Elle s'apellera Lily
Dans la journée, Castiel et moi feuilletions les différents papiers qu’on nous avait donnés, cherchant les réponses aux questions qu’on se posait pendant que ses parents digéraient lentement le fait qu’ils allaient être grands parents. Les probabilités de fausses couches étant assez élevées pendant les 3 premiers mois, nous décidions de le taire à nos amis dans la mesure du possible. Marc et Elisa nous avaient également conseillés d’éviter d’en parler à notre agent avant la fin des 3 mois, pour qu’il ne tente pas de faire pression sur nous pendant cette période.
Je devais reprendre le travail le lundi, alors nous tachions de profiter un peu de la fin du week-end. Je sortais mon violoncelle et jouait une bonne partie du temps, pour le plaisir que m’apportait ce son apaisant. Elisa appela mes parents en fin de soirée. Elle ne me dit pas quelle fut leur réaction, mais à voir son visage fermé et sachant qu’ils ont refusés de m’adresser la parole, je suppose que l’échange n’avait pas dût être des plus agréables. En même temps, je m’y attendais.
Il ne restait plus qu’une semaine avant la rentrée. Ça aussi ça m’angoissait pas mal, de savoir la réaction de mes camarades de classe quand ils verront mon ventre s’arrondir peu à peu….Je m’attendais à être fusillée sur place par notre agent lorsque je me rendais lundi au studio d’enregistrement mais celui-ci était au contraire ravi. Les spéculations sur la raison de mon évanouissement sur scène avaient contribués à augmenter notre popularité puisque même les journaux à scandale commençaient à s’intéresser à nous.
L’étoile de montante de la musique se sentait mal, toutes les idées plus farfelues les unes que les autres s’enchainaient sur le papier, drogue, alcool, grossesse….
Je prétendais une anémie en fer pour me débarrasser des questions gênantes, d’autant plus qu’on me contraignait à avaler des comprimés qui en contenait ainsi que de la vitamine B soi-disant pour éviter les malformations… Je reprenais donc le travail avec acharnement et Castiel aussi, nous ne voulions surtout pas passer à côté de ce que nous apporterait la fin de notre contrat. D’autant plus que notre agent semblait galvanisé par cette publicité gratuite qui avait été faite. Plus vite nous sortions cet album, plus on en vendrait…
Selon notre agent, Castiel et moi devions taire notre relation, pour augmenter un peu les rumeurs. D’autant que les mecs qui m’entouraient étaient tous plus ou moins canons et que la gente féminine s’intéressait de près à eux… Personnellement, j’enrageais intérieurement, mais je savais qu’il avait raison et que ça augmentait considérablement notre popularité. Un groupe de cinq jeunes gens talentueux, populaires et surtout célibataires faisaient vendre… Savoir que je devrais faire semblant d’être juste amie avec Castiel au lycée me minait un peu le moral mais c’était pour la bonne cause et nous avions acceptés de nous plier aux exigences du service marketing…
Nous arrivions à boucler l’album dans la semaine, un dernier concert avait lieu le week-end avant la rentrée. J’avalais mes vitamines ainsi qu’une barre énergétique et vidais une petite bouteille d’eau avant de monter sur scène. Je me donnais à fond pour montrer aux détracteurs que Mlle Kaine n’était finalement pas si droguée, alcoolisée ou enceinte que ça.Le dimanche avant la rentrée, je passais un coup de fil à Olympe, je voulais qu’elle au moins soit au courant, je ne pouvais pas lui cacher ça, et puis je n’avais pas trop eu le temps de lui reparler. Je passais de longues heures au téléphone avec elle, a parler de ma relation avec Castiel, de concerts, de mon envie de la revoir, de nos anciens potes et surtout, du bébé…
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Un bruit strident m’arrache difficilement au sommeil. J’escalade tant bien que mal Castiel qui grogne pour atteindre cet objet de malheur et l’éteindre. Aujourd’hui, je dois me rendre plus tôt au lycée pour avoir le temps de discuter avec la principale avant le début des cours. Je sors du lit la tête dans le pâté, me dirige comme un zombi jusqu’à la cuisine pour avaler une belle tartine de pain frais et de Nutella puis remonte prendre une douche et m’habiller. Depuis peu, je commence par un petit déjeuner avec de me doucher, sinon je me sens mal toute la journée.
J’enfile vite fait une tenue simple, jean, kickers et pull légèrement moulant. Je me maquille et attache mes longs cheveux en queue de cheval pour être à l’aise. Avant de repartir, je file vite fait vers le lit, m’assoie sur le bord et commence doucement à dégager les cheveux qui cachent le visage de Castiel.
-mmmmh… Il est quelle heure ?
Je jette un rapide coup d’œil à ma montre.
-7h30, tu as encore le temps si tu veux avoir tes dix min de retard en mode bad boy. Je dois y aller. Je déposais un rapide baiser sur ses lèvres mais il me retint serré contre lui, m’embrassant plus profondément.
-Tu vas me manquer.
Je savais de quoi il parlait. Je le serrais dans mes bras à mon tour.
-Toi aussi.
Puis l’embrassais encore avant de partir pour le lycée, non sans devoir faire une retouche au maquillage avant. Une fois arrivée devant la grille du lycée, je prenais une grande inspiration et m’avançais à l’intérieur, la tête bien droite. Peu d’élèves étaient déjà arrivés, mais certains commençaient déjà à me montrer du doigt en marmonnant. Je commençais tout juste à voir l’impact que le début de célébrité allait avoir sur ma vie au lycée… Je me retrouvais face à la porte de la directrice et frappais.
-Entrez !
-Bonjour Mlle Kaine, asseyez-vous.
-Oui Madame.
Je prenais place face à elle.
-Vous avez demandez à me voir …
-Oui Madame, je voudrais aborder avec vous un sujet délicat.
-Je vous écoute, parlez.
-Voilà, il se trouve que je suis enceinte.
-Comment ?
Je me mordais intérieurement la joue pour ne pas répondre sarcastiquement, même si c’était bien tentant.
-Excusez moi Mademoiselle, mais vous êtes un peu jeune pour ça ne pensez vous pas ? En avez-vous parlé à vos parents et à vos tuteurs.
-Tout à fait, ils sont au courant.
-Et le père ?
Je voyais bien à sa tronche qu’elle s’en doutait déjà fortement.
-C’est Castiel Madame.
Elle passa une main nerveuse sur le dos de son affreux clebs.
-C’est assez embarrassant.
-Comme vous le dites Madame, c’est pourquoi j’aurais besoin de votre aide. Les professeurs doivent en être informés pour éviter qu’ils ne s’inquiètent trop en cas d’évanouissements ou de malaises, mais je ne tiens pas à ce que ce soit ébruité pour le moment. Plus les gens le sauront tard, et mieux ça vaudra pour moi, surtout avec le contrat qui me lit à la maison de disque. Vous comprenez ?
-Bien sure, je mettrais les professeurs au courant et je m’assurerais qu’ils ne l’ébruitent pas.
-Merci Madame.
-C’est tout à fait normal…
Je quittais la pièce un peu perplexe, elle avait l’air d’avoir plutôt bien appris la nouvelle… Il faut dire que le coup de pub pour son établissement suite à la vidéo de youtibe à dût grandement augmenter son niveau de sympathie à mon égard… Je me rendais au tableau d’affichage pour voir dans quelle classe j’allais me retrouver, un peu surprise, je constatais qu’il y aurait désormais deux classe de terminale LSM (Littéraire spécialité musique), Je me retrouvais donc en LSM2, toute seule….
La seule personne que je reconnaissais dans la liste des noms affichés dans ma classe était Capucine, qui se trouvait déjà dans ma classe l’année dernière, tous les autres me semblaient être des nouveaux. Cast et Lysandre étaient en LSM1, Ambre avait choisie une autre option pour se lancer plus tard dans des études de commerce suivie de près par Li et charlotte. Violette allait en LSAP (Littéraire avec option art plastique) et Iris avait préférée redoubler pour changer d’orientation et finalement faire du droit.Argh, j’aurais l’impression de me taper une nouvelle rentrée dans un autre établissement. J’étais un peu dépitée. J’allais me poser sur un banc en attendant que sonne la première heure de cours. Deux mains se posèrent sur mes yeux.
-Devine qui c’est ?
-Lysandre !
-Gagné !
Il s’asseyait à côté de moi.
-Alors comme ça, tu déprime toute seule sur les bancs maintenant ?
-Oui, je suis dég de pas être dans la même classe que toi et Cast… C’est vraiment pas cool….
- On n’est pas dans la même classe ?
-Non. Toi, t’a pas pensé à voir dans quelle classe tu étais…
Il haussa les épaules l’air fataliste avant de se lever.
-J’y vais… J’espérais juste que tu me donnerais l’info comme je pensais qu’on serait ensemble…
Je lui souriais alors qu’il s’éloignait.
-Désolée !
Assise sur mon banc, j’observais la course des nuages. Une fille s’arrêta brusquement devant moi, un papier et un crayon en main.
-Tu es Arthémis Kaine ?
-Euh oui, je peux t’aider ?
Elle avait l’air un peu gênée.
-Je peux avoir un autographe s’il te plait ?
Elle me tend son bout de papier et son stylo. Je mets au moins dix minutes à réagir, un peu bugée. Elle commence à ramener ses bras vers elle.
-Je suis désolée je ne voulais pas te déranger.
Je reprenais mes esprits d’un seul coup.
-Non, attends, bien sur que je peux t’en faire un. Donne le moi.
Je récupérais son bout de papier pour griffonner dessus ma signature.
-Tu t’appelle ?
-Aelaïg.
J’inscrivais : Pour Aelaïg, ma première fan et mon premier autographe ! Arthémis Kaine, puis je signais avant de lui rendre papier et stylo.
-WOUAhH ! Merci !
Elle repartie d’un seul coup rejoindre son groupe d’amies qui s’excitèrent d’un seul coup comme des puces autour d’elle. Je sortais mon portable et envoyais un sms à Castiel « je viens de signer mon premier autographe… Je t’aime. »
J’entrais dans la salle de classe et m’asseyais à côté d’une jeune fille à l’air timide et au visage très doux. Elle avait de beaux cheveux courts de couleur clair qui encadrait son visage d’ange. Je lui faisais mon sourire le plus engageant, elle me répondit par un petit signe de tête.
-Je m’appelle Arthémis, Thèm pour les intimes.
Je ne parlais pas trop fort histoire de ne pas gêner le discours d’accueil de notre professeur principal.
-… je sais…
Je haussais un sourcil encourageant à son encontre, lui faisant comprendre que moi, j’ignorais son nom…
-oh ! Je m’appelle Alix.
-Tu joue d’un instrument ou tu chante ?
-Je joue du violon… Depuis que j’ai 5 ans…
-C’est super comme instrument ! J’ai longtemps hésité avec le violoncelle mais je préfère les sonorités plus graves…
-J’aime bien le violoncelle… Tu joue très bien… Je t’ai vue dans un de tes concerts.
-Merci pour le compliment !
Je sortais mon portable qui venait de vibrer dans ma poche. « Tu es ma star à moi. Je t’aime ! » Je m’efforçais de ne pas laisser mes lèvres afficher le sourire béat qui pointait son nez. Jouer les indifférentes allait être plus difficile que je ne le pensais…
-Tu fais une drôle de grimace… ça vas ?
Je me retournais vers Alix, souriant franchement cette fois.
-Oui, pas de problèmes !
Je passais le reste de ma première heure de cours à papoter de tout et de rien avec Alix, tentant tant bien que mal de lui sortir quelques réponses. Après l’appel, de nombreuses têtes se tournaient de temps en temps vers moi, ça chuchotait en me montrant du doigt, rigolait sous cape. Je les laissais se gorger de ma popularité comme des petites éponges. Alors que la sonnerie de fin du cours retentissait et que je rangeais mes affaires, des filles et des garçons de ma classe m’entouraient en me mitraillant de questions. Pire que des paparazzis.
-ça fait longtemps que tu fais de la musique ?
-C’est quoi ta couleur préférée ?
-Tu sors avec un des garçons du groupe ?
-C’est vrai que tu es enceinte ?
-C’est vrai que tu te drogue ?
J’en passe et des meilleures. Alix avait disparue dans la cohue. Je me retournais vers mes camarades, mon sourire de star en puissance plaquée sur mes lèvres et sortait la phrase préférée de mon agent :
-Je n’ai pas le droit de répondre à ces questions sauf accord de mon agent.
Je sentais que je n’avais pas finie de la sortir celle-là…. Mes groupies poussèrent un soupir collectif de déception suivi de remarques du genre « qu’est-ce qu’elle se la pète celle-là ». Peu à peu, les visages de primes abords sympathiques devinrent de plus en plus inamicaux. La jalousie faisait son œuvre. Ça ne m’embêtait pas vraiment, j’avais déjà des amis dans le lycée et je pourrais survivre à de l’antipathie. Je ne dois pas oublier que j’étais la Reine des Garces à une époque et ce surnom valait bien ceux qu’on pourrait me donner maintenant.En plus, j’étais toujours l’objet de l’attention des garçons. Star en devenir, j’étais un trophée plus qu’intéressant à leurs yeux. Je mettrais ma main à couper que bientôt je ferais l’objet de paris pour savoir qui me mettrais le premier dans son lit. C’est donc entouré d’une ribambelle de mâles et sous les regards haineux des filles que je me rendais au cours suivant. Je tachais au mieux de faire bonne figure comme me l’avait conseillé Nick (notre agent), gardant la tête haute et le sourire Colgate plaqué sur mes lèvres.
J’avais l’impression que la journée ne passait pas. Arrivée à la pause de midi, j’étais épuisée. Faire bonne figure une heure ou deux devant des journalistes, c’est une chose, le faire toute la journée quand on est surveillée en permanence par une myriade de paires d’yeux, c’en est une autre.
Les nerfs en pelote, je cherchais des yeux Castiel et Lysandre dans la cours pour aller manger avec eux. Ne les voyants pas de prime abord, je me dirigeais ensuite vers un troupeau groupé près de l’entrée. Je me faufilais malgré les grognements des hystériques jusqu’à son cœur et découvrait enfin l’objet de ma recherche. Castiel fumait sa clope et Lysandre assis à côté se tenait la tête entre les mains. A la mine renfrognée de mon homme et à la distance respectueuse que les groupies maintenait vis-à-vis d’eux, je pense que la situation était plus que tendue….
Je franchissais la corde invisible qui me séparait d’eux et m’assis entre les deux garçons en poussant un soupir.
-Visiblement, votre matinée n’a pas été mieux que la mienne…
-Tu parles, ces hystériques nous ont sautés dessus dès la fin de la première heure !
Lysandre se contentait de soupirer en passant ses mains sur son visage comme s’il essayait de se réveiller d’un cauchemar.
-J’ai les membres engourdis tellement je suis stressé ! Je ne m’étais pas rendu compte qu’on était aussi célèbres… Nick devait faire un super boulot pour qu’on ne soit pas assaillis par les paparazzis chez nous… Qu’est-ce qu’on fait ?
-Bah ils finiront bien par se lasser… Enfin j’espère ! On vas pas se laisser mourir de faim en tout cas ! Direction la cafèt !
J’attrapais le bras de Lysandre et celui de Castiel puis me dirigeait d’un air décidé vers la cafétéria. La plupart des groupies nous suivaient mais je faisais comme s’ils n’existaient pas. J’attrapais trois plateaux, en tendait un à Castiel puis un autre à Lysandre et menait mon mini-groupe jusqu’à une table à l’écart. Par chance, les autres élèves étant embarrassés par leur plateau ne tentèrent pas de continuer à nous suivre même si ceux des tables les plus proches tendaient l’oreille vers nous pour capter des infos croustillantes.
-C’est infernal ! La moindre chose qu’on dit est écoutée, on peut même pas parler du groupe sinon Nick nous tapera sur les doigts…
C’est vrai qu’on avait beau murmurer, nos voisins de tables nous entendaient et comme Nick ne voulait pas qu’on laisse passer la moindre info… On était plutôt limité dans le choix de nos conversations.
- Plaignez-vous ! Au moins vous êtes dans la même classe, vous pouvez parler en cours. Moi je me retrouve toute seule.
-C’est vrai que c’est embêtant… T’a trouvé quelqu’un de sympa ?
-Bah y’a Alix qui a l’air un peu timide mais elle est gentille. Sinon, je suis collée par la plupart des garçons de la classe.
Je vis Castiel qui se raidissait d’un coup. Craquant.
-C’est pareil pour nous Thèm, les filles ne nous lâchent pas d’une semelle. Avant, il y avait Ambre qui faisait le ménage mais maintenant…
C’était mon tour de me raidir. Castiel me fit son petit sourire en coin sadique l’air de dire : « tu vois que c’est pas agréable hein ? » Je les aurais bien déblayée moi-même les pétasses mais comme Nick nous avait interdit de divulguer notre relation, c’était un peu impossible… Je m’affalais sur la table, posant mon visage sur mes bras croisés.
-J’espère vraiment que ça vas se tasser…
Hochement de tête affirmatif des deux côtés.