Recueil sur le thème d'arcane
Toutes ces petites choses me font me rendre compte que je les ai perdus et ça me blesse, ça me met hors de moi, ça me fait tomber un peu plus bas chaque jour. Je ne sais plus comment me sortir de ce sentiment omniprésent, je n'ai plus envie de vivre comme ça et pourtant, c’est à cause de moi que tout ça est arrivé. Peut-être le voulais-je inconsciemment ? Je ne peux plus, je ne comprends plus, je ne veux plus. Ça me poignarde tout en me laissant vivante avec ma souffrance. Je suis morte psychologiquement… Depuis la mort de Silco que je viens de tuer. Depuis que j’ai perdu ma sœur à tout jamais. Je tombe encore en essayant de me raccrocher à des prises qui lâchent sous le poids de la douleur… Je ne me sens pas à ma place, je ne me sentirais plus jamais à ma place, nulle part désormais…
Mon reflet me saoule, je suis hideuse à souhait. Je déplais ? Il faut que je fasse partir tout ça, mais non, il a fallu que j'en fasse tout à ma tête ! Je regarde mon reflet dans ce miroir brisé. Mais tu crois quoi ? Tu peux me le dire?! J'attends une réponse construite ! Réponds-moi ! Réponds, je t’en supplie avant de... Je ne vaux pas mieux qu'eux, à vrai dire, je ne vaux rien. Tu crois vraiment que quelqu'un en a quelque chose à faire de ton existence ? Je sais qu’à présent, plus personne n’a besoin de moi. Je suis trop naïve, j’étais trop naïve, je suis morte.
JE ME HAIS.
Je suis tout ce que je ne veux plus, les faibles n'ont pas d'avenir : DISPARAIS ! Crois-je réellement qu'il y a encore quelque chose de bon en moi ? Non… J’ai tout perdu parce que je suis nulle, je porte la poisse aux autres. J'hésite. Je ne sais plus que faire. J'en ai assez de ces cauchemars qui me poussent encore un peu plus dans ma folie. Ils avaient peut-être vraiment raison à mon sujet ? Je porte la poisse ? Oui, tous ceux à qui je parle, tous ceux que j’aime. Je les détruis, ni plus ni moins. Je ne sais même plus comment expliquer. Je détruis tout sur mon passage, le voulant ou non. Je me hais, mais de toute façon, ce n'est plus très grave. J'ai perdu tout espoir. Mon corps est un enfer pour mon esprit. Bavardage incessant, je n'en peux plus. Crispations, spasmes, du mal à respirer, j'étouffe, angoisse. Je n'arrive pas à m'en sortir. Les mains que j'attendais m’ont lâchées, je les ai fait disparaître.
Je suis Jinx. Plus d'émotions. Plus de preuves de ma descente aux enfers. Je l'ai bien fait pendant des années, me cachant derrière ce masque. Je te hais. Je te hais. Je te hais. STOP ! La tête dans mes mains, je crie intérieurement, ils s’en délectent tous de voir ce spectacle. Incontrôlable et pourtant certaines personnes arrivent à me calmer. Je ne les vois plus. J'ai peur. Je tombe. Au secours ! Non. Il n’y a plus personne, pourquoi ne m’y fais-je pas… Pourquoi je ne me fais pas à cette réalité ? Je me hais à un point que personne n'imagine.
Je crois que c'est trop tard ? Je ne veux plus voir ton visage ! Mais qui ? Powder? Jinx? Qui suis-je au final ? Je te hais, je me hais, je nous hais. Éteint-moi, je ne sais plus faire que ça. Je pleure. NON ! Je me cache, personne ne peut le voir à part… Mon propre reflet, il me dégoûte, je me dégoûte. Crises de pleurs, crises d'hystérie, oui, c’est tout moi. Je ne ferai à présent plus rien d’autre que ça en sachant que j’ai réellement tout abandonné, non, tout perdu. Je ne voulais pas abandonner. Ça me ronge et j'explose de l'intérieur. Soudaine envie de violence. Envie de tout faire valser. Envie de céder encore une fois.
Ça me révolte ! Je ne suis plus maîtresse de moi-même. Même dans l'accalmie, j'y pense. Surtout parce que je m'en veux. «Ne pleure pas. Tu es parfaite.» Ça en devient ingérable. Il faut que je disparaisse! Il faut qu'on m'oublie. Je ne suis rien. «Ne pleure pas, tu es parfaite».
Non, Silco, je t’ai même trahi. Même si tu ne m’aurais jamais livré à eux, moi, je l’aurais fait pour toi. Je les entends de plus en plus. Leurs voix ne sont plus seulement des échos, elles sont à présent des sons bien distincts. Sans cesse. Je n'en peux plus. Tu pleures, Powder? Moi, je hurle pour toi. Tout quitter. Je doute, tu le sais aussi bien que moi ! Par rapport à qui ? Eux ? Mais Powder! Ils ont tous disparu ! Tu n’es plus rien à présent. Tu t’accroches à des gens qui ne peuvent même plus te voir. Admets-le ! L'admets-je ? Trop compliqué, je n’en peux plus. Il faut que ça s’arrête, il faut que j’arrête de penser. Un peu. Un peu plus. Juste… Non, je n’y arrive pas, c’est bien trop dur ! HURLE ! Personne ne t’entend dans ta planque.
Et si… Et si je me faisais exploser ? La gâchette folle serait morte. NOUS serions mortes! Parce que, qui suis-je au final ? Un morceau s’attache à mon moi d’avant : Powder et aujourd'hui, mon nom est Jinx. Qui suis-je réellement des deux ? Je ne suis plus sûre de rien, rien n'est clair dans mon esprit qui part en éclat. Je ne sais plus où j'en suis. Je veux «être». Oui ? Non ? Je ne sais plus, je suis totalement perdue dans cette vie qui bascule chaque jour de plus en plus.
J’étouffe, j’agonise. L'orage est présent, la pluie battante, plus aucune éclaircie comme ce soir où j’ai perdu ma famille. L'espoir est devenu inexistant. Vide, je suis vide. Seule, j'ai peur. Je meurs petit à petit. Je tenais à eux, je TENAIS à eux et… J’ai tout fait foirer. Je n'ai plus rien à faire ici. Le terme « agonisant » n'est plus assez fort. Ceux qui pouvaient, qui auraient pu faire changer la donne... Perdus, à part peut-être dans mon esprit ? Disparaître ? Sûrement est-ce réellement la solution ?
Tout recommence ici, je ne vois plus d'échappatoire. Je regrette… tout. Que personne ne voit ma chute, ce n'est plus très grave… Ma bulle ne disparaît que lorsque je suis là, dans ma planque. Et je regarde toujours ce reflet. Ce reflet qui me dégoûte. Disparaitre. Être libre, je n'y arrive pas, tout est comme avant. Ai-je tout perdu ? Très certainement…
Il paraît que je suis folle ? Que je perds les pédales, mais ce n'est pas forcément faux. Seulement, est-ce qu'ils savent au moins ce que ça fait lorsque tes « autres toi » te tabassent le crâne, te parlent jusqu'à te faire craquer, jusqu'à te faire hurler et pleurer. Non, bien sûr que non, ils ne le savent pas… Je me brise, me craquelle en des milliers de morceaux. Je ne suis plus rien. Et doucement, ma bombe se dégoupille alors que je plonge dans le vide.