Mes mémoires

Chapitre 19 : Hantise

1171 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 05/12/2024 01:05

Je courais à toute allure. Pour aller où ? Je n’en avais pas la moindre idée. Sortir du Quidom garden ? Je ne savais même plus où était cette foutue entrée ! Je voulais juste que mon bourreau arrête de me courir après. Mes larmes coulaient à flots le long de mes joues et je pouvais sentir l’air froid sécher ces perles d’eau salée. Je courais à toute vitesse, à en perdre le souffle, jusqu’à me cogner à quelque chose, ou plutôt à quelqu'un. Je pensais au début que Lizzy m’avait rattrapée mais l’odeur, le parfum n’était pas le même puis sa peau, mate. Je le poussais, mais lui faisais face.


« Pousse-toi ! Elle va me rattraper ! »


« Jinx ? Qui ça ? Y’a personne dans le parc à part toi et moi… »

 

J’écarquillais les yeux et faisais un tour sur moi-même, constatant qu’effectivement nous n’étions que deux.


« Je... Je t’assure ! Lizzy ! Lizzy... Elle me courait après ! Elle me voulait du mal !

 

J’hyperventilais, je ne comprenais pas ce qu’il se passait. J’avais du mal à respirer. Je me laissais tomber à genoux en pleurant, mes mains cachant mes yeux. Je sentais les mains de mon petit ami sur mes épaules, puis elles retiraient les miennes de mon visage et il me regardait dans les yeux.


« Jinx... Mon amour... Lizzy est au commissariat... Elle passe devant le juge avant la rentrée… » me rassura Ekko.


« Mais ! Je sais ce que j’ai vu. »

 

Je reniflais.


« Tu me crois pas ? »

 

Ekko me serrait un peu plus dans ses bras.


« Je te crois, mais là... Tu as juste dû halluciner, je veux dire. Tu es nerveuse, cette histoire t'a bouleversée et mise à rude épreuve. Je te promets que Lizzy est derrière les barreaux en ce moment même. Tu veux que j’appelle ta mère pour en être sûr ? Elle m’a dit qu’elle restait au commissariat cette nuit. » continuait-il de me rassurer.

 

Je m’accrochais à lui, pleurant toujours.


« Je.. Oui... S’il te plaît… »

 

Il me relevait et prenait son téléphone pour appeler ma mère qui répondait à la première sonnerie. Elle semblait inquiète, mais mon petit ami la rassurait et lui indiquait que Lizzy était bien dans sa cellule et qu’elle passerait devant le juge dans deux jours. À la fin de cette discussion, Ekko m’expliquait ce qu’il s’était dit. Il m’embrassait.


« Tu vois, tu n’as pas à t’inquiéter... Par contre... Ne me refais plus de coups pareils. Je me suis fait un sang d'encre et j'ai… eu peur d'avoir fait quelque chose de mal…»


 

J’essuyais les larmes sur mon visage, ne pleurant presque plus.


« Je suis désolée. Quand je l’ai vu, j’ai paniqué et je voulais savoir si c’était bien elle. Tu n’as rien fait de mal, au contraire… »


« J’espère… » souffla-t-il.


« Je te le promets, mon amour! » le rassurai-je.

 

Nous rentrions ensuite chez mon petit ami. Se pressant légèrement à cause de l’air qui nous donnait froid. Arrivés à l’appartement, nous constatons que les parents d’Ekko étaient déjà au lit. Nous ne faisions donc pas trop de bruit et allions dans la cuisine pour qu'Ekko se prenne une bière et moi me faire un chocolat chaud. Une fois cela fait, nous retournions dans la chambre de mon petit ami, nous déshabillant et nous asseyant par terre au niveau de la table basse, nous posions nos boissons dessus.


« Tu as aimé ? »

 

Je me demandais un instant de quoi il parlait. Étant perdue dans mes pensées.


« Bien sûr ! Pourquoi tu en doutes ? »


« Je sais pas, ça m’a fait peur quand tu es partie. Je pensais que c’était ma faute, que… Tu n’avais pas aimé ta première fois. Que tu aurais préféré le faire avec quelqu’un d’autre… »

 

Je lui mettais une tape derrière, pas assez forte pour lui faire mal.


« J’ai aimé ma première fois, j’ai aimé que ce soit toi. Je t’ai donné mon cœur alors... Pourquoi pas mon corps ? » lui intimai-je.

 

Je le regardais en souriant tendrement et il venait m’embrasser.

 

« Je t’aime Jinx ! »

 

Mon sourire s'était fait encore plus présent à ces mots. J’adorais les entendre de sa bouche. Je ne voulais les entendre que de sa bouche. Nous parlions jusqu’à avoir fini nos boissons et retournions nous coucher. Je m’allongeais près de lui, tête dans le creux de son cou et bras sur son torse. Fermant les yeux, je sentais ses bras me serrer contre son torse musclé. Je soupirais d’aise et m’endormais peu à peu. Seulement, mon sommeil n’était pas le meilleur qui soit. Au contraire. Il en était loin. Je me réveillais en sursaut, le cœur battant à tout rompre et la tête me faisant mal. J’étais en sueur et j’avais du mal à respirer. C’était quoi ça ? Avais-je été, finalement, tant traumatisée que ça ? Encore une fois, j'avais vu Lizzy et Mylo. Nous étions chez elle pour nous droguer et je me faisais du mal. Cette fois, c'était bien pire, le sang coulait bien plus et… Elle se moquait, elle me disait que c’était la fin. Son visage s’étirait d’une oreille à l’autre, carnassier.

 

J’avais des sueurs froides, je pleurais en silence pour ne pas réveiller Ekko et sortais du lit sans faire de bruit ni de gestes brusques. J’allais chercher mon paquet de cigarettes et mon zippo sur la table basse et allais à la fenêtre que j’ouvrais doucement. L’air était toujours aussi frais, mais j’espérais que cela ne réveillerait pas mon petit ami. J’allumais ma cigarette et tirais une latte dessus, recrachant ensuite la fumée blanchâtre dans les airs. Essayant de me concentrer sur la fraise de ma cancerette ou encore regardant les étoiles, je finissais par fermer les yeux et respirer profondément l’air qui me piquait le nez, mais dont j’avais besoin pour sécher mes larmes. Je sentais ensuite des bras chauds m’entourer. Je balançais ma tête en arrière, assez pour toucher son torse.


« Pardon de t’avoir réveillé… »


« C’est pas grave. Cauchemar ? »


« Oui. »


« Il fallait me réveiller… »


« J’ai... J’ai pas osé. » soupirai-je.

 

« Ma chérie, tu aurais dû. Je suis là pour toi, surtout à présent. Tu vas en avoir encore plus besoin. Je serai toujours là. »

 

Il m’embrassait sur la tempe et me prenait ma clope pour tirer une latte dessus avant de l’écraser dans le cendrier qui se trouvait sur le rebord de sa fenêtre.


« Viens, on va se coucher. »


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