combien de temps étaient-ils arrivés au Yémen, une semaine, une soirée ? Il avait perdu la notion de la réalité, et tout ce qui l'y rattachait encore, c'était ses collègues templiers, donc il s'était laissé guider par eux et s'était retrouvé dans cette chambre. Il alla se passer un coup d'eau glacée sur le visage, ce qui l'aida en partie à reprendre ses esprits. Les jours suivants allaient être capitaux pour leur mission, il fallait s'assurer d'être bien présent, aussi bien physiquement que psychologiquement. Il était totalement conscient maintenant, mais ce n'était pas la première fois qu'il lui arrivait d'avoir une telle « absence » et durant ces moments, discerner la réalité des illusions de son esprit était difficile. Mais celle là durait depuis combien de temps exactement ? Avait-il eu l'impression d'être un dénommé Ted alors que tout le monde l'appelait Maz depuis tout ce temps ? Pas le plus probable, mais ça restait possible. Mais qui qu'il soit, Ted était bien trop naïf et candide pour rester. Maz devait reprendre le contrôle et désormais, tout était à refaire avec ses collègues qui devaient le prendre pour une fiotte qu'il n'était manifestement pas. Que Maz n'était pas en tout cas. Mais il était bien revenu, et il remettrait les pendules à l'heure avec le Médecin et le Maître d'Armes dès le lendemain. Ces deux-là ne l'impressionnaient guère, même s'il lui arrivait d'admirer Francis pour sa flegme que lui-même n'avait pas, mais ça s'arrêtait là. Pour Maz, il l'entendait bien… Ted n'était qu'une fillette effarouchée qui mouillait à chaque apparition du Maître d'Armes car ce dernier représentait tout ce que Ted n'était pas. Il frappa rageusement du poing le miroir de la salle de bain en se reprochant d'avoir pu être aussi idiot, ce qui fit sourciller le Médecin. Sora avait bien compris que Maz était atteint, ce dont il ne se serait jamais douté jusque-là.


Mais en attendant, une nuit de sommeil attendait les trois collègues. Le lendemain, il faudrait décider par où commencer les recherches et surtout se mettre d'accord sur ça. Francis, lui, hésitait à parler à ses collègues de ses découvertes de Londres, et Sora ne savait pas s'il pouvait faire confiance assez au Détective pour lui faire part de ses soupçons. Il était à moitié fou, après tout…


Le Justicier


https://www.youtube.com/watch?v=y8BGQ_GHkNQ


Sun se rendit au guichet afin d'en demander plus sur un avion arrivé plus tôt appartenant à Abstergo, mais il ne trouva rien de concluant. De toute façon, l'homme qu'il cherchait devait déjà être arrivé et avait sûrement trouvé un endroit où dormir pour la nuit. Non, au lieu de cela, Sun suivrait les Assassins : ces derniers avaient le même but que son homme, et s'il les pistait, il était presque sûr de le retrouver à un moment donné. Et puis, ce ne serait peut-être pas si désagréable de suivre à la trace son ancienne amante.

Le Justicier vit ces derniers se rendre à l'intérieur d'un taxi, et en appela un dans la foulée. « Suivez cette voiture » ordonna-t-il au chauffeur, souriant à l'idée que cette phrase n'était pas employée uniquement dans les films. Après avoir roulé quelques kilomètres dans ce labyrinthe qu'était la capitale, le taxi des Assassins s'arrêta devant un immeuble dans la périphérie. L'endroit semblait abandonné, mais ces trois-là purent y entrer sans problème. Ce serait sans doute là qu'ils passeraient la nuit, et Sun chercha donc un hôtel près de là.


Sun repéra un hôtel à deux pâtés de maison, et sourit lorsqu'il pénétra à l'intérieur. Dans le hall, toute la décoration était destinée à imiter un style d'hôtel américain, mais montrait plutôt que le propriétaire de l'hôtel n'avait jamais visité d'hôtel américain. Il réserva une chambre pour la nuit, et l'hôtelier lui tendit la clé d'une chambre située au deuxième étage.


Arrivé là, le Justicier déballa ses affaires et entreprit de se mettre à l'aise. La chambre était confortable et il n'aurait pas trop de mal à s'y endormir. Cependant, alors qu'il venait de s'allonger sur le lit, Sun sentit ses mains secouées par des pulsions incontrôlables. Ses mains tremblaient comme s'il était… en manque. Et c'était le cas.

Pour compenser le stress inhérent à ses escapades nocturnes, le Justicier avait bien été obligé de tenter de nombreuses choses, et ce qui avait marché le mieux, c'était la drogue. La cocaïne. Alors oui, cela avait réussi à compenser le stress d'une part, mais d'autre part, le truc avec la cocaïne, c'est que lorsqu'on commence, il devient difficile de s'en défaire. Et malheureusement, il n'en avait toujours pas trouvé le moyen.


Alors que ses mains continuaient de trembler, Sun se rendit dans la salle de bain et se passa un coup d'eau glacée sur le visage. Rien à faire, ses membres continuaient de s'agiter et il devenait de plus en plus difficile pour lui de se concentrer. Le Justicier avait tout prévu et avait réussi à emporter de la drogue malgré les fouilles de l'aéroport. Dans un endroit où les vigiles ne préféraient pas fouiller en général.


Sans un mot, le Justicier tenta d'y réfléchir. Ce n'était vraiment pas raisonnable, il était à des milliers de kilomètres de chez lui, et il fallait qu'il reste concentré sur l'essentiel à tout prix. Mais d'autre part, il lui suffirait d'une seule inhalation pour combler cette sensation de manque. En un seul instant, tout pourrait s'envoler…


Après quelques instants, Sun se dirigea vers son lit, où il avait disposé ses affaires de voyage. Il s'empara d'un petit sachet, et soupira tandis qu'il disposait la poudre en une ligne droite et égale sur la table de nuit. Il ne savait pas de combien était puni la possession et la consommation de tels produits au Yémen, mais il s'en fichait éperdument. Tout comme en ce moment, il se fichait du danger que pouvait représenter cette petite poudre blanche dans son organisme.


L'instant d'après, tout avait disparu. Aussi bien la sensation de manque que les tremblements. Honteux mais soulagé, Sun se dirigea de nouveau vers la salle de bain, et nettoya les éventuelles traces de drogue qui saupoudraient son visage. Son reflet lui renvoyait son regard sombre, les yeux injectés de sang et un sourire au bord des lèvres. Lorsqu'il ouvrit la porte pour retourner dans la chambre, il entra dans un tout autre endroit. Après avoir traversé la porte, il se retrouva à son repaire, à Londres. C'était absurde, et il le savait bien, mais maintenant c'était ses sens qui le trahissaient.

Soudainement, les murs de son QG se mirent à danser, et le Justicier sentit ses membres s'alourdir. Son pouls et sa respiration s'accélérèrent de concert. Il tenta de prendre appui contre un mur, puis, après quelques minutes de divagation, son esprit revint à la réalité. Cette chambre froide et humide. Une larme de honte sur la joue, Sun s'allongea sur le lit et tenta de s'endormir, mais n'y parvint que deux heures plus tard.

Le lendemain matin, le jeune homme se réveilla tôt, mais avec une migraine, et eut la mauvaise surprise de constater que ses mains tremblaient toujours. Mais il se devait de rester concentré, surtout ce jour-là. Concentré…


Le Professeur et l'étudiante.


https://www.youtube.com/watch?v=2wUGTNa5ntg


Jett se réveilla dans une chambre d'hôpital en frissonnant. Il faisait froid et sombre ici, et elle était seule de surcroît. Elle s'approcha de la fenêtre, et observa à l'extérieur. Elle ne connaissait pas cette ville, mais c'était une assez grande ville, et très illuminée. Il faisait nuit, mais Jett n'était pas du tout fatiguée. Elle retourna vers le lit d'où elle s'était réveillée en se demandant ce qu'elle faisait là. Était-elle au Yémen ? Qu'était-il arrivé au Professeur ? Quant à elle, elle n'avait pas l'air blessée, ce qui rendait la situation d'autant plus étrange.


Un détail attira son attention. Une lueur verte qui venait de l'extérieur. Enfin, ce n'était pas une lueur, mais bien des éclairs verts qui retentissaient derrière la fenêtre. Elle entendit des milliers de cris s'élever d'une même voix. Des cris d'horreur et de souffrance. En s'approchant, elle remarqua que c'était la panique dehors. Maintenant, de nombreux bâtiments étaient en flammes, de plus la ville semblait s'effondrer sur elle-même.

Tout à coup, un individu encapuchonné fit irruption dans sa chambre. « Suivez-moi, je vais vous faire sortir d'ici », lui dit-il. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle sentait qu'elle pouvait lui faire confiance. Mais peut-être était-elle trop naïve après tout, et que l'homme, c'était une voix d'homme, n'était pas digne de sa confiance. Mais elle n'avait pas envie de réfléchir, et le suivit sans broncher.

Ils traversèrent une succession de couloirs, puis la tête de l'étudiante se mit à tourner et elle faillit perdre conscience. Quelques instants plus tard, Jett remarqua que l'individu encapuchonné avait disparu. Elle marcha quelques pas, mais soudain, lorsqu'elle arriva à une intersection de couloirs, c'était une autre personne qui l'y attendait. Inexplicablement, l'homme au regard insistant qu'elle avait aperçu dans la limousine à Londres attendait, et la saisit de ses mains crochues, avant de lui planter un couteau dans le ventre, puis lui trancha la gorge.


(coupez la musique)


Jett se réveilla en sursaut, une goutte de sueur froide perlant sur son front. Sa tête était posée sur l'épaule du Professeur. Elle se redressa, toujours assise sur le banc sur lequel elle s'était endormie la veille. Non, la situation n'était pas assez urgente pour requérir de voler des véhicules. De plus, le Professeur avait confié la surveillance de son avion à un local, il valait mieux ne pas froisser les gens d'ici par conséquent. L'étudiante avait donc décidé de rester dans les clous et d'attendre le bus. Enfin, le soleil commençait à se lever, ce qui signifiait qu'elle avait dormi toute la nuit, un bus pour la capitale ne devant passer qu'à l'aube.


Elle jeta un coup d'oeil vers Jayden, et remarqua des cernes sous ses yeux. Il ne devait pas avoir fermé l’œil de la nuit. Ce dernier la regarda à son tour.


« Bien dormie ? Lui demanda-t-il.

-Hmm, pas vraiment, lui répondit-elle un peu gênée d'avoir dormi en appui sur lui. Un cauchemar, mais je suis pleinement reposée, c'est le principal.

-Tant mieux. J'ai passé la nuit à réfléchir. En réalité, je pense que... »


https://www.youtube.com/watch?v=SXiTeMcos3Y


Il allait lui exposer le fond de sa pensée, lorsqu'un bruit de moteur se fit entendre. Un autocar blanc s'approcha de l'arrêt de bus, soulevant beaucoup de poussière sur son passage. Lorsque la porte s'ouvrit, un dialogue s'ouvrit entre le Professeur et le conducteur dont l'étudiante ne saisit pas un mot.


« Alhafilat 'ilaa Sanea, commença le chauffeur.

-Hal tuqbal junayh 'iistarlini, lui répondit le Professeur dans un arabe approximatif.

-Lays.


Le Professeur se tourna vers Jett.

-Il n'acceptera pas notre monnaie. Mais j'ai une idée. »


Se tournant de nouveau vers le chauffeur, il fit un pas à l'intérieur du bus. Il mit la main à l'intérieur de son manteau, et montra quelque chose au chauffeur que l'Etudiante ne put voir. Immédiatement, l'homme fit de grands yeux, comme apeurés, prit les billets, et leur fit signe en pestant d'aller s'asseoir derrière. Le car était vide, ce devait être le premier arrêt de cette ligne. Même si le Yémen ne devait pas être aussi bien desservi de ce niveau là que la ville de Londre, songea l'Etudiante, un sourire en coin.


Les deux compagnons allèrent donc s'asseoir dans la rangée du fond du bus. Celui-ci démarra dans la foulée et, quelques instants plus tard, l'Etudiante ne put s'empêcher de demander comment le Professeur avait pu convaincre le chauffeur de les prendre. Le Professeur sortit une arme à feu de sous son manteau et la pointa vers Jett, qui fit des yeux horrifiés.


« Vous avez menacé cet homme ? Lui demanda-t-elle à voix basse.

-Je ne voulais pas en arriver là, mais… Oh, ne t'inquiète pas, lui répondit-il. Aucune vie n'était vraiment menacée, ajouta-t-il en appuyant sur la gâchette.

L'Etudiante sauta presque de son siège et voulut se baisser alors qu'elle s'attendait à entendre une détonation. A la place, elle n'entendit qu'un petit cliquetis. Lorsqu'elle releva la tête, elle vit une petite flamme s'élever du bout du canon de l'arme.

-Oh, juste un jouet. Bien sûr, je n'y ai pas cru une seule seconde, ha ha ha, tenta-t-elle en feignant la raillerie.

-Oui, bien sûr, tu sais très bien que je ne te tirerais pas dessus » , lui répondit le Professeur d'un air plus sérieux.


(coupez la musique)


Comme il l'avait dit à Jett, le Professeur avait réfléchi toute la nuit. A leur arrivée à la capitale, plusieurs options s'offriraient à eux : visiter le musée national du Yémen, pour en découvrir plus, et éventuellement en apprendre davantage sur un site archéologique situé au Yémen ou au moins obtenir un début de piste. Il y avait également les offices de tourisme, mais ce n'était pas toujours les lieux les plus renseignés en la matière. Ou alors, ils pouvaient juste chercher dans le Vieux Quartier, en se baladant au hasard. Il avait également repensé à l'homme qui lui avait rendu visite, et se demandait si lui aussi était sur la piste de ce lieu mystérieux. Que pouvait-il bien être ? Il y avait réfléchi également, et selon les rumeurs, le Rub-al-Khali renfermerait la légendaire cité d'Iram, aussi appelée Ubar ou cité des piliers. Mais ce n'était qu'une légende, son existence n'avait jamais été prouvée. Mais ce qui était sûr, c'est que Jayden était plus déterminé que jamais à trouver cet endroit. Le Professeur partagea tous ces détails avec Jett, qui semblait très intéressée par la cité légendaire apparemment.


« Nous ne sommes pas sûrs que c'est notre destination , mais si c'est bien le cas, lui répondit-elle, j'ai déjà entendu parler de l'endroit. Je ne sais plus où j'ai lu cela, un livre de la bibliothèque dont je ne me souviens plus, mais on raconte qu'une chambre cachée dans la ville où nous nous rendons dévoilerait l'emplacement précis d'Iram. On est sûrement sur la bonne piste ! »


Le Professeur était content de voir que Jett était d'accord avec lui. Le voyage durerait sûrement deux ou trois heures, et le Professeur en profiterait pour dormir et se reposer, il en avait besoin.

https://www.youtube.com/watch?v=3o_RwQysgA8


L'Etudiante, quant à elle, décida de faire un inventaire de ses affaires qu'elle avait emporté avec elle.

Elle ouvrit donc sa sacoche et commença à énumérer dans sa tête les différents objets qui s'y trouvaient : le téléphone à carte, un chargeur de portable, compatible par pur hasard, ses papiers, dans une pochette, contenant aussi 20 livres sterling de secours, un déo, des chewing-gums. Elle en prit un et commença à mâcher avant de continuer. 2 paquets de mouchoir, un mini parapluie, plus le nécessaire pour les cours : un crayon, des feuilles et un petit carnet.


Au fond du sac se trouvait aussi une bouteille d'eau, mais elle était tiède ainsi que des Tylenol, du paracétamol, en cas de mal de crâne. Et tout au fond se trouvait...une boîte de tampons de rechange. Elle n'en voyait pas vraiment l'utilité, mais c'était là.


L'étudiante prit un cachet et l'avala dans une gorgée d'eau tiède. Elle avait toujours des douleurs de la veille, et ça n'avait pas arrangé les choses de dormir sur un banc. La jeune femme mit ensuite son visage contre la fenêtre, et se mit à contempler le paysage.


Le message qu'elle avait reçu de son sauveur ne l'avait pas vraiment rassurée, au contraire elle se sentait maintenant épiée, suivie. Mais l'individu ne se dévoilait pas, et ça ne lui inspirait pas confiance. Mais il avait parlé des Templiers… Les chevaliers du temple existaient-ils réellement toujours sous l'égide d'Abstergo Industries ? Elle avait le souvenir d'être pénétrée dans leur bâtiment à Londres, mais ne se souvenait plus du tout de la date ni des circonstances. Ce n'était qu'un souvenir parmi tant d'autres.


Au fil des kilomètres, le paysage défilait devant ses yeux. Alors qu'il y avait de la végétation ça et là près de la côte, le paysage devint vite désertique. Cependant, ce n'était pas un désert de sable et aucune dune à l'horizon. Ce n'était qu'une grande plaine, avec des reliefs de temps en temps, qui émergeaient de la terre aride. Durant le trajet, le car s'arrêta uniquement dans 2 ou 3 villages, et 2 heures plus tard, le soleil était monté dans le ciel, et la capitale du Yémen était en vue. La ville se dressait dans la vallée d'une montagne assez haute. Lorsque le bus pénétra à l'intérieur de la capitale, Jett nota que la ville ne semblait pas si grande en soi, mais vu d'où elle était, les habitations semblaient beaucoup plus rapprochées que dans les villes occidentales.


Après avoir effectué un parcours dans les rues labyrinthiques de la ville, le véhicule s'arrêta devant un bâtiment modeste où l'on pouvait lire sur une pancarte« Sanaa international airport » et مطار صنعاء الدولي, qui devait être la transcription en arabe. Quoi qu'il en soit, l'Etudiante hésita quelques instants avant de secouer légèrement le Professeur, ce qui suffit à le réveiller.


(coupez la musique)


L'archéologue et son apprentie descendirent tous deux du véhicule, qui démarra peu après pour les laisser devant l'aéroport, au nord de la capitale. Par où commencer maintenant… ?


Les trois Assassins


« Tu penses que c'est vraiment une bonne idée ? Demanda Rami à sa sœur.

-Absolument. Je sais que tu te méfies toujours, mais les Assassins d'ici n'ont pas été compromis » , ajouta-t-elle en murmurant.


Les trois Assassins étaient à l'arrière du taxi, parti en direction du repaire de la cellule locale. Malgré tout, parmi ses membres, bien peu étaient réellement des locaux. Quelques années auparavant, l'ancien repaire des Assassins sur place avait été attaqué par les Templiers, laissant bien peu de survivants. D'après leurs sources, les Templiers avaient ensuite abandonné l'endroit, jugeant la région trop peu intéressante à contrôler. Car il ne fallait pas se voiler la face : sous l'égide d'Abstergo Industries, les Templiers contrôlaient presque entièrement plusieurs régions développées et leur influence ne faisait que s'agrandir au fil des années. Quoi qu'il en soit, après l'attaque, des cellules d'autres régions du monde avaient envoyé des Assassins pour prêter main forte aux locaux, dont la cellule anglaise.


Supa avait tout naturellement décidé de les contacter : en plus de pouvoir leur fournir des informations et les informer sur des rumeurs qui pourraient courir, ils leur fourniraient un abri sûr, et ce n'était pas un luxe après les événements récents. Le taxi roula pendant une bonne dizaine de minutes afin de les déposer enfin à leur destination : une maison à plusieurs étages qui se fondait bien dans le paysage, et ce n'est pas le premier quidam venu qui aurait pu deviner qu'une organisation secrète se cachait là.


https://www.youtube.com/watch?v=VCPvqpf-muI


La Voleuse, l'Ingénieur et l'Artificier s'avancèrent vers la porte, une porte verte équipée d'un judas à l'ancienne : une petite plaque qui coulissait sur le côté pour vérifier l'identité des éventuels visiteurs. Supa s'avança et frappa. Quelques instants après, le loquet s'ouvrit et un homme demanda :


« Qu'est-ce que vous voulez ?

-Rien n'est vrai, tout est permis, répondit la Voleuse, sûre qu'elle était au bon endroit.

-Il va ta falloir plus que ça pour me convaincre, ma jolie.


A ces mots, le Sicaire réagit en s'avançant et frappa du poing sur la porte.

-Laisse-nous entrer, je suis certain que tu as été prévenu de notre arrivée.

-Oh, le frangin soupe-au-lait… Oui, on a été prévenus, mais bon, vous savez, c'est la routine de ne pas ouvrir à tout le monde et de vérifier qui veut entrer, poursuivit l'inconnu en déverrouillant la porte.


Lorsque cette dernière s'ouvrit, les trois Assassins découvrirent un homme barbu, qui semblait avoir dans la soixantaine. A son accent, Supa aurait juré qu'il venait du Royaume-Uni, c'était peut-être le cas.


-Mais ce n'est pas parce qu'on a été prévenus qu'on vous trouve pas stupides de venir ici, reprit la voix d'une jeune femme blonde. Bienvenue à Sanaa, déclara-t-elle en feignant un air chaleureux.

-Mes amis, je vous présente Violet. Un peu impétueuse, mais elle me seconde bien pour diriger les Assassins ici. Je n'ai pas pris le temps de me présenter moi-même : Karl Hambard, leader des Assassins au Yémen. Ou plutôt, du peu qu'il en reste : notre rôle ici est plus figuratif maintenant, pour essayer de maintenir un peu d'ordre. Mais comme l'a dit Violet, on ne comprend pas exactement ce que vous comptez trouver ici, on a déjà recherché la trace d'un fragment d'Eden dans la région, nous n'avons rien trouvé. Mais si vous voulez bien, on en discutera plus tard, allez vous installer je vous en prie. »


Le vieil homme les guida jusqu'à un escalier qui montait au premier étage. « Les trois premières portes à gauche » leur indiqua-t-il avant de retourner vaquer à d'autres occupations.


Chacun des Assassins s'installa dans sa chambre, et, une demie-heure plus tard, les trois Assassins se retrouvèrent au rez-de-chaussée, invités par Karl à dîner. En entrant dans ce qui s'apparentait à une grande salle à manger, les trois anglais purent constater l'effectif réduit des Assassins d'ici : une quinzaine d'hommes et de femmes d'âges divers se tenaient autour des tables. Lorsque le barbu les aperçut, il les invita à sa table, où il mangeait avec Violet.


« Asseyez-vous, j'ai pris le soin de vous préparer un repas. Comme je vous l'ai dit tout à l'heure, on a déjà fait des recherches dans la région pour un fragment d'Eden, mais cela n'a rien donné. Rien. Pas une seule piste plausible. Toutes nos pistes s'avéraient être des canulars au final.

-Toutes ? Demanda la Voleuse.

-Et bien, il y avait bien deux ou trois endroits qui auraient pu convenir, mais encore une fois, des culs-de-sac, étrangement… Cependant, vous ne devez pas être venus ici par hasard. Donc je vous le demande, qu'est-ce qui vous a poussé à venir au Yémen ?

-Une piste qui pourrait s'avérer sérieuse nous a indiqué qu'un fragment d'Eden pourrait se trouver dans le Rub-al-Khali. Si on est ici, c'est pour chercher des indices, car on n'a pas plus de précision, ç'aurait été trop facile, continua l'Artificier.

-Non, il voulait dire, qu'est-ce que vous pensez avoir de plus que nous qui vous donnerait plus de chances ? Lança Violet.


La Voleuse et son frère échangèrent un regard en coin. La jeune femme répondit :


-Vous parliez de pistes tout à l'heure, on pourrait déjà vérifier de ce côté là. Vous pouvez nous en dire un peu plus ?

-En vérité, on avait pas grand-chose de concluant, à part un endroit. C'était un vieux manuscrit, on était sûr de sa véracité, qui nous avait mis sur la voie. Finalement, c'était une ruine, mais aussi un cul de sac, ajouta la blonde. Je vous montrerai l'endroit exact après si vous voulez, mais ne vous attendez pas à du lourd, vous ne devriez pas trouver beaucoup plus que nous. Puis aussi, on est bien trop peu ici pour nous permettre de vous sauver la mise si votre mission vous met en danger. On perdra pas un de nos gars pour vous. Et dites donc, votre copain, il a pas l'air bavard. On nous avait pas parlé d'un troisième gars sur le coup avec vous.


L'Ingénieur, qui n'avait pas ouvert la bouche depuis leur arrivée, se leva soudainement.


(coupez la musique)


-Je n'ai pas faim » grommela-t-il avant de retourner dans sa chambre.

https://www.youtube.com/watch?v=5fe9W1gZPUs


David était lassé de cette discussion, et avait besoin d'être un peu seul. Alors qu'il entra dans ses quartiers temporaires, il se laissa tomber sur le lit. Que faisait-il ici réellement ? Il était là pour trouver un fragment d'Eden, mais tout ce qu'il récolterait au final, ce ne serait qu'une exposition au danger, une fausse piste et de la déception ? Il refusait d'y croire. Maintenant qu'il était là, il s'engageait à ne pas repartir avant d'avoir trouvé l'artefact, ou d'avoir épuisé toutes les pistes possibles et imaginables. Le secret de cette technologie, si tant est qu'il s'agissait d'une technologie accessible à l'être humain, était presque à portée de main. Et c'était lui, David, qui poserait la main dessus. Son premier but était de faire avancer la science. Pour le reste, il verrait… Mais cela ne risquait pas de plaire à Supa et Rami… autant garder ses véritables intentions sous silence pour le moment.



Alors qu'il songeait à des rêves de grandeur, l'Ingénieur fouilla dans sa poche et en sortit une photo. Une photo vieille de plusieurs années, mais qui était bien conservée dans une protection en plastique. David y tenait plus que tout, il s'agissait d'un cliché où on pouvait l'apercevoir, souriant...entouré de sa femme et de sa fille. Il étreignait cette dernière de ses bras, tandis que sa femme regardait sa famille, heureuse et un sourire aux lèvres. Tant de temps s'était déjà écoulé depuis le moment où il avait du leur dire adieu… Enfin, c'était une façon de parler bien sûr, il n'en avait jamais eu l'occasion. C'était la belle vie, jusqu'à ce qu'Abstergo le contacte. Il était un scientifique renommé, avait un travail dans une grande entreprise et était très sollicité. Un peu trop même, il avait dû refuser l'offre d'Abstergo. Suite à cela, les Templiers lui avaient tout volé, même les derniers instants de sa fille. Cet événement tragique l'avait plongé dans l'alcool, fut un temps. Cependant, il avait repris sa vie en main quelques mois plus tard, s'était ensuite renseigné sur Abstergo, sans rien trouver d'abord. Puis il fut contacté par les Assassins, qui lui proposèrent de travailler pour eux. Lorsqu'ils s'étaient présentés comme les ennemis des Templiers, et par extension d'Abstergo, David n'avait pas hésité une seule seconde. Depuis ce jour, il pensait au moment où il se vengerait. Tous ces enfoirés finiraient par payer, tous autant qu'ils étaient. Et comme il fallait bien commencer par quelqu'un, David se jurera qu'il éliminerait lui-même son tortionnaire. Une offre d'emploi, hein ? Comment avait-il être pu déstabilisé, sachant d'où elle provenait ? Quel idiot il avait fait… Le début de sa vengeance avait été presque à portée, mais ce n'était que partie remise. A cette pensée l'Ingénieur s'endormit rapidement.


Les deux jumeaux, à la fin du repas, quittèrent la table et suivirent Violet, qui leur en dit un peu plus sur leur destination du lendemain, en n'oubliant pas de leur indiquer sa localisation en ville. Il fallait bien un endroit par où commencer, peu importe où cette piste les mènerait, pensait la Voleuse.


(coupez la musique)


Les deux Assassins, se dirigèrent ensuite vers l'étage, la journée du lendemain serait longue, mais l'Artificier ne put s'empêcher de demander à sa sœur :


« Dis, d'habitude, tu as toujours un plan ou quelque chose comme ça… Cette fois-ci on avance à l'aveugle, si j'ai bien compris ?

-Malheureusement oui.

-D'accord. Ceci dit, je veux te demander quelque chose. On devra à un moment donné prendre des décisions , à ce moment, ne t'oppose pas aux miennes comme si c'était toi qui dirigeais tout. Sur cette mission, on est d'égal à égal, ça marche ?

-Ca marche, je compte sur toi pour faire tes preuves. Ceci dit, ne change pas, Rami. »


Devant les deux portes qui les sépareraient pour la nuit, la Voleuse prit son frère dans ses bras, ce dernier lui rendant son étreinte. La jeune femme n'aurait jamais voulu perdre son frère, même au prix de milliers de fragments d'Eden. En espérant que cette mission ne détruirait pas leurs liens familiaux, elle se rendit dans sa chambre.


Supa se mit à l'aise et pensa à la journée du lendemain… Ils n'avaient pas grand-chose, mais c'était mieux que rien. Au pire, ils n'avaient rien à perdre, au mieux ils trouveraient des indices. Il n'y avait pas de quoi s'inquièter. La Voleuse n'eut aucun mal à s'endormir, contrairement à son frère. Il était persuadé que les Templiers étaient déjà là, et il craignait de devoir les affronter une nouvelle fois. Oh, l'Artificier aurait bien jeté David en pâture à ces chiens, et il ne s'inquiétait pas pour lui, mais il ne voulait pas que sa sœur soit trop exposée au danger… Ca avait failli lui coûter la vie une fois.

Le lendemain, bien qu'il n'avait pas très bien dormi, Rami se réveilla dès l'aube. Il s'assit sur son lit et constata qu'il était encore tôt. Personne n'était réveillé, il pourrait se reposer encore un peu. Ou bien… Rami empaqueta des affaires dans un sac à dos, attrapa une bouteille d'eau qui traînait et s'en passa un coup sur le visage pour être parfaitement réveillé, puis sortit discrètement dans sa chambre. Lorsqu'il referma sa porte, il observa celle qui se trouvait à côté. Pouvait-il réellement partir sans sa sœur ? En tout cas, ça la garderait en lieu sûr et ce serait une occasion de faire ses preuves…


L'Agent Secret


https://www.youtube.com/watch?v=mUT3J7Kb8-g


Piko était satisfait de son échange avec les Assassins. Il était à visage découvert maintenant, et peut-être qu'ils se doutaient de quelque chose, mais discuter avec ces deux-là n'avaient pas servi uniquement à glaner des informations. Non, l'Agent Secret en avait profité pour poser un traceur sur le troisième Assassin, celui qui avait l'air moins malin et qui se méfiait moins. Ainsi, tant qu'il gardait cette assurance, il n'avait pas besoin de suivre les Assassins à la trace mais il pouvait juste suivre cet émetteur qui lui garantissait de ne pas les perdre.


Ceci fait, Piko se dirigea vers un bar près de l'aéroport. Son traceur placé, il pouvait voir sur un petit appareil les Assassins s'éloigner petit à petit, mais il n'était pas inquiet, il avait une bonne autonomie et surtout une portée énorme, jusque plus de 100 km. L'Agent Secret commanda un cocktail :


« Une vodka martini, au shaker, pas à la cuiller, avec une tranche de citron vert, s'il vous plaît.

-Tout de suite monsieur » lui répondit une barmaid dans un anglais correct tout en lui préparant sa commande.


Piko alluma un ordinateur portable et, grâce à une clé spéciale, se connecta au satellite et ainsi à internet. Il pouvait voir plus précisément les déplacements des Assassins, qui s'étaient arrêtés un peu en périphérie de la ville. L'espion dégusta une gorgée du délicieux liquide avant de faire un récapitulatif de toutes les informations qu'il avait découvertes jusqu'à présent, ce qu'il aurait dû faire depuis bien longtemps déjà .


Donc, il savait que trois Assassins, dont ses deux cibles, étaient lancés à la poursuite d'un objet, possiblement une arme qui se trouvait dans la région du Yémen. D'après ce qu'il avait entendu, ces derniers n'étaient pas beaucoup plus avancés que lui dans leur recherche, et il leur restait presque tout à faire. De l'autre côté, il avait aussi été témoin de plusieurs altercations entre les Assassins avec des employés d'Abstergo Industries, une à l'entreprise elle-même à laquelle il n'avait pas assistée mais relayée par les informations, et une autre à l'aéroport. De plus, certaines sources relieraient Abstergo Industries à une organisation secrète et probablement disparue : les Templiers. Cependant, au vu des événements récents, il était amené à réviser son point de vue sur la question : était-il possible que les contingences survenues à Londres manifestaient d'un conflit de société tenu secret entre les Assassins et les Templiers ? La probabilité quasi nulle auparavant, passait à 30 % environ.


De ce point de vue, il pouvait supputer que si conflit il y avait entre ces deux camps, les Templiers aussi seraient à la recherche de cet artefact mystérieux, pour citer les mots de Supa. Ainsi, en plus de suivre les Assassins sans se faire repérer, l'Agent devrait faire attention à l'éventuelle menace que pourraient représenter leurs adversaires. Mais, si tout se passait comme prévu, il devrait maintenant rester invisible. Il n'en apprendrait pas plus en retournant parler aux Assassins, et se contenterait de les suivre en tâtonnant pour le moment. Et au moment où ces derniers s'apprêteraient à mettre la main sur leur objectif, il leur en empêcherait et le ramènerait à ses employeurs. Après tout, son but était bien de les empêcher de nuire, non ? Leurs conflits n'intéressaient aucunement Piko, tant qu'il accomplissait sa mission.


Après avoir rangé ses affaires, l'espion anglais se leva, l'esprit un peu embrumé par l'alcool consommé, et se dirigea vers un hôtel non loin de l'endroit où les Assassins s'étaient arrêtés, sans doute pour la nuit, étant donné qu'ils n'avaient plus bougé depuis une bonne heure et qu'il les voyait mal commencer leurs recherches en pleine nuit. Lorsqu'il arriva à l'hôtel et demanda les clés d'une chambre, il s'amusa de croiser un des passagers de l'avion, celui qui avait emmené la jumelle pour discuter. Était-ce une coïncidence ?


Ensuite tout se passa très vite. Piko était fatigué et, après être monté dans sa chambre, il s'écroula et s'endormit rapidement sur son lit. Encore une fois, Piko fit le même rêve. Il faisait noir là où il était et, au loin, il aperçut toujours la même femme, aux cheveux bruns, très belle, qui semblait émettre une lumière surnaturelle. Elle s'adressa directement à lui :


« Te rappelles-tu de moi ? De tout ce que nous avons vécu ? Rejoins-moi... »

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