L'Ombre de Florence: Les mémoires cachées d'Arianna Valentini

Chapitre 6 : Soirées Florentines

9167 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 21/10/2023 15:21

Le bal était en plein essor, les Pazzis ayant épargné aucune dépense pour montrer leur puissance et leur opulence. Les invités dansaient et se pavanaient dans des costumes extravagants, inconscients des machinations qui se tramaient dans les coulisses. C'est dans cet environnement que Frédérico et Arianna se retrouvèrent, déguisés et en mission pour les Assassins.


Sous les masques et les tenues somptueuses, il était difficile de dire qu'ils étaient autre chose que des participants ordinaires à cet événement mondain. Ils avaient joué le jeu pendant une grande partie de la soirée, recueillant des informations et surveillant des individus clefs. Mais alors qu'ils se retrouvaient au centre de la piste de danse, les yeux masqués mais reconnaissables, une mélodie douce et entraînante se fit entendre.


Frédérico regarda Arianna, ses yeux rencontrant les siens derrière le masque qu'elle portait. "Puis-je avoir cette danse, Mademoiselle?" demanda-t-il, étendant sa main vers elle.


Arianna le regarda, un moment d'hésitation passant sur son visage. Puis, elle accepta sa main. "Bien sûr, Monsieur."


Tandis qu'ils dansaient, les corps se rapprochant de plus en plus, Frédérico se rappela pourquoi il avait été si attiré par Arianna à l'origine. Son intelligence, son courage, et son indépendance faisaient d'elle une femme exceptionnelle. Alors qu'ils tournaient sur eux-mêmes, Frédérico resserra son étreinte, se laissant emporter par l'émotion du moment.


"Tu es magnifique ce soir," murmura-t-il, presque involontairement.


Arianna le regarda, quelque chose dans ses yeux semblant à la fois touché et lointain. "Merci, Frédérico. Mais nous devons nous rappeler pourquoi nous sommes ici."


Il hocha la tête, comprenant ses implications. "Je sais. Mais cela ne signifie pas que je ne peux pas apprécier la compagnie."


Arianna sourit légèrement, mais Frédérico pouvait voir une tristesse voilée dans ses yeux. "Les choses étaient plus simples avant, n'est-ce pas?"


"Oui," dit-il doucement, "mais les choses changent, et nous aussi."


Alors que la musique atteignait son apogée, Frédérico se pencha un peu plus près, presque oubliant leur mission, presque oubliant que des ennemis étaient tout autour d'eux. Tout semblait se taire autour d'eux, les autres danseurs se fondant dans un flou indistinct. Frédérico se pencha vers Arianna, ses lèvres se rapprochant des siennes, sentant presque la douce chaleur qui en émanait.


Mais au dernier moment, Arianna se détourna subtilement, évitant le baiser qui aurait pu tout compliquer. Frédérico sentit son cœur s'alourdir, mais il n'exprima pas sa déception. Arianna maintint son sourire, même si ses yeux trahissaient une touche de regret mêlé à du soulagement.


"Tu es toujours une danseuse incroyable," dit Frédérico, changeant de sujet mais conservant la proximité qu'ils avaient partagée pendant la danse.


"Et tu as toujours le don de me faire me sentir comme la seule femme dans la salle," répondit Arianna, son compliment sonnant sincère mais aussi un peu distant.


Ils continuèrent de danser, leurs corps retrouvant le rythme, mais quelque chose avait changé. Frédérico se rendait compte que la distance entre eux n'était pas seulement physique, mais aussi émotionnelle. Arianna, quant à elle, ressentait un poids se soulever de ses épaules, même si cela laissait un sentiment amer dans sa bouche.


-


Ezio Auditore fit son entrée dans la salle de bal avec une détermination farouche, ses yeux fouillant la foule à la recherche de Vieri de' Pazzi. Plus tôt dans la journée, ce dernier avait insulté sa famille, et il ne comptait pas laisser cela impuni. Pour ajouter un peu de piquant à la soirée, il avait décidé de faire une apparition surprise à ce bal organisé par les Pazzi. Après avoir échangé quelques mots plaisants avec des invités et dégusté un verre de vin, il se préparait à monter sur la petite estrade pour faire un discours provocateur.


Mais alors, en plein milieu de la salle, il vit une scène qui le figea sur place. Frédérico, son frère aîné, était en train de danser avec Arianna. Et ils n'étaient pas simplement en train de danser; il y avait une intimité, une complicité entre eux que Ezio ne pouvait pas ignorer. Une bouffée de colère, d'incompréhension et de jalousie s'empara de lui. Arianna était à lui, n'est-ce pas ?


Arianna, ses yeux plongés dans ceux de Frédérico, sentit soudain une intense vague d'émotion l'envahir. Elle se retourna et croisa le regard d'Ezio. Leur connexion était immédiate et électrique, mais également chargée de tension. Elle le sentit; quelque chose n'allait pas.


"Excuse-moi un instant," dit-elle à Frédérico avant de s'éloigner, ses talons claquant sur le sol de marbre alors qu'elle se dirigeait vers Ezio.


Frédérico, intrigué et légèrement préoccupé, la regarda partir, puis remarqua Ezio. Son visage se tendit. Il savait qu'Ezio avait toujours eu un faible pour Arianna, mais il n'était pas au courant de l'évolution récente de leur relation.


Ezio, se sentant à la fois trahi et furieux, attrapa le bras d'Arianna et l'emmena dans un coin isolé de la salle. "Que se passe-t-il ici, Arianna ? Pourquoi es-tu en train de danser avec mon frère de cette manière ?"


Arianna soupira. "Ezio, ce n'est pas ce que tu penses. Nous sommes ici pour une raison—"


"Une raison que je devrais connaître, peut-être ?" coupa Ezio, ses yeux lançant des éclairs.


Frédérico, ayant suivi à distance, intervint à ce moment. "Ezio, qu'est-ce que tu fais ? Pourquoi cette agressivité ?"


Ezio se retourna vers lui, sa colère atteignant un nouveau sommet. "Pourquoi ? Parce que tu danses avec la femme que j'aime, comme si rien ne s'était passé entre nous!"


Frédérico écarquilla les yeux, pris de court. "La femme que tu aimes ? Depuis quand ?"


"Arianna et moi..." Ezio hésita, se rappelant de la demande d'Arianna de garder leur relation discrète.


Arianna, déchirée entre les deux hommes qu'elle aimait à différents degrés, et pour différentes raisons, prit la parole. "Ezio, Frédérico, écoutez, ce n'est ni le moment ni l'endroit pour cette confrontation. Il y a des choses que vous ne savez pas, des choses que je ne peux pas dire maintenant."


Frédérico regarda Arianna, puis Ezio. "Alors, c'est vrai. Tu as des sentiments pour elle."


Ezio acquiesça, le regard fixé sur Arianna. "Oui, et je pensais que ces sentiments étaient réciproques," déclara Ezio, ses yeux plongés dans ceux d'Arianna, cherchant une réponse, une validation.


Arianna sentit le poids des regards des deux frères Auditore sur elle. Sans dire un mot, elle s'approcha d'Ezio et posa sa main sur son visage, caressant sa joue d'une manière qui évoquait à la fois tendresse et désir. C'était un geste simple, mais qui en disait long. Elle ne pouvait rien dire pour le moment, mais ce toucher était sa manière de confirmer ses sentiments pour Ezio.


Frédérico vit l'interaction et sentit une douleur aiguë lui percer le cœur. Ce geste, cette intimité, était une confirmation silencieuse que quelque chose de profond se passait entre eux. "Arianna, est-ce vrai ? Tu as vraiment des sentiments pour lui ?" Sa voix trahissait une légère fissure, une ouverture dans le mur d'assurance qu'il avait toujours affiché.


La tension entre les trois atteignit un point de rupture. Ezio, se sentant galvanisé par le toucher d'Arianna, se tourna vers Frédérico, sa poitrine gonflée d'un mélange de défi et de propriété. "Elle est à moi, Frédérico. Elle a fait son choix."


Frédérico se sentit soudain envahi par une colère bouillonnante, mélangée à un sentiment de trahison. "A toi ? Depuis quand décides-tu pour elle ? Depuis quand décides-tu pour moi ?" Ses mains se fermèrent en poings.


Ezio avança d'un pas, son visage à quelques centimètres de celui de Frédérico. "Je ne décide pour personne. Elle a fait son choix, et il est clair."


Arianna, prise au milieu de cette tension explosive entre deux frères qu'elle aimait, sentit un nœud d'angoisse se former dans son estomac. "Arrêtez tous les deux ! Vous ne comprenez pas—"


"Alors fais-nous comprendre, Arianna!" éclata Frédérico, incapable de contenir plus longtemps sa frustration et sa douleur. "Si tu as des sentiments pour lui, dis-le clairement. Ne nous laisse pas dans cette ambiguïté malsaine."


Arianna regarda Frédérico, puis Ezio. Elle sentait leur colère, leur douleur, et savait qu'elle en était le point de mire. "Je... j'ai des sentiments pour Ezio, c'est vrai," dit-elle enfin, chaque mot semblant lui arracher un morceau de son âme. "Mais cela ne signifie pas que ce que j'ai partagé avec toi, Frédérico, n'était pas réel. Il y a des circonstances que vous ne pouvez pas comprendre. Pas encore."


Frédérico recula d'un pas, comme si elle lui avait donné une gifle. "Je vois. Alors c'est ainsi." Ses mots étaient mesurés, mais le ton était glacé.


Ezio, sentant la victoire mais aussi une amertume inexplicable, laissa échapper un soupir. "Frédérico, elle a fait son choix. Et je respecte son souhait de ne pas tout expliquer pour le moment. Peux-tu faire de même?"


Frédérico le regarda, les yeux brillants d'une émotion indéfinissable. "Je ne sais pas, Ezio. Je ne sais vraiment pas."


Avec ces mots, la tension semblait se dissiper, mais rien n'était résolu. Les regards échangés entre les trois étaient lourds de non-dits, de questions sans réponse. Ils retournaient à la salle de bal, chacun marqué par cette confrontation, conscient que les fissures qui venaient de se former entre eux étaient loin d'être comblées.


-

Arianna se tenait dans l'ombre, son esprit en ébullition après la confrontation avec les frères Auditore. Elle était sur le point de rejoindre la salle de bal lorsque des bribes de conversation attirèrent son attention depuis l'étage supérieur. Malgré le tumulte émotionnel qui la submergeait, elle n'oubliait pas sa mission. Avec une discrétion acquise au fil des années d'entraînement, elle monta l'escalier et se cacha derrière un rideau épais.


"Les plans avancent bien... La famille Médicis sera hors jeu d'ici la fin du mois," murmura une voix.


Le nom 'Médicis' alerta Arianna. C'était de l'information cruciale. Elle se prépara à quitter sa cachette, mais avant qu'elle ne puisse faire un geste, une main lourde s'abattit sur son épaule.


Se retournant brusquement, elle se retrouva nez à nez avec Vieri de' Pazzi, visiblement ivre.


"Arianna, ma belle, que fait une femme aussi ravissante toute seule dans un coin sombre?" Il se rapprocha d'elle, un sourire malsain aux lèvres.


En cet instant, tout l'entraînement d'Arianna, toutes les leçons de défense et de combat, se mirent en marche. Mais avant qu'elle n'ait à recourir à la violence, un éclat de voix retentit depuis l'escalier.


"Vieri! Lâche-la."


C'était Ezio, sa présence semblant illuminer le corridor obscur. Ses yeux rencontraient ceux d'Arianna, transmettant une détermination silencieuse.


Vieri se retourna, son expression passant de la surprise à la colère en un instant. "Auditore! Toujours là où tu n'es pas désiré, à ce que je vois."


Ignorant l'invective, Ezio s'approcha. "Je pense que la dame t'a assez clairement fait comprendre qu'elle n'est pas intéressée."


Avec un grognement, Vieri recula, lançant un regard venimeux à Arianna et Ezio. "Ce n'est pas fini, Auditore. Ni pour toi, ni pour elle."


Ezio regarda Vieri s'éloigner avant de se tourner vers Arianna. "Est-ce que ça va?"


Arianna hocha la tête, touchée malgré elle par son intervention. "Oui, merci. Et... à propos de tout à l'heure, avec Frédérico. Je suis désolée."


Ezio haussa les épaules, son visage toujours sérieux. "Il y a des choses dans la vie qui sont plus importantes que nos petites préoccupations, je suppose."


C'était une admission muette, une acceptation de la complexité de leurs vies, et peut-être un premier pas vers une nouvelle compréhension mutuelle.


Ils se regardèrent un moment, le poids de la soirée retombant sur eux comme une étoile filante dans le ciel nocturne, éphémère mais éclatante. Puis, ensemble, ils descendirent l'escalier pour rejoindre la salle de bal, chacun absorbé par ses propres pensées, mais inconsciemment conscient de la présence de l'autre.


-


Arianna sentit l'adrénaline s'estomper alors qu'ils s'éloignaient de la pièce, de Vieri, de tout ce qui les avait étouffés. La sensation du vent contre sa peau et le bruit de leurs pas sur les tuiles leur rappelaient qu'ils étaient libres, au moins pour ce moment. Elle jeta un coup d'œil vers Ezio, qui courait à ses côtés. Même dans l'obscurité, elle pouvait voir la détermination dans ses yeux, un reflet de sa propre urgence à laisser derrière eux les complications de la soirée.


Ils atteignirent un point élevé qui surplombait la ville, les lumières de Florence scintillant au loin comme un ciel étoilé inversé. Ezio s'arrêta enfin, se tournant vers elle. "Nous sommes seuls, maintenant," dit-il, sa voix douce mais chargée d'une intensité qui la fit frissonner.


"Oui," répondit Arianna, le souffle court non pas à cause de l'effort physique, mais de la proximité de l'homme devant elle.


Il s'approcha, posant ses mains sur ses épaules. "Arianna, ce qui s'est passé plus tôt... avec Vieri... je suis désolé de ne pas avoir été là pour t'aider."


Elle leva la main pour toucher son visage, son doigt traçant le contour de ses lèvres. "Tu es là maintenant," dit-elle, "et c'est tout ce qui compte."


La tension qui avait marqué leur course à travers les toits semblait se dissiper, remplacée par une autre sorte d'intensité. Ezio baissa la tête pour l'embrasser, et pendant cet instant, il n'y avait que eux deux, suspendus entre le ciel et la terre, libres de la gravité de leurs vies respectives.


Ezio avait posé ses lèvres sur les siennes avec une douceur qui contrastait avec l'intensité de ses yeux. À ce moment, le monde extérieur s'effaça. Arianna se sentit transportée, prise par le désir de se perdre complètement dans ce baiser et dans l'homme qui se tenait devant elle.


Leurs lèvres se séparèrent finalement, mais leur proximité restait électrique. Les yeux d'Arianna croisèrent ceux d'Ezio et, sans un mot, elle prit sa main. Ses doigts se fermèrent autour de la main d'Ezio avec une détermination douce, comme pour dire : "Suis-moi."


Guidant Ezio par la main, elle se dirigea vers le bord du toit. Elle descendit agilement, faisant corps avec l'ombre de la nuit. Ezio la suivit sans hésitation, ses mouvements aussi fluides que les siens. Ils traversèrent une fenêtre silencieusement, pénétrant dans une pièce plongée dans la pénombre.


C'était la chambre d'Arianna, un espace intime où les tissus fins et les meubles élégants évoquaient une féminité raffinée. Les rayons de la lune filtraient à travers les rideaux, jetant une lumière douce sur le visage d'Arianna.


Elle se tourna vers Ezio, qui la regardait comme si elle était la seule vérité qu'il cherchait à comprendre. "Nous sommes ici," murmura-t-elle, sa voix à peine plus forte qu'un souffle.


"Oui," répondit Ezio, l'éclat de la lune dans ses yeux. "Et maintenant?"


"Maintenant," dit Arianna, en approchant lentement, "nous n'avons plus besoin de fuir ni de nous cacher. Maintenant, il n'y a plus que toi et moi."


Elle l'attira vers elle pour un autre baiser, un échange qui disait tout ce que les mots ne pouvaient exprimer. Ce fut un instant hors du temps, où Arianna se laissa aller à l'envie impérieuse d'être totalement elle-même, d'être totalement avec lui. Dans cet espace clos, ils trouvèrent tous deux ce qu'ils cherchaient : une évasion, une communion, une affirmation silencieuse mais puissante de ce qu'ils étaient, de ce qu'ils pouvaient être ensemble.


"Reste avec moi, Ezio. Juste pour cette nuit."


Ezio, comprenant le poids de ses paroles, la regarda intensément avant de répondre. "Je ne veux rien d'autre, Arianna. Rien d'autre."


Dans ce moment, toutes leurs incertitudes et leurs doutes se dissipèrent, laissant place à la simple vérité qu'ils étaient là, ensemble. Arianna se rapprocha d'Ezio, l'embrassant tendrement, sachant qu'au moins pour cette nuit, ils pourraient laisser derrière eux la complexité de leurs vies et se perdre l'un dans l'autre.


Ezio se perdit dans le baiser, conscient de la tension qui s'évaporait, remplacée par une passion calme et inébranlable. Lorsqu'ils se séparèrent, il remarqua le regard un peu inquiet mais intrigué d'Arianna. Il comprit alors qu'elle était novice en ces matières, et cela éveilla en lui un mélange de tendresse protectrice et de désir brûlant.


Arianna s'écarta légèrement, et leurs yeux se rencontrèrent à nouveau. "Je n'ai jamais...," elle commença, sa voix tremblant légèrement.


"Je sais," répondit Ezio doucement, coupant court à ses inquiétudes. "Et cela n'a pas d'importance. Ce qui compte, c'est ce que nous ressentons maintenant, ici, l'un pour l'autre."


Il avança, réduisant la distance entre eux jusqu'à ce qu'il puisse sentir sa chaleur, sa respiration. Ezio prit doucement son visage entre ses mains, ses pouces caressant les courbes de ses joues. "Laisse-toi aller, Arianna. Fais-moi confiance."


Avec un soupir mêlé d'hésitation et d'abandon, Arianna ferma les yeux, se laissant guider par les mains expertes d'Ezio. Il l'embrassa une nouvelle fois, cette fois en explorant son cou, éveillant une myriade de sensations le long de sa colonne vertébrale. Elle sentit ses mains descendre le long de sa taille, l'attirant plus près encore, et elle s'accrocha à lui comme si elle cherchait un ancrage dans un monde qui venait de devenir incroyablement complexe et délicieusement simple à la fois.


Arianna s'approcha lentement de lui, laissant ses mains glisser le long de ses bras musclés jusqu'à ce qu'elle puisse sentir les battements de son cœur. Ezio la prit dans ses bras, la tirant vers lui pour un baiser qui parla plus que tous les mots auraient pu. Leurs lèvres se scellèrent dans un baiser passionné, un baiser qui contenait tous les non-dits, tous les désirs cachés et toutes les émotions retenues. Pour Ezio, ce baiser était une affirmation, une proclamation silencieuse que Arianna était à lui.


Il la souleva doucement, ses mains se glissant sous ses cuisses pour la porter vers le lit. Lorsqu'il la déposa sur les draps, il se tint au-dessus d'elle, ses yeux plongeant dans les siens, cherchant une confirmation de ce qu'il ressentait. Arianna répondit en tirant doucement sur le col de sa chemise, l'amenant vers elle pour un autre baiser. Cette fois-ci, il était plus doux, plus langoureux, mais tout aussi puissant.


"Je t'ai attendue pendant si longtemps," murmura Ezio, ses lèvres frôlant l'oreille d'Arianna.


"Et moi, je n'attendais que ce moment," répondit-elle, une lueur nouvelle brillant dans ses yeux. Arianna posa sa main sur celle d'Ezio, puis en la guidant vers la boucle de sa ceinture. Les mains d'Ezio tremblèrent légèrement, un signe subtil mais indéniable de son excitation et de son émotion.


Ezio commença à desserrer les lacets de sa chemise, exposant son torse bronzé et musclé. Il prit le temps de glisser ses doigts dans les longs cheveux d'Arianna, savourant le contact. Puis, très lentement, il ouvrit la robe qu'elle portait, ses mains glissant sur sa peau comme pour mémoriser chaque centimètre de son être.


Leurs vêtements finirent par rejoindre le sol, et ils se retrouvèrent enveloppés l'un dans l'autre, leur peau nue se touchant, créant une intimité qui était à la fois nouvelle et familière. Arianna sentit le poids d'Ezio au-dessus d'elle, une présence rassurante qui chassa toutes ses réserves et ses peurs. Pour cette nuit, ils étaient à l'abri des complications de leurs vies, libres de s'explorer l'un l'autre sans réserve.


Les mains d'Ezio glissèrent le long de son corps, provoquant des frissons là où elles passaient. Il laissa sa bouche suivre le même chemin, chaque baiser et chaque mordillement amplifiant le désir qui montait en eux. Arianna gémit doucement, se perdant dans les sensations, se permettant enfin de ressentir pleinement tout ce qu'elle avait refoulé.


Finalement, dans un élan de passion, ils s'unirent, leur connexion physique servant de catalyseur à une union émotionnelle tout aussi puissante. Leurs mouvements étaient à la fois maladroits et parfaitement synchronisés, comme s'ils apprenaient une nouvelle danse qu'eux seuls pouvaient comprendre.


Lorsqu'ils atteignirent le paroxysme de leur intimité, ils se tinrent étroitement enlacés, cherchant à préserver ce moment précieux aussi longtemps que possible. Et dans ce calme après la tempête, Ezio savait qu'il avait raison. Arianna était à lui, et il était à elle. Pour cette nuit au moins, ils étaient complets.


Ezio avait souvent pensé savoir ce que c'était que d'aimer et d'être aimé. Il avait eu des flirts, des amourettes passagères, mais rien qui ne lui avait touché l'âme aussi profondément qu'Arianna. Son inexpérience ne faisait qu'ajouter à la beauté brute du moment, ajoutant une certaine innocence à la complexité émotionnelle de la situation.


Après leur premier acte d'intimité, ils restèrent allongés l'un à côté de l'autre, les doigts entrelacés, leurs yeux se perdant dans les ombres dansantes projetées par les flammes mourantes de la cheminée.


"Arianna," commença Ezio, sa voix un doux murmure, "j'espère que tu sais à quel point ce moment est spécial pour moi."


Arianna tourna son visage vers lui, ses yeux brillant d'un éclat mystérieux que même la pâle lumière lunaire ne pouvait totalement révéler. "Je le ressens, Ezio. Je le ressens dans chaque partie de moi. Je n'ai jamais pensé que cela pourrait être aussi... intense."


Il sourit doucement, sa main libre venant caresser les boucles rebelles de ses cheveux. "C'est l'amour, Arianna. C'est ce que ça fait. Il transforme les simples gestes en symphonies, les mots en poèmes."


Elle sourit à son tour, reconnaissante pour sa tendresse et son respect, pour la manière dont il avait guidé chaque étape de leur intimité comme une danse parfaitement chorégraphiée. "Et toi, Ezio. Qu'as-tu découvert ce soir ?"


"J'ai découvert," dit-il en cherchant les mots justes, "que même un homme qui a vu tant de choses, qui a fait tant de choses, peut encore être étonné. Peut encore apprendre ce que signifie vraiment être... vulnérable. Et aimé."


Ils s'embrassèrent à nouveau, cette fois avec une douceur qui contrastait avec la passion frénétique qui les avait consumés plus tôt. Ezio se pencha pour éteindre la bougie sur la table de chevet, plongeant la pièce dans une obscurité presque totale, rompue seulement par les rayons argentés de la lune qui filtraient à travers les rideaux.


En se tournant l'un vers l'autre dans l'obscurité, ils découvrirent une nouvelle forme d'intimité. Leurs respirations se synchronisaient, et dans ce doux silence, ils partagèrent un autre type d'union, tout aussi profonde et peut-être encore plus significative.


Ils s'endormirent finalement dans les bras l'un de l'autre, leur sommeil paisible et profond, comme si le monde, avec toutes ses complications et ses tourments, avait enfin décidé de leur accorder un moment de répit. Pour cette nuit, dans cet endroit, ils avaient trouvé un sanctuaire, un endroit où les secrets et les masques pouvaient être abandonnés, où ils pouvaient simplement être Ezio et Arianna, deux âmes découvrant la véritable signification de l'amour et de l'intimité.

-


Le matin arriva doucement, des rayons de lumière perçant à travers les interstices des rideaux et jouant sur les visages endormis d'Ezio et Arianna. L'air était frais, mais la proximité de leurs corps fournissait une chaleur confortable, un contraste bienvenu à l'aube fraîche de Florence.


Ezio fut le premier à émerger du sommeil. Il ouvrit les yeux lentement, comme si le poids de la réalité l'empêchait de se réveiller complètement. Mais dès qu'il posa les yeux sur Arianna, allongée paisiblement à côté de lui, un doux sourire se forma sur ses lèvres. Il observa la manière dont ses boucles ébènes encadraient son visage, le léger soulèvement de sa poitrine à chaque respiration, et il se sentit submergé par une sorte de gratitude qu'il n'avait jamais ressentie auparavant.


Ezio se redressa délicatement pour ne pas la réveiller et resta assis sur le bord du lit, ses pensées vagabondant. Tout semblait différent maintenant; il y avait une profondeur ajoutée à tout, une complexité nouvelle qu'il était impatient d'explorer.


Arianna bougea légèrement, comme si elle sentait le regard d'Ezio sur elle, et ouvrit finalement les yeux. Leurs regards se croisèrent et dans cet instant, une compréhension muette mais profonde s'établit entre eux.


"Buongiorno, bello," dit Arianna d'une voix enrouée par le sommeil.


"Bellissima," répondit Ezio, sa main trouvant la sienne, "buongiorno."


Arianna s'étira doucement, toujours un peu engourdie, mais heureuse. "Comment te sens-tu ce matin ?"


"Comme si le monde venait de s'élargir," répondit-il sincèrement. "Et toi ?"


"Je me sens... entière," déclara-t-elle. "C'est étrange, mais c'est comme si quelque chose en moi s'était enfin mis en place."


Ezio sentit son cœur se gonfler à ces mots. "Je ressens la même chose, Arianna."


Il y avait tant plus à dire, tant plus à découvrir, mais ils savaient que le temps leur était compté. Les obligations du jour les attendaient, et bientôt ils devraient affronter le monde extérieur, avec toutes ses complexités et ses dangers. Mais en cet instant, dans la douce lumière du matin, ils se permirent un moment de pure simplicité, un moment où rien d'autre n'existait en dehors de la chaleur de leurs mains entrelacées et du potentiel infini qui se cachait dans chacun de leurs regards.


Ils se levèrent finalement, enfilant leurs vêtements avec une sorte de révérence silencieuse pour ce qui s'était passé la nuit précédente. Avant de quitter la chambre, ils s'arrêtèrent à la porte, leurs yeux se rencontrant une dernière fois.


"Cela change tout, n'est-ce pas ?" demanda Arianna, sa voix teintée d'une note d'incertitude.


Ezio l'attira vers lui, son visage tout près du sien. "Oui, cela change tout. Mais c'est un changement que j'accueille à bras ouverts."


Ils s'embrassèrent alors, un baiser chargé de toutes les promesses et les espoirs qui résidaient en eux, avant de sortir dans le monde, prêts à affronter tout ce qui les attendait, ensemble.

-


Arianna se sentait différente en descendant les marches de la villa Auditore ce matin-là. Il y avait une légèreté en elle, mais aussi une certaine gravité qui l'ancrait profondément dans le moment. Les douleurs résiduelles de la nuit dernière la rappelaient à la réalité, à l'intimité partagée qui avait été à la fois une découverte et une révélation. Elle ajusta sa robe avec soin, consciente que chaque mouvement provoquait une gêne subtile mais persistante.


En entrant dans la salle à manger, elle aperçut Giovanni et Frédérico en pleine conversation. Elle se rappela alors brusquement la position précaire dans laquelle elle se trouvait. Giovanni Auditore était un homme d'une grande intégrité, et Arianna savait qu'il n'approuverait jamais ce qu'elle et Ezio avaient fait.


Ezio entra dans la salle à ce moment-là, son regard croisant instantanément celui d'Arianna. Un sourire furtif mais complice échangea entre eux, et Arianna se sentit à la fois réconfortée et troublée. Leurs regards étaient chargés d'une intimité que seul eux pouvaient comprendre, mais qu'ils devaient à tout prix cacher.


"Buongiorno, père. Frédérico," dit Ezio, s'asseyant à la table avec une aisance déconcertante.


"Buongiorno," répondit Giovanni, son regard passant brièvement d'Ezio à Arianna, sans une once de suspicion mais avec un sens inné de la perspicacité qui avait souvent mis Arianna mal à l'aise.


La tension était palpable, chaque mouvement et chaque parole pesant lourd dans l'atmosphère déjà chargée. Arianna prit place à la table, son regard croisant celui de Frédérico, qui lui sourit chaleureusement. Le sourire de Frédérico la troubla ; il ne savait rien de ce qui s'était passé entre elle et Ezio, et elle n'avait aucune idée de comment naviguer dans ces eaux complexes sans blesser quelqu'un qu'elle aimait profondément.


Le petit déjeuner se déroula dans une relative quiétude, mais les regards échangés entre Ezio et Arianna étaient électriques, porteurs d'un secret qu'ils devaient garder. Quand elle se leva finalement pour quitter la salle à manger, Giovanni posa son regard sur elle et dit : "Arianna, tu semble particulièrement rayonnante ce matin."


Le cœur d'Arianna manqua un battement. "Grazie, Signor Auditore," répondit-elle, faisant un effort pour paraître aussi détendue que possible. "Je me suis simplement bien reposée."


Le regard de Giovanni se posa sur Ezio un moment avant de revenir à Arianna. "Eh bien, dans ce cas, j'espère que nous serons tous aussi chanceux dans nos repos à venir."


Alors qu'elle s'éclipsait de la salle, Arianna croisa une dernière fois le regard d'Ezio. Dans cet échange silencieux, il y avait une promesse : peu importe ce qui arriverait ensuite, ils traverseraient ces complications ensemble. Et même si Arianna était anxieuse à l'idée des défis qui les attendaient, elle savait aussi qu'elle n'était plus seule. Ce lien nouvellement forgé entre elle et Ezio était quelque chose qu'elle était prête à explorer, coûte que coûte.


Ezio, ayant retenu son souffle involontairement pendant que Giovanni parlait à Arianna, laissa échapper un long soupir silencieux lorsque celle-ci quitta la pièce. Il la suivit des yeux, perdant presque le fil de la conversation qui reprenait entre son père et Frédérico. Son esprit était ailleurs, rempli des souvenirs de la nuit précédente et de la douceur avec laquelle Arianna avait embrassé, touché, découvert et été découverte.


Cette nouvelle proximité avec Arianna l'excitait et le terrifiait à la fois. L'intensité de leurs regards échangés pendant le petit déjeuner était presque trop pour lui, mais il en voulait plus. Il était étrangement conscient du fait qu'un nouveau monde venait de s'ouvrir pour eux deux, un monde qu'il désirait explorer avidement, malgré les innombrables obstacles et complications qui attendaient sans doute à l'horizon.


Frédérico rompit ses pensées. "Ezio, tu sembles distrait ce matin. Quelque chose te tracasse ?"


Ezio se ressaisit, se forçant à se concentrer sur le moment présent. "Rien qui ne puisse attendre," répondit-il, tout en sachant que sa vie avait changé de manière indélébile et qu'il y avait maintenant un avant et un après Arianna.


Giovanni, décelant peut-être l'échange non verbal entre les deux frères, ajouta : "Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point. Mais n'oublie pas, Ezio, que nous avons tous des devoirs envers notre famille et notre lignée."


Ces paroles pesèrent lourdement sur Ezio, mais elles étaient contrebalancées par le souvenir du regard d'Arianna, de sa peau sous ses mains, de sa présence à ses côtés. Si avoir des devoirs envers sa famille était crucial, Ezio était tout aussi déterminé à explorer ce qu'il y avait entre Arianna et lui. Il ne savait pas encore comment il équilibrerait ces deux forces contraires, mais une chose était sûre : il était profondément désireux de découvrir où ce nouveau lien avec Arianna pourrait le mener.

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La salle d'entraînement de la Villa Auditore était discrètement située à l'arrière de la propriété, un lieu habituellement réservé à la formation des jeunes membres de la famille dans l'art du combat. Arianna s'y trouvait seule, se perdant dans la répétition de mouvements complexes avec une dague. Sa concentration était palpable, son regard fixé sur la cible invisible devant elle.


Ezio, passant par là pour une raison ou une autre, ne put s'empêcher de s'arrêter et de la regarder. La scène avait une qualité presque hypnotique. Chaque coup porté, chaque déplacement, semblait être une extension de leur nuit passée ensemble, et il sentait un désir irrépressible monter en lui. Avec un coup d'œil furtif pour s'assurer qu'ils étaient bien seuls, il entra dans la salle.


"Arianna," murmura-t-il, sa voix plus douce que ce qu'il avait prévu.


Surprise, elle s'arrêta net et tourna la tête vers lui. Leurs regards se croisèrent, et il y eut un moment de silence, presque électrique.


"Tu es magnifique quand tu t'entraînes," dit-il finalement, franchissant la distance qui les séparait.


Elle posa la dague sur une table à proximité. "Ezio, nous devons être prudents. Ton père, Frédérico..."


Il l'interrompit en posant doucement un doigt sur ses lèvres. "Je sais. Mais te voir comme ça... je ne peux pas m'en empêcher."


Leurs lèvres se rencontrèrent, et il était évident que la prudence et la discrétion étaient les dernières choses à leur esprit à ce moment-là. Le baiser était à la fois doux et urgent, comme si chaque seconde comptait double. Ezio laissa ses mains glisser le long de la taille d'Arianna, la tirant plus près de lui.


"Je sais que c'est un risque, mais je ne peux pas m'empêcher de te vouloir, Arianna. Pas après ce que nous avons partagé," dit Ezio, sa voix tremblante d'émotion.


Elle sourit, ses yeux cherchant les siens. "Je ressens la même chose, Ezio. Mais nous devons être prudents. Je ne veux pas que notre imprudence mette en péril tout ce que nous avons."


La tension était palpable, chaque respiration, chaque battement de cœur semblant amplifier leur besoin mutuel. Ezio observa Arianna, ses yeux brillants de désir non voilé. "Écoute, Arianna, je sais que nous devons être prudents. Mais quand l'opportunité de goûter au paradis se présente, devrions-nous vraiment la laisser passer ?"


Arianna semblait hésiter, tiraillée entre la prudence et l'envie. Mais quand elle croisa le regard brûlant d'Ezio, toute réserve sembla s'évaporer. "Le paradis, tu dis ?"


"Oui," répondit-il, s'approchant d'elle à pas silencieux, "un paradis que seul toi et moi pouvons comprendre."


Il la saisit par la taille et la tira vers lui, scellant leurs lèvres dans un baiser fougueux. Le monde extérieur s'estompa, et il n'y eut plus que eux, le souffle court, les mains exploratrices. Ezio la poussa doucement contre le mur le plus proche, hors de vue de la porte, et Arianna s'y adossa, une jambe légèrement fléchie pour lui permettre de se rapprocher davantage.


La proximité était électrisante, et il pouvait sentir le désir d'Arianna monter en flèche, tout comme le sien. Ezio glissa une main derrière la tête d'Arianna, approfondissant leur baiser alors que son autre main explorait les courbes de son corps. Elle frissonna à son toucher, se pressant davantage contre lui.


"Tu vois," chuchota Ezio contre ses lèvres, "nous pouvons trouver notre propre paradis, même ici, même maintenant."


Elle hocha la tête, incapable de résister davantage. "Alors trouvons-le, Ezio. Trouvons-le ensemble."


Leurs lèvres se rencontrèrent à nouveau, laissant derrière eux toutes les contraintes et les inhibitions. La prudence était peut-être de mise, mais en cet instant précis, dans cette salle d'entraînement isolée, Ezio et Arianna se permettaient d'être égoïstes, de prendre ce moment pour eux, de se perdre dans le paradis qu'ils venaient de créer.

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Arianna était assise sur le rebord de la fenêtre de sa chambre, le regard perdu dans les lueurs crépusculaires de Florence. Les ombres et les lumières semblaient danser au rythme de ses pensées, contrastées et complexes. Depuis qu'elle s'était rapprochée d'Ezio, chaque instant ressemblait à un voyage dans un territoire inconnu, excitant et enivrant.


Il était si différent de Frédérico. Son frère avait toujours été doux, presque hésitant, comme s'il craignait de dépasser des limites invisibles. Mais Ezio… Ezio était une force de la nature, un homme qui savait exactement ce qu'il voulait et comment l'obtenir. Avec lui, elle se sentait comme si elle venait d'ouvrir une boîte qu'elle ne pouvait plus refermer — et elle ne voulait pas la refermer.


La porte s'ouvrit doucement et Ezio entra, son regard croisant immédiatement celui d'Arianna. "Je ne pouvais pas m'éloigner," dit-il, comme s'il avouait un secret honteux.


Elle sourit, un doux sentiment d'émancipation l'envahissant. "Et qui te demande de le faire ?"


Ezio s'approcha, ses yeux fixés sur elle comme s'il cherchait à lire dans son âme. Il prit sa main et la posa délicatement sur sa poitrine, juste au-dessus de son cœur. "Tu entends ça ? C'est ce que tu fais de moi, Arianna. Je n'ai jamais ressenti quelque chose d'aussi puissant."


Arianna sentit son cœur battre sous ses doigts, rapide et régulier. L'énergie entre eux était tangible, presque électrique. Elle se sentit soudain incroyablement puissante, réalisant qu'elle avait sur cet homme un effet qu'elle n'avait jamais pensé possible.


Il la tira vers lui, leurs lèvres se rencontrant dans un baiser doux mais passionné. Elle enroula ses bras autour de son cou, se perdant dans la sensation, dans l'intensité de son désir pour elle. C'était presque comme un rêve, mais elle savait qu'elle était éveillée, vivante comme jamais.


"Je t'aime, Arianna," murmura-t-il, le souffle court, comme s'il dévoilait le plus profond de ses secrets.


Et pour la première fois, elle comprit toute l'ampleur de son pouvoir sur lui — et du sien sur elle. Elle sentait qu'elle naviguait en eaux inconnues, mais avec Ezio à ses côtés, elle était prête à affronter tous les océans du monde.


"Je t'aime aussi, Ezio," répondit-elle, laissant les mots s'échapper comme s'ils étaient la chose la plus naturelle au monde. Parce qu'en cet instant, c'était vrai. Les barrières étaient tombées, la boîte était ouverte, et ils ne pouvaient plus revenir en arrière.


Et elle ne voulait pas revenir en arrière.


Ezio la tenait dans ses bras, son cœur battant comme s'il venait de courir à travers toute la ville. Les derniers mots qu'elle venait de prononcer résonnaient en lui comme un chant d'une douceur inégalée. "Je t'aime aussi, Ezio." Il n'aurait jamais pensé entendre ces mots de sa bouche, du moins pas aussi rapidement, et certainement pas avec une telle intensité.


Il avait connu d'autres femmes, bien sûr, mais rien qui ressemblât à ce qu'il ressentait pour Arianna. Avec elle, tout était plus clair, plus vibrant; c'était comme si chaque geste qu'ils partageaient révélait une nouvelle couche de leur être, une nouvelle dimension de ce qu'ils pouvaient être ensemble.


Elle l'aimait. Et il l'aimait. C'était simple et compliqué à la fois, un mystère qu'il voulait passer le reste de sa vie à résoudre.


Ses yeux plongèrent dans ceux d'Arianna, cherchant à capturer ce moment unique pour l'emprisonner dans sa mémoire. "Je n'ai jamais ressenti ça avant, Arianna," avoua-t-il. "Je ne savais pas que je pouvais."


Elle sourit, et en cet instant, Ezio sentit qu'ils étaient liés par quelque chose de plus puissant que le désir, plus fondamental que la passion. C'était une connexion qui transcendaient les mots, les gestes, même le temps lui-même.


"Dans ce cas," dit-elle, ses doigts caressant doucement son visage, "je suppose que nous avons tous les deux beaucoup à découvrir."


Ezio sourit, comprenant que le voyage ne faisait que commencer. "Dans ce cas, explorons ensemble," répondit-il, scellant leurs futurs inconnus avec un autre baiser, chargé de toutes les promesses non dites et de tous les rêves encore à réaliser.


Il la tenait près de lui, sentant le battement de son cœur contre le sien, et il sut que peu importaient les épreuves et les défis qui les attendaient, ils les affronteraient ensemble. Arianna était son étoile du nord dans ce vaste univers, et il était déterminé à suivre sa lumière où qu'elle le mène.


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Ezio et Arianna se trouvaient dans les jardins publics de Florence, une oasis de calme et de verdure au milieu du tumulte de la ville. Le soleil commençait à descendre, teintant le ciel d'orange et de rose. Les ombres s'allongeaient, mais pour Ezio, la lumière semblait briller plus que jamais. Il tenait Arianna par la main, chaque contact avec sa peau envoyant des frissons électriques le long de son bras.


Ils étaient là pour profiter d'une simple promenade, une rare occasion de s'évader des responsabilités et des mystères qui semblaient toujours les envelopper. Ezio se plaisait à imaginer un futur où ils pourraient vivre ces moments sans les ombres du passé ou les incertitudes de l'avenir.


Alors qu'ils marchaient, un groupe de jeunes hommes passa à côté d'eux, leurs regards se posant un peu trop longtemps sur Arianna. Ezio sentit une vague de jalousie monter en lui, son instinct possessif prenant le dessus.


"Arianna, peut-être devrions-nous retourner à la villa," suggéra-t-il, serrant imperceptiblement sa main.


Elle le regarda, perplexe. "Pourquoi? Il fait si beau, et nous avons à peine commencé notre promenade."


"Je n'aime pas la façon dont ces hommes te regardent," avoua-t-il, incapable de masquer complètement son irritation.


Arianna sourit doucement, touchée mais aussi légèrement amusée par son évidente jalousie. "Ezio, je suis avec toi. Leurs regards ne signifient rien."


Ezio la fixa, ses yeux bruns profonds cherchant les siens. "Je sais, mais je ne peux m'empêcher de vouloir te protéger, de vouloir te garder pour moi seul. Tu es ma lumière dans ce monde d'obscurité, Arianna. L'idée de te partager avec quelqu'un d'autre... Je ne peux pas l'accepter."


Arianna se rapprocha de lui et posa sa tête sur son épaule. "Je suis flattée, Ezio, vraiment. Mais tu dois savoir que mon cœur est déjà pris. Et il appartient à un homme très possessif que j'aime profondément."


Ezio sourit, son cœur se réchauffant à ses paroles. Il la prit dans ses bras, la serrant fort contre lui. "Alors je suis l'homme le plus chanceux de Florence."


Et pendant un bref moment, dans l'éclat doux du crépuscule, ils étaient tout ce qui importait dans le monde, deux âmes capturées dans l'étau puissant de la passion et de la possession.

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Ezio regarda Arianna, ses yeux noyés dans une confusion mêlée d'un soupçon d'indignation. "Je ne comprends pas, Arianna. Tu disparais pendant des jours sans explication, sans dire où tu vas. Ne mérité-je pas de savoir?"


Arianna se tendit, consciente de la ligne dangereuse qu'elle franchissait. Elle ne pouvait pas lui dire la vérité sur ses missions, sur l'Ordre, et cela creusait un fossé entre eux.


"Ezio, ce n'est pas simple. Il y a des choses que je ne peux pas partager, même avec toi," répondit-elle en baissant les yeux.


"Cela me rend fou, Arianna. Je t'aime, et cet amour devient une sorte de torture lorsque je ne sais pas où tu es, ou si tu es en sécurité," s'écria-t-il, la passion brûlant dans ses yeux comme un feu ardent.


Arianna le regarda, percevant la douleur dans son regard, et réalisa à quel point il était vulnérable à cet instant. Elle sentit une sorte de pouvoir, non pas un pouvoir né de la manipulation, mais celui qui vient avec la profonde compréhension des désirs et des faiblesses de quelqu'un qu'on aime.


Elle s'approcha de lui, son visage à quelques centimètres du sien. "Ezio, regarde-moi," dit-elle doucement. Lorsqu'il leva les yeux pour croiser son regard, elle posa ses lèvres sur les siennes, infusant le baiser de tout l'amour et la promesse de fidélité qu'elle pouvait offrir. C'était un geste audacieux, conçu pour apaiser, pour guérir.


L'effet fut immédiat. La tension dans les épaules d'Ezio se relâcha et il la tira plus près de lui, comme s'il voulait fusionner leurs deux âmes en une. Le baiser se rompit enfin, mais ils restèrent là, les fronts collés, respirant le même air.


"Je ne peux pas te donner les réponses que tu veux, Ezio," murmura-t-elle. "Mais je peux te donner ma loyauté, mon amour, et la promesse que quand je disparais, c'est pour des raisons qui, un jour, te seront claires. Peux-tu vivre avec cela?"


Ezio la regarda, puis sourit lentement, comme si les nuages qui voilaient son esprit s'étaient soudainement dispersés. "Si c'est tout ce que tu peux offrir, alors c'est plus que suffisant pour moi."


Arianna sentit un poids s'élever de ses épaules. Pour le moment, elle avait désamorcé la bombe, mais elle savait aussi que ce ne serait pas la dernière fois qu'ils affronteraient cette tension. Pour l'heure, cependant, elle était simplement reconnaissante pour l'ardeur qui faisait d'Ezio un homme aussi facile à aimer, mais aussi parfois difficile à comprendre


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La nuit était tombée sur Florence, drapant la cité dans une étole d'obscurité tissée d'éclats lunaires. Ezio et Arianna déambulaient dans les ruelles pavées, s'offrant un moment de répit loin des complications et des dangers qui les attendaient.


Alors qu'ils tournaient un coin, ils tombèrent sur Vieri de' Pazzi et ses hommes, qui semblaient errer dans l'attente d'un quelconque méfait. Les yeux de Vieri s'illuminèrent en reconnaissant Arianna.


"Ah, la belle Arianna, enfin je te trouve seule, sans ces gardiens encombrants," lança-t-il avec un sourire malsain.


Ezio s'interposa immédiatement, une aura de danger émanant de lui. "Elle n'est pas seule."


Vieri rit. "Auditore, toujours là pour jouer les protecteurs. Je parle à la dame, si tu veux bien."


Ignorant Ezio, Vieri s'adressa de nouveau à Arianna. "Tu mérites mieux, bella donna. Laisse-moi te montrer les plaisirs qu'un homme de mon rang peut t'offrir."


Le sang d'Ezio ne fit qu'un tour. "Tu oses ?"


La tension était palpable dans l'air nocturne de Florence. Vieri de' Pazzi et ses hommes avaient dégainé leurs armes, créant une atmosphère lourde de menaces. Ezio, en dépit de son manque d'armement, ne recula pas d'un pouce.


"Je parle à la dame, si tu veux bien," cracha Vieri, jetant un regard méprisant à Ezio.


L'éclat dans les yeux d'Ezio n'était rien d'autre que de la fureur pure. "Elle n'est pas seule, et elle ne le sera jamais tant que je serai là."


Vieri haussa les épaules. "Eh bien, voyons comment tu comptes la protéger."


Le premier de ses hommes s'élança, l'épée brandie. Ezio, bien que désarmé, avait déjà prévu le mouvement. Il esquiva d'un pas latéral agile et, avec un coup de poing bien placé, envoya l'homme tituber en arrière.


Arianna, voyant son ouverture, dégaina rapidement une dague de sa robe et la lança. Elle se ficha dans la main du second homme, le désarmant instantanément. Ezio en profita pour attraper l'épée qui venait de tomber au sol.


Ils se retrouvèrent côte à côte, armés et prêts, faisant face à Vieri et à ses derniers hommes de main. Il y avait quelque chose dans cet instant, une harmonie dans leur posture, leur concentration, qui les rendait presque invincibles.


"Je commence à penser que vous faites un joli couple," railla Vieri, mais son ton trahissait une certaine nervosité.


Sans plus attendre, Ezio et Arianna passèrent à l'attaque. Avec une coordination qui semblait presque instinctive, ils fauchèrent leurs adversaires, parant et ripostant dans une danse mortelle. En quelques secondes à peine, il ne restait plus que Vieri, son visage blême sous la lumière de la lune.


"Arianna, tu te salis avec cet Auditore," dit-il, essayant vainement de masquer sa défaite.


"Et toi, Vieri, tu te salis tout seul," répliqua Ezio, sa lame pointée sur le jeune homme.


Finalement, Vieri et ses hommes battirent en retraite, jurant que ce n'était pas la fin. Mais dans cet instant, rien de tout cela n'avait d'importance.


Ezio tourna son regard vers Arianna, son admiration et son affection pour elle atteignant des sommets jamais explorés. "Nous faisons une bonne équipe," dit-il.


Arianna sourit, réalisant que ce qu'ils venaient de partager allait bien au-delà d'une simple confrontation. "Oui, une équipe presque invincible."


Dans le creux de cette nuit florentine, ils découvrirent non seulement leurs aptitudes respectives au combat mais aussi le potentiel stupéfiant de leur union. Un potentiel qui, ils le savaient tous deux, pourrait changer le cours de leurs vies, même si Ezio n'était pas encore conscient des ramifications plus larges de cet univers dans lequel Arianna était déjà si profondément ancrée.


Ezio prit la main d'Arianna et la serra doucement. "Nous sommes plus forts ensemble."


"Oui," répondit-elle, les yeux dans les yeux. "Beaucoup plus forts."


L'adrénaline continuait de couler dans leurs veines alors qu'ils quittaient les rues encombrées de Florence. Leurs visages étaient proches, tellement proches que les contours du monde semblaient s'estomper, les laissant perdus l'un dans l'autre.


Ezio, son regard encore empreint de l'énergie sauvage du combat, ne pouvait s'empêcher de voir Arianna sous un jour nouveau. Non seulement elle était belle et intelligente, mais elle était aussi une guerrière, capable de se tenir à ses côtés même dans les moments les plus dangereux.


Sans un mot, ses lèvres trouvèrent celles d'Arianna, dans un baiser chargé de la passion et de l'urgence de la soirée. Il n'y avait plus de retenue, plus de limites, juste une envie ardente de s'explorer mutuellement à un autre niveau.


Arianna ressentit une vague de désir la submerger, intensifiée par le frisson du danger qu'ils venaient d'éviter. Elle était plus qu'heureuse de se perdre dans cette spirale d'émotions, de céder à ce sentiment d'invincibilité qui les avait envahis tous les deux.


Guidée par une impulsion irrépressible, elle prit la main d'Ezio et l'entraîna à travers une série de ruelles et de passages secrets, jusqu'à une petite cour intérieure. Les murs de pierre étaient suffisamment hauts pour leur offrir un semblant d'intimité, la lueur douce des étoiles leur unique témoin.


Ezio la poussa doucement contre le mur, son désir palpable à travers chaque contact, chaque baiser. Et dans cet espace isolé, loin du monde et de ses complications, ils se perdirent l'un dans l'autre, comme si l'univers tout entier s'était réduit à cet unique instant d'absolu.


"Je ne savais pas que nous pourrions être comme ça," murmura Ezio, ses yeux plongés dans ceux d'Arianna.


"Ni moi," admit-elle, le souffle court. "Mais maintenant que nous le savons, il n'y a pas de retour en arrière."


Il sourit, un sourire empli d'une promesse et d'un avenir qu'ils n'avaient pas encore commencé à explorer. "Non, il n'y en a pas."


Dans ce moment précis, tout ce qui comptait, c'était cette nouvelle facette de leur relation, ce lien enrichi par l'expérience partagée du danger, de la lutte, et surtout, de cette passion indéniable qui refusait d'être ignorée. Ils étaient forts individuellement, mais ensemble, ils étaient quelque chose de bien plus grand. Et ils étaient tous les deux prêts à découvrir jusqu'où cela pouvait les mener.


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Dans les rues silencieuses de Florence, Frédérico déambulait, le cœur encore haletant de l'adrénaline de sa propre mission pour le clan Auditore. Le bruit sourd d'une rixe avait attiré son attention, et en observant la scène à distance, il avait vite compris que Ezio et Arianna étaient impliqués. Intrigué et inquiet, il avait décidé de suivre les deux jeunes gens, s'assurant qu'ils n'étaient pas en danger. Mais rien n'aurait pu le préparer à ce qu'il vit ensuite.


En arrivant dans une cour à l'abri des regards, il les aperçut, ancrés dans une étreinte intime qui ne laissait place à aucune ambiguïté. Un tourbillon de sentiments le submergea, le laissant presque étourdi. Il ressentait de la colère, une brûlante indignation, non seulement contre son frère mais aussi contre Arianna, la jeune femme que leur famille avait toujours considérée comme une proche. Elle était sous leur protection, et voilà qu'Ezio avait outrepassé les bornes, piétinant non seulement l'honneur d'Arianna mais aussi les valeurs traditionnelles que leur père leur avait inculquées.


C'était une trahison à multiples niveaux. D'abord, il y avait la trahison personnelle; Frédérico avait longtemps abrité un amour secret pour Arianna. Voir son frère partager une intimité aussi profonde avec elle était comme un poignard enfoncé dans son cœur. Ensuite, il y avait le sens du devoir et de l'honneur, des valeurs qu'il estimait tant, tout comme son père. Selon les règles non écrites de leur société, l'honneur d'une femme était sa vertu, et le fait qu'Ezio l'ait prise sans être marié à Arianna était une violation de ces règles.


Dans l'obscurité, Frédérico se détourna, son visage marqué par une complexité d'émotions qu'il avait du mal à comprendre lui-même. Le choc initial avait fait place à une colère froide, calculée. Il savait qu'il y aurait des conséquences; ce genre de choses ne pouvait pas être simplement balayé sous le tapis. Mais pour l'instant, il choisit de se retirer, laissant son frère et Arianna dans leur moment, tout en portant le lourd fardeau de ses propres sentiments non résolus.


Alors qu'il s'éloignait, le cœur lourd, il se promit d'aborder la question plus tard, quand les émotions seraient moins brutes. Pour l'heure, il n'y avait que l'amertume et la déception, deux compagnons silencieux dans la nuit florentine.



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