L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini

Chapitre 25 : Arianna

5216 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 29/02/2024 10:16

Avec Marco gravement blessé à ses côtés, Arianna se fraya un chemin à travers les ruelles sombres et sinueuses de Rome, portant sur ses épaules le poids écrasant du sacrifice d'Ezio. La nuit était silencieuse, mais dans l'esprit d'Arianna, un ouragan de pensées et d'émotions faisait rage.


Chaque pas dans ces ruelles étroites était un effort, une lutte contre le temps et contre la douleur. Marco, malgré son état, faisait preuve d'une résilience remarquable, se cramponnant à la conscience, conscient de l'importance de chaque seconde écoulée. Arianna pouvait sentir le poids de son corps, la rigidité de sa douleur à chaque mouvement, un rappel constant de la gravité de leur situation.


Pour Arianna, chaque ombre projetée par les lumières vacillantes des lanternes semblait prendre vie, chaque bruit soudain était un avertissement potentiel de danger. Elle utilisait toutes ses compétences d'Assassin, chaque enseignement qu'elle avait reçu, pour naviguer de manière furtive et efficace. Sa vigilance était à son maximum, ses sens aiguisés au point de capter chaque murmure du vent, chaque frôlement de pieds sur les pavés.


Le poids du sacrifice d'Ezio pesait lourdement sur elle. À chaque pas, elle revivait ce dernier regard échangé, ce moment de compréhension silencieuse où tout avait été dit sans un mot. La douleur de cette perte, le vide laissé par son absence, se mêlaient à la conscience de l'urgence de leur mission. Ezio s'était sacrifié pour leur donner cette chance, et Arianna ne pouvait se permettre de la gaspiller.


Cette douleur, loin de la briser, forgeait en elle une détermination nouvelle. Elle marchait non seulement pour Marco, pour sa survie, mais aussi pour l'avenir qu'Ezio avait protégé par son ultime acte de bravoure. Elle était animée par un mélange de devoir, de résolution et d'un profond sentiment de perte, une combinaison qui lui donnait une force qu'elle n'avait jamais connue.


À chaque tournant, à chaque croisement de ruelles, Arianna évaluait les risques, prenant des décisions rapides et précises pour assurer leur sécurité. Elle était une ombre parmi les ombres, une présence presque insaisissable dans la nuit, portant avec elle les espoirs et les rêves d'un avenir qui reposait désormais sur ses épaules.


La nuit était avancée lorsque Arianna, portant le fardeau de Marco blessé, franchit enfin les portes du quartier général de la résistance. L'endroit, normalement un havre de stratégie et de planification, avait pris une atmosphère de refuge en temps de crise. À leur entrée, un silence respectueux se fit, tous les regards convergèrent vers Arianna, reflétant une mosaïque d'émotions – inquiétude pour Marco, respect pour leur courage, et une attente palpable des nouvelles qu'elle apportait.


Le contraste entre le chaos des ruelles et le calme relatif du quartier général était saisissant. Arianna sentit l'air chargé de tension, d'espoir et de peur, une attente suspendue dans le regard de chaque membre de la résistance. Leurs yeux, certains remplis de jeunesse et d'autres marqués par l'expérience, étaient fixés sur elle, cherchant des réponses, un guide.


Avec une efficacité qui trahissait son expérience sur le champ de bataille, Arianna conduisit immédiatement Marco vers l'infirmerie où un médecin les attendait. Les mains du médecin, agiles et sûres, s'activèrent rapidement pour évaluer l'étendue des blessures de Marco, son professionnalisme offrant à Arianna un bref répit dans la tourmente émotionnelle qui l'assaillait.


En se retournant pour faire face à la foule qui s'était rassemblée, Arianna prit un moment pour rassembler ses pensées. Son visage, bien qu'empreint de fatigue, portait l'assurance d'une leader née. Elle devait à présent mettre de côté sa propre douleur, le chagrin pour la perte d'Ezio, pour se concentrer sur la tâche à accomplir. Ses yeux parcoururent l'assemblée, captant chaque visage, chaque regard. Dans ses yeux se reflétait non seulement la détermination d'une meneuse, mais aussi une résilience forgée par les épreuves.


Elle se tenait là, non seulement en tant qu'Assassin, mais aussi en tant que symbole de la résistance contre l'oppression, un pilier de force et d'inspiration pour ceux qui avaient choisi de suivre ce chemin. Dans cet instant, Arianna prit pleinement conscience du poids de sa responsabilité, et de l'importance de son rôle en tant que guide et stratège dans la lutte qui les attendait.


Arianna se tenait devant la foule de résistants, son regard parcourant les visages marqués par l'incertitude et l'attente. Sa posture était droite, reflétant une force intérieure indomptable. Elle inspira profondément, rassemblant ses pensées et son courage pour le discours qu'elle allait prononcer.


"Frères et sœurs de la résistance," commença-t-elle, sa voix portant à travers la salle, claire et ferme. "Ce soir, nous avons fait face à l'une des épreuves les plus difficiles de notre lutte. Nous avons été trahis de l'intérieur, attaqués par ceux que nous pensions être nos alliés. Nous avons perdu des compagnons, des amis, et parmi eux, Ezio, un frère d'armes, un guide, un ami."


Un murmure parcourut l'assemblée, un mélange de chagrin et de colère. Arianna continua, son ton s'intensifiant.


"Mais nous ne fléchirons pas. Nous ne nous laisserons pas submerger par la peur ou le désespoir. Nous devons rester unis et forts, car notre combat est juste. Ezio s'est sacrifié pour nous donner une chance, pour protéger notre avenir. Et nous honorerons sa mémoire en continuant ce combat."


Son regard balaya l'assemblée, captant l'attention de chacun. "Je vais organiser des équipes. Un groupe, dirigé par nos meilleurs espions, aura pour mission de trouver des informations sur les événements de cette nuit, de confirmer le sort d'Ezio et de démasquer les traîtres parmi nous."


La détermination dans sa voix était palpable, chaque mot était un appel à l'action. "Le reste d'entre vous, préparez-vous. Nos ennemis ne tarderont pas à frapper, sachant maintenant que nous sommes affaiblis. Nous devons être prêts à les affronter, à défendre notre cause avec la même ferveur que celle avec laquelle Ezio a lutté pour nous."


Arianna marqua une pause, laissant ses mots imprégner l'esprit de chaque résistant présent. "Ce combat n'est pas seulement pour nous, pour notre survie. C'est pour la liberté, pour la justice, pour ceux qui ne peuvent pas se battre. Nous sommes la voix des sans-voix, le bouclier contre l'oppression. Et nous ne céderons pas."


L'atmosphère dans la salle avait changé. Ce qui était auparavant un sentiment d'incertitude s'était transformé en une résolution renouvelée. Les résistants, galvanisés par les paroles d'Arianna, commencèrent à s'organiser, chacun se préparant à jouer son rôle dans la lutte à venir.


Arianna, après avoir donné ses instructions, se retira pour un moment de réflexion. La perte d'Ezio pesait lourd sur son cœur, mais elle savait qu'elle devait rester forte, pour lui, pour leur cause, et pour l'enfant qu'elle portait. Elle se tenait là, non seulement comme une meneuse de la résistance, mais aussi comme le symbole d'un avenir pour lequel ils se battaient tous.


Épuisée et émotionnellement éprouvée, Arianna se dirigeait vers un coin tranquille du quartier général pour s'accorder un moment de répit, une pause essentielle pour rassembler ses pensées et faire face au tumulte intérieur. Cependant, avant qu'elle ne puisse s'isoler, elle fut interpellée par les généraux de Marco, leurs visages marqués par l'inquiétude et la responsabilité.


Un des généraux s'approcha, l'expression grave. "Arianna, nous avons des nouvelles de Marco. Il est toujours inconscient, mais les médecins sont prudemment optimistes. S'il survit à la nuit, il aura une chance de se remettre."


L'information apporta un soulagement temporaire à Arianna, mais elle savait que la situation restait critique. Dans l'absence de Marco, tous les regards se tournaient naturellement vers elle pour la guidance et le leadership. La réalité de sa nouvelle responsabilité pesait lourdement sur ses épaules.


Avec un soupir résigné, Arianna comprit qu'un discours seul ne suffirait pas à naviguer à travers la tempête à venir. Elle devait endosser pleinement le rôle de leader, orchestrer la riposte, et veiller à la cohésion et au moral de la résistance.


"Nous avons beaucoup à faire," déclara Arianna, sa voix trahissant une détermination inébranlable. "Organisons immédiatement une réunion de stratégie. Nous devons évaluer nos ressources, planifier notre défense et coordonner nos efforts d'espionnage."


Les généraux acquiescèrent, reconnaissant en Arianna la leader dont ils avaient besoin en ces temps incertains. Ensemble, ils commencèrent à rassembler les membres clés de la résistance, planifiant une série de réunions et de discussions qui s'étendraient tout au long de la nuit.


Pour Arianna, la nuit à venir serait longue et exigeante. Elle devait non seulement gérer les aspects stratégiques et logistiques de la résistance, mais aussi maintenir le moral des troupes, les galvaniser face à l'adversité et transformer le chagrin et la colère en une force unifiée.


Alors que la nuit avançait, Arianna travaillait sans relâche, rencontrant des groupes, discutant des plans, prenant des décisions critiques. Sa capacité à rester concentrée et résolue, malgré la fatigue et le chagrin personnel, inspirait ceux autour d'elle. Elle était le pilier sur lequel la résistance s'appuyait désormais, la flamme qui éclairait leur chemin dans l'obscurité de la nuit et de l'incertitude.


Arianna, en assumant ce rôle de meneuse avec courage et compétence, honorait la mémoire d'Ezio et protégeait l'avenir qu'ils avaient cherché à construire ensemble. Elle se tenait fermement, prête à guider la résistance à travers les défis à venir, portant avec elle l'espoir d'un avenir meilleur.


Alors que les premières lueurs de l'aube commençaient à percer la nuit, Arianna, après avoir passé des heures à réorganiser le réseau de la résistance, à planifier l'armement et les défenses, et à disposer des éclaireurs, était au bord de l'épuisement. Chaque décision, chaque planification avait été menée avec une attention méticuleuse, dans le but de préparer au mieux leur riposte et de protéger le quartier général.


Sortant d'une réunion intense avec les généraux, où les derniers détails avaient été peaufinés et les rôles attribués, Arianna sentait le poids de la fatigue peser sur ses épaules. Cependant, avant qu'elle ne puisse prendre un moment pour elle-même, un jeune novice, essoufflé et visiblement pressé, se précipita vers elle. Son regard trahissait l'urgence de son message.


"Arianna," dit-il, reprenant son souffle, "je viens du groupe d'espionnage que vous avez envoyé. Nous avons des nouvelles... Ezio est en vie!"


Un silence suspendu s'empara de l'instant. Arianna sentit son cœur s'arrêter, puis reprendre sa course. La nouvelle était à la fois incroyable et bouleversante.


Le novice continua, la voix teintée d'une urgence grave. "Falco a annoncé sa capture. Il prévoit son exécution publique... demain à midi."


Le choc de cette révélation frappa Arianna comme une onde. La nouvelle de la survie d'Ezio était une lueur d'espoir dans l'obscurité, mais elle était teintée de la sombre réalité de sa situation périlleuse. Son esprit, déjà fatigué par la longue nuit, se mit immédiatement au travail, évaluant les possibilités, les risques d'une tentative de sauvetage.


"Merci," dit-elle au novice, sa voix trahissant un mélange de soulagement et de détermination. "Informez immédiatement les généraux. Nous devons agir vite."


Alors que le novice s'éloignait pour transmettre son message, Arianna resta un moment immobile, absorbant la nouvelle. Les émotions se bousculaient en elle – la joie que Ezio soit vivant, la peur pour sa sécurité, et un sentiment impérieux qu'elle devait le sauver. C'était une chance inattendue, un rayon d'espoir au milieu du désespoir.


Rapidement, elle se dirigea vers la salle de réunion, son esprit déjà en train de formuler un plan. Il n'y avait pas de temps à perdre. Chaque seconde comptait désormais dans la course contre la montre pour sauver Ezio. La lutte pour la liberté et la justice prenait un nouveau tournant, et Arianna était prête à conduire sa résistance à travers cette nouvelle épreuve.


Arianna était soutenue uniquement par la pensée que Ezio était encore en vie. La fatigue pesait lourdement sur elle, mais la nécessité de sauver Ezio la maintenait alerte et déterminée.


Dans la salle de réunion du quartier général, où l'air était encore chargé des événements de la nuit, Arianna présenta son plan audacieux. Son objectif était clair : surprendre Falco et utiliser cette surprise à leur avantage. "Je vais personnellement m'occuper de détourner l'attention de Falco," annonça-t-elle d'une voix ferme. "Cela donnera à notre équipe l'opportunité de s'infiltrer sur le lieu de l'exécution et de préparer le terrain pour l'exfiltration d'Ezio."


Les généraux et les membres de la résistance présents écoutaient attentivement, reconnaissant en Arianna le leader dont ils avaient besoin en cet instant critique. "Nous aurons une équipe restreinte, composée de nos membres les plus aguerris," continua Arianna. "Chaque seconde comptera. Nous devrons être rapides, silencieux et extrêmement coordonnés."


Elle détailla les différentes phases du plan, l'importance du timing, et les rôles spécifiques de chaque membre de l'équipe. Malgré la complexité de la mission, sa confiance et son assurance étaient palpables, renforçant la détermination de tous.


À la fin du briefing, alors que les membres de la résistance commençaient à se disperser pour se préparer, la fatigue commença à rattraper Arianna. Elle vacilla légèrement, la lourdeur de la nuit sans sommeil et le stress émotionnel pesant sur son corps, exacerbés par sa grossesse encore secrète.


L'un des hommes de confiance, remarquant son état, s'approcha d'elle avec préoccupation. "Arianna, vous avez besoin de vous reposer, ne serait-ce que quelques heures. Nous avons besoin de vous à votre meilleur pour cette mission."


Au début réticente, réalisant finalement la sagesse de ces mots, Arianna acquiesça. "Vous avez raison. Je prendrai un court repos. Réveillez-moi dès que les préparatifs seront terminés."


Elle se retira dans une chambre adjacente, où elle s'effondra sur le lit, épuisée. Même dans les bras du sommeil, son esprit restait agité, tourné vers la mission à venir, vers Ezio, et vers l'avenir incertain qui les attendait tous. Pour quelques précieuses heures, elle se permit de céder à la fatigue, sachant que le combat qui les attendait nécessiterait toute sa force, son courage et sa détermination.


-


Dans l'obscurité suffocante de sa cellule, Ezio Auditore était confronté à la plus sombre des épreuves. Ses mains, entravées par des liens rudes, étaient un rappel constant de sa captivité, mais c'était son esprit qui souffrait le plus. Isolé dans cet environnement sinistre, ses pensées se tournaient inévitablement vers Arianna, sa compagne de longue date, son épouse, la mère de sa fille, et indéniablement son âme sœur.


Malgré la trahison qui les avait séparés, malgré son aventure avec Caterina qui avait brisé leur confiance, Arianna demeurait la personne la plus importante de sa vie. En cet instant solitaire, Ezio réalisait la profondeur de ses sentiments pour elle, reconnaissant le lien inaltérable qui les unissait malgré les épreuves et les erreurs du passé.


Ses pensées se perdaient dans les souvenirs de leurs moments ensemble, des combats partagés, des rires, des larmes, et des moments de complicité silencieuse qui définissaient leur relation. Chaque souvenir était un mélange doux-amer, rempli de l'amour qu'il éprouvait pour elle, de la fierté pour la femme et la mère qu'elle était, et du regret pour les moments perdus et les blessures infligées.


Ezio se remémorait le moment de son sacrifice, le choix délibéré de se mettre en danger pour assurer la sécurité d'Arianna. Dans cette décision, il n'y avait eu aucune hésitation. Il aurait fait n'importe quoi pour elle, pour la protéger, pour assurer son avenir et celui de leur fille Isabella. Le souvenir de ce moment était à la fois douloureux et réconfortant - douloureux en raison de la séparation qu'il avait engendrée, mais réconfortant car il savait qu'il avait agi par amour.


Dans la solitude de sa cellule, Ezio se retrouvait face à ses propres démons, ses regrets et ses espoirs. Il espérait ardemment qu'Arianna avait survécu, qu'elle vivait et qu'elle continuait à se battre. L'idée qu'elle puisse être en danger, que Falco puisse lui faire du mal, était insupportable. Il se raccrochait à l'espoir qu'elle était en sécurité, qu'elle était assez forte pour surmonter cette nouvelle épreuve.


Luttant contre le désespoir et la douleur physique de ses blessures, Ezio essayait de trouver une issue, une stratégie pour s'échapper de cette prison. Mais plus que tout, il se raccrochait à l'espoir de revoir Arianna, de lui dire tout ce qu'il n'avait pas dit, de réparer les erreurs du passé et de protéger leur avenir ensemble. Malgré l'obscurité qui l'entourait, l'amour qu'il ressentait pour Arianna était une flamme qui ne s'éteignait pas, illuminant les recoins les plus sombres de son cœur et de son esprit.


Dans la cellule sombre et humide où Ezio Auditore était retenu, l'épuisement finit par le vaincre, malgré la dureté du sol de pierre, les liens serrés qui entravaient ses mouvements, et les douleurs lancinantes de ses blessures. Il s'était endormi, son corps cédant finalement à son besoin de repos.


Cependant, son sommeil fut de courte durée. Des bruits de pas résonnèrent dans le couloir, réveillant Ezio d'un bond. Ses années en tant qu'Assassin avaient aiguisé ses sens ; il était immédiatement sur ses gardes, son cœur battant la chamade.


La porte de sa cellule s'ouvrit avec un grincement sinistre, et Lorenzo Falco fit son entrée. Sa silhouette se découpait dans la faible lumière, son arrogance glaciale remplissant l'espace confiné. Un sourire cruel ourlait ses lèvres, un sourire qui parlait de plans longuement mijotés et sur le point de se réaliser.


« Ezio », commença-t-il, sa voix empreinte de mépris, « tu as toujours été un obstacle sur mon chemin, mais maintenant tu vas m'être utile. Je veux le Codex des Valentini et anéantir les Valentini et les Auditore. Et ta chère Arianna... elle ne sera qu'un pion de plus dans ma conquête. »


L'atmosphère dans la cellule se chargea d'une tension palpable. Le cœur d'Ezio battait furieusement, non seulement de colère, mais aussi d'une peur tangible pour la sécurité d'Arianna.


« Tu la sous-estimes », répliqua Ezio, sa voix calme malgré sa position de faiblesse. « Arianna n'est pas un pion. Elle est plus forte que tu ne pourras jamais le comprendre. »


Falco rit, un rire froid et creux qui résonnait contre les murs de pierre. « Arianna est la dernière des Valentini, une lignée qui aurait dû s'éteindre avec le massacre que j'ai orchestré. Tout a commencé ici à Rome, il y a cinquante ans, quand Lucio Valentini, son grand-père, a détruit mon clan. Maintenant, c'est l'heure de la vengeance. »


Les poings d'Ezio se serrèrent alors qu'il absorbait la profondeur de la vengeance de Falco. « Tu es un monstre », cracha-t-il. « Arianna a assez souffert à cause de ta vendetta. »


Falco se pencha plus près, ses yeux brillant de malice. « Oh, mais Ezio, tu fais maintenant partie de ce jeu. Un Assassin compétent, certes, mais en ce moment, tu n'es qu'un insecte pris dans ma toile. Ta rage, ta passion... elles sont futiles ici. »


La confrontation était un affrontement de volontés, entre deux hommes des côtés opposés d'une querelle ancienne. Ezio, animé par un amour inébranlable et une volonté de protéger Arianna, faisait face à Falco, un homme poussé par un héritage de vengeance et de destruction.


Pour Ezio, c'était un combat contre l'incarnation de toute la douleur et la souffrance qu'Arianna avait endurées, la représentation de l'ennemi qui avait hanté toute sa vie. La réalisation qu'il faisait face à l'architecte de la chute de sa famille alluma en lui une rage ardente, un désir brûlant de justice.


Pourtant, enchaîné et à la merci de son geôlier, les options d'Ezio étaient limitées. Son esprit cherchait fébrilement une possibilité, une ouverture qui pourrait renverser la situation en leur faveur. 


Falco se tenait là, dans la pénombre de la cellule, un sourire satisfait étirant ses lèvres tandis qu'il contemplait Ezio, captif et impuissant. Sa voix était douce, presque caressante, mais chaque mot était empreint d'une cruauté glacée.


« Et tu sais, Ezio, après toi et ta tendre épouse il restera ta petite Isabella... Elle a un potentiel immense. » Falco s'approcha, ses yeux brillant d'une lueur perverse. « Imagine-la élevée sous ma tutelle, formée à devenir une templière, embrassant nos principes, loin de l'influence corruptrice de ta confrérie. »


Ezio, malgré sa position affaiblie, affronta Falco du regard, une lueur de défi dans les yeux. « Jamais », gronda-t-il, sa voix tremblante de rage contenue. « Tu ne toucheras jamais à ma fille. Elle restera à l'écart de tes jeux de pouvoir et de ta folie. »


Falco éclata de rire, un son qui résonna sinistrement dans la petite cellule. « Oh, Ezio, tu ne comprends donc pas ? Tu es à ma merci. Je pourrais faire d'elle ce que je veux. C'est le prix à payer pour votre rébellion incessante, pour votre refus de vous soumettre à l'ordre naturel des choses. »


Ezio sentait la colère bouillonner en lui, mais il restait impuissant, entravé par ses liens et la situation désespérée dans laquelle il se trouvait. « Tu ne gagneras pas, Falco. Même si tu me tues, la résistance continuera. Arianna continuera. Nous ne nous soumettrons jamais à des tyrans comme toi. »


Falco se pencha un peu plus près, son visage à quelques centimètres de celui d'Ezio. « Oh, mais je pense que tu sous-estimes ma détermination, Ezio. J'ai attendu longtemps pour ce moment. La destruction des Valentini, la chute des Auditore... c'est une symphonie que j'ai orchestrée avec patience. Et le dernier acte sera ma plus grande réalisation. »


Ezio le fixait, les yeux brûlants de haine. « Ton règne de terreur prendra fin, Falco. Tu peux me briser, mais tu ne briseras jamais notre esprit. Ni celui d'Arianna, ni celui de notre fille. »


Falco recula, son sourire toujours en place. « Nous verrons, Ezio. Nous verrons. » Il fit demi-tour et sortit de la cellule, laissant Ezio seul avec ses pensées tumultueuses et sa rage impuissante.


Ezio se retrouva seul dans l'obscurité, les mots de Falco résonnant dans sa tête. Il savait que la bataille à venir serait la plus difficile de sa vie, mais il était déterminé à se battre jusqu'à son dernier souffle pour sa famille, pour Arianna, pour Isabella, et pour la liberté.


Dans l'atmosphère étouffante de sa cellule, Ezio Auditore était désormais seul, les paroles venimeuses de Falco résonnant encore dans l'espace confiné. La menace que Falco faisait planer sur Arianna et leur fille Isabella pesait lourdement sur son cœur, une pression presque insoutenable. L'idée que sa fille, innocente et pure, puisse être entraînée dans ce conflit sombre et tordu par Falco lui était insupportable.


Les ténèbres de la cellule semblaient s'intensifier, comme pour refléter la tourmente de ses pensées. Ezio ressentait chaque battement de son cœur, chaque respiration difficile, chaque douleur de ses blessures non soignées. Mais plus douloureuse encore était son impuissance : être incapable de protéger Arianna et Isabella, les deux personnes les plus importantes de sa vie, était une torture bien plus grande que n'importe quelle blessure physique.


Pourtant, même plongé dans cette noirceur, un feu intérieur continuait de brûler en Ezio. C'était un feu d'espoir, d'amour pour sa famille, une volonté farouche de se battre, de survivre, de retourner auprès d'eux. Chaque souvenir d'Arianna, chaque rire partagé, chaque moment de tendresse avec Isabella ravivait cette flamme, lui rappelant ce pour quoi il se battait.


Chaque minute qui s'écoulait le rapprochait de l'exécution que Falco avait prévue. Mais Ezio, même dans sa situation désespérée, refusait d'abandonner. Avec l'ingéniosité et la résilience qui le caractérisaient, il commença à élaborer des plans, à envisager toutes les possibilités de s'échapper, peu importe leur minceur.


Il examina attentivement ses liens, testant leur résistance, évaluant ses options. Ses années d'expérience en tant qu'Assassin lui avaient appris à rester calme, à observer, à planifier, même dans les situations les plus périlleuses. Il savait que la moindre erreur pouvait être fatale, mais l'enjeu était trop grand pour qu'il se permette de céder à la peur ou au désespoir.


Dans le silence de sa cellule, Ezio se concentrait sur chaque détail, chaque son, chaque mouvement possible. Sa détermination à échapper à cette prison, à retourner auprès d'Arianna et d'Isabella, était le phare qui guidait son esprit dans l'obscurité de sa captivité.


Les pensées d'Ezio étaient un mélange de stratégie, d'espoir et d'amour indéfectible. Chaque instant passé dans cette cellule était un défi à son esprit et à son corps, mais il était résolu à surmonter chaque obstacle, à briser ses chaînes, non seulement pour lui-même, mais pour sa famille, pour l'avenir qu'ils méritaient ensemble.


-


Alors que Falco quittait la cellule d'Ezio, un sourire de satisfaction cruel sur ses lèvres, il fut soudainement interrompu par un de ses hommes. Le garde, l'air urgent, s'approcha rapidement de Falco. "Seigneur Falco," dit-il d'une voix pressée, "nous avons capturé une femme qui tentait de s'infiltrer dans le secteur."


Falco se retourna, son intérêt piqué. "Une femme ?" demanda-t-il, son ton indiquant à la fois la curiosité et le calcul. "Qui est-elle ? A-t-elle dit pourquoi elle était ici ?"


Le garde, légèrement nerveux sous le regard scrutateur de Falco, répondit rapidement. "Nous ne savons pas encore son identité, Seigneur. Elle n'a rien dit, mais elle était armée et semblait être très bien entraînée."


Un éclair d'intérêt traversa les yeux de Falco. La possibilité qu'il s'agisse d'un membre de la résistance, peut-être même un proche d'Ezio ou d'Arianna, ouvrait de nouvelles opportunités pour lui. "Amenez-la ici," ordonna-t-il d'un ton autoritaire. "Je veux l'interroger moi-même."


Le garde s'éloigna rapidement pour exécuter l'ordre de Falco, laissant ce dernier plongé dans ses pensées. Falco se frottait les mains, anticipant déjà la possibilité d'obtenir de nouvelles informations qui pourraient lui être utiles dans sa quête pour détruire les Valentini et les Auditore, et pour s'emparer du Codex.


Dans l'atmosphère tendue de la prison, les gardes faisaient avancer avec peine une silhouette encapuchonnée, vêtue d'une tenue d'Assassin. Malgré les mains liées dans le dos, la captive se débattait avec une agilité et une force impressionnantes, témoignant de ses compétences de combattante. Ses mouvements étaient précis et déterminés, chaque coup porté et chaque esquive démontrant une formation et une maîtrise indéniables.


Falco observait la scène avec un intérêt croissant. Il y avait quelque chose chez cette femme qui lui était étrangement familier. La façon dont elle bougeait, même entravée, portait la marque d'un entraînement d'Assassin de haut niveau.


Exaspérés, les gardes réussirent finalement à la maîtriser, la forçant à s'agenouiller devant Falco. Malgré la position humiliante, la captive gardait la tête haute, refusant de montrer la moindre faiblesse.


Falco s'approcha lentement, intrigué par cette énigmatique figure encapuchonnée. "Qui es-tu donc ?" demanda-t-il, sa voix empreinte d'une curiosité mêlée d'impatience. "Montre-toi."


La femme, silencieuse, refusait de se soumettre à cet ordre. Falco, avec un geste brusque, saisit la capuche de la captive et la tira en arrière, révélant son visage.


La révélation fut dramatique. Sous la capuche se trouvait Arianna, son visage marqué par la détermination et la fatigue. Ses yeux, bien que troublés par la situation, brillaient d'une résolution inébranlable.


Falco recula d'un pas, une expression de surprise mêlée de satisfaction sur son visage. "Arianna Valentini..." souffla-t-il. "La dernière des Valentini, capturée par mes hommes. Quelle ironie délicieuse."


Arianna, maintenant révélée, fixa Falco avec une intensité glaciale. "Tu ne gagneras jamais, Falco. Peu importe ce que tu fais, la résistance continuera à lutter contre toi."


Falco, se remettant de sa surprise, esquissa un sourire narquois. "Tu es plus utile pour moi que tu ne l'imagines, Arianna. Ta capture change la donne. C'est un coup décisif porté à votre résistance."


Alors que les gardes maintenaient fermement Arianna, Falco se rapprocha, son regard perçant fixé sur elle. Dans cet instant, une confrontation silencieuse mais intense se jouait entre eux. Leurs regards s'entrecroisèrent, lourds de toute l'histoire et l'animosité qui les liaient.


Arianna, malgré la précarité de sa situation, affrontait Falco avec une intensité indéfectible. Ses yeux reflétaient non seulement la force et le courage qui la caractérisaient, mais aussi la profondeur de son désir de mettre fin à ce conflit séculaire entre leurs familles. La détermination qui brillait en elle était celle d'une femme qui avait tout enduré et qui était prête à se battre jusqu'au bout.


Falco, de son côté, la scrutait avec une curiosité mêlée de respect réticent. Il reconnaissait en elle une adversaire digne, la dernière représentante d'un clan qu'il avait juré d'anéantir. Dans son regard, on pouvait lire un mélange de triomphe pour sa capture, mais aussi une reconnaissance tacite de sa valeur en tant qu'ennemie.


Le silence entre eux était chargé d'une tension palpable, un mélange de haine, de respect et d'une compréhension mutuelle des enjeux de leur lutte. C'était le début du dernier chapitre de leur affrontement, un affrontement qui avait façonné leurs vies et celles de leurs familles.


Arianna, les mains liées mais l'esprit libre, gardait son regard fixé sur Falco, défiant silencieusement son autorité et sa cruauté. Falco, quant à lui, savourait ce moment de pouvoir sur la dernière des Valentini, bien conscient que leur prochaine confrontation serait décisive.


Cet échange de regards sombre et lourd était le présage d'un affrontement final imminent, une bataille qui serait aussi bien physique que symbolique, marquant la conclusion d'une vendetta vieille de plusieurs décennies.

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