L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini
Disclaimer : Je ne possède pas les personnages de la série Assassin's Creed, qui sont la propriété d'Ubisoft. Cette fanfiction est écrite dans le but de divertissement et non dans un but lucratif. Toute ressemblance avec des faits ou des personnes, réels ou fictifs, autres que ceux empruntés à l'univers d'Assassin's Creed, est purement fortuite.
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Marianne serrait les poings, ses ongles s'enfonçant presque dans la paume de ses mains, alors qu'elle était escortée à travers le dédale de couloirs blancs et stériles d'Abstergo Industries. Ses gardiens, vêtus de costumes impeccables, affichaient des sourires condescendants. Mais derrière ces sourires, elle lisait la menace.
"Il est temps de collaborer, Marianne. Vous êtes ici pour le bien de l'humanité, après tout," dit l'un des gardiens, une pointe d'ironie dans sa voix.
"Le bien de l'humanité selon Abstergo, vous voulez dire," répondit-elle, glaciale.
Au tournant d'un couloir, elle aperçut une figure familière, enchaînée comme elle. Desmond Miles. Leurs regards se croisèrent, et un éclair de reconnaissance, puis de rébellion, passa entre eux. Aucun mot n'était nécessaire.
Finalement, ils arrivèrent devant une porte blindée. "Bienvenue dans la salle de l'Animus, Marianne," dit le gardien, ouvrant la porte.
L'intérieur de la salle était dominé par la machine qui trônait au centre, semblable à une table d'opération futuriste. Des câbles s'étalaient sur le sol comme des serpents mécaniques, et plusieurs écrans affichaient des données incompréhensibles.
"On va vous allonger ici," indiqua une scientifique en blouse blanche. "Ne vous en faites pas, ça sera comme un rêve."
"Un cauchemar, vous voulez dire," murmura Marianne en s'allongeant sur la table.
Les sangles se refermèrent autour de ses poignets et de ses chevilles. Elle sentit une piqûre à la base de son crâne, puis une sensation de froid qui s'étendit dans tout son corps. Le dôme de l'Animus se referma au-dessus d'elle.
"Initiation de la séquence de l'Animus dans 3... 2... 1..." La voix de la scientifique résonnait comme si elle venait de très loin.
Marianne sentit le monde se dissoudre autour d'elle. Un tunnel de lumière, des images floues, des voix échoient dans son esprit. Puis, tout à coup, elle se sentit propulsée à travers le temps et l'espace.
Elle atterrit dans une ruelle étroite, les pavés rugueux sous ses pieds, l'air empli de l'odeur de la mer et de la poussière. Devant elle, une femme en tenue d'Assassin se tenait, une épée à la ceinture et un air déterminé sur son visage.
"Arianna," murmura Marianne, comprenant qu'elle était désormais dans le corps de son ancêtre.
Arianna tourna la tête comme si elle avait entendu Marianne, puis elle se mit en mouvement, disparaissant dans la foule animée d'un marché romain du début du XVIe siècle.
Le voyage de Marianne venait de commencer.
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La cour de la forteresse des Valentini était baignée dans la lumière naissante de l'aube en cette année 1465. Les premiers rayons du soleil éclairaient les pierres anciennes des murs et les détails du sol pavé. Les domestiques avaient déjà commencé leurs tâches, mais heureusement, ils étaient trop préoccupés pour prêter attention à deux enfants qui cherchaient l'aventure loin des yeux indiscrets.
Arianna, âgée de 7 ans, les yeux vifs et l'air déterminé, scanna la cour. Elle sentit son cœur battre plus fort dans l'anticipation du duel à venir. Satisfaite qu'ils étaient bel et bien seuls, elle fit un signe discret à Thomas, qui attendait patiemment à l'ombre d'un grand chêne.
"Dépêche-toi!" chuchota-t-elle, l'excitation palpable dans sa voix.
Thomas sortit de sa cachette, ses pieds effleurant le sol alors qu'il se précipitait vers elle. Il brandit son épée en bois, qu'il avait habilement dissimulée derrière son dos. Ses yeux brillaient d'une lueur mixte d'excitation et d'inquiétude.
"Tu sais que nous ne devrions pas faire ça. Si quelqu'un nous voit..." commença Thomas, l'air un peu tendu.
"Qui va le savoir ?" interrompit Arianna, une lueur de malice dans les yeux. "Tout le monde est occupé avec le marché du matin ou avec les tâches de la forteresse. C'est maintenant ou jamais."
Thomas hocha la tête, le sourire revenant sur son visage. "Très bien, prépare-toi alors!"
Un duel improvisé commença. Les épées en bois se croisèrent, créant un bruit de choc qui semblait presque réel. Ils échangèrent des coups, des attaques et des parades, se déplaçant avec la grâce et l'agilité que seuls les enfants possèdent. Arianna était particulièrement habile. Chaque mouvement de Thomas lui semblait presque prévisible, comme si une intuition innée lui guidait la main et les pieds. Ses sens, inexplicablement exacerbés, lui donnèrent un avantage, mais elle ne le montra pas. Ce moment partagé, ce petit combat, était leur secret, et elle ne voulait pas gâcher cette complicité par une victoire trop évidente.
Après plusieurs minutes de duel intense, Thomas réussit finalement à trouver une ouverture. Dans un mouvement rapide, il frappa l'épaule d'Arianna. "Fini ! J'ai gagné," s'écria-t-il, levant les bras en signe de victoire.
Arianna sourit, frottant l'endroit où le bois l'avait touchée. Elle avait perdu, certes, mais le feu dans ses yeux révélait tout sauf la défaite. "La prochaine fois, ce sera moi," rétorqua-t-elle, ses yeux brillant de défi et de promesse.
Thomas rit, reconnaissant le feu indomptable dans le regard de sa cousine. "Je n'en doute pas, Arianna. Je n'en doute pas."
Dans cet instant fugace, tous deux sentirent que ces petits duels étaient plus que de simples jeux. C'étaient des fragments d'un avenir pas encore écrit, des échos d'une destinée qui attendait d'être révélée. Et pour Arianna, c'était la première étincelle d'une passion qui, des années plus tard, s'embraserait en une flamme ardente, guidant son chemin dans la lutte éternelle entre les Assassins et les Templiers.
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Le matin était frais et l'air encore chargé de la rosée de la nuit. Arianna, profitant du calme et de l'absence de son cousin Thomas, qui était occupé par son entraînement formel, trouva son chemin vers son refuge secret au sein du jardin de la forteresse des Valentini. Les branches des arbres formaient un abri naturel qui offrait un lieu de solitude loin des yeux curieux. Arianna y tenait son épée improvisée, une branche robuste qu'elle avait elle-même choisie.
Elle commença à esquisser des mouvements, à fendre l'air et à parer des coups imaginaires. Sa concentration était totale, chacun de ses mouvements fluides et assurés. Puis, sans qu'elle sache comment ou pourquoi, ses sens s'aguerrirent, comme s'ils étaient soudainement amplifiés. Elle vit une ombre bouger dans sa vision périphérique; un chat se glissait silencieusement parmi les arbustes. Étrangement, elle put anticiper son trajet avec une précision qui l'étonna elle-même.
Alors qu'elle était plongée dans cet état de clairvoyance, une voix l'interrompit brusquement. "Arianna."
Sursautant, elle pivota pour trouver son grand-père Lucio, debout à une distance respectueuse mais clairement intrigué. Son visage était difficile à lire, un mélange de curiosité et d'appréhension.
"Grand-père! Tu m'as fait peur," balbutia-t-elle, cachant précipitamment sa branche-épée derrière son dos comme si elle venait d'être prise en flagrant délit. "Je... Je m'entraînais juste un peu."
Lucio la dévisagea attentivement, comme s'il cherchait quelque chose dans ses yeux. "Je vois," dit-il finalement, s'approchant d'elle. "Mais tu faisais quelque chose de plus, n'est-ce pas? Quelque chose que tu ne comprends peut-être pas toi-même."
Arianna sentit son cœur battre plus fort. Elle ne savait pas de quoi il parlait, mais elle ne pouvait pas nier l'étrangeté de ce qu'elle venait de ressentir. "Je ne sais pas, grand-père. C'était étrange. Tout semblait plus... clair, d'une certaine manière."
Lucio sembla peser ses mots avant de parler. "Ce que tu as ressenti est rare et précieux, Arianna. C'est un don, même si tu ne sais pas encore ce que cela signifie. Mais je te demande une chose : fais preuve de prudence."
"Preuve de prudence avec quoi, grand-père?" demanda Arianna, ses jeunes yeux remplis de confusion et de curiosité.
"Tu comprendras quand le moment sera venu," répondit Lucio, son regard s'adoucissant. "Pour l'instant, garde ça pour toi. Ce n'est pas quelque chose que tout le monde comprendrait."
Arianna hocha la tête, plus confuse que jamais, mais respectant le sérieux de son grand-père. "D'accord, grand-père."
Lucio posa une main tendre sur son épaule, puis se retira silencieusement, la laissant seule dans son coin secret du jardin. Arianna, le cœur encore palpitant, regarda sa branche-épée puis son propre poing fermé. Elle ne comprenait pas tout ce qui se passait, mais une chose était claire : sa vie n'était peut-être pas aussi simple qu'elle le pensait. Elle ressentait à la fois un mélange d'excitation et d'inquiétude, tout en sachant que quelque chose d'important venait de se passer, quelque chose qui, elle le pressentait, changerait son destin de manière irréversible.
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La tension était palpable dans le salon principal de la forteresse des Valentini. Des portraits d'ancêtres et des tentures richement brodées ornaient les murs de pierre, mais ce soir, personne n'y prêtait attention. Lucio, le patriarche de la famille, se tenait devant la cheminée, les mains derrière le dos, comme s'il portait le poids de plusieurs générations sur ses épaules. À ses côtés, Arianna, ses parents Ludovico et Isabella, se tenaient dans une attente silencieuse.
"Je vous ai réunis ici parce que quelque chose d'extraordinaire s'est produit aujourd'hui," déclara Lucio, sa voix éraillée mais imposante brisant le silence. "Arianna a manifesté des signes de la Vision d'Aigle, un don extrêmement rare même au sein de notre famille, une lignée qui remonte à des générations d'Assassins."
L'air était soudainement chargé, comme si les murs eux-mêmes écoutaient attentivement. Isabella, la mère d'Arianna, fut la première à réagir, ses yeux écarquillés d'abord d'étonnement, puis se resserrant en une expression de préoccupation et d'irritation. "Père, tu ne peux pas être sérieux. Elle n'est qu'une enfant. Elle n'a pas à être entraînée dans les voies de notre famille. Pas si tôt."
Ludovico, debout à côté de sa femme, avait les sourcils froncés, son visage marqué par une confusion palpable. "Elle n'a que sept ans. N'est-ce pas trop tôt pour même envisager cela ? Les risques sont énormes."
Lucio tourna son regard vers Arianna, ses yeux pénétrants sondant les profondeurs de son âme. "Petite, tu es le sujet de toute cette discussion. Qu'en penses-tu ?"
Pour Arianna, le poids du moment l'atteignit de plein fouet. Ses petites épaules se redressèrent instinctivement, et bien qu'elle ressentît une vague d'anxiété, sa détermination la surpassait. "Je veux comprendre, grand-père. Comprendre ce qui m'est arrivé aujourd'hui. Je veux savoir ce que cela signifie et, oui, je veux vivre des aventures comme Thomas et comme vous quand vous étiez jeune."
Isabella, presque écarlate de frustration, se leva brusquement, déplaçant son centre de gravité comme si elle était prête à partir. "Ce n'est pas la vie que je souhaite pour elle. Elle devrait avoir une enfance normale, sans les poids et les complications de notre héritage familial."
Lucio leva une main apaisante, tentant de calmer les flots agités de l'émotion qui inondaient la pièce. "Isabella, je comprends tes inquiétudes, elles sont naturelles. Mais ce que notre petite Arianna a montré est exceptionnel, et cela ne peut pas être ignoré. C'est un appel de la destinée, et il serait négligent de le refuser."
Ludovico, dont le visage s'était éclairci d'un voile de décision, se tourna vers sa femme. "Isabella, si Arianna a vraiment ce don, peut-être serait-il dangereux de le laisser sans surveillance, sans entraînement."
Le regard d'Isabella vacilla entre son mari, sa fille et son père. Ses yeux, jusqu'alors durs comme de l'acier, se ramollirent, trahissant une réticence pleine d'amour et de crainte. "D'accord, mais à une seule condition. Je veux être là pour chaque étape de son apprentissage. Je ne la laisserai pas s'engager sur cette voie sans savoir exactement ce qu'elle apprend et comment elle est formée."
Lucio inclina la tête en signe d'approbation. "C'est plus que raisonnable, Isabella. Alors c'est décidé. Arianna, ta formation en tant qu'Assassin débutera demain. Prépare-toi pour un voyage que peu de personnes dans ce monde ont l'occasion de vivre."
Arianna sentit un frisson d'excitation la parcourir, mêlé à une pointe d'appréhension. Ses yeux se rencontrèrent brièvement avec ceux de sa mère, y trouvant un mélange complexe d'amour, d'inquiétude et de résignation. Elle ne savait pas encore où ce nouveau chemin la mènerait, mais dans son cœur jeune et audacieux, elle était prête à le découvrir.
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La lumière pâle de l'aube filtrait à travers les fenêtres de la forteresse des Valentini, baignant les murs de pierre d'une lumière dorée. Arianna, déjà vêtue de sa tenue d'entraînement, se tenait dans la cour intérieure, ses petits pieds calés sur le sol de terre battue. Face à elle, son grand-père Lucio l'observait avec un regard sévère mais non dénué d'affection.
"Concentre-toi, Arianna. La lame est le prolongement de ton bras, mais c'est ton esprit qui la guide," conseilla Lucio, tandis qu'il lui tendait une épée en bois, légère mais solide.
La jeune fille saisit l'arme, la maniant avec un mélange d'incertitude et d'enthousiasme. Ses yeux brillaient d'une détermination naïve mais sincère. Les heures passèrent en un tourbillon de mouvements, d'attaques et de parades, chaque goutte de sueur versée forgeant sa jeunesse en une future guerrière.
L'après-midi ne fut pas moins intense. Dans la bibliothèque qui sentait la poussière et le parchemin, Arianna était assise à une table en bois lourd, entourée de livres d'alchimie et de grimoires en langues anciennes. Sa mère, Isabella, marchait d'un pas léger mais vigilant autour de la pièce, gardant un œil bienveillant sur la scène.
"Le venin de vipère peut être mortel en grande quantité, mais dilué, il peut servir à endormir. Tout est une question de dosage et de connaissances," expliqua Isabella, soulignant l'importance de l'équilibre dans le choix des armes moins conventionnelles.
Arianna écoutait, fascinée et un peu effrayée, marquant les pages du livre devant elle et griffonnant des notes sur un parchemin. L'apprentissage académique était pour elle une révélation, une ouverture sur un monde beaucoup plus vaste et complexe qu'elle ne l'avait imaginé.
Cela faisait maintenant quelques semaines que sa nouvelle vie avait débuté, malgré le rythme intense et la richesse des enseignements, un sentiment de solitude s'insinuait souvent dans son esprit. Elle regardait par la fenêtre et apercevait son cousin Thomas et les autres apprentis Assassins masculins de la famille s'entraîner ensemble, les éclats de leur rire et les cris de leur camaraderie lui parvenant comme des échos d'un monde qu'elle ne pouvait pas encore toucher.
Lucio, observant Arianna depuis le seuil de la porte, avait perçu ce sentiment d'isolement chez sa petite-fille. "Je sais que cela te pèse, Arianna. Mais chaque Assassin doit apprendre à faire face à la solitude. C'est une partie du chemin que tu as choisi."
Arianna baissa les yeux, se mordant la lèvre. "Je le sais, grand-père. Mais c'est dur, parfois. Surtout quand je les entends s'amuser et partager des choses que je ne peux pas encore vivre."
Le vieux sage approcha et posa une main sur l'épaule d'Arianna, ses yeux se perdant un instant dans les souvenirs d'une époque révolue. "Patience, ma petite. Le temps viendra où tu rejoindras leurs rangs, non pas comme une égale, mais comme une guerrière accomplie en qui ils chercheront du réconfort et de la sagesse. Et ce jour-là, tu comprendras pourquoi ce chemin solitaire était nécessaire."
À ces mots, Arianna sentit une nouvelle vague de détermination la submerger. Son grand-père avait raison. Ce n'était qu'une étape, un moment de préparation avant le chapitre suivant de sa vie. Elle se leva, son regard fixé sur l'horizon lointain où le soleil commençait à se coucher, remplissant le ciel de nuances d'or et de feu.
Ce soir-là, alors qu'elle retournait à ses quartiers, un sentiment de complétude l'enveloppait. Elle était en train de devenir quelque chose de plus grand que ce qu'elle avait jamais imaginé, et même si le chemin était semé d'embûches et de solitude, elle savait qu'elle ne le traversait pas seule. Dans son cœur, elle portait l'amour de sa famille et l'héritage d'une lignée d'Assassins, et cela lui donnait la force de poursuivre, quelles que soient les épreuves à venir.
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L'air était saturé du parfum de la terre humide et des fleurs en début de floraison, signe que ce printemps 1469 s’annonçait prometteur, Arianna sortit discrètement de la bibliothèque où elle avait été confinée, aspirant à un peu de liberté, même éphémère. Elle n'avait pas parcouru beaucoup de distance quand elle aperçut son cousin Thomas dans la cour. Il brandissait une épée en bois, effectuant des mouvements fluides et précis qui contrastaient avec son expression détendue.
"Alors, comment ça se passe avec grand-père ?" l'interrogea-t-il, un sourire en coin éclairant son visage jeune mais déjà marqué par les responsabilités.
"Bien, si l'on peut dire. Il est aussi exigeant que toujours. Et toi ?" répliqua Arianna, son regard scrutant l'épée que Thomas maniait avec tant d'aisance.
"Ah, les entraînements habituels, les lectures, les remontrances. Rien de nouveau. Tu veux essayer un petit duel ? Pour le plaisir," proposa Thomas, interrompant sa séance d'entraînement pour lui tendre une deuxième épée en bois.
Elle hésita, puis saisit l'épée que lui tendait Thomas. "D'accord, mais je ne me retiens pas. Et tu ne te retiens pas non plus."
Dans la cour pavée, entourée de hauts murs de pierre, les deux cousins se mirent en position de combat. Leurs yeux se rencontrèrent, un mélange d'excitation et de défi brillant dans leurs prunelles. Après un hochement de tête synchronisé, Thomas attaqua en premier. Son épée fendit l'air, visant le flanc d'Arianna. Mais elle était préparée, esquivant la lame avec une agilité qui rendait honneur à sa formation rigoureuse.
S'en suivit un ballet de lames en bois, les deux jeunes Assassins en herbe se mouvant avec une grâce innée, leur souffle court mais régulier rythmant le duel. Ils échangèrent feintes et parades, chassés-croisés et attaques directes, cherchant à découvrir les points faibles de l'adversaire tout en protégeant les leurs.
Arianna sentit une opportunité. L'espace d'un instant, elle activa sa Vision d'Aigle, un don ancestral qui permettait aux Assassins de voir ce que d'autres ne pouvaient pas. Anticipant la prochaine estocade de Thomas, elle fit un pas de côté et parvint à toucher son épaule avec la pointe de son épée.
"Touché," déclara-t-elle, la satisfaction et l'épuisement se disputant la place sur son visage radieux.
Thomas écarquilla les yeux, la bouche légèrement ouverte. "Wow, tu es incroyable ! Je n'ai même pas vu ça venir."
Mais avant qu'ils puissent sabrer leur victoire, une ombre s'étira sur eux. Lucio était là, debout à quelques pas de distance, sa silhouette imposante baignée dans la lumière déclinante du soleil. Son visage était comme taillé dans la pierre, exempt de toute émotion.
"Arianna, la discrétion est la clé de notre survie. Tu t'es exposée inutilement," admonesta-t-il, sa voix étonnamment douce mais chargée de réprobation.
"Je suis désolée, Grand-père. J'ai agi sans réfléchir," admit Arianna, ses épaules s'affaissant sous le poids de la déception.
Lucio se tourna ensuite vers Thomas, son regard aussi dur que l'acier. "Et toi, tu devrais être un exemple pour ta cousine. Ce n'était pas un jeu."
Thomas baissa la tête, son visage rougissant de honte. "Oui, Grand-père. J'aurais dû être plus responsable."
Lucio hocha la tête, son visage restant imperturbable. "Vous avez tous les deux failli à vos responsabilités aujourd'hui. Thomas, tu consacreras les deux prochains jours à étudier les arts de la filature et de la furtivité. Arianna, tu resteras confinée dans la bibliothèque à étudier les erreurs commises par les Assassins du passé. Peut-être alors comprendrez-vous l'importance de la discipline."
Les deux jeunes gens hochèrent la tête, comprenant que leur grand-père ne faisait pas ces reproches par cruauté, mais pour forger en eux des Assassins d'élite, dignes de leur lignage.
"Maintenant, sortez de ma vue," ordonna Lucio, se retournant et marchant lentement en direction de la grande porte de la forteresse.
Alors qu'ils se dirigeaient chacun vers leur propre punition, Arianna et Thomas échangèrent un regard empli de regret mais aussi de détermination. Ils avaient échoué aujourd'hui, mais cette défaite n'était qu'une étape sur le chemin de leur formation. Un chemin qu'ils étaient tous deux résolus à suivre, quelles que soient les épreuves à venir.