Assassin's Creed Syndicate - Rapture
Chapitre 3 : Chapitre 3 - The Devil's Acre
2205 mots, Catégorie: M
Dernière mise à jour 23/03/2018 00:09
Les personnages d'Assassin's Creed appartiennent à Ubisoft
La famille Keller est mon invention.
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Le mois de Novembre 1868 débutait à peine qu'un froid glacial s'était déjà installé sur toute l'Angleterre. Les conditions de travail des ouvriers, déjà précaires, devinrent rapidement insupportables. Le froid mordait les mains découvertes, faisant fleurir un petit marché de laine venue des Indes.
Helen fut arrachée de son sommeil par un énième train circulant sur la ligne, située à peine quelques mètres plus loin. Habituée mais néanmoins frustrée, elle traina des pieds jusqu'à la petite salle de bain dans laquelle Hazel avait déjà fait chauffer de l'eau afin de se glisser dans un bain parfumé. Mais où diable trouvait-elle tous ces sels ?
« Des cadeaux de tes admirateurs secrets-pas-très-secrets ? » Demanda la cadette, piquée par la jalousie.
Hazel sourit mais ne répondit pas, suffisamment intelligente pour ne pas souffler sur les braises.
« Tu veux que je te lave les cheveux Helen ? »
L'interpellée arqua un sourcil avant de glisser une main dans cet amatis de boucles et de nœuds qui lui servait de chevelure. Elle haussa les épaules puis commença à se déshabiller très rapidement pour sauter dans la baignoire avec sa sœur, esquissant un sourire de soulagement quand la chaleur de l'eau l'embrassa.
Hazel Grâce échappa un petit rire cristallin avant de se redresser puis de s'atteler à la tâche. Ses cheveux à elle étaient soigneusement peignés en un chignon, impeccables.
« Ton œil est encore bleu. » Fit tout de même remarquer la belle après quelques minutes. « Fais attention à ne pas trop jouer avec le feu. Si papa… »
« Il n'en saura rien. » Grommela Helen, la tête rentrée dans ses épaules.
« Que tu dis, il n'est pas stupide. Tu as juste de la chance qu'il soit trop exténué pour prêter attention aux détails. »
Helen se contenta de faire des bulles, agacée par la tournure que prenait cette conversation. La petite pièce demeura silencieuse quelques minutes, jusqu'à ce qu'un nouveau train ne vienne troubler l'eau par ses vibrations.
« J'en peux plus de ce train, pourquoi personne ne l'arrête jamais ? »
Hazel rit à nouveau, renversant sa tête en arrière. « Ce n'est pas le train de ton grand ami Jacob ? »
« Tout le monde sait que c'est le repaire des Frye. » Rétorqua la rouquine « Mais le QG des Rooks est à la taverne des Seven Bells. »
« Wow… Tu en sais des choses. »
« C'est mon travail, tu te souviens ? »
« Je croyais que ton travail consistait à terroriser les populations et te murger après 7 heures. » Minauda Hazel tout en venant enfin à bout des nœuds de sa sœur.
En guise de réponse, Helen lui envoya de l'eau à la figure et une guerre bon enfant débuta.
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« Allez Helen, je n'aime te savoir dehors à cette heure. »
« Mais je n'suis pas toute seule, puisque tu m'accompagnes ! » Répondit malicieusement la rouquine en présentant le Pub, les deux bras tendus « TADAAAAA ! »
Hazel Grace demeura pantoise quelques instants. Un Pub oui, comme beaucoup d'autres à Londres sinon que celui-ci se trouvait à Westminster. Se demander si l'établissement était mal fréquenté reviendrait à se demander s'il arrivait aux prostituées d'écarter les cuisses.
« Helen… Rentrons. » Protesta la belle blonde, resserrant les gants qu'elle venait d'acheter contre elle.
« Pas question ! Ce soir, je te retire ce foutu balais du c.. »
« Tu connais cette femme ? » Coupa Hazel en pointant du doigt une vieille dame vêtue de haute-couture, assise à une table et en pleine conversation avec deux Blighters.
« Je rêve où elle vient de leur distribuer des bonbons ? » S'insurgea Helen, alors incognito dans ses vêtements d'homme.
« Pauvre petit, tu en voulais ? » Lança une voix masculine juste derrière les sœurs.
L'aînée sursauta tandis que l'autre identifia rapidement à qui elle avait affaire. « Jacob Frye… De Crawley. » Dit-elle sans chercher à dissimuler son mécontentement.
« Lui-même. » Répondit le jeune homme avec un sourire.
Helen prit le temps de le regarder de haut en bas avant d'esquisser à son tour une moue moqueuse. « Joli sac que vous tenez-là. Et mignon votre… Chiot. »
« Si c'est l'heure des compliments alors : jolie moustache. C'est une vraie ? » Rétorqua Jacob en prenant un malin plaisir à regarder la Blighter porter sa main à son visage rougissant.
« Allons Helen, tu sais bien que tu n'as pas de moustache. » Murmura l'aînée en lui assenant un coup de coude. « Quant à vous Mr Frye, vous avez certainement oublié les règles de base de la politesse. » Elle lui tendit sa main délicate « Hazel-Grâce Keller, je suis la sœur de l'énergumène à ma droite. »
Jacob ouvrit de grands yeux puis se radoucit au fur et à mesure que son regard détaillait les traits harmonieux de la jeune femme, ainsi que les courbes que sa robe - bien que usée - mettait en valeur. Il prit sa main et la porta à ses lèvres pour y déposer un prompt baiser.
« Toutes mes excuses Miss Keller. » Son regard se porta ensuite sur la dame à la table et il incita les deux sœurs à les rejoindre en leur présentant deux chaises.
Hazel Grace rougit sensiblement et se défit de la poigne d'Helen, laquelle tentait de leur faire rebrousser chemin.
« Mais enfin Hazel, qu'est-ce que tu fabriques ?! » Souffla cette dernière, de plus en plus contrariée. « C'est Jacob Frye ! Tu te souviens ? FRYE ! Le même qui a manqué de planter ta sœur-chérie y'a même pas trois semaines ! »
« Et visiblement il sait que tu es une femme. Pour autant, je n'ai pas l'impression qu'il t'ait vendue aux Blighters. » Répliqua la blonde en un murmure, prenant place à côté de la vieille dame et son chien.
« Mais… »
L'arrivée brutale de quatre pintes sur la table envoya pour de bon les objections d'Helen aux oubliettes. Jacob s'installa en face d'Hazel, et à la gauche d'Helen, levant son verre pour trinquer.
« Madame Disraeli, je vous présente la fratrie Keller. »
Mary-Ann s'enquit d'un large sourire – visiblement très enthousiaste pour quelqu'un d'assit à un Pub du Devil's Acre – et tendit sa main aux nouvelles arrivantes. L'une la serra tandis que l'autre se sentit obligée de l'embrasser pour se maintenir dans son satané rôle. « Vous êtes tous les deux très charmants. D'où connaissez-vous Mr Frye dites-moi ? »
Helen laissa couler la conversation sans s'y impliquer. Plusieurs questions cependant demeuraient en suspend : que faisais Jacob en compagnie de la femme du Premier Ministre ? Et que faisaient-ils ici, dans le Pub le plus dangereux de Londres ? La jeune femme n'était pas à son aise, sentant les regards de plusieurs Blighters sur son dos. Comment allait-elle justifier à ses camarades cette soirée en compagnie de Jacob Frye ? Il n'y avait qu'à croiser les doigts pour qu'ils finissent tous la tête à l'envers et oublient ce détail. Impossible… Songea-t-elle tout en écoutant vaguement ce qu'il se disait.
Jacob profita du fait que les deux femmes fassent connaissance et discutent couture pour se tourner en direction d'Helen et faire glisser son verre sous son nez pour la tirer de sa torpeur.
« Fous-moi la paix. » Lança la rouquine, mâchoire serrée.
« Helen Keller. » Souffla-t-il en retour avec un sourire satisfait.
« Dis-le plus fort tiens, ils n'ont pas bien entendu à Santa Fé. »
Il étouffa un nouveau ricanement en avalant une grande gorgée de bière puis parla à voix basse pour ne pas la braquer d'avantage.
« Pourquoi ce déguisement alors ? »
« J'aime pas les mains baladeuses. » Répondit Helen au tac-o-tac en buvant à son tour une moitié de sa pinte.
Jacob s'amusa à la détailler soigneusement du regard avant de hausser les épaules, visiblement pas convaincu.
« Hm. Les risques sont plutôt minimes en ce qui te concerne. »
Piquée au vif, Helen sentit la moutarde lui piquer le nez. Elle n'avait pas hérité de la même perfection que sa grande sœur, c'était évident. Mais quel plaisir ce grossier personnage pouvait-il trouver à la torturer ainsi ?
Helen déglutit difficilement. Elle finit d'une traite le reste de sa pinte et inspira profondément.
« Jacob Frye de Crawley.. »
L'interpellé arqua un sourcil interrogateur à son égard.
« Vous n'être qu'une sinistre merde. »
Il sourit une nouvelle fois et Helen en profita pour lui prendre son verre et le vider lui aussi. Boire lui faisait du bien… L'alcool lui faisait du bien. Quand elle buvait, Helen arrivait à enterrer toutes ses angoisses, ses tristesses, ses complexes… Du moins, c'était une solution très satisfaisante sur le court terme.
« Sacrée descente pour une gamine. »
« Une autre. » Exigea celle-ci, dans un murmure.
Jacob s'exécuta sans résistance. Il rapporta quatre nouvelles pintes dont deux finirent presque directement dans le gosier d'Helen. La vision de la jeune femme commençait à se troubler mais du même coup, elle sentait son cœur s'alléger à mesure qu'elle perdait pieds.
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Le froid devenait de plus en plus piquant et la nuit était tombée depuis longtemps lorsqu'Helen revint avec une énième boisson. Elle titubait entre les tables lorsque son regard trouva le bras de Jacob, caressant doucement le dos de la robe d'Hazel, tandis que celle-ci rosissait sensiblement sans cesser de discuter avec Madame Disraeli. Est-ce que ces deux-là s'étaient passé le mot pour la rendre folle ?!
Helen progressa rapidement dans leur direction puis renversa furieusement la bière sur la tête de l'assassin. Celui-ci eut pour reflexe d'attraper directement la nuque de la rouquine et de plaquer sa tête violemment contre la table.
« Helen ! » S'écria l'aînée en se redressant pour attraper le bras de Jacob. « Ne lui faites pas de mal ! »
L'assassin sentit rapidement l'atmosphère du Pub changer et vit tous les Blighters se lever, armes aux poings. Cette bande d'écervelés n'attendaient qu'une étincelle pour s'embraser.
Il relâcha la nuque de la jeune femme et attrapa rapidement la femme du premier ministre ainsi que son chien pour fuir en direction de leur voiture. « Madame Disraeli, il est temps de partir. » Dit-il avec un sourire charmant.
Et alors qu'il poussait légèrement Mary-Ann Disraeli afin qu'elle ne traîne pas, plusieurs dagues tranchèrent l'air pour venir se loger dans les crânes des Blighters assez idiots pour se lancer à leur poursuite.
En se retournant, Jacob lança un dernier regard en direction des deux sœurs. Il vit une Hazel furieuse tenter de ramasser une Helen qui le regarda à son tour, avec une expression de victoire vissée sur son visage. Petite conne… Songea-t-il avec une lueur d'amusement dans les yeux, lorsqu'il se rendit compte qu'elle venait de remporter cette manche.
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« Est-ce que tu te rends compte de ta bêtise ?! » S'écria la belle blonde en retirant nerveusement les pinces de ses magnifiques cheveux.
Allongée sur son lit, le cœur au bord des lèvres, Helen se contenta d'imiter sa sœur en train de parler.
« Je suis sérieuse Helen ! Qu'aurais-tu fait s'il était arrivé quelque chose à Madame Disraeli ?! Tu serais allée apporter une boîte de chocolats au Premier ministre peut-être ? »
« Parle pas de bouffe s'il-te-plaît, je suis à deux doigts de changer la couleur du tapis… »
« Quelle classe ! » Railla Hazel, fatiguée par les grossièretés en série que sa sœur était capable de sortir. « Tu es désespérante. »
« JE suis désespérante ?! » Se révolta la rouquine en trouvant finalement la force de se redresser. « Attends, c'est la meilleure ! Ce n'est pas moi qui me laisse tripoter par un inconnu ! Pire, l'assassin qui a cherché à trancher la gorge de ta sœur ! »
Hazel Grace rougit jusqu'aux oreilles. Un mélange de colère et d'embarras. « Monsieur Frye est un gentleman. Je ne sais pas ce que tu as cru voir mais… »
« Hypocrite. » Ricana Helen « Toi qui me rabâche les oreilles avec tes 'principes' » Elle prit une pause caricaturale et se mit à imiter sa sœur « 'Oh Helen, tu sais Helen, moi j'épouserai un homme cultivé, qui me parlera des étoiles et qui sera féru de sciences ou de littératures. Oh Helen, je veux qu'il me lise de la poésie au coin du feu, et me donne de magnifiques enfants !' »
« Fais attention à ce que tu dis Helen… »
« Oh mais je suis certaine qu'il possède au moins l'outil adéquat pour te faire pondre, si ça peut te réconforter. »
« Helen ! »
Hazel Grace se leva, prit la bougie ainsi que son épaisse couverture et quitta leur petite chambre pour aller dormir dans le salon. Lorsqu'elle entendit les ronflements d'Harry au rez-de-chaussée, elle devina qu'il s'était encore assoupi dans son fauteuil, et elle s'installa dans sa chambre pour la nuit.
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Je suis comme tout le monde, je n'aime pas les histoires trop simples. Et ce que je déteste par-dessus tout ce sont les Mary-Sue et les Gary Stu. (_ _|||)
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