La Pierre Philosophale
CHAPITRE 3
LE MAITRE D'ARMES
https://www.youtube.com/watch?v=mPkKuKc4-2I
L'idée d'anéantir purement et simplement les 3 hommes dans la pièce s'instilla dans l'esprit de Francis, n'appréciant guère l'idée que lui intimait le ton du Maître Templier : qu'il avait des comptes à lui rendre. Il n'avait pas réellement envie d'en arriver là, mais il s'amusa à se demander s'il aurait pu en être capable. Mettre le Médecin et le Détective hors d'état de nuire était une broutille face au défi que pourrait représenter un face à face avec le Grand Maître. Après tout, qu'est-ce que cet homme avait de plus que lui, sinon un carnet d'adresses un peu plus rempli ? Francis savait ce qu'il valait ; peut-être avait-il même une sensible tendance à la surestimation de sa personne, mais il s'agissait là d'un autre sujet. Non, il était convaincu de l'idée qu'en combat singulier, il pourrait prendre l'avantage sur le Maître sans trop y perdre dans le combat. Mais la question ne se posait pas véritablement à ce moment précis.
Oui, sa fonction au sein d'Abstergo le contraignait à rendre des comptes, mais il s'assurerait de régler cela assez rapidement. Il pesa le pour et le contre quant à dire la vérité ou non à ses collègues d'Abstergo, mais se résolut finalement à ne pas le faire. Avant cela, il se devait d'évaluer la valeur de l'information découverte. Il tourna les yeux vers le Maître Templier en fronçant les sourcils, alors que celui-ci lui tournait toujours le dos.
« En réalité, puisque c'est demandé si gentiment, je vous avoue que j'étais en expédition à ce moment-là. Pour notre Ordre, figurez-vous. J'étais sur la piste de quelque chose qui pourrait servir à Abstergo : un artefact, un livre, ou n'importe quoi d'autre. Mais il s'avérait que cette piste était vaine. Mes informateurs personnels m'ont mal renseigné sur ce coup là.
Il regarda tour à tour Sora et Ted, laissant peser un bref silence dont Sora profita pour contester.
-Arrête un peu Francis… Tu aurais dû revenir, et ne pas faillir à ta vraie mission envers l'Ordre dans un cas d'urgence comme celui-là.
-Un cas d'urgence tu dis? Je m'excuse, mais la menace dont il m'a été fait part par message n'était pas assez caractérisée pour évaluer la nature du danger, aussi ai-je pensé que vous pourriez y faire face sans moi, manifestement à tort… ironisa-t-il.
Sora le fixait avec un regard froid, tandis que Ted buvait ses paroles. Il avait toujours été fasciné par ce personnage aussi énigmatique que dangereux, et préférait être de son côté si la situation lui laissait le choix.
-Je disais donc, continua Francis, que les dires de mon pseudo-informateur ne valaient pas un sou. Car oui, j'ai mes propres informateurs, que cela ne surprenne personne. Si j'ai rejoint la cause des Templiers, Maître, c'était sous certaines conditions, et avoir mes propres affaires de mon côté en faisait partie. Ce soir, je n'ai eu de cesse d'essayer de mêler les intérêts d'Abstergo aux miens. Même si, vu comme ça, on peut penser que je vous ai laissé tomber pour du vent, cette idée ne m'a pas traversé l'esprit un seul instant. »
Il pencha légèrement la tête en avant, pour faire mine de s'excuser de la manière la plus hypocrite possible. Il n'excluait pas l'idée de leur dire un jour qu'il leur avait menti ce soir là, mais pour le moment il se garderait bien de leur dire. Mais il s'était bien assez excusé pour aujourd'hui, et il commençait sérieusement à en avoir marre de perdre son temps avec ces trois là.
« Ainsi la prochaine fois pourrais-je vous suggérer d'être plus précis lorsque vous ferez appel à moi…
-Un instant, le coupa le Grand Maître. Si tu dis vrai sur tes agissements de ce soir, tes intentions étaient des plus louables. Mais tâche de ne pas recommencer à l'avenir. Tu dis ne pas avoir pu évaluer la nature du danger ? Tu es un homme intelligent, Francis. Tu sais très bien que nous n'avons jamais fait appel à toi si la situation ne le requérait pas. Le fait même de t'avoir appelé en renfort aurait dû t'insuffler la gravité de la situation. A l'avenir, revois l'ordre de tes priorités.
-Hmmpf. Ce sera tout ? Demanda le Maître d'armes en se fendant d'un sourire des plus railleurs, ce que ses interlocuteurs ne purent remarquer.
-Tu peux disposer. Reste à notre disposition toutefois, tu pourrais avoir à partir très bientôt en mission pour nous. Dès demain même ».Si le Grand Maître n'avait rien à ajouter, Francis retournerait vaquer à ses occupations. Il quitta le bâtiment sur le champ, estimant qu'il avait du temps à rattraper, s'il devait prévoir encore en plus un voyage pour le lendemain…
LE PROFESSEUR ET L'ETUDIANTE
L'Inspecteur fit tourner la clé dans la porte, et poussa la porte. Il intima à l'Etudiante d'aller se reposer dans la chambre d'ami, ce qu'elle exécuta. Il traversa le couloir et se dirigea vers la cuisine. Il pensa à la situation, l'Etudiante qui venait se réfugier chez lui… En réalité, il n'avait aucune idée de comment l'aider. Que pouvait-il bien faire après tout ? Si ce qu'elle racontait était vrai, cela le dépassait de loin… Mais en même temps, il se sentait un peu responsable d'elle. Elle n'avait pas eu de chance avec sa famille, n'avait jamais connu son père…
Mais cela n'était pas sa préoccupation à ce moment-là. Quelqu'un s'était introduit chez lui. Cet individu avait bien dissimulé ses traces, mais le Professeur avait ajouté un dispositif qui lui permettait de savoir de manière infaillible si quiconque était entré chez lui. Une mine de critérium posé sur un des gonds de la porte, qui était cassé par le mouvement de la porte si quelqu'un entrait sans l'ôter de là. En arrivant, il avait vu la mine cassée par terre, ce qui ne pouvait signifier qu'une seule chose : un intrus était pénétré ici. Ce mystère n'en demeura pas un bien longtemps, et lorsqu'il arriva dans la cuisine, un homme l'attendait là.
« Bonsoir, professeur.
-Qui êtes-vous ? Que faites-vous ici ?
-Voyons, professeur… Un peu de civilité, est-ce comme ça que l'on reçoit un hôte chez soi ?
-Excepté le fait que je ne vous ai pas invité.
-Non, mais comme la situation l'imposait, je me suis invité de moi-même.
L'individu sortit de la pénombre. Il avait un costume élégant, était assez grand, mais Jayden ne pouvait voir son visage, entièrement caché par un masque de théâtre.
-Que me voulez-vous ?
-Oh, rien de mal, si vous coopérez. Et j'espère que vous le ferez, vous n'êtes pas homme à vouloir les ennuis, n'est-ce pas ? Le contraire m'étonnerait. Et puis, ce serait mauvais signe pour vous et la personne qui vous accompagnait lorsque vous êtes rentré. Qui était-ce ?
Le Professeur pensa à toutes les personnes qui en voulaient à Jett à ce moment. Ne rien dévoiler était probablement la meilleure idée, quoi qu'il advienne. Et il fallait continuer de parler à l'homme tout en essayant d'en apprendre plus sur lui.
-Cela ne vous regarde pas. Mais soyez tranquille, nous pouvons parler en paix. Quel est votre nom ?
-Oh, dans le passé, on m'a affublé de nombreux patronymes ou surnom… Nul besoin de les connaître tous, Francis suffira pour vous.
-Loin de moi l'idée d'écourter la conversation, mais il serait peut-être temps d'en venir au motif de votre visite, vous ne croyez pas ?
-Oui, bien sûr. J'ai déjà entendu parler de vous, professeur. En réalité, j'ai lu quelques passages de vos ouvrages et je connais votre réputation. J'aurais besoin de votre aide. Récemment, j'ai fait une découverte atypique. Un message, en réalité. J'ai tenté de le faire traduire, mais je n'ai eu aucun retour positif. Vu votre notoriété, je suis sûr que ce ne sera pas un défi trop élevé pour vous. »
L'homme lui tendait une feuille de papier, que Jayden s'empressa de saisir afin de lire les inscriptions. Il intima à l'individu de le suivre d'un signe de la main et se rendit dans sa bibliothèque personnelle. C'était un langage très ancien, il n'avait pas vu ça depuis un bon bout de temps. C'était du sabéen, un langage uniquement utilisé il y a longtemps dans un royaume du Moyen-Orient. Où diable cet individu avait-il trouvé ça ? Pas étonnant qu'il n'avait pas réussir à le traduire, très peu y étaient parvenus, et le résultat n'était pas toujours le même à chaque fois. Sa bibliothèque était une pièce peu vaste, dont les murs étaient recouverts de rayons de livres et avec un bureau de travail au milieu. Il chercha pendant quelques minutes un ouvrage, puis, lorsqu'il le trouva, se mis au travail et entreprit une traduction.
« C'est une sorte de carte, je crois que ce sont des coordonnées, à vrai dire.
-C'est tout ?
-C'est tout ce que j'arrive à faire ressortir de ça, en tout cas.
-Et bien, je pense que je m'en contenterai. Au revoir Professeur. »
L'individu mystérieux lui reprit le papier des mains et sortit comme il était entré.
Derrière la porte de la bibliothèque, Jett écoutait la conversation depuis le début. Des coordonnées, hein ? Pourquoi ? La voix de l'homme lui rappelait vaguement quelque chose. Mais elle devait se cacher, vite, le visiteur se dirigeait vers sa position. Dans le couloir, elle ouvrit la première porte qui se présenta à elle et se dissimula. L'homme passa devant elle sans la voir, puis sortit de l'appartement.
L'universitaire ne savait que penser de cette visite impromptue. En réalité, il y avait quelque chose d'autre derrière ces inscriptions. Un message plus qu'énigmatique. « Notre civilisation aura perduré, mais pas assez longtemps. Ceci est notre leg » ou quelque chose qu'on pouvait traduire à peu de choses près comme ça. Le visiteur ne connaissait manifestement pas la source du message, mais Jayden se mit à penser : et s'il venait de mettre la main sur ce qui lui manquait pour ses recherches ? Et si cette inscription était la clé pour découvrir ce qu'il était advenue de la civilisation qu'il pensait existante ? Le seul moyen était de regarder où les coordonnées menaient. Ce qui l'étonnait plus, c'était que le message avait été écrite dans un langage très ancien, mais menait à un endroit grâce à des méthodes de localisation relativement récentes. Un mystère de plus, mais sa curiosité l'emportait sur ses doutes.
Un bruit à la porte l'interrompit dans ses pensées. Cette dernière s'ouvrit à la volée, laissant entrer Jett.
« Hmmm. Tu es là depuis longtemps ?-Qui était cet homme?
-Quoi ? Tu as écouté notre conversation ?
Le silence qui s'ensuivit était plus que parlant.
-Tu sais Jett, si tu as écouté, tu sais que je n'en sais pas plus que toi. Et si tu te réfugies ici, il vaudrait mieux instaurer certaines règles. La confiance, ça te dit quelque chose ? A peine arrivée, tu m'espionnes déjà, ce n'est pas très poli tu sais.
Jett ne sut que répondre à ça. Elle se sentit un peu honteuse d'avoir espionné leur conversation, mais le ton du Professeur ne lui plaisait pas vraiment. Ce dernier prit une grande inspiration et déclara d'un air solennel :
-Je ne vais pas te le cacher plus longtemps Jett, je crois que je vais partir. Ce que cet homme m'a apporté semble être un indice que j'attendais depuis longtemps, une piste que je ne peux ignorer en temps qu'archéologue... Ce n'est pas vraiment le meilleur moment pour partir, mais je ne sais pas trop ce que cet individu pourrait faire de ces informations, et il ne semble pas des plus recommandables. Mon offre ne change pas, tu peux toujours rester ici tant que tu veux.
Jett n'en croyait pas ses oreilles. Il l'abandonnait lui aussi ? Elle avait décidé de lui faire confiance en venant ici, et lui ne faisait que l'abandonner comme tous les autres. Elle n'avait aucune idée de quoi faire, et s'entendit prononcer ces mots presque inconsciemment :
-Je viens avec vous.
-Tu ne peux pas. Tu es recherchée, tu te souviens ? Je te promets que dès que je rentrerai, j'essaierai de découvrir de quoi il retourne. De toute façon, je ne devrais pas en avoir pour plus de deux ou trois jours pour déterminer si la piste est sérieuse ou non, puis je rentrerai.
-Trois jours ? Mais où est-ce que vous partez ?
-D'après ces informations… C'est au Moyen-Orient que je trouverai ce que je cherche. Au nord du Yémen.
-Peu importe, je veux venir, j'ai toujours rêvé de vous accompagner dans une de vos expéditions, s'il vous plaît... » implora-t-elle.
Tout à coup, quelqu'un frappa à la porte. « Police, ouvrez immédiatement ». Le Professeur se figea. Quoi, quelqu'un les avait vus, lui et l'Etudiante, et les avait dénoncés à la police ? Cela ne simplifiait pas la situation…
LE JUSTICIER
https://www.youtube.com/watch?v=1zGXHf-GW2U
Sun se réveilla difficilement. Il était toujours dans la pénombre, et un bruit incessant lui assaillait les oreilles. C'était la voix de Jenna. Elle lui demandait ce qui s'était passé, et pourquoi il ne répondait pas. Et vu son ton aussi désespéré que fatigué, il devait avoir perdu conscience un moment. Se relevant difficilement, il dit simplement « Je suis sur le chemin ».
Il entendit au loin des sirènes de police. Il ne devait pas être trouvé ici, après la pagaille qu'il avait causé. La confiance que la police lui accordait n'était que très limitée et ne concernait que quelques personnes, qui pouvaient se compter sur les doigts de la main. Mais bien d'autres auraient préféré, au contraire, lui passer les menottes eux-mêmes.
Il sortit par là où il était entré, et, prenant garde à ne pas se faire voir, quitta le périmètre. Il rentra à son repaire avec autant d'inquiétudes que de questions. Qui était ce personnage ? Qu'avait-il volé et quelles étaient ses intentions ? Une fois arrivé dans son repaire, Sun constata que son amie l'attendait, et celle-ci l'accueillit d'un air soulagé.
« Dieu merci, tu t'en es sorti. Qu'est-ce qu'il s'est passé ce soir ?
-Je me suis clairement surestimé…
-Quoi, le super héros de l'année a eu une panne aujourd'hui ?
-Je vais bien, ne t'inquiète pas. Et son coup ne laissera pas de séquelles, à première vue, mais je dois dire qu'il a une sacrée droite. Tu sais ce qu'il a volé ?
-Pas encore, mais je devrais bientôt le découvrir, étant donné que j'ai hacké les serveurs de la police et qu'ils devraient faire leur rapport sur ça bientôt… Bingo ! Tiens, c'est bizarre, on dirait que le vilain de ce soir veut se faire connaître. Ce qu'il a volé, c'est rien d'autre qu'un émetteur longue distance, avec la particularité que celui-là te permet de répandre un message à peu près sur n'importe quel écran sur terre, et de prendre le contrôle de celui-ci pour diffuser ledit-message. Je savais même pas qu'ils avaient déjà inventé un truc comme ça.
-Oh, ce n'est pas une arme du futur ou quelque chose comme ça ?
-Non, pas vraiment… Pendant que tu t'amusais à faire joujou avec ton nouveau petit copain, j'ai trouvé quelque chose à propos de ton autre copain, tu sais, l'homme au masque. Et c'est plutôt intriguant : D'abord, il semble être lié à Abstergo Industries, ou en tout cas, c'est ce que dit un rapport de police datant d'il y a plusieurs années. De là, j'ai vu que leur immeuble avait été attaqué ce soir. J'ai donc hacké les caméras de surveillance devant l'immeuble- ah Londres, merci d'être la ville la plus vidéosurveillée du monde- et jackpot : s'il y a un esprit criminel qui pourrait se faire appeler l'homme au masque, je crois bien qu'il ressemblerait à ça. Regarde un peu.
Elle lui montra l'écran de son ordinateur. Sur celui-ci, on pouvait voir un homme rentrer dans l'immeuble d'Abstergo, dont l'entrée semblait dévastée. Bien sûr, on ne pouvait voir son visage – l'individu portant un masque – mais soit c'était une tradition pour tous les gens d'Abstergo de dissimuler leur visage, soit c'était bien son homme. Et ce qui était sûr, c'est que l'entreprise à laquelle il était lié cachait sûrement quelque chose.
-Tu as essayé de pénétrer dans leurs serveurs pour découvrir quelque chose ?-Oui, mais ça s'est révélé plus compliqué que prévu… On dirait qu'ils ne tiennent pas à ce que leurs recettes de médicaments soient découvertes. Leurs serveurs sont méga sécurisés, j'ai jamais vu ça, il faudrait du matos de dingue pour y entrer.-Bon. Et bien je suppose qu'on va essayer la bonne vieille méthode, qu'est-ce que tu en dis ? »
Le Justicier avait clairement une idée en tête. Le maître d'Armes était lié à Abstergo, ce fait était plus qu'avéré à présent, et il y retournerait forcément à un moment ou un autre, donc il suffirait à Sun de…l'attendre là bas ?
L'INGENIEUR, LA VOLEUSE ET L'ARTIFICIER
https://www.youtube.com/watch?v=hQtuC_A-TY0
L'Ingénieur articula difficilement : « Je suis désolé. J'ai tenté de résister aussi longtemps que je pouvais mais...J'ai fini par dévoiler vos noms, vous êtes en danger autant que moi maintenant ». La nouvelle arriva comme un choc pour Rami. Il n'arrivait pas à envisager qu'un frère assassin ait pu le trahir.
« Il perd du sang, peut-être vaudrait-il mieux prendre le temps de s'arrêter et de le soigner ? Proposa la Voleuse.
-Qu'il aille au Diable. Il nous a trahis, on ne s'arrête pas pour lui. On continue.
La Voleuse fut surprise par tant de dureté dans les propos de son frère. Rien qu'à voir l'état de l'Ingénieur, on pouvait facilement arguer que cette séance de torture ne lui avait laissé aucun répit, psychologique ou physique. Mais la Voleuse ne contesta pas car… au fond, elle savait qu'elle était d'accord avec son frère. A quoi bon mettre la vie de 2 bons assassins pour sauver celle de celui qui les avait dénoncés ? Bien sûr, elle n'était pas réellement en colère contre l'Ingénieur mais, d'un point de vue logique également, ils ne pouvaient se permettre de ralentir ne serait-ce qu'un instant. Ce serait catastrophique si Abstergo les attrapait tous les trois, et les soumettait de nouveau à un même traitement. Malgré les plaintes agonisantes de l'Ingénieur, les deux Assassins continuèrent leur chemin à travers les ruelles de Londres. Ils traînaient tant bien que mal leur camarade qui faisait peine à voir. La Voleuse voulait arriver au plus vite à leur QG, afin de pouvoir le soigner.« Il faut se dépêcher !
-Attends, on ne peut pas y aller directement, Supa. Ils sont à nos trousses, alors ne les menons pas directement à notre QG, semons-les d'abord, okay ?
-Rami… Son état est critique… Soit.
-Allez, avance fais pas ta mauviette, David» lança sarcastiquement Rami, bien que la situation ne s'y prête pas vraiment.
Les trois Assassins slalomèrent dans les ruelles pendant une bonne demie-heure et, lorsque Rami s'était assuré que plus personne ne pouvait les suivre, se mirent en route vers leur quartier général. Ils eurent besoin d'un bon quart d'heure supplémentaire pour enfin y arriver, ce qui laissa échapper un soupir de soulagement à l'Ingénieur. Dès leur arrivée, d'autres Assassins vinrent chercher David pour le prendre en charge. Ce dernier était à la limite de perdre conscience.
(coupez la musique)
« Et bien, c'était moins une, n'est-ce pas ? Demanda Supa.
-Ca aurait pu être moins 3 ou moins 4 que ça ne m'aurait pas plus affecté que ça tu sais. Il nous a trahis.
-C'était une question rhétorique mais...il n'avait pas vraiment le choix. Nous ne sommes pas arrivés assez vite, je suis sure qu'il a résisté avant de donner nos noms. Mets-toi à sa place, personne ne sait ce qu'on aurait fait, si on avait été dans cette salle avec ce maniaque, nan mais t'as vu son état ?-Mouais. »
La discussion était close et Supa ne le savait que trop bien. Il ne valait mieux pas discuter avec l'Artificier dans ces moments là. C'était dur à avaler pour lui, qui mettait souvent l'honneur avant tout. Ils attendirent donc en silence quelques minutes dans les quartiers médicaux, en attente de nouvelles de l'Ingénieur. Mais tout à coup, un Assassin paniqué s'approcha des deux jumeaux.
« Vite, votre père requiert votre présence. Immédiatement, c'est urgent. »
Supa et Rami se hâtèrent de rejoindre le bureau du Maître des Assassins, qui les attendait devant un écran d'ordinateur. Il semblait regarder un message en boucle. Sur l'écran, des ombres dansaient en arrière-plan. Une voix, trafiquée par ordinateur, lisait un message affiché à l'écran. « Votre combat n'est pas perdu. La lutte n'est pas terminée. Acceptez l'aide de la Première Civilisation. Les dunes du Rub-al-Khali guideront votre chemin. Pour la trouver...vous devrez vous y perdre ».Le père des Jumeaux se tourna vers eux et déclara d'un air grave :
« Peu avant votre arrivée, nous avons reçu ce message. Enfin, reçu…. C'est étrange, quelqu'un s'est introduit dans nos serveurs et diffuse ce message en boucle. Impossible de tracer l'origine du message, mais ce qui est sûr, c'est que ça pourrait autant être une aide qu'un piège. Mais notre mystérieux correspondant anonyme veut être sûr que nous ayons reçu le message.
-La Première Civilisation ? L'expéditeur n'est pas n'importe qui, s'il connaît notre organisation, et qu'il a déjà entendu parler de Ceux-qui-étaient-là-avant… ajouta la Voleuse
-Précisément. Et si la source de ce message est fiable, une telle information pourrait bien renverser le cours du conflit Assassins-Templiers tel qu'il est en ce moment. Et si je vous ai demandé de venir…
-...c'est pour nous intimer de nous mettre à la recherche d'un supposé fragment d'Eden à l'autre bout du monde ? Demanda Rami d'un air qui respirait le dédain.
-En effet. Si c'est un piège, vous ne serez pas de trop pour découvrir de quoi il retourne, vous êtes deux de nos meilleur combattants, et tacticienne. Si la piste est sérieuse, je sais que je pourrais compter sur vous pour trouver le fragment.
-Surtout sur elle… ajouta Rami juste assez fort pour que son père puisse l'entendre.- Il suffit. De plus, les nouvelles vont vites, vous savez ? Apparemment, vous êtes sur la liste noire des Templiers en ce moment. Donc quoiqu'il arrive, ce ne serait pas forcément un mal si vous partiez quelque temps. Le Rub-al-Khali est un désert au nord du Yémen. Vous pourriez aller faire de la reconnaissance, voir s'il y a des rumeurs qui traînent usr la quelconque présence d'un ancien temple là-bas.
-Nous ne serions que tous les deux ? Quand devrions-nous partir ? manda Supa.
-Oui, et dès que possible serait le mieux. Des avions pour la région sont prévus dès demain. Ce sera tout. Faites moi vos rapports si vous avez trouvé quelque chose. Pas avant. »
Pour Rami, ça avait tout l'air d'une mission suicide. Mais son tout-puissant père avait parlé… La décision n'était plus vraiment contestable. Mais cela semblait presque trop beau. En dépit de la faible précision géographique d'un tel lieu, une telle information qui arrivait d'un seul coup d'un informateur anonyme, c'était gros. Un peu trop même. Les deux Assassins quittèrent la pièce , Rami feignant une révérence devant son père tandis que la Voleuse se contenta de le saluer.
Comme plus tôt dans la journée, ils rejoignirent leur quartier pour préparer leurs affaires, sans un mot. Rami n'avait pas vraiment envie d'en parler, et Supa le sentait bien.
Une heure plus tard, alors que les deux Jumeaux tentaient de trouver le sommeil, quelqu'un vint frapper à la porte de leurs quartiers. Rami alla ouvrir, et fut surpris de trouver l'Ingénieur, qui se trouvait dans l'embrasure de la porte. Ce dernier se maintenait difficilement debout grâce à une béquille qui l'aidait à surmonter ses blessures. A ce détail près, il ne semblait pas si affecté.
« Qu'est-ce que tu veux ?
-Tout d'abord, je voulais vous remercier. Toi et ta sœur, pour ce que vous avez fait pour moi. Je ne suis pas quelqu'un de réellement courageux, et je ne sais pas si j'aurais osé en faire de même pour vous, pour tout t'avouer. Mais merci, sincèrement. Je n'aurais pas imaginé passer une seule seconde de plus avec ce monstre.
-De rien. C'est tout ? Tu devrais peut-être repartir alors… commença Rami en fermant lentement la porte.
-Non, attends ! J'ai entendu, enfin tout le monde raconte que… le Maître vous envoie sur une mission de terrain ? Sur la piste d'un fragment d'Eden ?-Les tenants et aboutissants de cette mission ne te regardent pas.
-JE veux en être ! Emmenez-moi avec vous… Sur le terrain, je pourrais vous aider ! Et ne t'inquiète pas, je ne serai pas un boulet, ajouta-t-il en regardant sa jambe. J'ai passé toute ma vie, ou plutôt toute ma vie d'Assassin à étudier les fragments d'Eden… Laisse-moi mettre cette connaissance à votre disposition.
-Hmmm, je vais y réfléchir. Bonne nuit, tâche de te rétablir et tiens-toi prêt à partir dès demain, au cas où j'accepterais ta proposition.
-Merci, bonne nuit ! »
L'Artificier referma la porte. Il se demandait si sa sœur dormait. Contrairement à son habitude, c'est lui qui brisa le silence qui régnait.
« Tu as entendu, n'est-ce pas ?
-Je n'en ai pas perdu une miette.-Et qu'est-ce que tu en penses ?
-Je ne sais pas trop… C'est vrai qu'il pourrait nous être utile. Nous ne serions pas trop de trois, et , comme nous, il n'a pas intérêt à s'attarder dans le coin avec Abstergo à ses trousses. Et après… Si il nous ralentit, on pourra toujours avancer sans lui. Tu ne crois pas ?
-Peut-être bien. Le message disait qu'on pourrait « la » trouver. Tu crois que c'est quoi exactement ? Une épée, une arme ?
-Je ne sais pas, mais en tout cas, ça pourra nous aider à combattre les Templiers.
-On a jusque demain matin pour y penser. »
L'Ingénieur rentra dans ses quartiers en boîtant. Après son kidnapping, des Assassins étaient venus récupérer la plus grande partie des affaires de son laboratoire et lui avaient aménagé un espace personnel au sein du QG des Assassins. Il pensa à toute cette histoire de fragment d'Eden, et si sa chance était enfin venue ? Il attendait une occasion comme celle-là depuis longtemps, et il la saisirait quoi qu'il en coûte. Il fallait que la Voleuse et l'Artificier accepte qu'il les accompagne. Quitte à leur forcer un peu la main.
Il prépara ses affaires en vue de son prochain départ. Il prépara un sac à dos en le remplissant avec quelques unes de ses inventions comme ses grenades fumigènes, ou d'autres choses plus modestes mais utiles en cas d'urgence : un briquet, une lampe torche, etc. L'Ingénieur n'était pas un agent de terrain, il en avait conscience, et voulait mettre toutes ses chances de son côté. Son regard se posa sur sa version de l'Animus. Et pourquoi pas ? Dans une épopée comme celle-là, on pouvait avoir besoin de tout. Même si la chance de trouver une personne dont un ancêtre était en relation avec ce fragment était faible, il se disait qu'il pourrait toujours l'amener juste pour le peaufiner un peu. Il finit de faire ses baguages en insérant dans son sac une boîte cubique en verre. C'est là dedans qu'il ramènerait le fragment d'Eden. Coûte que coûte.
Il se demandait si les Jumeaux lui pardonneraient un jour. Le miroir de la confiance semblait s'être brisé, définitivement dans le cas de Rami. Bien entendu, s'il pouvait se rattraper, il le ferait. Mais il se demandait, si la situation se présentait, ce qu'il ferait passer en premier entre des idéaux vains mais non dénuées de sens et sa soif scientifique qui pouvait véritablement aboutir à quelque chose, qui était bien réelle quant à elle. Serait-il prêt jusqu'à trahir ses frères pour atteindre le but de sa vie ? En vérité, l'Ingénieur avait peur de la réponse à cette question.
Cette nuit là, David trouva difficilement le sommeil. Toute cette histoire se bousculait dans sa tête. La Voleuse et l'Artificier ne savaient trop quoi en penser non plus. Le lendemain matin, la Voleuse demanda à son frère :
« Tu as pris ta décision ?
-J'y ai réfléchi cette nuit. Pas toi ?
-Bien sûr que si, mais je voulais connaître ton opinion sur le sujet avant de me prononcer. »
L'Ingénieur décida d'aller les rejoindre près de leurs quartiers. Sur le chemin, il se demandait comment faire s'ils avaient décidé qu'il ne les accompagnerait pas. Il avait bien prévu quelque chose, mais bon… Il toqua à la porte, tout en tâtant du bout des doigts son plan B, son pistolet situé au fond de sa poche. Peu après, Rami ouvra la porte et sortit, suivi de sa sœur. Ils étaient tous les deux prêts à partir…
L'AGENT SECRET
https://www.youtube.com/watch?v=x-xpMRCnJRE
Piko se réveilla en sursautant. Il avait fait un drôle de rêve. Regardant l'écran de son ordinateur, il constata que la situation s'était calmée, et ce sans son intervention. Les Assassins avaient quitté le bâtiment sans faire trop de victimes. Et quand bien même, Piko n'était pas un agent des forces de l'ordre. Mais que pouvaient-ils bien vouloir à Abstergo ? Des secrets ? La recette d'un nouveau médicament ? A moins que les théories conspirationnistes sur Abstergo soient vraies… Mais il n'avait pas réellement envie de penser à ça maintenant.
De plus, l'Agent Secret avait obtenu des informations très intéressantes. En écoutant les Assassins, il avait découvert que ces derniers projetaient de partir très bientôt, à la recherche d'une arme ou quelque chose de ce type. Ils avaient évoqué un lieu, le Rub al-Khali. Il s'agissait d'un des déserts les plus vastes et les plus arides de la planète. Qu'espéraient-ils bien trouver là-bas ? Si c'était dangereux, Piko devait s'assurer de trouver ce que c'était. Et, le cas échéant, les empêcher de mettre la main dessus.
La fonction de Piko faisait qu'il pouvait se déplacer à peu près n'importe où dès qu'il le voulait sans avoir de comptes à rendre à personne, si cela entrait dans le cadre de sa mission. Mais était-il vraiment prêt à partir dans l'urgence au Moyen-Orient ? Malgré lui, il n'avait pas réellement le choix. Sa mission était d'espionner les Assassins, et il devait s'en acquitter jusqu'au bout. Et puis désormais, il avait également envie d'en apprendre plus sur cette organisation. Pour une des premières fois de sa vie, il avançait en terrain inconnu. Et il détestait ça. De plus, quelque chose au fond de lui le poussait à suivre ces Assassins. Il n'aurait pas trop su expliquer ce que c'était, si ce n'était une curiosité dévorante.
D'après leurs conversations, les Assassins s'apprêtaient à partir dès le lendemain. Si ce fait était avéré, il n'y avait qu'un seul avion en direction de la région ce jour-là, vers midi. Il était en direction de la capitale du Yémen, avec une escale au Caire. Piko n'aimait pas réellement partir à l'improviste, n'aimant pas l'imprévu en général, mais cela ne le dérangeait pas outre mesure.
Son observation des Assassins ne s'était pas limité à cela. En effet, il avait pu découvrir où ils étaient partis cette nuit, grâce à la puce de leurs téléphones. Il avait fait des recherches sur ce lieu : racheté anonymement il y a quelques temps déjà, il était hautement sécurisé et les entrées et sorties étaient peu fréquentes. Si un endroit devait ressembler à ce qu'il imaginait être le QG d'une organisation secrète, ce bâtiment avait le profil. Mais il ne voulait pas tirer de conclusions trop hâtives.
En vue de son départ prochain, l'Agent Secret fit ses bagages en emportant le strict minimum : arme de service, appareils de surveillance, vêtements de rechange et quelques autres accessoires qu'il emportait souvent en mission. Les départs à l'improviste ne le dérangeaient pas outre mesure, mais il ne savait trop quoi penser de celui-là, ni dans quoi il mettait les pieds.
Après tout, il n'avait pas souvent l'occasion d'enquêter sur des organisations encore plus secrètes que la sienne. Il partit se coucher peu après, mais une chose était sûre : il allait voyager très bientôt.
Il était déjà allé au Moyen-Orient il y a longtemps. Enfin...il ne se souvenait plus très bien. Des souvenirs d'un lieu de cette région lui revenaient parfois par bribes. Ainsi qu'une femme. Dans ses souvenirs, ils ne se rappelaient plus du visage de la femme, mais savait que c'était la plus belle créature qu'il n'ait jamais vu sur Terre. Ces souvenirs lui venaient comme d'une autre vie. Il en rêvait parfois, sans savoir si c'était de réels souvenirs ou des fantaisies de son esprit.
Lorsqu'il se réveilla le lendemain matin, Piko avait les idées parfaitement claires. Sans oublier son bagage, l'Agent se mit en route de l'Aéroport avec toujours autant de doutes que de questions que les jours précédents sur cette affaire.
LE MEDECIN ET LE DETECTIVE
https://www.youtube.com/watch?v=DaoyKECQnPw
La visite des Assassins avaient semé une pagaille sans nom dans l'immeuble d'Abstergo. Ted savait que leurs ennemis étaient des professionnels, mais il se demanda les dégâts qu'auraient pu engendrer une attaque des Assassins sur leur repaire avec plus de moyens. Leurs ennemis savaient bien que les Templiers d'aujourd'hui se dissimulaient sous la bannière d'Abstergo Industries, et ils possédaient là un avantage non négligeable sur eux. Les Assassins formaient un réseau souterrain, aussi ramifié que difficile à débusquer.
Le Détective était toujours dans le bureau du Grand Maître, en compagnie de ce dernier et du Médecin. Le Maître d'Armes venait de leur fausser compagnie, lorsque le Grand Maître prononça ces mots :
« Avez-vous déjà entendu parler du Rub al-Khali ? C'est un désert de la péninsule arabique, j'espère que vous apprécierez la région, vous deux. Vous y partirez dès demain. Nos informateurs nous affirment qu'un fragment d'Eden se trouve là-bas.
-Un instant, le coupa Sora. Je n'ai pas obtenu la note maximale en géographie, mais, si je ne m'abuse ce désert fait plusieurs milliers de kilomètre carrés. Vous n'auriez pas quelques informations plus précises ?
-Ah vraiment ? Monsieur le médecin veut des informations plus précises ? Et bien vous allez devoir les découvrir vous-même sur le terrain, si vous voulez ces informations. Votre échec de ce soir nous a coûté très cher. Et ce n'est pas avec les noms que vous nous avez dégottés que nous pourrons renverser la balance du conflit. Nous avions une occasion en or d'en apprendre enfin plus sur leur réseau, et la piste s'est refroidie désormais.
Le Grand Maître ne perdait pas souvent son calme, d'après ce que Ted connaissait de lui. S'il était tellement en colère, c'est que leur échec de ce soir avait dû le mettre véritablement hors de lui. Néanmoins, il fut fasciné par une telle capacité à masquer ses émotions un instant, et les laisser se déchaîner l'instant d'après. Quoi qu'il en soit, il se risqua à demander :
-Notre source est sûre ?
-Pas vraiment non. Nous avons reçu ce message anonymement il y a peu.
Il alluma un écran situé sur le mur. Ce dernier diffusait un message en boucle, sur fond d'ombres étranges. Un message à propos de la Première Civilisation et de fragments d'Eden. Ted et Sora n'étaient pas réellement des Templiers hauts gradés ni habilités au secret, mais ils savaient ce que presque tous les Templiers savaient : Avant le règne des Hommes sur la Terre, c'étaient ces derniers qui étaient dominés par une race supérieure, la Première Civilisation. Après un cataclysme majeur, cette dernière s'était effondrée, laissant comme héritage à l'humanité les fragments d'Eden, armes aussi puissantes que destructrices. Le message désignait le désert évoqué précédemment, et semblait indiquer qu'il renfermait un fragment d'Eden.
-Un message anonyme ? Depuis quand notre Ordre fait-il confiance à de telles sources pour envoyer des Agents en mission ?
-Oh, en vérité Sora, c'est moi qui ai décidé personnellement de vous envoyer tous les deux là-bas. Si la source s'avère être fiable, enquêtez là-bas et trouvez l'objet désigné par le message. Cela pourrait rattraper votre bourde de ce soir, si vous trouvez vraiment quelque chose sur place. Et si la source s'avère n'être qu'une fausse piste, considérez ce voyage comme une punition pour votre bourde de ce soir. Ah, et je préfère vous prévenir, je ne vous propose rien ce soir. Je vous ordonne d'y aller, vous partirez demain par le premier avion en direction de la région. Francis, que vous avezl'air de connaître, devrait vous rejoindre demain. J'en ai fini avec vous, disparaissez. »
Les deux Templiers quittèrent la pièce et marchèrent sans dire un mot. Le détective tenta de briser le silence :
« Qu'est-ce que tu en penses de tout ça ?
-Ecoute, l'ami, c'est pas parce qu'on a été assigné à cette mission ensemble qu'on va devenir copain du jour au lendemain. L'échec de ce soir, c'est en grande partie à cause de ton incapacité à garder une porte.
-Tu ne t'es pas beaucoup mieux débrouillé.
-Au moins, j'ai obtenu un résultat, moi, aussi minime soit-il.
-Si on est amenés à coopérer, il vaudrait peut-être mieux enterrer la hache de guerre, tu ne crois pas ?
-Rendez-vous devant le bâtiment demain matin » termina le Médecin dans un grognement.
Les deux Templiers repartirent chacun de leur côté et pensaient à des choses bien différentes. Le Détective appréhendait quelque peu cette idée : si cette info était un canular, il ne courrait aucun risque, mais si elle était avérée, ce serait sa première mission de terrain de grande envergure. Et puis, il était divisé entre son appréhension et son excitation d'enfin voir un fragment d'Eden de ses propres yeux. Bien sûr, la route serait longue avant d'en arriver là, mais il avait toujours été curieux à ce sujet. Et cela même s'il devait faire équipe avec le Médecin, ce qui ne le dérangeait pas outre mesure.
Le Médecin, quant à lui, n'était pas réellement excité à l'idée de partir en mission sur le terrain. Il était rarement parti pour une mission d'une telle importance, et cela lui convenait très bien. C'était juste une mission de reconnaissance, à première vue, mais tout de même. Et puis, l'idée de faire équipe avec le Détective et le Maître d'Armes ne le réjouissait guère. Au fond, il savait très bien que le premier le méprisait pour ce qu'il était, et le second méprisait le monde entier sans exception, avec ses airs supérieurs qui ne le quittaient jamais. Même si personne ne savait véritablement ce qui se cachait sous le masque.
D'autre part, chacun d'eux n'avait pas véritablement le choix. Leur échec du soir avait fait perdre un gros avantage à Abstergo. Il était temps de réparer cela, n'est-ce pas ?
Le lendemain , les Templiers se retrouvèrent devant le bâtiment d'Abstergo, dans la fraîcheur de la matinée. Ils attendirent en silence que le Maître d'Armes les rejoigne. Après quelques minutes, une limousine approcha et la porte s'ouvrit doucement. Une voix, émergeant de l'intérieur du véhicule, leur intima d'entrer.
Le fin bretteur, qui les attendait à l'intérieur, était toujours coiffé de son masque, comme d'habitude. Il déclara au chauffeur :
« Aéroport Heathrow, s'il vous plaît. »