L'Héritage des Ombres : Le Souffle de la Résistance
Les jours qui suivirent la révélation de l'identité d'Isabella furent chargés d'une tension palpable, changeant irrévocablement la dynamique entre Cesare et elle. Chaque fois que leurs regards se croisaient, c'était comme si un éclair silencieux traversait la pièce, chargé d'émotions non exprimées et de questions non posées. Cesare, maintenant conscient de la véritable identité d'Isabella, ne pouvait s'empêcher de la voir sous un jour nouveau, complexe et conflictuel. Il oscillait entre la méfiance, la fascination et un désir inavouable qui continuait à le consumer. Ses yeux, autrefois emplis de désir pur, brillaient maintenant d'une lueur calculatrice, comme s'il tentait de percer le mystère d'Isabella, de discerner la véritable nature derrière la façade de la femme qu'il avait connue.
Isabella, inconsciente du fait que Cesare connaissait désormais sa véritable identité, ressentait néanmoins un changement dans son comportement. Les conversations qui étaient autrefois fluides et empreintes d'une certaine chaleur, même dans leur complexité, s'étaient transformées en échanges tendus, où chaque mot semblait pesé et chargé de sous-entendus. Les moments de silence, qui auraient pu offrir un répit, étaient lourds d'une tension presque tangible, comme si de nombreux secrets non révélés flottaient dans l'air entre eux.
Ces silences, autrefois des instants de paix et de répit dans leur relation compliquée, étaient devenus des abîmes de non-dits. Isabella se retrouvait souvent à observer Cesare, essayant de déchiffrer les pensées qui semblaient tourmenter son esprit. Elle sentait qu'une barrière invisible s'était érigée entre eux. Malgré son ignorance de la révélation faite par Rodrigo, Isabella percevait intuitivement que quelque chose avait changé dans le regard de Cesare. Il y avait une intensité nouvelle, un calcul derrière ses yeux qui n'était pas présent auparavant. Cela l'inquiétait, la faisait se questionner sur ses propres actions et sur ce qui pouvait avoir déclenché ce changement.
Pour Cesare, chaque interaction avec Isabella était désormais un jeu de dupes. Il luttait intérieurement pour maintenir une façade de normalité, tout en cherchant à comprendre et à exploiter la situation à son avantage. Il était déchiré entre son désir de la posséder, la trahison qu'il ressentait, et l'opportunité stratégique qu'elle représentait désormais en tant qu'Assassine. Il observait chacun de ses gestes, chaque expression de son visage, essayant de discerner la véritable Isabella – l'ennemie, l'Assassine, la femme qu'il convoitait malgré lui.
Isabella, quant à elle, se retrouvait souvent à réfléchir longuement après leurs rencontres, son esprit tournant en boucle sur les moindres détails. Elle sentait que Cesare lui cachait quelque chose d'important, quelque chose qui pourrait changer la nature de leur relation déjà complexe. Cette incertitude ajoutait une couche supplémentaire de prudence à ses actions. Elle était constamment sur ses gardes, consciente que le moindre faux pas pourrait révéler sa véritable identité et ses intentions à Cesare.
Dans ce ballet de méfiance et de désir, les jours au Château Saint-Ange se succédaient, chargés d'un suspense qui semblait s'épaissir avec le temps. Chaque rencontre entre Cesare et Isabella était un mélange de danger et de fascination, un jeu complexe où chaque mot, chaque regard, pouvait soit rapprocher, soit éloigner définitivement leurs mondes si intrinsèquement opposés.
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Dans le grandiose Château Saint-Ange, la présence de Rodrigo Borgia, en pleine période d'élections papales, ajoutait une couche supplémentaire de tension et d'oppression. Isabella, déjà en proie à une lutte intérieure constante, se sentait de plus en plus comme une prisonnière, piégée dans un jeu dont elle ne maîtrisait ni les règles ni les enjeux.
Un soir, lors d'un dîner formel, la situation atteignit un nouveau sommet de tension. La grande salle à manger, éclairée par des chandeliers opulents, résonnait des échos d'une conversation courtoise, mais sous la surface polie se dissimulaient des manœuvres et des sous-entendus. Isabella, assise en face de Rodrigo et à côté de Cesare, sentait le poids des regards, la lourdeur des attentes non exprimées.
Rodrigo, malgré son attitude affable et son sourire charmant, ne perdait pas une occasion d'insister lourdement sur la place qu'Isabella était destinée à occuper. "Vous savez, ma chère Isabella," commença-t-il, dégustant son vin avec une nonchalance étudiée, "votre rôle dans la lignée Borgia est crucial. Vous avez le pouvoir, et disons, le devoir, de solidifier notre avenir."
Isabella, bien que révoltée intérieurement par ces mots, gardait une expression impassible. Elle savait qu'elle devait jouer son rôle à la perfection, malgré la tourmente qui grondait en elle.
"Je suis consciente de l'honneur que vous me faites, Monseigneur," répondit-elle avec une retenue calculée. "Mais je ne suis pas certaine de comprendre entièrement vos attentes."
Rodrigo échangea un regard significatif avec Cesare avant de poursuivre. "C'est très simple. Un héritier, un enfant de vous et Cesare, assurera la continuité de notre grande famille. Et, selon les termes de notre accord, votre union avec Cesare sera alors scellée par le mariage. Vous deviendrez une Borgia, de plein droit."
Les mots de Rodrigo tombèrent comme un couperet, accentuant la sensation d'étouffement que ressentait Isabella. Elle réalisa avec horreur la portée de ce que ces mots impliquaient. Elle serait liée à Cesare, non seulement par la force mais par un lien légal et irrévocable.
Cesare, quant à lui, observait la scène avec une expression difficile à déchiffrer. Il semblait partagé entre un sentiment de triomphe et une réticence intérieure. Son regard croisa celui d'Isabella, un mélange complexe d'émotions passant dans ses yeux.
"Ce serait un grand honneur pour notre famille d'accueillir une femme de votre valeur, Isabella," dit Cesare, sa voix trahissant une pointe de réticence. "Un enfant de notre union serait non seulement le symbole de notre alliance, mais aussi une nouvelle ère pour les Borgia."
Isabella sentit son cœur battre plus fort, les mots de Cesare résonnant en elle comme une condamnation. Elle luttait pour maintenir son masque de neutralité, alors qu'à l'intérieur, elle se sentait comme un animal pris au piège. Son esprit travaillait fébrilement, cherchant des moyens de naviguer dans cette situation périlleuse sans révéler sa véritable identité ou ses intentions.
Rodrigo, satisfait de l'impact de ses mots, poursuivit le dîner avec des discussions plus légères, mais le mal était fait. Isabella se sentait écrasée par le poids de son destin imposé, une marionnette dans les mains des Borgia. Elle devait rester vigilante, continuant à jouer son rôle tout en cherchant désespérément un moyen d'échapper à ce futur qu'on lui imposait.
Le dîner se termina dans une atmosphère de faux-semblants, où chaque mot, chaque sourire, chaque geste était chargé de sous-entendus. Isabella se leva, s'excusant poliment avant de quitter la salle, son esprit tourmenté par la conversation et les implications de ce qui avait été dit.
Une fois seule dans sa chambre, Isabella s'effondra sur sa chaise, laissant enfin transparaître son désarroi. Elle se sentait comme une pièce sur l'échiquier des Borgia, déplacée et utilisée selon leur volonté. Mais au fond d'elle, une étincelle de rébellion persistait. Elle ne pouvait pas, elle ne voulait pas accepter ce destin. Elle devait trouver un moyen de se libérer, pour elle-même et pour l'Ordre des Assassins mais avant cela elle avait un fragment d’Eden à traquer.
Le lendemain matin, un sentiment d'appréhension l'envahit lorsque la servante entra dans sa chambre avec un plateau contenant une tasse de thé fumant.
"Madame, votre thé du matin," dit la servante, posant le plateau sur la table de chevet.
"Merci," répondit Isabella, scrutant la jeune fille. Rien dans son expression ne trahissait une quelconque malice, mais Isabella avait appris à ne jamais sous-estimer les apparences.
Après le départ de la servante, Isabella prit une petite cuillère et goûta prudemment le thé. Il y avait une note subtile, presque imperceptible, mais néanmoins distincte, qui n'avait rien à faire dans un thé ordinaire. Ses sens aiguisés par des années de formation d'Assassin l'alertèrent immédiatement. Elle se souvint alors de certains écrits sur les herbes et les potions qu'elle avait étudiés, réalisant que le thé pourrait bien contenir un composant destiné à augmenter la fertilité.
La gravité de la situation devint soudainement évidente. Il semblerait que Rodrigo était prêt à prendre des mesures extrêmes pour assurer la venue d'un héritier. Elle ne pouvait pas se permettre de négliger ce signe inquiétant. Elle se promit d'enquêter davantage, de découvrir jusqu'où Rodrigo était prêt à aller, et surtout, quel rôle Cesare jouait dans tout cela.
Isabella renversa discrètement le thé dans un pot de fleur près de la fenêtre. Elle ne prendrait pas le risque de consommer la potion, quelles que soient les conséquences. Une décision était prise en elle : elle devait agir, et vite. Le temps des secrets et des hésitations était révolu. La survie, la sienne et celle de sa famille d'Assassins, était en jeu. Elle savait qu'elle devait aller jusqu'au bout de cette toile d'araignée d'intrigues et de trahisons, même si cela signifiait dévoiler des vérités qui pourraient rompre le fragile équilibre de son monde.
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L'atmosphère au Château Saint-Ange était devenue étouffante pour Isabella. Après le dîner où Rodrigo Borgia avait explicitement souligné ses attentes concernant la procréation d'un héritier, elle sentait le poids des responsabilités peser sur elle. L'arrivée inattendue de la servante, lui apportant un thé aux herbes dont elle reconnaissait immédiatement les propriétés fertiles, ne faisait qu'amplifier son sentiment d'urgence.
La présence constante et oppressante de Cesare devenait un obstacle majeur. Chaque nuit, il venait à elle avec une fréquence et une intensité accrues, laissant peu de doute sur ses intentions. Isabella, consciente du danger que représentait chaque rencontre intime, sentait l'étau se resserrer autour d'elle. La probabilité de tomber enceinte augmentait de jour en jour, une perspective qui la terrifiait.
Pendant la journée, Lucrézia Borgia, avec sa curiosité aiguisée et son regard scrutateur, rendait impossible toute tentative d'exploration ou de recherche du fragment de la Pomme d'Eden. Isabella se sentait surveillée en permanence, chaque mouvement observé et analysé. La liberté dont elle jouissait autrefois en tant qu'assassin, capable de se mouvoir dans l'ombre et d'utiliser les ressources à sa disposition, lui semblait désormais un lointain souvenir.
La peur, un sentiment qu'Isabella avait appris à maîtriser au fil des années, s'immisçait dans son esprit. Elle était une maîtresse assassin, entraînée à surmonter les obstacles les plus ardus, mais dans ce palais, elle se sentait démunie, sans ses outils et herbes habituels pour contrôler sa situation. La toile des Borgia la tenait fermement, laissant peu d'options pour sa liberté et son autonomie.
Néanmoins, Isabella savait qu'elle devait trouver un moyen de se libérer. Elle ne pouvait pas se permettre d'attendre passivement le destin que les Borgia avaient prévu pour elle. Après de longues heures de réflexion et d'observation des routines du château, elle élabora un plan pour préparer un somnifère. Les ingrédients qu'elle avait pu rassembler étaient limités et elle devait agir avec prudence pour ne pas éveiller les soupçons. Son objectif était de créer une concoction assez puissante pour endormir Cesare, mais suffisamment légère pour ne pas causer de dommages permanents ou éveiller ses suspicions. Elle devait manœuvrer habilement, car le moindre faux pas pourrait avoir des conséquences désastreuses.
Isabella prépara le somnifère avec une précision et une prudence extrêmes, consciente que c'était peut-être sa seule chance d'accéder au fragment de la Pomme d'Eden et de reprendre le contrôle de son destin. Cette nuit-là, après que Cesare se fut endormi, elle prit une profonde inspiration et se glissa hors du lit, son cœur battant à tout rompre. Elle savait que les prochaines heures seraient cruciales, non seulement pour sa propre survie mais aussi pour l'avenir de l'Ordre des Assassins.
Isabella, habillée de noir, se glissa hors de sa chambre comme une ombre parmi les ténèbres. La lune, filtre à travers les hautes fenêtres, jetait des traînées argentées sur les murs de pierre, guidant ses pas silencieux. Chaque mouvement était calculé avec précision, fruit de son entraînement rigoureux et de sa détermination sans faille. Elle se sentait comme un prédateur dans la nuit, prête à frapper.
Elle avançait avec la prudence d'un chat, ses sens aiguisés par l'adrénaline et l'urgence de sa mission. Isabella connaissait le château comme la paume de sa main, chaque couloir, chaque recoin. Elle avait passé des semaines à observer les gardes, à apprendre leurs routines et leurs points faibles. Ces informations étaient désormais ses armes les plus précieuses.
Utilisant sa vision d'aigle, elle pouvait discerner les gardes dans la pénombre, anticiper leurs mouvements et choisir son chemin en conséquence. Cette capacité lui permettait de voir le monde d'une manière que peu pouvaient comprendre, une vision qui révélait les failles dans les défenses apparemment impénétrables du château.
Tandis qu'elle se faufilait dans les couloirs, Isabella utilisait les ombres à son avantage, se fondant dans les ténèbres pour échapper aux regards inquisiteurs. Elle était un fantôme, une présence insaisissable que même les gardes les plus vigilants ne pouvaient détecter. C’est grâce à eux et à leurs patrouilles bien rodées qu’elle finit par trouver ce qu’elle cherchait.
Le couloir secret, situé juste au-dessus de sa chambre, était son objectif. Ironie du sort, la clé de sa liberté se trouvait si près de son lieu de captivité. Les gardes patrouillaient régulièrement, mais Isabella avait observé une fenêtre d'opportunité, un moment où leur attention faiblissait. Elle attendit patiemment, respirant calmement pour contrôler le battement rapide de son cœur.
Quand le moment fut venu, elle se glissa dans le couloir, chaque pas mesuré pour éviter le moindre bruit. Sa présence était si légère, si imperceptible, qu'elle semblait faire partie de l'air même. Elle se déplaçait avec une grâce et une fluidité qui démentaient la tension qui régnait en elle. Chaque pas la rapprochait de l'entrée de la salle secrète, chaque mouvement était un acte de défi contre les Borgia et leur contrôle oppressant.
Dans le couloir secret, Isabella se retrouva face à de nouveaux défis. Les gardes, bien qu'ayant des moments de distraction, étaient toujours en alerte. Elle dut recourir à toutes ses compétences d'assassin pour se déplacer sans être vue, créant de petites diversions - un bruit par-ci, un mouvement d'ombre par-là - pour détourner leur attention.
Sa progression était lente et méthodique, chaque pas la rapprochant du but tout en augmentant le risque de se faire découvrir. La tension était palpable, chaque battement de son cœur semblant résonner dans le silence du couloir. Mais Isabella ne se laissait pas déconcentrer; elle était guidée par une volonté de fer et une détermination inébranlable.
Arrivée au fond du couloir, Isabella fut confrontée à un nouveau défi : la porte était verrouillée, nécessitant une clé spécifique pour être ouverte. Elle examina le mécanisme de près, cherchant un moyen de le forcer. Cependant, il devint vite évident qu'elle ne pourrait rien faire sans la clé appropriée.
En étudiant le mécanisme, elle remarqua un détail familier. La serrure présentait des caractéristiques similaires à la bague que Cesare portait toujours. Isabella comprit alors que la clé de cette salle n'était autre que la chevalière de Cesare, un détail ironique étant donné leur relation complexe et conflictuelle.
Face à cette réalisation, Isabella se retrouvait à un carrefour. Elle devait élaborer un plan pour obtenir la bague de Cesare sans éveiller ses soupçons. C'était un risque énorme, mais elle n'avait pas le choix. Chaque moment passé au château augmentait le danger pour elle et pour l'Ordre des Assassins. Elle devait agir vite, avant que sa situation ne devienne encore plus précaire.
Retournant silencieusement à sa chambre, Isabella réfléchissait à son prochain mouvement. Obtenir la bague de Cesare serait un défi périlleux. Elle devait le faire sans éveiller ses soupçons, sans trahir son propre secret. Elle savait qu'elle devrait user de toute sa ruse et de son ingéniosité pour réussir cette tâche.
La porte était légèrement entrouverte, un détail inhabituel qui lui fit frémir le cœur, elle savait qu’elle l’avait refermée avant de partir. Laissant ses sens d'Assassin prendre le dessus, elle poussa doucement la porte et entra dans la pièce.
Alors qu'elle s’avançait vers le lit, la porte se referma brusquement derrière elle. Isabella se retourna et fut surprise de voir Cesare, dont le visage était marqué par un mélange de frustration et de résolution.
"Assez de jeux, Isabella," dit-il en se tenant devant la porte, bloquant toute sortie. "Je sais ce que tu es, ce que tu caches."
Isabella ressentit une onde glacée traverser son corps.
"Et que vas-tu faire maintenant?" demanda-t-elle, luttant pour garder une voix stable.
Cesare s'approcha d'elle, son regard ne trahissant aucune émotion. "Mon père sera bientôt élu Pape. Et il n'y a rien que tu puisses faire pour arrêter notre ascension. Les Borgia régneront, que cela te plaise ou non."
Le silence s'étira entre eux, lourd de tout ce qui n'avait pas encore été dit. Finalement, Isabella brisa l'impasse. "Alors nous sommes deux à jouer cartes sur table. Tu sais ce que je suis, et je sais ce que toi et ton père prévoyez. Où allons-nous à partir de là, Cesare?"
"J'aurais aimé que les choses soient différentes, que notre union puisse exister en dehors des ombres de ces sociétés secrètes," répondit Cesare, son ton étonnamment sincère. "Mais ce n'est pas notre destin."
"Le destin n'est pas écrit, Cesare. Nous avons toujours le choix."
"Le choix?" Cesare rit amèrement. "Le choix a été fait pour nous il y a longtemps, Isabella. Peut-être même avant notre naissance."
Elle secoua la tête, refusant d'accepter cette vision fataliste. "Non. Je crois en la liberté, en la capacité de chacun à forger son propre destin. C'est pourquoi je suis une Assassin."
"Et c'est pourquoi je suis un Templier," dit Cesare, ses yeux se durcissant. "Je crois en l'ordre, en la structure. En un monde où le chaos est contenu, où la population est guidée pour le bien commun."
Isabella sentit une colère froide la traverser. "Guidée ou contrôlée?"
"Il y a une finesse que tu ne comprends pas," rétorqua Cesare.
"Tout comme il y a une noblesse dans la liberté que tu refuses de voir," répondit-elle.
Ils étaient à un impasse, deux idéologies opposées incarnées en eux. Deux chemins qui ne pourraient jamais se croiser, deux mondes qui ne pourraient jamais se réconcilier.
Isabella chercha une dernière fois à atteindre l'homme derrière le Templier. "Cesare, ce n'est pas trop tard. Viens avec moi. Tourne le dos à tout cela. Nous pouvons changer le monde ensemble, pas en tant qu'ennemis mais en tant que partenaires."
"Partenaires?" Cesare la regarda avec un mélange de mélancolie et d'ironie. "Je me suis demandé ce que cela ferait d'être à tes côtés, luttant pour un monde que tu envisages. Mais le fait est que je ne peux pas tourner le dos à tout ce pour quoi j'ai été élevé, tout ce que j'ai jamais connu."
Isabella sentit son cœur se serrer. "Alors, tu es prêt à tout sacrifier pour cela? Pour le pouvoir et l'ambition?"
"Tu ne comprends pas, Isabella. J'en ai assez de lutter. J'en ai assez de vivre dans un monde déchiré par le chaos et la confusion. Mon père m'a dit quelque chose qui m'a marqué : 'Tu seras celui qui apportera l'ordre, et cet enfant que tu auras avec Isabella sera celui qui le maintiendra. Elle sera l'outil pour créer un héritier qui gouvernera le monde.'"
Isabella frissonna, comprenant à quel point elle avait été manipulée, réduite à un simple moyen pour une fin. "Et tu crois vraiment que je me contenterai de jouer ce rôle? Que je serai juste une pièce dans ta machine politique?"
Cesare la fixa de ses yeux sombres. "Je crois que tu n'as pas le choix. Que tu le veuilles ou non, tu appartiens aux Borgia maintenant."
Le froid dans sa voix fit réaliser à Isabella que le Cesare qu'elle avait aimé était peut-être définitivement perdu pour elle. Les barrières entre eux étaient désormais insurmontables, chacun piégé dans le destin que leur vie leur avait préparé.
"Si c'est ainsi que les choses doivent être," dit-elle, ses yeux brillant d'une détermination renouvelée, "alors je combattrai jusqu'à mon dernier souffle pour empêcher ton nouvel ordre mondial, Cesare. Et je ne serai pas seule."
La tension entre eux était électrique, chaque mot prononcé alourdissant l'air déjà pesant.
Cesare fixa Isabella avec une intensité qui la transperça jusqu'à l'âme. "Pour ce que j'ai pu ressentir... que je ressens peut-être encore pour toi, je vais te laisser un choix. Soit tu me rejoins pleinement dans ce nouveau monde que nous pourrions bâtir ensemble, soit tu deviens une simple marionnette sous ma coupe, un outil pour réaliser les ambitions des Borgia. Le choix t'appartient."
Isabella ressentit la lourdeur de ses mots, chaque syllabe pesant sur elle comme un jugement final. Cesare se tourna et quitta la pièce, la laissant seule avec ses pensées et ses choix.
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Dans la solitude de sa chambre, Isabella était submergée par les répercussions de la révélation de Cesare. La nouvelle que lui et Rodrigo connaissaient sa véritable identité faisait écho dans son esprit, résonnant comme un glas annonçant la fin de son déguisement. Elle se sentait piégée, prise au piège dans un jeu dangereux où elle n'avait plus le contrôle.
Debout près de la fenêtre, elle contemplait les jardins baignés par la lueur lunaire. Les silhouettes des gardes se découpaient contre les haies et les allées, leur présence renforcée étant un témoignage silencieux de sa situation précaire. Même pour une assassine de son calibre, s'échapper dans ces conditions semblait être une entreprise presque impossible.
Mais Isabella savait qu'elle n'avait plus le choix. Rester signifiait se soumettre à la volonté des Borgia, devenir un pion dans leur jeu de pouvoir et potentiellement porter l'héritier de Cesare. L'idée même la révulsait. Elle devait partir maintenant, tant qu'il lui restait encore une once de liberté et d'autonomie.
Avec une détermination renouvelée, elle commença à préparer son évasion. Elle rassembla ses maigres possessions, vérifia ses armes dissimulées et s'habilla pour la nuit. Son esprit, malgré l'urgence et la peur, fonctionnait avec une clarté froide et calculatrice. Elle planifia chaque étape de son évasion, anticipant les obstacles, prévoyant des itinéraires de secours.
Isabella jeta un dernier regard à la chambre qui avait été sa prison dorée pendant si longtemps. C'était ici qu'elle avait vécu sous le regard scrutateur des Borgia, jouant le rôle qu'ils attendaient d'elle tout en cherchant un moyen de déjouer leurs plans. Maintenant, elle devait utiliser tout ce qu'elle avait appris, toute sa ruse et son habileté pour s'échapper.
Elle ouvrit doucement la porte de sa chambre, écoutant les sons de la nuit. Chaque murmure, chaque craquement pouvait être un signe de danger. Isabella se glissa dans le couloir, son cœur battant à tout rompre. Cette nuit serait la plus longue et la plus périlleuse de sa vie, mais elle était prête. Prête à affronter les dangers, à défier les Borgia, et à lutter pour sa liberté.
Isabella prit une profonde inspiration, se préparant mentalement pour la tentative d'évasion la plus audacieuse et dangereuse de sa vie. Laisser derrière elle le fragment de la Pomme d'Eden était une décision difficile, mais nécessaire. Sa priorité était désormais de s'échapper du Château Saint-Ange, un lieu qui était devenu sa prison dorée.
Armée uniquement de sa dague – un prolongement de son être, une part de son héritage d'assassin – elle longea les murs des corridors. Chaque pas était mesuré, chaque souffle contrôlé. Elle avança silencieusement dans les couloirs sombres, son cœur battant la chamade, mais son esprit restant clair et concentré.
Arrivée aux jardins, Isabella se fondit dans les ombres, se déplaçant avec une grâce féline. Les jardins du château, autrefois un lieu de beauté et de sérénité, semblaient maintenant menaçants, peuplés de gardes patrouillant avec vigilance. La lune éclairait faiblement les allées et les buissons, créant un patchwork de lumière et d'ombre.
Elle se déplaçait avec précaution, évitant les zones éclairées, son regard constamment aux aguets. Le moindre bruit, le moindre mouvement pouvait trahir sa présence. Son cœur battait fort dans sa poitrine, chaque battement résonnant comme un tambour dans ses oreilles.
Isabella utilisa chaque compétence qu'elle possédait pour naviguer à travers les jardins. Elle se faufila derrière les haies, se glissa sous les fenêtres éclairées, et évita de justesse les patrouilles des gardes. Chaque instant était un mélange d'angoisse et d'adrénaline, une lutte constante pour maintenir son calme et sa concentration.
Finalement, elle atteignit le mur d'enceinte du château. Avec une agilité acquise au fil des années d'entraînement, elle commença à l'escalader, ses doigts trouvant prise dans les moindres interstices du mur de pierre. Elle monta rapidement, mais silencieusement, son corps collé contre la froide pierre.
Une fois en haut, Isabella se laissa glisser de l'autre côté du mur avec la légèreté d'un chat. Elle atterrit doucement sur le sol, ses sens immédiatement en alerte. Elle resta immobile un instant, écoutant les sons de la nuit.
Soudain, un bruit attira son attention. Un craquement subtil, presque imperceptible, mais suffisant pour faire battre son cœur encore plus fort. Elle se tapit dans l'ombre, son regard
scrutant les ténèbres pour identifier la source du bruit. Son esprit analysait rapidement les possibilités : était-ce un garde, un animal, ou simplement le vent agitant les branches ?
Isabella resta immobile, sa respiration contrôlée, tandis qu'elle attendait, guettant le moindre signe de mouvement. Les secondes s'étiraient, chaque moment amplifiant l'intensité de la situation. Elle savait que la moindre erreur pourrait être fatale.
Ses yeux s'adaptèrent à l'obscurité, cherchant désespérément à discerner quelque chose dans l'environnement nocturne. Le jardin était silencieux, seul le bruissement des feuilles sous la brise nocturne rompant le silence. Mais Isabella ne pouvait se permettre de baisser sa garde.
Elle savait qu'elle devait continuer, qu'elle devait franchir le second mur d'enceinte pour s'échapper définitivement du château. Chaque instant passé ici augmentait le risque d'être découverte et capturée.
Avec une prudence extrême, Isabella commença à se déplacer vers le second mur d'enceinte. Elle devait trouver un endroit où l'escalader, un endroit moins surveillé, où elle pourrait passer inaperçue. Ses mouvements étaient fluides et silencieux, chaque pas calculé pour minimiser le risque.
Alors qu'elle avançait, son cœur battant toujours aussi fort, Isabella se remémorait les plans du château qu'elle avait étudiés pendant ses longues nuits de captivité. Elle connaissait les endroits les plus vulnérables, les zones d'ombre où elle pouvait se cacher, les chemins les moins surveillés.
Chaque mouvement était un mélange de peur et de détermination. Elle savait qu'elle jouait sa vie dans cette évasion, mais la pensée d'être enceinte de Cesare, de devenir une Borgia de plein droit, était insupportable pour elle. Elle devait s'échapper, coûte que coûte.
Isabella atteignit finalement un secteur du mur qu'elle avait identifié comme étant le moins surveillé. Elle inspecta rapidement les alentours, s'assurant qu'aucun garde n'était en vue. Puis, avec la même agilité et discrétion, elle commença à escalader le second mur.
La montée était périlleuse, les pierres du mur étant anciennes et parfois instables. Isabella avançait prudemment, ses doigts cherchant les meilleures prises. Alors qu'elle atteignait presque le sommet, un bruit soudain la fit s'arrêter net. Elle se figea, collée au mur, son cœur battant dans sa poitrine comme un tambour.
Elle resta immobile, retenant son souffle, écoutant attentivement. Avait-elle été repérée ? Était-ce la fin de son évasion ? Les secondes s'écoulaient lentement, chaque instant semblant durer une éternité. Isabella était prête à réagir, à se battre si nécessaire, mais espérait que ce n'était qu'une fausse alerte.
Le bruit ne se répéta pas, et après un moment qui lui sembla interminable, Isabella reprit son ascension. Elle atteignit finalement le sommet du mur et se prépara à descendre de l'autre côté, vers la liberté. Mais avant de pouvoir s'échapper dans la nuit, elle entendit un nouveau bruit, un son qui fit battre son cœur encore plus fort. Elle savait qu'elle était loin d'être en sécurité, que chaque instant était crucial. Isabella était prête à tout pour s'échapper de l'emprise des Borgia.
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Cesare marchait d'un pas lourd mais déterminé à travers les couloirs silencieux du palais, ses bottes résonnant sur les dalles de pierre froide. Ses pensées étaient tumultueuses, mêlant colère, confusion et un sentiment inavouable qu'il peinait à admettre. La révélation qu'il venait de faire à Isabella avait secoué les fondements de leur relation complexe, et maintenant, il avait besoin de conseils, de quelqu'un qui comprenait les enjeux à la fois personnels et politiques de la situation.
En arrivant devant la porte des appartements de Lucrezia, il prit une profonde inspiration, tentant de rassembler ses pensées éparpillées. Il frappa doucement à la porte, qui s'ouvrit presque immédiatement. Lucrezia l'attendait, comme si elle avait pressenti sa venue.
Lucrezia, avec son regard perçant et son sourire énigmatique, accueillit Cesare. "Mon frère, je savais que tu viendrais," dit-elle, sa voix douce trahissant une pointe de malice.
Cesare s'avança dans la pièce, la fermeture de la porte marquant une séparation temporaire avec le reste du monde. "Lucrezia, je suis troublé. Isabella... elle sait que nous connaissons sa véritable identité. Et je ne sais pas comment gérer cette situation."
Lucrezia s'approcha de lui, posant une main sur son bras. "Je l'ai toujours soupçonnée, tu sais. Elle n'est pas l'une des nôtres, jamais elle ne le sera. Notre père a raison, son ventre a plus de valeur pour nous que tout le reste."
Cesare se sentait déchiré. D'un côté, il y avait les sentiments qu'il éprouvait pour Isabella, des sentiments qu'il ne pouvait ni comprendre ni accepter pleinement. De l'autre, il y avait la nécessité impérieuse de produire un héritier pour les Borgia, une nécessité que Lucrezia et Rodrigo soulignaient avec insistance.
"Je sais que je dois donner un héritier à notre famille, mais..." Cesare s'arrêta, incapable de finir sa phrase.
Lucrezia, avec un soupçon de jalousie dans sa voix, le coupa. "Cesare, tu ne peux pas te permettre de faiblir maintenant. Isabella est une assassine, elle ne se résoudra jamais à nous rejoindre. Tu dois contrôler la situation. C'est la seule façon."
Cesare regarda Lucrezia, ses yeux reflétant un mélange de douleur et de résolution. "Je sais," admit-il finalement. "Mais il y a quelque chose en elle qui me déroute, quelque chose que je ne peux pas ignorer."
Lucrezia, comprenant la lutte intérieure de son frère, ajouta d'une voix douce mais ferme : "Cesare, tu ne peux pas te laisser aveugler par tes sentiments. Isabella est dangereuse, elle est notre ennemie. Tu dois voir au-delà de tes émotions personnelles. Notre famille, notre avenir en dépend."
Cesare acquiesça silencieusement, son esprit tourmenté par les paroles de sa sœur. Il comprenait que Lucrezia avait raison d'un point de vue stratégique, mais il ne pouvait s'empêcher de ressentir une répugnance à l'idée de contrôler Isabella uniquement pour ses fins personnelles et celles de sa famille. Il se sentait pris dans un conflit entre son devoir envers les Borgia et les sentiments qu'il éprouvait, même s'il se refusait à les reconnaître pleinement.
C'est alors que Lucrezia resserra sa main sur son bras, son regard devenant plus intense. "Il y a autre chose," murmura-t-elle. "Les servantes m'ont murmuré que Isabella n'a pas saigné récemment... Cesare, je pense qu'elle est déjà enceinte."
Cette révélation frappa Cesare comme un coup de foudre. La perspective qu'Isabella porte son enfant changeait tout. Les implications étaient immenses, non seulement pour lui, mais pour toute la dynamique au sein du château.
Alors qu'il absorbait cette nouvelle, un garde ouvrit brusquement la porte. "Seigneur Cesare, votre père vous demande d'urgence dans les jardins."
Cesare, son esprit en tumulte, hocha la tête et suivit le garde, laissant Lucrezia derrière lui. Alors qu'il se dirigeait vers les jardins pour rencontrer son père, il savait que les heures à venir seraient décisives, et que le sort d'Isabella, ainsi que le sien, était sur le point de prendre un tournant irrévocable.
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Isabella, le souffle court et le cœur battant à tout rompre, était presque arrivée à la liberté. Elle s'était hissée silencieusement au sommet du second mur d'enceinte, prête à descendre de l'autre côté et à s'échapper dans l'obscurité de la nuit. Chaque muscle de son corps était tendu, prêt pour le dernier effort qui la séparerait de la captivité des Borgia.
Alors qu'elle s'apprêtait à descendre, un bruit soudain attira son attention. Son cœur s'arrêta un instant. Des pas. Elle se figea, collée contre la pierre froide, et regarda en bas. Ce qu'elle vit lui glaça le sang.
En bas, Rodrigo Borgia, accompagné de plusieurs de ses hommes, l'attendait. Leur présence dans les jardins à cette heure était tout sauf un hasard. Ils l'avaient attendue, prévoyant sa tentative d'évasion.
"Descendez, Isabella. Il est inutile de résister davantage," dit Rodrigo d'une voix calme mais impérieuse, un sourire narquois au coin des lèvres.
Isabella savait qu'elle n'avait pas d'autre choix que de se rendre. Elle descendit lentement, chaque mouvement contrôlé, son esprit travaillant fébrilement à évaluer ses options.
Une fois en bas, deux gardes s'approchèrent pour la saisir, mais Rodrigo leva une main pour les arrêter. "Pas si brusquement. Nous ne voudrions pas endommager quelque chose de... précieux."
Isabella, debout devant Rodrigo, le regarda droit dans les yeux. "Qu'allez-vous faire de moi ?" demanda-t-elle, sa voix trahissant une touche de défi malgré la situation désespérée.
"Vous serez placée en cellule, le temps de revoir votre comportement," répondit Rodrigo, son regard scrutant Isabella. "Vous avez fait preuve d'une grande ingéniosité et d'un courage certain. Mais il est temps que vous compreniez votre place ici."
Rodrigo fit signe aux gardes, qui se saisirent d'Isabella avec plus de douceur que ce qu'elle avait anticipé. Alors qu'ils la conduisaient vers les cellules du château, Rodrigo ajouta, d'une voix où perçait une note de triomphe : "Et n'oubliez pas, Isabella, votre ventre est précieux pour nous. Il se pourrait bien que vous portiez déjà l'héritier de la lignée Borgia."
Ces mots résonnèrent dans l'esprit d'Isabella alors qu'elle était emmenée. La peur et la rage se mêlaient en elle, formant un tourbillon d'émotions. L'idée d'être enceinte de l'enfant de Cesare, et de devenir un instrument dans le grand dessein des Borgia, était insupportable.
Enfermée dans la cellule sombre et froide, Isabella s'assit sur le banc de pierre, ses pensées tournoyant. Elle était prise au piège, son évasion ayant échoué, et maintenant, elle devait faire face à une réalité encore plus terrifiante. Elle se sentait désemparée, mais au fond d'elle, une étincelle de détermination refusait de s'éteindre. Elle ne pouvait pas abandonner, pas maintenant. Elle devait trouver un moyen de se libérer, pour elle-même et pour l'Ordre des Assassins. Mais comment ?
Le silence de la cellule était assourdissant, chaque battement de son cœur un rappel constant de sa situation précaire. Isabella savait qu'elle devait rester forte, qu'elle devait garder son esprit clair pour toute opportunité de s'échapper. Mais pour l'instant, elle était seule avec ses pensées, dans l'attente angoissante de ce qui allait suivre.
La cellule était sombre et froide, un lieu de solitude et de réflexion forcée. Isabella, assise sur un banc de pierre, regardait la porte en fer quand elle s'ouvrit brusquement. Cesare entra, sa démarche autoritaire résonnant sur le sol en pierre. Ses yeux étaient durs, un mélange de colère et de domination.
"Isabella," commença-t-il, sa voix trahissant une tension à peine contenue. "Tu as pensé pouvoir échapper aux Borgia, mais tu te trompes. Je suis ton maître, ici."
Isabella se leva, son regard rencontrant celui de Cesare avec une intensité brûlante. "Je ne serai jamais ta chose, Cesare. Tu ne peux pas me contrôler," répliqua-t-elle, sa voix vibrante de défi.
Cesare s'approcha, son visage à quelques centimètres du sien. "Tu es déjà à moi, Isabella. Tu portes mon enfant. Il n'y a plus de fuite possible."
Isabella recula, l'horreur et l'incrédulité se mêlant sur son visage. "Ce n'est pas possible..." murmura-t-elle, bien que, au fond d'elle, une voix lui disait que cela pourrait être vrai.
Cesare, voyant sa réaction, esquissa un sourire amer. "C'est la réalité, Isabella. Et bientôt, avec le bâton d'Eden, tu seras complètement sous mon contrôle."
Il se retourna pour partir, laissant Isabella seule avec ses pensées tourmentées. La porte se referma avec un claquement sourd, la plongeant dans l'obscurité et le silence.
Isabella s'assit, tentant de rassembler ses pensées. Elle repensait à ces dernières semaines, aux nuits passées avec Cesare, et réalisait avec horreur que la possibilité d'être enceinte était bien réelle. La perspective d'un enfant, fruit de sa captivité et de sa domination par Cesare, la remplissait d'une terreur profonde.
Des larmes silencieuses coulèrent sur ses joues alors qu'elle se recroquevillait sur elle-même. "Maman," murmura-t-elle, la voix brisée par l'émotion. Elle aurait donné tout ce qu'elle possédait pour sentir la présence rassurante de sa mère à ses côtés. Dans cet abîme de désespoir, Isabella se sentait incroyablement seule, confrontée à un avenir terrifiant et incertain.
Elle resta là, perdue dans ses pensées, jusqu'à ce que le sommeil la gagne, un sommeil agité et peuplé de cauchemars, où elle se voyait prisonnière, sans espoir de liberté ni de salut.