Mes mémoires

Chapitre 17 : Mensonges

1582 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 23/11/2024 14:41

Lizzy était dans une salle d’interrogatoire tandis que je m’apprêtais à faire ma déposition. J’étais assez stressée par cela. Cependant, ma mère m’avait rassurée : je n’avais rien à craindre. Juste à être la plus sincère et précise possible. J’expliquais alors ce qu’était Lizzy. Une femme qui faisait avaler n’importe quoi à qui voulait l’entendre, qu’en étant légèrement faible psychologiquement, elle n’hésitait pas à s’emparer de l’esprit de la personne. J’expliquais bien qu’elle était clairement une perverse narcissique et que je n’étais pas la seule à le penser. Charmer, paraître irréprochable, le cœur sur la main, attentive alors qu'en fait elle était tout l’inverse. Elle se sentait supérieure, elle n’avait aucune once de pitié lorsqu’elle se servait des gens qui étaient à ses pieds. Ces gens qui lui mangeaient dans les mains par faute de force d’esprit. Parce qu’ils étaient tout simplement perdus. Et ça ? Elle avait compris que chez les adolescents, c'était clairement le cas. Il n’y avait qu’une chose qu’elle aimait faire par-dessus tout : faire tomber plus bas que terre les personnes sur qui elle jetait son dévolu. Elle aimait ça, puisque ça renforçait sa personnalité avide de supériorité. Elle aimait qu’ils sombrent. Elle faisait comme si elle était une lumière dans leur vie en leur proposant drogue et alcool, en leur disant : « Regarde, ça règle tes problèmes ».  Au final, elle ne voulait pas tant l’argent des ados, non, elle voulait avoir la main mise sur leur esprit. L’argent de la drogue ? Elle le gagnait avec les « adultes ». Les ados pour elle n’étaient rien d’autre que des passe-temps.

 

Voilà… C’était enfin fini. Pour moi en tout cas. C’était au tour de mon ami de se faire entendre. Je ne l’avais pas vu arriver dans le commissariat et lorsque je l’avais vu, je lui souriais tendrement. Il avait l’air si triste, si… Perdu. Je haïssais Lizzy ! Pour avoir détruit l’un de nos amis. Par « chance », je dirais, je ne connaissais pas Mylo depuis longtemps. Mais Claggor, Vi et Ekko… Ce n’était pas la même chose. Vi était forte, certes, mais je savais qu’elle était blessée au plus profond d’elle. Je ne connaissais pas ma sœur depuis longtemps. Pourtant, nous étions vite devenues fusionnelles. Comme si l’on devait rattraper le temps perdu, mais… C’était ça en vérité, non ? D’ailleurs, la jeune femme m’attendait dehors avec Ekko et Claggor. Je les saluais comme chacun devait l’être et expliquai ce que j’avais dit. Je leur expliquais aussi que Lizzy était en interrogatoire depuis ce matin déjà. Elle risquait la prison pour vente et détention de drogue, détournement de mineur et corruption de mineur. Des faits assez graves qui lui vaudraient bon nombre d’argent, mais surtout beaucoup d’années de prison. Je soupirais de soulagement avant de sortir mon zippo et une clope, l’allumant.

 

« AH ! » Ça fait du bien après autant de stress. »

 

Je ricanais, mais remarquai que Ekko, Vi et Claggor me fixaient.


« Quoi ? » dis-je interloquée.

 

C’est Claggor qui prit la parole en premier.


« J’parle au nom de nous trois, mais…... T’es sûre que ça va ? J’veux dire… C’est traumatisant ce genre de truc. La drogue, se faire couper et tout… Comment tu t’sens ? Tu peux nous le dire, on te jugera pas…»


J’avais écarquillé les yeux, clignant plusieurs fois des paupières. Il ne fallait pas que je reste sans rien dire. Pourtant, je ne pouvais pas nier qu’ils avaient raison. Je n’allais pas si bien que ça. J’avais peur d’être, au  fond, addict. Non, c'était pas possible. J'avais bien fait les choses pour ne pas l’être. Je fermais les yeux et inclinais la tête en souriant.


« Vous en faites pas ! Ça va! Faut juste que je me remette de tout ça ! »

 

Ekko venait me prendre dans ses bras et m’embrasser le cou par-derrière. Je soupirais d’aise et reprenais une taff sur ma cigarette.


« Je vous promets de vous dire si quelque chose tourne pas rond ! »

 

Vi hochait la tête d’un air entendu et regardait ensuite Ekko en hochant la tête.


« Vi pense qu’on devrait fusionner nos gangs. »


« Ah ? Pourquoi ? » demandai-je.


« Parce que... Même si Lizzy n’est pas avec eux, tu as eu des soucis avec le clan de Ez et on a failli te perdre, là. Ça recommence. »


« Mais ! » 


Pour être honnête, je ne comprenais pas réellement.


« Tais toi ! Je sais déjà que lorsque tu ne vas pas être en état, tu ne vas pas me prévenir, alors laisse-moi au moins veiller sur toi comme ça.... Ok ? »

 

Je haussais les épaules et baissais les yeux.


« Ok grande sœur. »


« Ce soir, ta mère m’a donné son accord pour que tu viennes passer la nuit chez moi. »


« Oh... On fait quoi en attendant du coup ? »


« On pensait se prendre un sandwich au fast food et ensuite aller au Quidom pour grailler ? »


« Je vous suis ! » dis-je avec entrain alors que je finissais ma cigarette. 


J’avais vraiment de la chance qu’ils soient là avec moi pour passer ce moment si difficile à vivre. Enfin... Ces moments, plus précisément, Ezreal, Johnny, l’annonce de ma maladie et maintenant Lizzy... J’avais réellement hâte que tout se calme. Techniquement, Lizzy allait être entendue devant le juge dans quelques jours pour que ma scolarité ne soit pas entachée.

 

Après avoir acheté nos sandwichs et nos boissons, nous allions ensuite au Quidom garden près du fast food pour manger tranquillement et profiter du soleil de ce mois de décembre. Ça faisait un bien fou de voir un beau paysage après avoir vécu des événements tels que j’avais vécus. Je pourrais dire que tout allait bien, et que, réellement, je n’en garderais pas de séquelles, mais… C’était simplement pour ne pas faire peur à mon entourage. Pour ne pas les inquiéter. En réalité, je me sentais… Affaiblie ? Tant psychologiquement que physiquement, mais il fallait que je sois forte ! Au moins pour eux…

 

Nous arrivions enfin au parc alors que je m’étais perdue dans mes pensées durant une ou deux petites minutes. Ce qui n’avait pas inquiété les autres, étant donné qu’ils papotaient entre eux. Lorsque je sortais de mes pensées, je voyais ma petite équipe assise par terre et mon petit ami qui tapotait le sol près de lui pour m’inviter à m’asseoir. Je lui souriais et m’asseyais. Nous ne tardions pas à commencer à parler. La discussion allait bon train et je voyais bien qu’ils essayaient d’éloigner le sujet Lizzy, drogue et scarification. Ce qui, en soi, ne me dérangeait aucunement et ils arrivaient même à me faire rire, ce qui, après ces sombres épreuves, ne m’était plus arrivée. Nous passions donc un excellent après-midi. La chaleur était douce grâce au peu de nuages qu’il y avait, ce qui me mettait encore plus de bonne humeur. Et bien que Mylo me manquait déjà, je me focalisais sur mon petit ami, ma sœur et mon autre ami. Nous discutions aussi de la fusion du gang de Ekko et Vi. Ce n’était pas une chose à faire n’importe comment. Nous savions aussi que bien que toutes les personnes de nos gangs ne trouveraient pas ça d’un bon œil, bien que nous soyons tous des pro-hybrides. Certains ne fonctionnaient pas et n’avaient pas la même pensée que d’autres. Normal en soi, mais nous allions avoir des pertes des deux côtés. Et je ne pouvais m’empêcher de penser que c’était par ma faute… Je leur en avais parlé, mais il semblait qu’ils n’étaient pas de cet avis et que les gens qui le pensaient n’avaient qu’à partir. Je les en remerciais, mais m’en voulais tout de même…

 

La journée commençait à devenir soirée et nous décidions de tous rentrer chez nous, enfin, moi chez Ekko et non chez ma mère. Mère qui avait déposé au préalable un sac chez les parents d’Ekko pour que je puisse y passer la nuit. Nous rentrions tranquillement, se séparant au bout d’un petit moment. M’allumant une cigarette et aspirant dessus, je regardais mon petit ami en souriant alors qu’il tournait la tête vers moi.


« Qu’est-ce qui a ? »

 

Je lui souriais.


« Rien.. Je t’aime, c’est tout. »

 

Il riait sans se moquer, je le savais, donc je souriais de plus belle. Pour ma part, il n’avait pas besoin de me le dire, je savais que c’était le cas. Mais ça n’empêchait pas le fait que j’aimais lorsqu’il me le disait, évidemment ! Il me prit la main avant de m’embrasser sur la joue en continuant de marcher.


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