Le pilier fragmenté

Chapitre 6 : La gâchette

2911 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/05/2021 16:58

La lumière du jour me réveille, je frotte mes yeux, étire mes membres et me lève du lit calmement. Je prépare mon bain et lave mon visage en attendant... J’ai agréablement bien dormis. Aujourd’hui il fera peut-être beaucoup plus chaud qu’hier, j’espère que le climat sera supportable. Je me trempe dans mon bain, cette eau froide néanmoins bienfaisante, et me lave tranquillement.


M’étant bien apprêté, je sors de ma chambre me mettre quelque chose sous la dent... Encore une fois, je me réveille trop tard, ils ont tous déjà déjeuné et il ne reste plus que moi.


Après avoir déjeuné, je me dirige vers le coin d’entraînement oú j’entendis les voix de Du Casse et Rogers. Ils sont entrain de se défier à l’épée, Rogers enlève son manteau, trop encombrant et lui tient trop chaud. Du Casse fait pareil, il retire sa cape et son chapeau, désormais plus libre de ses mouvements. Lorsqu’ils me vit m’approcher d’eux, ils me saluèrent tout en continuant leur combat.


Je m’assoie sur une table près d’eux en savourant leur spectacle, ils s’arrêtent brusquement après que Du Casse lui assène un coup de poing dans le ventre : « Arrêtons-nous un instant. » dit-il. Leur corps est visiblement suant, des gouttelettes de sueur coulent sur les pommettes et le torse de Du Casse, les cheveux de Rogers sont humides. Du Casse s’approche de moi et me demande de lui donner le linge qui est près de moi sur la table, je lui tend ce linge blanc et le contemple entrain de s’essuyer dessus.


  • As-tu bien sommeillé jolie fleur ? Me demande-t’il avec tendresse.
  • Ce fût agréable, oui... Répondais-je en le souriant.


Il passa le linge sur son torse, essoufflé, le sèche en tapotant dessus.


  • Je finis mon duel et nous partons ensuite t’entraîner au tir, qu’en dis-tu ? Me propose Julien.
  • Très bien, prenez tout votre temps. Dis-je avec une pointe d’admiration.
  • Mhmh... Tu aimes ce que tu vois ? Me demande-t’il sans pudeur.


Je l’observe avec surprise, il est vrai que je n’arrivais pas à me défaire de sa main passé sur son torse musclé qui en dit long sur ses prouesses en mer et au combat... La prochaine fois, faudrait que je paraisse plus discrète. Je lui réponds par un simple roulement de mes yeux et il comprit ma honte. Il me tend le linge puis me fait un clin d’œil séducteur et part se mettre en position face à Rogers. Rogers paraît toujours essoufflé même s’il vient de boire un grand verre d’eau, il doit être mieux dans sa fonction de politicien que combattant... vu sa difficulté à battre Du Casse.


Julien mène la danse en l’attaquant brutalement, Rogers se défend plutôt bien mais il faudrait qu’il pense à riposter. En contemplant ses deux hommes qui s’acharnent à l’épée, mon esprit dérive sur leur physique... Rogers semble très élégant habillé ainsi avec une carrure marquée et cache sûrement un corps attirant derrière ce surplus de vêtements.


Et que dire de Julien du Casse... Plus je passe du temps avec lui et plus je le trouve séduisant. Malgré qu’il ait des cheveux mi-long un peu en bataille cela ne le rend pas moins beau au contraire, avec cette couleur subtile, un beau châtain glacé, bien reflétée par le soleil cubain. Contrairement à Rogers, on peut très bien s’imaginer son corps si... Fort. Quel bel étalon... 


Attend 2 minutes... Suis-je entrain de baver sur un homme plus vieux que moi de 3 siècles ? Espèce d’imbécile... Ressaisis-toi et concentre toi sur ta mission !


Du Casse remporte le duel. Ils en finissent avec une poignée de main.


  • Je dois reconnaître que vous êtes résistant... mais ce n’est pas suffisant pour me déstabiliser. Dit orgueilleusement Julien.
  • Bravo à vous, je prendrai compte de vos conseil. Répond innocencement Rogers. Je vais profiter de ma défaite en me ressourçant auprès de Torres. Poursuit-il avec plaisanterie.
  • Si vous vous sentez encore d’humeur à faire une partie de tir, vous savez où nous trouvez. Dit Du Casse en se dirigeant vers moi.


Il s’approche puis prend son pistolet fétiche sur la table où je suis assise puis me tapote la cuisse en me faisant signe de le suivre. Je fais preuve de courtoisie en lui portant sa cape et son chapeau, il accepte volontiers. Une odeur boisée-muscé émane de ses vêtements, il a bien pris soin de se parfumer. Nous arrivons au lieu d’entraînement de tir et me demande de faire mon choix sur les pistolets qui me sont proposés. Une idée en tête me vient...


  • Ces pistolets... c’est vous qui les aviez apporté ? Dis-je en les examinant.


Il me regarde avec un air surpris, il ne s’y attendais pas à ce que je le devine aussi vite.


  • Est-ce une simple devinette ou une pensée de ton intellect aiguisé ? M’interroge-t’il avec son regard revolver.
  • Ai-je l’air d’une personne qui devine sans réflexion ? Je lui demande à son tour.
  • Mhmh... Son ricanement habituel. Tu deviens plus intéressante ma jolie. 


Je lui lance un petit regard fière puis observe ses pistolets... Il fait très attention à ce que je vais choisir, il s’attend à ce que je l’impressionne. Je remarque que chaque pistolet est différent, ce n’est pas le même modèle. Quatre sont disposés en face de moi : un pistolet à silex simple, un double canon, un pistolet de cavalerie et un pistolet d’arçon. Effectivement, je vais plutôt opter pour le double canon qui pour moi, est celui qui fait le plus de dégâts. 


  • Je prends celui là.
  • Très bien... Dit-il en ricanant légèrement. Mais sais-tu que c’est un nouveau modèle ? Tu seras l’une des premières à le tester. Il recharge le pistolet d’une main experte et me le tends.


Il est vrai que dans le temps présent, je détenais une arme mais comme cela faisait des années que je ne l’ai jamais utilisé, un petit récapitulatif ne me fera pas de mal. Je me mets en position face aux épouvantails, Julien est juste derrière moi entrain de m’observer, j’essaie de bien positionner l’arme pour tirer et m’interrompe immédiatement.


  • Un instant que je te montre. 


Il enlace ses bras sur les miens pour bien positionner l’arme, il pose sa main sur ma cuisse pour me donner une position adéquate... Il est littéralement collé à moi, je sens son souffle sur mon cou.


  • Aller, tire. Ordonne-t-il d’une voix rauque.


Je tire. Oh mon Dieu... due à l’impact du tir, mon corps s’est naturellement projeté en arrière et mon derrière vient de toucher son… entrejambe. Je rougis de honte.


  • Pas mal... Chuchote érotiquement Du Casse.


Je me retourne et lui tend l’arme, je sens mes joues en feu. Elles sont plus rouges qu’elles ne l’étaient déjà, je n’ai jamais fais preuve d’une telle timidité que j’en deviens presque paralysée. Peut-être à cause de mon inexpérience auprès des hommes... Julien pris l’arme et se baissa en regardant attentivement mon visage, il remarqua la rougeur de mes joues et se mit à rire grossièrement.


  • Ma mignonne... 
  • Arrêtez !! Je me retourne, honteuse en mettant mes mains sur mon visage.


Il m’attrape par la taille puis m’amène en face des munitions.


  • Je vais t’apprendre à recharger un pistolet, une étape primordiale pour son fonctionnement. Dit-il en esquivant le sujet.


Ouf... En fin de compte, ce n’est pas un lourdaud. Je retiens attentivement les étapes du mécanisme, d’abord la poudre ensuite la balle... Je retranscris le même procédé mais d’une manière moins rapide que lui.


  • Ce n’est pas mal du tout, tu apprends vite. Avec de l’habitude, tu le feras aussi rapidement que moi. Dit-il avec bienveillance. Cependant... pour avoir mon niveau, tu as encore beaucoup de chemin à faire. Pas si bienveillant que ça en fin de compte.
  • Je vous remercie... Vous apprenez vraiment bien. Dis-je avec sincérité.
  • Il n’y a pas de quoi ma belle. Maintenant, tu vas devoir appliqué tout ce que je t’ai appris et le faire comme si tu étais en situation de combat, c’est compris ?
  • Compris. Dis-je avec détermination.
  • 1,2,3... Top ! 


Du Casse s’affaisse sur la table en m’observant attentivement, je fais de mon mieux en faisant ça aussi rapidement. Poudre, balle, recharge, position, feu ! Je n’ai pas manqué ma cible, je l’ai touché à peu près vers l’œil gauche. Julien m’applaudit.


  • Superbe ! Je suis impressionné. Dit-il sans exagération. Tu te débrouilles même mieux que certains hommes que je côtoyais... Rajoute-il en ricanant.
  • Merci. N’empêche que je nécessite encore un peu d’entraînement pour me familiariser avec.
  • Certes. C’est déjà un bon début...


Je vis Rogers au loin qui eut l’envie de nous retrouver, il fait une partie de tir avec nous et révèle à Du Casse qu’il est convoqué dans le bureau du Gouverneur. Je le vit nous quitter, comprenant la nature de cette convocation. Je m’occupe un peu en déjeunant et jouant aux échecs en compagnie de Rogers, outre son allure froid et sérieux, c’est vraiment quelqu’un de sympathique... Celui qui l’a pour ami doit être chanceux. C’est un grand homme, Templier et futur gouverneur des Bahamas et il s’amuse tel un enfant... qu’il est mignon.


Il doit être presque 21h et Julien n’est toujours pas revenu. Torres l’a t’il envoyé en mission ?... Pourquoi faire ?... Je l’ignore. Le rôle qu’il joue auprès du Gouverneur me paraît être un mystère, je vais faire de mon mieux pour le savoir. 


23h presque minuit, et voilà que Du Casse rentre enfin de cette mystérieuse mission. Je le vois au loin par ma fenêtre s’approcher du Gouverneur qui l’attendait dans sa terrasse privé. Ma curiosité me démange terriblement, je décide donc d’ouvrir légèrement ma fenêtre pour écouter leurs dires. 


  • Grand maître, c’est fait. Dit du Casse avec un ton tranchant.
  • Excellent travail Julien, voilà votre récompense. Torres le récompense d’une bourse bien remplie.


Du Casse rebrousse son chemin et part, probablement, dans ses appartements.

De quoi pouvait-il bien faire toute au long de cette journée ? Il faut que je sache ce qu’il se passe entre lui et le Gouverneur, il faut que j’identifie “la faille” le plus vite possible ! Et si c’était... Julien du Casse le responsable de nos maux ? Il y’a peu de chance que ce soit un Templier l’origine de nos soucis, mais il faut tout de même que je le garde à l’œil. 


Nous sommes le lendemain et la routine continue son court. Il est 17h et je rejoins encore mes collègues pour une séance de partie de tir. Je vois Du Casse qui tend une pièce à Rogers après qu’il ait finit de tirer, sont-ils entrain de parier ?


  • Bonjour ma belle, un plaisir de te revoir t’entraîner. Dit du Casse en m’apercevant les rejoindre.
  • Bonjour Meryem. Me salue Rogers.


Je les salue en retour puis prend mon pistolet d’entraînement. Je tir sur une cible et la rate de peu...


  • Ah... mince... Presque. Dit Rogers.


Je me mords la lèvre en signe de déception. Je retente une nouvelle série de tir sous les regards de mes collègues. Le bilan est mauvais : 2 tirs réussi sur 6. Je décourage puis lança le pistolet, où, Du Casse, le rattrape aussitôt.


  • Je comprend ta rage, mais la fautive n’est pas ton arme, mais toi. Concentre toi, tu ne l’es pas assez. M’ordonne Julien d’un ton supérieur.
  • Mais je suis concentré ! Dis-je en l’agressant.
  • Eh… Dit Julien en m’attrapant les bras. Tout doux ma jolie, si je dis cela c’est parce que tu étais mal positionné. Il me positionne les bras puis les jambes. Comme ça, tu auras moins de chance de le rater.


Je tir puis miracle, je ne rate pas ma cible.


  • Tu vois.
  • Pourquoi suis-je obliger d’opter une position alors que vous non ? Interrogeais-je avec incompréhension.


Du Casse observe Rogers puis se mit à rire, Rogers ricana pudiquement.


  • Ton corps de femme fragile n’est pas assez robuste pour résister à l’impact du tir et donc, bien viser. Dit-il avec provocation et me claqua le cul.


... J’ai vu floue. M’a t’il réellement claqué les fesses ? Je suis resté complètement immobile, sidéré de son acte. Du Casse se mit a ricaner sombrement, Rogers mets sa main sur sa bouche en retenant son rire, ce geste déplacé ne peut que provenir d’un pari. Je ne les pensais pas comme ça. Je me sens insulté, salie. Un sentiment d’humiliation se ressent fortement en moi...


  • Excusez vous immédiatement. Dis-je avec une colère intense.
  • Allons... Ce n’était qu’une blague. Répond-il avec un peu de remords... Mes sincères excuses.


La colère à pris possession de moi, je gifle Julien et m’en vais, il prend sur lui et décida de ne pas me retenir. Je monte dans mes appartements me calmer et je décide de faire une sieste en pleurant, c’est le seul moyen de m’apaiser.


Lorsque je me réveille, j’ai l’impression que rien n’a changé mon attitude et que je suis toujours en colère contre eux mais surtout, contre Du Casse. J’ai toujours la sensation de sa main toucher mon derrière… Au moment où je commençais à m’habiller, on toque à la porte.


  • Oui ? Dis-je en haussant la voix.
  • C’est le gouvernant madame.


Qu’est ce qu’il peut bien me vouloir celui là ? Je mis mon peignoir de chambre et part ouvrir la porte. 


  • Tenez madame, c’est pour vous. Dit-il en tendant un bouquet de fleur.
  • M-Merci... mais... 
  • C’est de la part de monsieur Julien du Casse.


Le gouvernant s’éloigne de moi et je ferme la porte... Il essaie de se faire pardonner en m’offrant des fleurs, j’avoue qu’elles sont très jolies : c’est un bouquet de Lys et de Roses... Je penche mon nez dans ses fleurs et sentis le bouquet en me perdant dans mes pensées... Peut-être que je devrais ravaler ma fierté et le pardonner, il a intérêt à être irréprochable ce salaud. Je remplis un vase d’eau puis les trempa dedans, je m’habille puis descend dîner avec eux... J’essaierai de ne pas paraître trop fâché en leur présence par politesse. En descendant, je croise Julien assis sur un fauteuil entrain de lire une lettre...


  • Bonsoir... Dis-je pudiquement.
  • Bonsoir beauté. Dit-il en me flattant avec exagération. J’espère que cette fois, je suis pardonné. Demande-t-il avec un regard de chien battu.
  • ... Oui... Et... Merci pour les fleurs. Remerciais-je en baissant mon regard.


Il se lève puis m’attrape le menton et relève mon visage.


  • Ma belle... Tu n’as pas à me remercier. Répond-il avec un regard doux.


Mon cœur... Je ressens un sentiment étrange mais si envoûtant, c’est comme si j’avais des papillons dans le ventre. Je bloque face à son visage, nous nous contemplons pendant des dixaines de secondes, mon cœur bat à la chamade.


Son regard, sa bouche... je savoure chaque détail de son visage qui, lui aussi, fais de même avec le miens. Je le trouve tellement... séduisant. Il m’enivre de désir profond, tous mes organes palpitent, mon entrejambe me chatouille... Suis je entrain de tomber amoureuse ? Et sommes nous sur le point de s’embrasser ? Ressaisis toi 7 ! Du Casse tentait de goûter mes lèvres, je mis mon doigt sur les siennes et me fixa avec incompréhension.


  • Allons manger. Dis-je avec un léger sourire.


Il ricane légèrement et me suis dans la salle à manger en présence de Torres et Rogers. Nous dînons puis cette soirée ce termine avec des rires et un peu de flirt entre moi et cet homme mystérieux.


À suivre...




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